Argentine. La voie vers une nouvelle crise de la dette

Par Pablo Anino

Macri et le régime du FMI ont imposé un net recul des conditions de vie. Les tâches qu’implique l’ajustement structurel n’ont pas été achevées: le paiement de la dette est impossible sans de nouvelles attaques anti-sociales. Le pire reste à venir: le fantôme de la catastrophe sociale de 1989 ou 2001 deviendra réalité si la dette n’est pas remboursée et si une solution anticapitaliste n’est pas imposée. Loin de donner la priorité aux besoins urgents des salarié·e·s, Alberto Fernández [candidat kirchneriste à la présidence, avec Christina Fernandez de Kirchner comme candidate à la vice-présidente] privilégie le dialogue avec les urgences qu’imposent les «marchés».

Le macrisme a plongé l’économie dans un labyrinthe sans issue. La hausse de l’endettement est sans précédent [1]: la dette régularisée [2] est passée de 223 milliards de dollars en décembre 2015, au moment où Mauricio Macri a pris la relève, à 329 milliards de dollars américains au 31 décembre 2018, selon les dossiers du ministère des Finances. Il s’agit d’une augmentation de près de 50%. En outre, la composition de l’encours de la dette a évolué en faveur de la dette extérieure (49% du total). Le moment de l’éclatement de la crise de la dette est mobile en fonction de l’évolution de la situation économique et politique. L’accord avec le FMI et le soutien de Donald Trump ont permis au gouvernement de gagner du temps. Mais le compte à rebours a commencé.

Quatre-vingt-dix pour cent des décaissements envoyés par le FMI auront été consommés d’ici fin 2019, avec la circonstance aggravante que, en violation de ses statuts, l’organisation a autorisé le gouvernement de Mauricio Macri à utiliser les réserves de devises pour financer la fuite des capitaux. C’est le circuit habituel de l’endettement: pas un dollar n’est utilisé pour construire une école, un hôpital ou pour améliorer la vie de la majorité. Depuis le dernier décaissement du FMI en mars de cette année (enregistré le 9 avril par la Banque centrale) de près de 10,8 milliards de dollars, les réserves ont diminué en plus grande proportion (12,3 milliards de dollars jusqu’au 28 mai), principalement en raison de la fuite des capitaux et de l’annulation de la dette antérieure. [3]. De cette façon, les conditions sont créées pour que, dans un avenir plus ou moins immédiat, il y ait faillite sur tous les fronts qui sont actuellement soutenus par le respirateur artificiel du FMI. Le critère de l’aventure dicte le pain pour aujourd’hui, la faim pour demain. L’objectif: nourrir la possibilité de réélection de Mauricio Macri.

Le diagnostic d’un défaut (qui dans les documents du FMI est jugé avec une forte probabilité) découle des critères de soutenabilité de la dette: en 2018, le ratio qui résulte de la comparaison du stock de dette avec le PIB (produit intérieur brut, c’est-à-dire ce que le pays produit) était de 86%, bien supérieur à celui de 2001 (cet indicateur a fortement augmenté vers la fin de cette année), avant le déclenchement de la crise de convertibilité [la chute du peso face au dollar]. L’an dernier, le stock de la dette extérieure de l’administration centrale par rapport aux exportations était de 213%: c’est-à-dire qu’il faudrait livrer plus de deux ans de ventes de biens à l’étranger pour annuler la dette en dollars (sans tenir compte de la dette émise en pesos, qui est largement contractée auprès de créanciers extérieurs) ; c’est évidemment une comparaison hypothétique, de fait impossible à réaliser. Les indicateurs externes de solvabilité connaissent sur tous les fronts examinés une détérioration notable. Du point de vue budgétaire, il y a un autre mur pour faire face aux paiements. Le «déficit zéro», qui s’applique aux postes sociaux (éducation, santé, logement, prestations sociales), n’empêche pas, au contraire, que simultanément le déficit budgétaire soit énorme en raison du paiement de la dette: 2018 se termine avec 15,2% des ressources fiscales destinées au paiement des intérêts de la dette. Par contre, les services totaux de la dette payés (intérêts plus capital) sont équivalents à 74% de ces ressources.

