Suisse. Assurance maladie. Défense et illustration de la revendication: une caisse unique, avec des primes proportionnelles au revenu

Par Jean-François Marquis

La nouvelle est tombée sans surprise fin septembre: les primes de l’assurance maladie vont augmenter de 4,4% en moyenne en 2026. La pression pour un changement de système s’accroît. La droite et les assureurs répondent en cherchant à décrédibiliser la revendication d’une caisse unique et de primes proportionnelles au revenu.

Contre-feu bourgeois

Dès le 30 septembre, les divers supports du groupe Tamedia publiaient les résultats d’un sondage montrant que 14% de la population estiment qu’il leur sera «très difficile» de payer leurs primes maladie et 53% que ces primes vont représenter une «charge importante» pour elles. Comme mesure pour sortir de cette situation, une majorité (68%) se dit favorable à une caisse maladie unique; au contraire, seule une minorité soutient la réduction du nombre d’hôpitaux, présentée pourtant comme indispensable par les assureurs et leurs relais de droite. (24 heures, 30.09.2025).

Ce mécontentement va encore s’amplifier dans la foulée de la réception, courant octobre, des nouveaux contrats d’assurance: les primes les plus avantageuses, liées notamment à des franchises élevées, devraient augmenter de 7,1% en moyenne selon une enquête réalisée par le cabinet Deloitte (Swissinfo, 2.10.2025), nettement plus que la moyenne affichée par la Conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider.

Depuis des années, le recours à ces modèles meilleur marché a été promu comme solution pour amortir la hausse des charges de l’assurance maladie. Mais plus la part de la population ayant suivi cette recommandation augmente, plus la différence avec l’assurance de base se réduit…

Pour sanctuariser le système actuel d’assurance maladie, la droite relance donc sa machine de propagande dans deux directions. Premièrement, une caisse unique «ne résoudrait aucun des problèmes auxquels nous sommes confrontés en matière de primes maladie», comme le claironne Philippe Nantermod, conseiller national PLR (24 heures, 30.09.2025). Deuxièmement, «les riches paient déjà plus» (Neue Zürcher Zeitung, 01.10.2025): la revendication d’un financement proportionnel au revenu n’aurait donc pas lieu d’être. Reprenons dans l’ordre.

Les coûts de la pseudo-concurrence entre caisses privées

Ainsi, remplacer le système actuel d’assurance maladie, confié à des compagnies privées «en concurrence» entre elles, par une caisse unique et publique ne changerait rien. C’est faire croire que les caisses maladie ne seraient que de simples tuyaux avec filtre (le contrôle des factures) transférant directement l’argent des assuré·e·s vers les prestataires de soins. Ce qui est doublement faux.

Premièrement, les caisses maladie privées et la pseudo-concurrence entre elles induisent des coûts conséquents et évitables avec une caisse unique. En voici une liste non exhaustive:

  • Les quelque 44 caisses maladies en activité (en 2024) financent toutes des équipes dirigeantes très confortablement payées par les primes maladie: près d’un million de francs pour le directeur de Sanitas, 850’000 francs pour la directrice de la CSS, autour de 800’000 francs pour les directeurs de Helsana, Mutuel ou Assura. La liste est à l’avenant (20 minutes, 14 juin 2025). Ces rémunérations ont plutôt augmenté (+50% entre 2016 et 2022 pour le patron de Mutuel par exemple, selon la rts, 06.05.2024) et elles ne sont que la pointe visible des recettes captées par les directions de ces entreprises et leurs lobbyistes, politiques ou autres.
  • Le système de caisses multiples va de pair avec des campagnes publicitaires permanentes, qui tapissent nos murs et envahissent tous les supports médiatiques. En 2022, ces dépenses étaient estimées par 24 heures à 110 millions de francs par an. Sans parler de la rénumération des «démarcheurs» d’assurance: le Bund (10.10.2025) révèle que l’assureur Visana leur a versé des boni pouvant atteindre les 100’000 francs sur deux ans, pour contourner l’accord de branche qui «limite» désormais leur rémunération à 70 francs par contrat pour l’assurance de base et à 16 primes mensuelles pour l’assurance complémentaire. Pas un centime de cet argent ne contribue à l’amélioration de la santé publique.
  • Le changement d’assurance de plusieurs centaines de milliers de personnes chaque année est associé à des frais administratifs, estimés en dizaines de millions francs. Ces dépenses ne sont liées à aucune économie dans les dépenses de santé, mais seulement à une répartition différente de la charge financière entre assurés.
  • Pour se profiler et attirer de nouveaux assurés, les caisses ont multiplié les modèles d’assurances. On en compte aujourd’hui des milliers à l’échelle de la Suisse, bien que la couverture de base définie par la Loi sur l’assurance maladie (LAMal) soit identique pour toutes et tous. Ces usines à gaz, qui n’ont aucune raison d’être avec une caisse unique, ne sont pas gratuites.
  • La concurrence entre caisses et leur tendance à sélectionner les «bons» risques pour soigner leurs affaires a rendu indispensable la mise en place d’un système complexe de compensation des risques entre assureurs, avec d’importants flux financiers d’une caisse à l’autre en fonction du profil de leurs clientèles. Cela non plus n’est pas gratuit. Avec une caisse unique, il n’y a pas de segmentation du marché et donc pas de compensation des risques.
  • Les caisses maladie sont tenues par la loi de constituer des provisions pour assurer leur solvabilité. Comme ces provisions ne «suivent pas» les assuré·e·s lorsqu’ils/elles changent de caisse, il en résulte des effets absurdes, avec des caisses déstabilisées par un afflux important de nouveaux membres et des hausses erratiques de cotisation. Par ailleurs, le taux de couverture des provisions pourrait être sensiblement abaissé avec une seule caisse.
  • Une caisse unique permettrait, enfin, de maximiser les économies rendues possibles par l’effet de taille. Les grands assureurs (Helsana, CSS, Mutuel, Assura, etc.) ne manquent jamais de dire que le processus de «consolidation» ayant eu lieu dans l’assurance maladie – le nombre de compagnies est passé de 159 à 44 entre 1996 et 2024 – est bénéfique, et doit se poursuivre, car il permet des gains d’efficacité, dans l’informatique par exemple. C’est un bon argument pour mener ce processus à son terme: avec une caisse unique!

