Israël-Gaza. «Nous sommes en train de déployer la Nakba de Gaza»

Avi Dichter

Par Michael Hauser Tov

Avi Dichter (Likoud), membre du cabinet de Sécurité israélien et ministre de l’Agriculture, lors d’un entretien le samedi 11 novembre, a été interpellé afin de savoir si les images des habitants du nord de la bande de Gaza en train de partir vers le sud, sur ordre des FDI (armée israélienne), pouvaient être comparées à celles de la Nakba de 1948. Il a répondu: «Nous sommes en train de déployer la Nakba de Gaza. D’un point de vue opérationnel, il n’est pas possible de mener une guerre – comme les FDI cherchent à le faire à Gaza – avec des foules entre les chars et les soldats.»

Lorsqu’on lui a demandé à nouveau s’il s’agissait de la «Nakba de Gaza», Avi Dichter – en tant que membre du cabinet de Sécurité et ancien directeur du Shin Bet– a répondu: «La Nakba de Gaza 2023. C’est ainsi que cela se conclura.» [1].

Par la suite, lorsqu’on lui a demandé si cela signifiait que les habitants de la ville de Gaza ne seraient pas autorisés à y retourner, il a répondu: «Je ne sais pas comment cela finira par se produire puisque la ville de Gaza représente un tiers de la bande ­– la moitié de la population du pays mais un tiers du territoire.»

Les colonies de la bande de Gaza ont été évacuées par Israël en 2005 lors d’un désengagement unilatéral dirigé par le Premier ministre de l’époque, Ariel Sharon. Voici les déclarations du dirigeant de la coalition concernant le renversement de cette décision.

  • Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a été interrogé vendredi 10 novembre pour savoir s’il était favorable à la réinstallation d’Israéliens dans la bande de Gaza après la guerre: «Non, je ne le pense pas. J’ai dit que je voulais un contrôle total sur la sécurité. Gaza doit être démilitarisée. Je ne pense pas que (la recolonisation) soit un objectif réaliste, je le dis tout net.» Netanyahou, qui s’est exprimé lors d’une conférence de presse aux côtés du ministre de la Défense Yoav Gallant et de Benny Gantz (membre du «cabinet de guerre»), a ajouté qu’en «aucune circonstance» il ne renoncerait au contrôle de la sécurité à Gaza.
  • En réponse à une question sur les suites de la guerre et la possibilité pour l’Autorité palestinienne de contrôler la bande de Gaza, il a déclaré: «Je le répète, nous aurons un total contrôle sur la sécurité de la bande de Gaza, avec la capacité d’entrer chaque fois que nous le souhaitons afin d’éliminer tout terroriste qui referait surface. Je peux dire ce qui est certain: il n’y aura plus de Hamas.»

«Je peux vous dire ce qui ne va plus se passer: il n’y aura pas de pouvoir civil qui éduque ses enfants dans la haine de l’Etat d’Israël, dans le but de tuer des Israéliens et d’éliminer l’Etat d’Israël. Il ne peut y avoir d’autorité qui paie les familles des meurtriers. Il ne peut y avoir d’autorité dont le chef n’a pas encore condamné le terrible massacre plus de 30 jours après qu’il ait eu lieu», a-t-il ajouté. (Article publié par le quotidien Haaretz, le 12 novembre 2023; raduction rédaction A l’Encontre)

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[1] Voir sur ce «thème» l’article d’Orly Noy publié sur le site A l’Encontre le 13 novembre 2023

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