En 2019, plusieurs paramètres de soutenabilité de la dette continuent de se détériorer: la récession réduit le PIB, les exportations stagnent malgré la dévaluation de l’année dernière et les intérêts de la dette augmentent rapidement (78% en glissement annuel entre janvier et mars 2019).

Sous la «vice-royauté» de Christine Lagarde (le premier accord a été signé en mai 2018), la pauvreté est passée de 25,7% de la population au second semestre 2017 à 32,0% pour la même période en 2018. Le taux de chômage est passé de 7,2% au quatrième trimestre 2017 à 9,1% pour la même période en 2018. Le mois de mars 2019 a enregistré 268’000 emplois formels de moins qu’en 2018.

Mais si l’on examine la dynamique de crise de l’histoire des trente dernières années, où le pays a été noyé par les paiements de la dette, on peut dire que la tyrannie du FMI n’a pas encore déployé toute sa capacité destructrice: le pourcentage de la population sous le seuil de pauvreté dans le Grand Buenos Aires est passé de 32,3% en octobre 1988 à 47,3% au même mois en 1989. Selon les données d’Orlando Ferreres, le pourcentage de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté est passé de 34% en 2001 à 55% en 2002, un sommet historique; le chômage est passé de 16,4% en mai 2001 à 21,5% au cinquième mois 2002. En 1989, Carlos Menem [juillet 1989-décembre 1999] a confisqué les petits épargnants avec le Plan Bonex. Sinon, l’histoire s’est répétée avec le «corralito» [petite et moyenne épargne gelée sur les comptes] en 2001. Payer jusqu’à la mort a conduit à la catastrophe sociale. Cependant, tant à la fin du gouvernement de Raúl Alfonsín [décembre 1983-juillet 1989] qu’en 2001 [4], le défaut de paiement de la dette a été imposé en raison de l’épuisement des réserves de la Banque centrale et de l’impossibilité extérieure (exportations) et budgétaire de faire face aux échéances.

 

Changement de priorités

La prochaine administration présidentielle devra faire face à des paiements de la dette totalisant 166 milliards de dollars en quatre ans, soit en moyenne 41’513 millions de dollars par an: 10 % du PIB iront annuellement au capital financier. C’est l’équivalent, au taux de change actuel de 45 pesos par dollar, de chacun des 45 millions d’habitants qui paient plus de 40’000 pesos par an au profit des spéculateurs de la dette. Ou que les retraités qui gagnent le minimum (10’410 pesos jusqu’en mai) sont privés d’environ quatre mois de revenu. Ou que les travailleurs inscrits (50% gagnent moins de 30’000 pesos) se voient supprimer près d’un salaire et demi chaque année. C’est l’équivalent de ce qu’il en coûte pour construire plus de 42’000 écoles (cette année, Macri a prévu d’en construire 800). De même avec les montants du paiement de la dette aux usuriers, 415’000 maisons du plan Procrear pourraient être construites. Comment se fait ce pillage? Avec plus d’impôts et de taxes, avec moins de budget pour la santé et l’éducation, moins d’écoles et d’hôpitaux, et des salaires plus bas.