En conclusion, il est faux de prétendre que le système actuel de caisses privées n’induit pas des coûts de fonctionnement structurellement plus élevés que ce que permettrait une caisse unique.

Mettre fin à l’emprise des caisses privées sur la politique de la santé

Deuxièmement, et c’est le plus important pour le passage à une caisse unique, les caisses maladie privées se sont approprié un pouvoir croissant sur le formatage de l’accès aux soins de la population comme sur la pratique des prestataires de soins. Elles imposent ainsi des changements qui n’ont jamais été voulus par la population, et auxquels celle-ci s’est même opposée. Une caisse unique est le moyen de mettre un terme à cette privatisation du pilotage de la politique de la santé et de le replacer sous contrôle public.

Prenons un exemple récent, présenté dans la NZZ du 4 octobre 2025. Assura propose dès 2026 un nouveau modèle d’assurance aux personnes habitant dans les cantons de Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Soleure et Argovie, accompagné d’un rabais de 90 francs par mois pour une personne résidant à Liestal (chef-lieu de Bâle-Campagne) et avec la franchise minimale de 300 francs. La condition pour y adhérer est simple, et brutale: il faut toujours s’adresser à l’hôpital cantonal de Bâle-Campagne pour un traitement ambulatoire ou hospitalier par un médecin spécialiste. Le libre choix du médecin est ainsi enterré. Et le pouvoir de l’assurance de choisir les professionnels et institutions de santé qu’elle rembourse, imposé. En 2012, 76% des votants avaient refusé un changement de la loi sur l’assurance maladie, voulu par les assureurs et soutenu par la droite, autorisant ces deux pratiques. Treize ans plus tard, les assureurs l’imposent dans les faits.

«Je suis tributaire d’informations parcellaires transmises par les caisses, en particulier sur le volet ambulatoire, qui échappe totalement à la maîtrise publique. J’avance dans le noir», se lamente le conseiller d’Etat genevois Pierre Maudet (24 heures, 08.09.2025). Cet empêchement de l’action publique est l’autre facette du système confiant à des caisses privées la gestion de l’assurance maladie.

Pour se défendre, les assureurs privés répondent qu’ils ne sont que les défenseurs des assurés. La «preuve»: les bénéfices sont exclus dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire. Mais tous les grands assureurs maladie mélangent allègrement assurance de base obligatoire et assurances complémentaires (ou assurances privées) et ils se sont toujours farouchement opposés à une séparation complète de ces deux domaines. Car le premier, l’assurance de base, leur permet de faire prospérer le second, très rentable. En avril 2024, l’Office fédéral de la statistique (OFS) constatait, dans son communiqué de presse relatif aux dépenses de santé en 2022, que le financement du système de santé dépassait les coûts de quelque 1,4 milliard de francs. L’explication de cet écart est la suivante, selon l’OFS: «La différence entre le montant total des sources de financement et les coûts du système de santé est généralement due à un excédent de financement associé aux assurances (assurance-maladie obligatoire et assurances complémentaires). Seules les assurances complémentaires ont enregistré un excédent de financement en 2022.» En clair, les assurances complémentaires avaient encaissé en 2022 1,4 milliard de plus que ce qu’elles avaient remboursé, à savoir quelque 5,7 milliards de francs. En 2023, selon les données de l’OFS, l’écart entre les primes encaissées par les assurances complémentaires et les frais qu’elles avaient remboursés avoisinait le milliard de francs. Voilà le cœur du business des assureurs maladie, qu’ils ont construit sur le dos de l’assurance maladie obligatoire.

