Par Syndicat Solidaires, groupe RATP
Les salariéEs de la RATP combattent d’abord le système de retraites par points
Depuis des mois, le gouvernement balade les organisations syndicales dans des discussions sans fin autour des nouvelles attaques de nos retraites. Celui-ci recule sans cesse son calendrier, par crainte que cette réforme catalyse une colère sociale légitime.
La réforme du président Macron repose sur l’instauration de points qui ouvriront des droits à pension. Ses récentes déclarations ne bernent personne: chacunE aura compris qu’en plafonnant les dépenses publiques liées aux retraites à 14% du PIB, la seule variable d’ajustement sera la valeur du point. Et celui-ci ne pourra qu’être dévalué au regard de l’augmentation prévue du nombre de retraitéEs dans les années à venir.
Et cela, les salariéEs de la RATP l’ont bien compris, encore plus avec la mise en place programmée de la privatisation de la RATP liée à la loi LOM que nos camarades cheminotEs ont combattue l’année dernière. C’est pourquoi le réseau RATP est à l’arrêt ce vendredi 13 septembre.
Nous combattons aussi l’attaque de notre régime spécial
Au-delà du système par répartition, les salariéEs de la RATP défendent aussi leur régime spécial et ses spécificités, socle du contrat social construit afin de créer un certain équilibre face aux contraintes liées à leurs missions de service public. Nous refusons toute nouvelle rupture de ce contrat social.
A la RATP, SOLIDAIRES, qui réclamait une intersyndicale depuis longue date, se félicite de celle du 8 juillet dernier. Cette unité syndicale large permet aujourd’hui une grève massive des salariéEs de la RATP: 95 % de grévistes au Métro et au RER, plus de 60% à BUS et Tramway ainsi qu’une très forte participation à la grève des agents de la maintenance, des stations et des gares, etc.
Les salariéEs de la RATP envisagent à l’avenir une grève reconductible par les Assemblées Générales, si d’aventure le gouvernement campait sur sa réforme. Le syndicat SOLIDAIRES RATP travaille déjà au sein de son Union Syndicale, à la convergence des luttes avec les autres secteurs, notamment avec le syndicat SUD Rail. (13 septembre 2019)
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En grève et dans la rue le 24 septembre:
Rassemblons nos luttes!
Par Union syndicale Solidaires
La rentrée sociale est marquée par l’accumulation de nombreux mouvements et une multitude de dates de mobilisation [voir ci-dessous l’appel de l’Union syndicale Solidaires de participation à la grève des 20 et 21 septembre sur le climat: «Justice sociale – Urgence écologique – Mobilisation générale»]. La colère sociale loin de s’éteindre, s’amplifie face aux attaques du gouvernement sur l’assurance chômage, la fonction publique, les services publics, etc. dans un contexte répressif et autoritaire. Depuis des mois, le gouvernement balade les organisations syndicales dans des discussions sans fin autour de nouvelles attaques sur les retraites et recule sans cesse le lancement de cette réforme par crainte qu’elle catalyse la colère sociale.
Combattons la réforme du système par points !
La réforme des retraites du président Macron repose sur l’instauration de points qui ouvriront des droits à une pension. Ses déclarations sur le non-recul de l’âge de départ, son prétendu abandon d’un « âge pivot » ne bernent personne : l’essentiel est que si cette réforme passe, chacun-e saura combien il/elle paye aujourd’hui, mais pas combien il/elle recevra à son départ en retraite. Concrètement, pour garder à un niveau constant les dépenses publiques de versement des retraites, la seule variable d’ajustement sera la valeur du point quand on y partira : c’est mathématique, le point ne pourra qu’être dévalué et donc sa valeur en termes de pension diminuée. Le point, en d’autres termes, sera une monnaie de singe.
Une réforme encore plus inégalitaire… où tout le monde perdra… sauf les systèmes privés de complémentaires retraites !
Derrière la communication du gouvernement qui prétend que le système de retraite à point serait plus « égalitaire », il faut donc comprendre que « l’égalité » se fera à la façon d’un nivellement par le bas de la retraite de la majeure partie de la population. Dans d’autres pays, des réformes de ce type ont été mises en place, chaque fois par des gouvernements qui menaient une politique de casse sociale. A la clé, ce qui s’annonce, c’est une paupérisation généralisée des retraité-es. Ceux qui pourront la financer souscriront une retraite complémentaire privée et les inégalités à la retraite s’accroîtront encore.
Solidaires a des propositions pour de meilleures retraites !
Pour tous les salarié-es :
- l’amélioration du système de retraites actuel, pour la garantie d’une retraite décente avec un niveau de remplacement du revenu antérieur à 75%, et une retraite minimum au SMIC.
- la retraite à 60 ans, et la prise en compte des spécificités des métiers pour un départ plus tôt compte tenu des pénibilités.
- une réforme du financement du système de retraites sur la base d’une meilleure répartition capital/travail.
Unifions nos luttes
La stratégie du gouvernement est claire, nous diviser, nous opposer pour poursuivre la destruction de la protection sociale et notamment des retraites. Face à cela, le mouvement social a une lourde responsabilité et doit construire une stratégie cohérente qui s’appuie sur le bilan de nos échecs passés. Depuis l’élection de Macron, Solidaires appelle à l’unité la plus large sur une ligne combative et claire.
Une seule journée de grève isolée ne suffira pas.
Mettons-nous en grève dès le 24 septembre, non seulement pour faire reculer ce gouvernement sur la réforme des retraites, mais aussi pour mettre un coup d’arrêt à ses politiques anti-sociales et construire à la base l’unité nécessaire. Rassemblons nos luttes, c’est urgent.
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