Souvent, d’un point de vue financier, on fait valoir que le capital de la dette n’est pas payé, mais qu’il est refinancé. Que seuls les intérêts sont payés. Cet argument «rassurant» n’est valable d’aucun point de vue. Lorsqu’un Etat est en mesure de refinancer «facilement» un capital (ce qui n’est pas la situation actuelle au bord de la faillite), ce fait n’enlève rien au fait qu’il doit payer chaque année ce qui est engagé en capital et intérêts sur la dette: en effet, les dollars sont payés, et la plupart quittent le pays avec les conséquences que cela comporte, comme les pressions à la hausse du dollar par rapport au peso, et les effets sur l’inflation et la détérioration des salaires. Par exemple, le programme financier 2019 affiche des besoins de financement pour le reste de l’année de 24 milliards de dollars (la moitié correspond au capital) [5]; en 2020, les besoins s’élèvent à 27 milliards de dollars (60% correspondent au capital). Bien que, d’autre part, la possibilité (potentielle, incertaine) d’accéder au financement permette d’obtenir des ressources par «une autre fenêtre», l’intérêt sur la dette des périodes ultérieures est substantiellement augmenté: c’est ce que le macrisme a fait jusqu’en avril 2018, jusqu’à ce que les «marchés» lui ont été fermés. Sans parler des conditions imposées par les créanciers, les organisations internationales, comme le FMI, pour se refinancer.

Il peut aussi arriver que l’Etat dispose d’excédents dans ses comptes extérieurs et budgétaires, comme cela s’est produit la plupart des années des gouvernements kirchneristes, et décide d’annuler les intérêts et le capital. En janvier 2006, en puisant dans les réserves, 9530 millions de dollars ont été versés au FMI, somme correspondant principalement au capital.

La liquidation des réserves de la Banque centrale au profit des créanciers a été prolongée à partir de 2010 par décision de Cristina Fernández: qu’en aurait-il été du manque de devises pour importations (restriction externe) [6] si les réserves n’avaient pas été utilisées pour payer la dette? Au cours de cette période, le capital a également été versé aux créanciers par l’endettement auprès d’organismes publics (outre la Banque centrale, Anses, Banco Nación, etc.) au détriment, par exemple, de l’amélioration du capital retraite. En d’autres termes, le paiement du capital n’est pas neutre. Même dans des situations d’insolvabilité graves, comme en 2001 (ou 1988/1989), lorsque la situation a contraint les détenteurs d’obligations à supporter un défaut, le versement de capital et d’intérêts aux organisations internationales s’est effectué en affamant les populations.

Le non-paiement de la dette, mesure fondamentale de défense des intérêts des travailleurs, vise à éviter une catastrophe sociale majeure. Elle exige la mobilisation des travailleurs et de la population pour exiger, à son tour, d’autres mesures intégrées dans un programme de financement de la crise par les capitalistes. Des initiatives telles que la nationalisation du système bancaire sont essentielles pour empêcher la fuite des capitaux et la confiscation des petits épargnants, ainsi que la nationalisation de l’ensemble du système énergétique sous la direction des travailleurs et des techniciens des universités afin de mettre fin aux privilèges tarifaires accordés aux amis du président, Nicolás Caputo [à la tête du groupe Caputo, actif dans de nombreux secteurs] et Marcelo Mindlin [à la tête d’une des plus grandes sociétés d’Argentine, Pampoa Ernergia SA]. Dans le même sens, le monopole d’Etat du commerce extérieur entraverait les manœuvres d’un petit groupe d’entreprises, pour la plupart multinationales, comme celles de l’«agropower», qui exercent un monopole privé des exportations en spéculant à la hausse sur le taux de change dollar/peso. Continuer sous les rênes du FMI et donner la priorité au paiement de la dette conduit, tôt ou tard, à un défaut qui, selon les termes des gouvernements capitalistes, se fera au prix de sacrifices sociaux croissants, comme en 1989 et 2001.