Une caisse unique et publique peut donc «résoudre» beaucoup de problèmes. Pour qu’elle joue pleinement son rôle, les différentes parties prenantes du système de santé – pouvoirs publics, prestataires de soins et personnel, assurés et patients, y compris des acteurs de la prévention – doivent être également représentées au sein des instances qui la dirigent. C’est ainsi que l’assurance maladie peut devenir une institution qui prend en compte l’accès universel aux soins, un niveau de financement permettant des conditions de travail répondant aux besoins du personnel soignant, et le développement de politiques de prévention et de santé publique.

Quand Schindler lifte la propagande bourgeoise

Le deuxième objectif de la droite et des assureurs est de perpétuer le système des primes par tête. Celui-ci exonère les employeurs de toute contribution au financement de l’assurance maladie, contrairement à ce qui est le cas dans les pays voisins comme l’Allemagne, l’Autriche ou la France. Et il fait que la prime d’assurance maladie est la même pour une personne avec un revenu annuel de 60’000 francs que pour le directeur de Sanitas, qui encaisse près d’un million de francs. Dans ce but, un autre «récit» est diffusé: «Malgré les primes par tête, les riches paient plus pour le système de santé que les pauvres», titre ainsi la NZZ du 29.9.2025.

D’où sort cet argumentaire? La gazette zurichoise relaie avec zèle les données du Swiss Inequality Database Health. Cette «base de données» est une émanation de l’Institut für Schweizer Wirtschaftspolitik (IWP), qui est une collaboration entre l’Université de Lucerne, offrant, au sens propre, sa caution académique, et la Fondation Schweizer Wirtschaftspolitik. Cette fondation est présidée par le milliardaire Alfred N. Schindler, de la famille propriétaire de la multinationale éponyme, une des trois plus grandes firmes contrôlant le marché mondial des ascenseurs et autres escaliers mécaniques et trottoirs roulants. Un autre des cinq membres du conseil de fondation est le milliardaire Michael Pieper. Avec sa holding Artemis, il possède l’entreprise Franke spécialisée dans les cuisines, contrôle le constructeur de machines Feintool, est actif sur le marché de l’immobilier et investit dans de nombreuses sociétés.

IWP est donc une institution bâtie par un secteur de la grande bourgeoisie helvétique et elle s’est spécialisée dans la production d’argumentaires, enrobés de vernis scientifique, alimentant les campagnes patronales et de la droite. Un exemple: IWP diffuse une «étude» censée démontrer que les employé·e·s de la Confédération touchent des salaires «trop élevés» en comparaison de ceux payés dans le privé. Cette «étude» a été démentie par l’analyse réalisée, sur mandat de la Confédération, par la multinationale de l’audit PwC (PricewaterhouseCoopers). PwC a comparé la Confédération à d’autres entreprises de taille comparable, et pas à l’ensemble des entreprises en Suisse. Ne scrutons pas l’essentiel, à savoir ce que signifie cette notion de salaires «trop élevés» du public qui implique que les salaires du privé sont les salaires «justes». Cela n’a cependant pas empêché l’utilisation de l’étude d’IWP par le patronat et la droite: en mai 2025, le Conseil national a adopté la motion du vert libéral Jürg Grossen (Berne), demandant, en citant l’IWP, que les salaires de l’administration fédérale soient alignés sur ceux du privé.

La tambouille de l’IWP

Voilà pour le pedigree de l’IWP. Et en quoi consistent ses «analyses» sur le financement de la santé? L’IWP prétend calculer, pour chaque quart de la population classée en fonction de son revenu [1], le bilan global par personne de la contribution au financement des soins couverts par l’assurance maladie, déduite des frais remboursés par cette assurance.

Pour y parvenir, l’IWP additionne les primes maladie, la participation aux frais (franchise et quote-part), les réductions de primes (la contribution à leur financement par le biais de l’impôt moins la réduction perçue) et le financement cantonal des hôpitaux (la part de l’impôt de chaque personne qui y est attribuée). L’IWP ajoute à cela la compensation des risques dont fait l’objet chaque assuré·e: pour simplifier, une caisse maladie reçoit de l’argent pour ses assuré·e·s souffrant de gros problèmes de santé comparativement à leur groupe de référence et elle paye pour ses assuré·e·s en bonne santé [2]. Enfin, l’IWP soustrait de tout cela les prestations remboursées par l’assurance maladie.

