Par Farouk Djouadi
Les Forces de l’alternative démocratique, regroupant plusieurs partis et organisations, ont animé, aujourd’hui dimanche, au siège du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) à Alger, une conférence de presse où elles ont annoncé la tenue d’une «Convention du pacte politique pour une véritable transition démocratique».
La déclaration annonçant cette convention prévue le 31 août prochain, a été lue par Nourreddine Benissad, président de la Laddh (Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme), en présence de Mohcine Belabbas (RCD), Ali Laskri (FFS-Front des forces socialistes), Zoubida Assoul (UCP-Union pour le changement et le progrès), Mustapha Hadni (PLD-Parti pour la laïcité et la démocratie), Fethi Ghares (MDS-Mouvement démocratique et social), Djelloul Djoudi (PT-Parti des travailleurs) et Mahmoud Rechidi (PST-Parti socialiste des travailleurs).
Ils ont notamment rappelé leurs positions expliquées dans le pacte adopté le 26 juin dernier [voir ci-dessous]. Il a été affirmé, dans la déclaration, «qu’aucune initiative politique (…) et aucun dialogue politique ne sont viables sans la satisfaction de quatre exigences. Il est question de «la libération des détenus politiques et d’opinion, l’arrêt immédiat de la répression et de l’instrumentalisation de la justice, le départ du régime et de ses symboles et l’ouverture des champs politique et médiatique».
«Les signataires du pacte pour l’alternative démocratique appellent à une convention du pacte politique pour une véritable transition démocratique pour le 31 août 2019.
Pacte politique pour une véritable transition démocratique: déclaration.
Le soulèvement du 22 février porte en lui une lame de fond de la volonté de recouvrer la souveraineté populaire et la construction d’un Etat de droit.
En proposant une transition démocratique à travers un processus constituant souverain, les partis, les organisations et les personnalités qui ont signé le pacte pour une véritable transition démocratique, le 26 juin 2019, ouvrent la seule perspective possible pour donner la parole au peuple afin qu’il puisse choisir démocratiquement la forme et le contenu des institutions qu’il souhaite mettre en place et rejettent toutes tentatives d’imposer une élection présidentielle qui vise à sauver le régime en place.
C’est la condition pour garantir les libertés fondamentales, une justice indépendante, l’égalité en droits entre les hommes et les femmes, les droits socio-économiques et consacrer l’alternance démocratique à tous les niveaux.
La période de transition est ainsi le temps nécessaire pour mettre en place cet environnement institutionnel sans lequel toute idée de rupture avec le système usurpateur sera vaine.
Nous signataires du pacte pour l’alternative démocratique réaffirmons qu’aucune initiative politique de quelque nature qu’elle soit et aucun dialogue politique ne sont viables sans la satisfaction des exigences suivantes:
- La libération des détenus politiques et d’opinion.
- L’ouverture des champs politique et médiatique.
- L’arrêt immédiat du dispositif répressif et de l’instrumentalisation de la justice.
- Le départ du régime et de ses symboles.
Aujourd’hui déjà, à l’actif du mouvement on compte plusieurs actions sur le terrain. Des actions sectorielles, des débats, des forums ou des comités voient le jour. Il est essentiel qu’elles trouvent des espaces de débats communs.
Nous signataires du pacte pour l’alternative démocratique, appelons les forces patriotiques, démocratiques et sociales, qui aspirent à faire valoir les revendications légitimes du peuple Algérien et faire aboutir ses exigences révolutionnaires, à s’inscrire activement dans notre effort à entretenir l’espoir et à imposer une alternative démocratique.
Les signataires du pacte pour l’alternative démocratique appellent à une convention du pacte politique pour une véritable transition démocratique pour le 31 août 2019.
Vive l’Algérie libre et démocratique. Gloire à nos martyrs
Alger le 21 juillet 2019.» (Publié dans El Watan, le 21 juillet 2019)
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«Pacte pour une véritable transition démocratique»:
26 juin 2019
«Nous, partis politiques, personnalités et représentants de la société civile qui militent pour la souveraineté populaire et l’alternative démocratique réunis, le 26 juin 2019 à Alger, saluons la mobilisation et la détermination du peuple Algérien, plus que jamais décidé à imposer pacifiquement un changement radical du système autoritaire.
Nous avons souligné la nécessité de préserver le caractère pacifique, unitaire et national du mouvement populaire dans le but d’instaurer un processus constituant souverain qui prend en compte les aspirations démocratiques et sociales de l’immense majorité du peuple.
Ainsi nous considérons que l’organisation d’une élection présidentielle dans le cadre du système actuel ne servira qu’à sa régénération.
Le caractère pacifique et unitaire des manifestations est l’expression de la maturité politique des populations, c’est également la cristallisation des luttes contre un système liberticide et anti social qui persiste dans le déni du droit et de la démocratie et qui a dévoyé les aspirations du peuple algérien depuis l’indépendance du pays.
Face à cette formidable démonstration des forces populaires, le pouvoir multiplie les manœuvres dans l’unique espoir de mettre en échec cette déferlante citoyenne et d’empêcher toute alternative politique crédible pour un changement démocratique radical.
Aujourd’hui, le pouvoir réel est assumé et exercé entièrement par l’état-major de l’armée.
L’interdiction de l’emblème amazigh dans les manifestations publiques et la judiciarisation de l’action politique en sont les preuves supplémentaires.
Nous dénonçons et mettons en garde contre de telles dérives qui visent à semer la division, la peur et la confusion.
La majorité du peuple algérien est sortie de son silence, elle s’est exprimée en faveur d’un changement du système pour instaurer un état de droit démocratique et social.
Aucune négociation et aucune transition démocratique ne sont possibles sans÷
- La libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion.
- La libération du champ politique et médiatique.
- L’arrêt immédiat des harcèlements judiciaires et des menaces contre les citoyens, les militants des partis politiques et de leurs organisations, du mouvement associatif, des syndicalistes, des militants de droits de l’Homme, des journalistes…
- L’arrêt immédiat du bradage des richesses nationales et la récupération des biens spoliés.
Cela passe par l’organisation d’une période de transition qui réunit les moyens politiques pour l’expression d’une véritable souveraineté du peuple et l’édification d’un Etat de droit démocratique basé sur:
L’indépendance de la justice
- La séparation et l’équilibre des pouvoirs.
- La non-utilisation de la religion à et du patrimoine et des symboles de la Nation à des fins politiques.
- L’égalité en droits entre les Hommes et les Femmes.
- La non-utilisation de la violence pour la conquête et l’exercice du pouvoir.
- le droit d’association et le droit d’organisation syndicale soumis au seul régime déclaratif.
- Le droit de réunion, d’organisation et de manifestation.
- La garantie par l’Etat des droits sociaux et économiques fondamentaux des citoyens.
- La consécration des libertés individuelles et collectives, syndicales et le droit de grève.
- La souveraineté populaire sur les richesses naturelles de la nation.
- La Consécration. u rôle de l’Etat dans la conduite du développement national et la lutte contre les inégalités socio-économiques et la pauvreté.
- Le respect de tous les pluralismes.
Les participants sont déterminés à œuvrer dans un cadre unitaire ouvert à toutes les forces qui se reconnaissent dans l’alternative démocratique pour permettre au peuple algérien de recouvrir toute sa souveraineté.
Nous exprimons notre solidarité indéfectible avec les peuples qui luttent pour leur liberté et leur souveraineté dans le monde.
Vive l’Algérie libre et démocratique.
Gloire à nos martyrs.
Alger le 26 JUIN 2019»
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