Grèce. Un procès reporté. Un autre décisif contre Aube dorée se déroule

Manifestation de soutien à Thanasis Kourkoulas avant le report de son procès
Manifestation de soutien à Thanasis Kourkoulas avant le report de son procès

Le procès de Thanasis Kourkoulas, qui devait avoir lieu le 16 décembre 2013, a été repoussé. Il était accusé par un supporter de l’organisation néonazie Aube dorée d’être responsable d’une «attaque physique» contre des néonazis (voir ci-dessous). La campagne de solidarité avec Thanasis Kourkoulas, un des principaux animateurs du mouvement antifasciste et antiraciste «Expulsez le racisme», a été très importante. Il a reçu le soutien de dizaines de députés de SYRIZA, de syndicalistes, de défenseurs des droits de l’homme et des déclarations de soutien signées par des dizaines de personnalités issues de plus de 13 pays, depuis l’Amérique latine à l’Europe.

La décision de repousser ce procès au 12 novembre 2014 n’est pas sans connotation politique, même si l’argument utilisé relevait de l’impossibilité technique étant donné la surcharge du tribunal de traiter cette affaire le 16 décembre. En effet, dans la conjoncture présente, un procès contre un militant antifasciste, sur la base d’accusations totalement infondées d’un sympathisant (ou membre) d’Aube dorée, tombait mal. L’accusateur d’Aube dorée aurait à coup sûr perdu. Et cela au moment où les accusations d’organisation criminelle, au sens constitutionnel, pèsent toujours sur Aube dorée en tant que parti. En outre, des dirigeants d’Aube dorée soit sont accusés, soit sont encore emprisonnés. La volonté des instances judiciaires de mener à bien le jugement contre Thanasis Kourkoulas était des plus limitée. Il faut aussi souligner le report de procès à l’encontre de membres ou sympathisants d’Aube dorée. Ainsi la candidate parlementaire d’Aube dorée Themis Skordeli, accusée entre autres par des antifascistes d’avoir participé à des attaques racistes contre des immigrés afghans, a vu son procès repoussé pour la 8e fois, au mois d’octobre. Il devrait se tenir en juin 2014. Or, lors d’une descente de police, ont été trouvés dans son appartement des CD avec des listes de noms et d’adresses d’immigrés.

La mère du jeune Pakistanais de 27 ans assassiné le 17 janvier
La mère du jeune Pakistanais de 27 ans assassiné le 17 janvier

Le mercredi 18 décembre 2013 s’ouvrait le procès contre deux militants d’Aube dorée,  Dionyssis Liakopoulos (âgé de 25 ans) et Christos Steriopoulos ( 29 ans), accusés d’avoir assassiné, le matin du 17  janvier 2013,  le travailleur pakistanais Shehzad Luqman, 27 ans, dans le quartier Pétralona d’Athènes. La famille de ce jeune Pakistanais est arrivée à Athènes le 18 décembre. La solidarité des organisations antiracistes et antifascistes est importante. Le procès doit se poursuivre le 8 janvier 2014. Le mouvement Expulsez le racisme déclarait le 19 décembre: «Nous étions là le 18 décembre, nous serons présents de même en janvier et nous demanderons que les deux néonazis soient condamnés. La condamnation de ces deux meurtriers peut devenir un élément important qui conforte la caractérisation d’Aube dorée comme une organisation criminelle, selon les termes mêmes de la Constitution.» (Rédaction A l’Encontre)

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Accusation extravagante d’un membre d’Aube dorée
contre Thanasis Kourkoulas

Le 16 décembre 2013, Thanasis Kourkoulas, membre de l’association «Expulsez le racisme» et militant du mouvement antifasciste et antiraciste, doit être jugé dans le 4e Tribunal d’instance à juge unique d’Athènes, suite à l’accusation provocatrice et diffamatoire d’un partisan du «comité des résidents d’Agios Panteleimonas» [quartier d’Athènes], qui sont essentiellement des membres et sympathisants d’Aube dorée [parti néonazi]. Le plaignant lui reproche d’avoir «donné des ordres à un groupe d’hommes portant des battes», un groupe dont il prétend qu’il l’a attaqué dans la soirée du dimanche 25 mai 2009. Il s’agit d’une accusation totalement infondée et diffamatoire, qui fait partie de la stratégie générale d’intimidation et de ciblage des personnes et des organisations qui militent ouvertement, collectivement et au plein jour, pour éviter que la place Agios Panteleimonas et le centre d’Athènes en général ne passent sous le contrôle d’Aube dorée. Dans la mesure où Thanasis Kourkoulas n’était pas présent lors de l’incident auquel le plaignant se réfère (ce qui sera prouvé de manière indubitable au tribunal) et que n’existe aucun autre témoignage en dehors de celui du plaignant, nous voulons seulement mettre en avant les points suivants. Le plaignant «s’est souvenu» du présumé «leader» un mois après son action initiale en justice et a déposé une plainte complémentaire! Dans son action en justice, il affirme que son bâton télescopique [arme généralement en acier composée de trois segments déployables] avait été volé! Bien qu’il affirme être un résident de Brahami, il dit s’être accidentellement trouvé lui-même à Agios Panteleimonas, le 25 mai, le jour où les fascistes manifestaient sur cette place, alors que la veille les partisans d’Aube dorée avaient attaqué un rassemblement avec l’écrivain Gasmet Kaplani sur cette même place, attaque durant laquelle des résidents, des membres de mouvements antiracistes et des immigrants avaient été battus. Ce procès fait partie de tout un système de poursuites judiciaires mis en place par les néonazis et leurs partisans dans cette dernière période, comme le célèbre multi-procès contre un grand nombre d’organisations (parmi lesquelles on trouve le mouvement Expulsez le racisme, des organisations locales de SYRIZA, etc.) qui a conduit à l’acquittement triomphal de Savvas Michael et de Panagiotis Moutzouris.

Dans le cas de Thanasis Kourkoulas, les accusations fabriquées vont un pas plus loin, car elles ne se réfèrent pas seulement à de prétendus délits d’opinion contre les néonazis, mais s’efforcent de «prouver» qu’il existe des faits tels qu’une relation directe entre des membres du mouvement de masse et de la gauche avec des violences envers les fascistes. Ne pas prendre position contre la poursuite de Thanasis Kourkoulas, ou les accusations récentes portées contre Petros Konstantinou et le journal Solidarité des travailleurs, signifie simplement soutenir la «théorie à des deux extrémismes» qui met sur un pied d’égalité le mouvement de masse et les crimes néonazis. Pour les mêmes motifs, les militants contre les mines [d’or à ciel ouvert] de Skouries et les travailleurs en grève sont dénoncés devant les tribunaux ou même jetés en prison, des antifascistes sont torturés dans les locaux de la police, les immigrants dans les camps de concentration font l’objet de persécutions. Pour toutes ces raisons, la réponse à donner à cette accusation est un sujet pour chaque partie du mouvement anti-raciste et anti-facsciste et de la gauche, et pour chaque personne progressiste. Nous demandons à tous les syndicats, au conseil municipal, aux institutions sociales, au mouvement de résistance et de solidarité, aux partis et organisations de gauche de prendre position avec une déclaration en faveur de l’acquittement de Thanasis Kourkoulas et d’inviter les gens à la démonstration de solidarité au Palais de justice à Evelpidon, le lundi 16 décembre à 9 heures, dans le 4e Tribunal correctionnel à juge unique d’Athènes, bâtiment 9. (Mouvement «Expulsez le racisme», 24 novembre 2013)

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