Egypte. Grève dans une des plus grosses entreprises

Le ministre du Travail, Kamal Abou Eita, s'adressant aux travailleurs des cristalleries
Le ministre du Travail, Kamal Abou Eita, s’adressant aux travailleurs des cristalleries

Par Jacques Chastaing

Les travailleurs des cristalleries d’Asfour – premier producteur mondial, 18’000 salariés – installées dans le quartier de Choubra au Caire, en étaient, jeudi 21 novembre, à leur 11e jour de grève pour exiger:

un doublement du salaire qui passerait de 1000 livres égyptiennes (132,25 CHF) à l’embauche à 2000 et alors que les ouvriers de cette entreprise gagnent 1200 LE (le salaire minimum promis par le pouvoir actuel dans le public devrait être de 1200 LE au 1er janvier 2014), après 10 ans d’ancienneté;

• des contrats à durée indéterminée pour tous les précaires. En sachant que 11’000 des 18’000 salariés n’ont que des contrats à durée déterminée, devant être renouvelés chaque année;

• la réintroduction des ouvriers licenciés lors d’une grève l’an dernier;

• des primes de départ – car l’entreprise envisage de licencier à l’occasion d’une modernisation, les salariés étaient encore 28’000 il y a quelques années – importantes de plus de 30’000 LE, plus une somme allouée par année de travail en cas de départ négocié. Les travailleurs du site insistent sur le fait que beaucoup de salariés sont malades – en particulier des poumons – après quelques années de travail dans cette entreprise aux conditions de travail lamentables, et qu’ils ne pourront pas retrouver de travail.

Malgré les attaques de voyous payés par le patron, le site était toujours bloqué après que les salariés ont refusé les propositions du ministre du Travail venu les voir le 21 novembre. Il promettait pour sa part de meilleures conditions de travail, une santé mieux protégée, des embauches de précaires, la réintégration des licenciés, mais rien de sérieux sur les salaires.

Par ailleurs les ouvriers du textile de l’usine textile de laine de Samanour (5000 salariés) à Mahalla ont repris le travail le 19 novembre, après que le gouvernement a promis que leurs salaires de septembre seraient payés (ce pour quoi ils étaient entrés en grève), que les ouvriers arrêtés parce qu’ils bloquaient les voies ferrées seraient relâchés. De plus, une somme de 10 millions de LE serait allouée à l’entreprise par l’Etat pour l’aider à aller de l’avant. (25 novembre 2013)

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