Une dette frauduleuse

Non seulement il n’est pas vrai que le capital de la dette n’est pas payé, mais en particulier l’histoire de la dette extérieure de l’Argentine a une origine criminelle. La Banque mondiale a déterminé que 40% de la dette contractée par la dictature [1976-1983] finançait les sorties de capitaux, 30% servaient à payer les intérêts de la dette précédente et les 30% restants étaient utilisées à l’achat d’armes et à des importations non déclarées. Les opérations frauduleuses ne comprenaient pas seulement, entre autres manœuvres, l’endettement fictif de YPF (gisement pétrolifère d’Etat) pour alimenter la bacchanale de la «patrie financière», mais aussi, lors des dernières années de la dictature, Domingo Cavallo (plusieurs fois ministre de l’Economie) a nationalisé des dettes privées. Ainsi, tous les travailleurs ont fini par payer la dette des Macri, Techint, Renault, Pérez Companc, Bridas des Bulgheroni, Industrias Metalúrgicas Pescarmona (Impsa), Ford et autres grandes entreprises. En 2000, une décision du juge Jorge Ballestero a détecté 477 illégalités dans la constitution de la dette pendant la dictature. L’affaire a été envoyée au Congrès où dort le rêve des justes.

Cette dette a été recyclée avec les plans Baker et Brady (tous deux secrétaires du Trésor américain) dans les années 1980 et 1990. Ils constituaient des renégociations de la dette qui ont facilité les politiques néolibérales et les privatisations à des «prix prudents». Le «blindage» en 2000 et le «megacanje» [nom donné à l’opération consistant repousser l’échéance du service de la dette en échange d’une augmentation des taux d’intérêt annuels] de Domingo Cavallo en 2001 sont soupçonnés d’être entachés de fraude avec la collaboration du FMI, de la Banque mondiale et de banques privées. Avec la «mégacanje», la dette publique a augmenté de 53 milliards de dollars au cours de ces opérations magiques de refinancement où le capital n’a «pas été payé», mais plutôt refinancé. En 2001, le décaissement qui a suivi le vote «déficit zéro» au Congrès s’est pratiquement évaporé sous la forme de la fuite des capitaux. Des enquêtes indiquent que 80% du vol ont été organisés par Citibank, Bank Boston, Banco Galicia, Banco General de Negocios et BBVA.

Claudio Lozano dans son livre La deuda ilegítima [7] interroge ce qu’il appelle le mégacanje de Néstor Kirchner [gouverneur de la province de Santa Cruz de 1991 à 2003, puis président de la république de 2003 à 2007], Eduardo Duhalde [président de janvier 2002 à mai 2003], Roberto Lavagna [ministre de l’Economie de 2002 à 2005] et Alfonso Prat Gay (qui était président de la Banque centrale jusqu’en 2004). Claudio Lozano dit qu’il s’agissait d’un échange non constitutionnel, illégal et suspect: il s’agissait du sauvetage des détenteurs d’obligations en défaut en 2001. Il souligne également qu’il n’est pas vrai qu’il s’agissait d’une restructuration avec suppression d’une part de la dette [8]. Dans cette opération, il n’y a pas eu d’objection portant sur sa légitimité bien que le «megacanje» de 2001 ait été porté devant les tribunaux; aucun audit ou recensement des créanciers n’a été effectué; l’extension de compétence devant les tribunaux étrangers a été accordée (concession de souveraineté), une pratique initiée par Alfredo Martínez de Hoz [ministre de l’Economie de 1976 à 1981]. En conséquence de l’extension de la compétence, le juge new-yorkais Thomas Griesa a imposé le paiement aux fonds vautours [qui avaient acquis à prix plus que soldés des parties de la dette]. Axel Kicillof [ministre de l’Economie de novembre 2013 à novembre 2015], pour tenter de régler le différend avec les fonds vautours, a promu en 2014 une loi sur les paiements souverains [Ley de Pago Soberano], dans laquelle il offrait les mêmes conditions que l’échange de 2005. Il a expliqué à Paul Elliott Singer [de NML Capital] qu’«il peut venir et faire un profit de 300% s’il achète les obligations restructurées dans les conditions des échanges que nous avions alors lancés» [9]. Finalement, Singer et les escrocs de New York ont rejeté l’invitation de Kicillof: avec le macrisme, ils ont fait des profits beaucoup plus importants. Paradoxalement, le Congrès, qui n’a jamais examiné la décision du juge Jorge Ballestero [qui avait jugé illégitimes et frauduleuses les prétentions de fonds vautours sur la dette], a voté pour payer aux vautours ce qu’un juge de New York a réclamé.

