Par OCHA
[Suite à la récente pause du site – et avant de publier des articles plus complets et portant entre autres sur les dites négociations de paix –, nous publions ici un rappel récent des conditions «de survie» imposées à la population gazaouie, selon l’OCHA-Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU – Réd. A l’Econtre] Le coordinateur humanitaire pour le territoire palestinien occupé, Muhannad Hadi, a averti le 22 août que les ordres d’évacuation massive successifs émis par les forces israéliennes exposent les habitants de Gaza à des dangers et les privent des éléments essentiels dont ils ont besoin pour survivre.
Dans une déclaration publiée le 22 août, Muhannad Hadi a fait remarquer qu’il y a eu en moyenne un ordre d’évacuation tous les deux jours ce mois-ci, ce qui a forcé un quart de million de Palestiniens à se déraciner une fois de plus [1].
Muhannad Hadi a déclaré que si ces ordres d’évacuation sont censés protéger les civils, ils font en fait exactement le contraire: ils obligent les familles à fuir à nouveau – souvent sous les tirs et avec le peu d’affaires qu’elles peuvent emporter – dans une zone de plus en plus réduite qui est surpeuplée, polluée, avec des services limités et – comme le reste de la bande de Gaza – peu sûre.
Le coordinateur humanitaire a souligné que ces ordres d’évacuation limitent également considérablement les efforts d’aide. Nombre de nos collègues humanitaires ont été contraints de déménager en raison de ces directives, qui affectent leurs locaux, leurs entrepôts et d’autres installations.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) n’a plus accès à son entrepôt de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza. Il s’agissait du troisième et dernier entrepôt opérationnel dans la zone centrale de Gaza. Cinq cuisines communautaires gérées par le PAM ont également été évacuées, l’agence cherchant de nouveaux emplacements.
Selon la dernière mise à jour de l’OCHA sur la réponse humanitaire à Gaza, les multiples ordres d’évacuation de Khan Younès et Deir al-Balah émis entre le 8 et le 17 août ont privé la population de services de santé essentiels. Au total, 17 établissements de santé ont été touchés, les zones concernées par les ordres étant situées à un kilomètre ou moins de quatre hôpitaux clés: le complexe médical Nasser, l’hôpital Al-Amal, l’hôpital Al Aqsa et l’hôpital social du Croissant-Rouge palestinien du Koweït.
Avec la propagation des maladies à Gaza, l’accès aux services de santé et à l’eau potable est particulièrement critique. Cependant, comme nous vous l’avons indiqué hier, les ordres d’évacuation répétés ont perturbé l’accès aux puits et limité la fourniture d’eau. Il y a également une pénurie de chlore pour la désinfection de l’eau, les réserves ne devant durer qu’un mois. Compte tenu de la présence de l’hépatite A – et maintenant de la polio – à Gaza, cette situation est très alarmante.
Malgré les ordres d’évacuation récurrents et une myriade d’autres difficultés – notamment les combats, l’insécurité permanente et les limitations d’accès – les Nations unies et les organisations humanitaires continuent de faire tout leur possible pour fournir des soins de santé vitaux aux Palestiniens de Gaza. Au cours des deux semaines précédant le 18 août, près de trois douzaines de partenaires du secteur de la santé ont touché quelque 337 000 personnes dans la bande de Gaza. Entre-temps, 16 équipes médicales d’urgence soutiennent le personnel de santé local.
Parallèlement, dans le nord de la bande de Gaza, des cuisines soutenues par le PAM fournissent des repas chauds accompagnés de légumes frais. Cette première livraison, effectuée la semaine dernière, s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’agence pour s’assurer que des produits nutritifs viennent compléter les rations alimentaires d’urgence avec lesquelles les familles survivent depuis des mois.
Depuis le début du mois d’août, les boulangeries de Gaza soutenues par le PAM ont produit plus de 1,9 million de baguettes de pain, soit près de 4 tonnes. Sur 18 boulangeries, une douzaine sont encore opérationnelles. (22 août 2024; traduction rédaction A l’Encontre)
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[1] Selon diverses sources (entre autres AP), 90% de la population de Gaza a connu des déplacements contraints par l’armée israélienne. Selon The Times of Israel du 23 août, «les ordres d’évacuation successifs dans la bande de Gaza, dont 12 pour le seul mois d’août, ont entraîné le déplacement d’environ 90% des 2,3 millions d’habitants de la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le plus haut responsable humanitaire des Nations unies pour l’enclave palestinienne». Ce qui illustre, à sa façon, la politique génocidaire conduite par le gouvernement israélien. (Réd.)
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