Il résulterait de ces additions-soustractions que les personnes appartenant au quart de la population avec les revenus les plus élevés contribueraient chaque année de quelque 4000 francs de plus que la moyenne au financement des frais de santé. A l’opposé, les personnes faisant partie du quart de la population avec les revenus les plus bas contribueraient pour environ 4000 francs de moins que la moyenne. Sans aborder la question de la fiabilité de ces chiffres, cet écart reflète le fait que les personnes avec les plus hauts revenus paient davantage d’impôt en chiffres absolus, ne bénéficient pas des réductions de prime et sont en meilleure santé. Pour l’IWP cela «démontre» que les «riches paient déjà plus» et qu’il n’y aurait aucune nécessité de toucher aux primes par tête. Ce qu’il fallait démontrer.

Imposer le «chacun pour soi»

Avec ces «chiffres», l’IWP opère en fait une double opération. Premièrement, elle substitue à une attente largement présente dans la population – que chacun participe au financement de l’assurance maladie en proportion de ses ressources – une thématique complètement différente: est-ce que chacun paie autant qu’il coûte? Ce tour de prestidigitation efface une demande de solidarité, plutôt rudimentaire, pour garantir l’accès universel aux soins, et la remplace par le principe du «chacun pour soi», défendu par les partisans du capitalisme débridé. Un principe qui sur le fond s’oppose aux assurances sociales et aux services publics, qui mettent en commun une partie des ressources de la société pour répondre à des besoins définis collectivement comme fondamentaux. Un principe que divers secteurs bourgeois proposent d’étendre à d’autres domaines: la formation par exemple, pour justifier un financement privé des études supérieures.

Le poids des primes par tête

Deuxièmement, l’IWP dissimule avec ses chiffres absolus le poids relatif effectif des primes par tête et leur impact sur la situation économique des ménages. L’enquête sur le budget des ménages de l’Office fédéral de la statistique (OFS) permet de remettre les pendules à l’heure. Par exemple pour les couples avec enfants [3]:

  • Les primes maladie représentaient, en 2020-21, 13,6% du revenu brut des ménages faisant partie des 20% avec les revenus les plus bas (moyenne du revenu brut: 6857 francs par mois) contre 3,7% des 20% des ménages avec les revenus les plus élevés (moyenne: 25’675 francs par mois). Ces pourcentages sont, pour les 2e à 4e quintiles de respectivement 8,6%, 7,3% et 5,9%. Les ménages les moins bien lotis paient autant de prime maladie que les mieux lotis: 933 francs contre 962 francs. Avec une prime proportionnelle au revenu de 4% (4% étant à charge des employeurs), ils auraient versé en moyenne 275 francs et 1027 francs respectivement.
  • Ces pourcentages ne prennent certes pas en compte les réductions de prime versées par les cantons à une partie des ménages avec les plus bas revenus. Le rapport d’Ecoplan publié en mai 2022 sur l’efficacité de la réduction des primes en 2020 (Wirksamkeit der Prämienverbilligung – Monitoring 2020) établit cependant que ces dernières ne suffisent pas à compenser le caractère régressif des primes par tête. En moyenne, les cotisations d’assurance maladie restant à la charge des ménages de «condition économique modeste», une fois prises en compte les réductions de prime, représentaient en moyenne 13,7% du revenu disponible.

L’exigence d’un financement de l’assurance maladie en proportion du revenu et avec une participation patronale, comme dans l’AVS, n’a donc rien perdu de sa légitimité et elle n’a rien voir avec la comptabilité individualiste de l’IWP. (13 octobre 2025)

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[1] Les données de base, mises à sa disposition par l’assureur CSS (encore un exemple du pouvoir aux mains des assureurs privés), ne contiennent pas d’information sur le revenu. Une dimension essentielle de cette «analyse» est donc entièrement «construite» par des méthodes statistiques.

[2] «La compensation des risques permet un rééquilibrage financier entre les assureurs-maladie ayant des structures de risque différentes. Elle tient compte des indicateurs suivants: « âge», « sexe», « séjour dans un hôpital ou un EMS l’année précédente» et «groupes de coûts pharmaceutiques (PCG)» sur la base des médicaments remis au cours de l’année précédente… La compensation des risques est gérée par l’Institution commune LAMal (IC LAMal).» (OFSP, 26 février 2025)

[3] L’IWP prétend calculer un «bilan global» de ce que chacun paie et chacun coûte à l’assurance maladie. Ce compte est individuel et il ne concerne pas les enfants. Dans la vraie vie, 53% de la population vit dans un ménage de trois personnes et plus, 30% dans un ménage de deux personnes et 17% dans un ménage d’une personne. C’est la somme des primes maladie, enfants inclus lorsqu’il y en a, qui pèse sur le budget des ménages, et pas des abracadabrantesques «bilans» individuels.

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