Selon la Ley de Pago Soberano de 2014 a été créée la Commission permanente bicamérale d’enquête sur l’origine et le suivi de la gestion et du paiement de la dette extérieure de la nation. Selon Claudio Lozano, au 30 novembre 2015, la Commission ne s’était pas réunie pour «approuver un rapport quelconque». Ce fut la raison de la publication de son livre. Il ne fait aucun doute que le macrisme veut payer la dette jusqu’au bout. Mais au sein du régime politique des patrons, il n’y a pas de force qui veuille, ne disons même pas cesser de payer, mais même pas proposer des mesures minimales telles que la suspension des paiements et un audit. Au début de l’année, à l’occasion de l’accueil de la délégation du FMI [Christine Lagarde] avec des gâteaux, Kicillof s’est interrogé sur le fait que l’accord avec l’organisation n’avait pas été approuvé par le Congrès.

Loin de cette accusation, Matías Kulfas, l’un des experts économiques d’Alberto Fernández [candidat à la présidence du kirchnérisme], affirme maintenant que «la dette est légitime et sera respectée». N’y a-t-il rien à examiner en ce qui concerne le paiement aux fonds vautours, l’obligation à 100 ans émise par Luis Caputo au profit d’un fonds d’investissement dont il faisait partie, l’autorisation du FMI d’utiliser les réserves allouées pour financer la fuite des capitaux? Alberto Fernández a souligné la possibilité d’une renégociation avec les créanciers pour sortir du labyrinthe de la dette, mais les renégociations en situation de crise (comme le «blindage» ou le «megacanje») n’auront pas de résultats différents de celui de 2001. (Article publié sur le site Ideas de Izquierda, le 7 juillet 2019; traduction A l’Encontre)

Pablo Anino enseigne à l’UBA (Université de Buenos Aires). Il est membre du PST. Il est chroniqueur économique dans les émissions de radio El Círculo Rojo et La Izquierda Diario.

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[1] Noemí Brenta, Historia de la deuda externa argentina. De Martínez de Hoz a Macri, Buenos Aires, Capital Intelectual, 2019, p. 225.

[2] Référence est faite à la dette qui exclut celle qui est au centre des litiges entre le gouvernement argentin et les fonds vautours.

[3] Entre décembre 2015 et avril 2019, la fuite de capitaux (enregistrée comme formation d’actifs externes par la Banque centrale) s’est élevée à 68,4 milliards de dollars. Claudio Lozano estime que 50% de la dette de la direction de Cambiemos [formation de Macri] a été utilisée pour financer la fuite des capitaux; une autre grande partie pour le remboursement de la dette précédente. Lozano, Claudio, La deuda ilegítima. Renuncia del Parlamento, desafío de la democracia, Editorial Autonomía, Buenos Aires, 2019.

[4] Le défaut a été déclaré par Adolfo Rodríguez Saá [président du 23 au 30 décembre 2001] pendant les quelques jours de son mandat.

[5] Sans compter la dette à court terme en Letes, soit des bons du Trésor en dollars.

[6] En termes simples, il fait référence à la rareté des dollars pour soutenir la croissance économique: par exemple, compter sur les dollars pour importer des biens d’équipement ou des intrants pour l’industrie.

[7] Lozano, Claudio, op. cit., p. 33.

[8] Une grande partie de détenteurs d’obligations les avait achetées à des taux de 5 à 10% de leur valeur nominale, au milieu de la crise de 2001. De plus, ces fonds ont été payés en tenant compte du PIB et de l’inflation. [9] «Es para asegurar el cobro de los bonos», Página 12, 21.8.2014.

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