Royaume d’Espagne: les élections d’avril et celles à venir, en mai

Pedro Sánchez (PSOE), Pablo Casado (PP), Albert Rivera (Ciudadanos), Pablo Iglesias (Uniadas Podemos) et Santiago Abascal (Vox)

Par Daniel Raventós
et Miguel Salas

Les élections du 28 avril ont mobilisé une bonne partie de la population. La participation était plus élevée que lors des quatre échéances électorales antérieures. Il faut remonter aux élections générales de 2004 [qui se sont déroulés dans le climat particulier de l’immédiat attentat de la gare d’Atocha, à Madrid, du 11 mars; ces élections ont débouché sur la constitution d’un gouvernement PSOE, avec Zapatero] pour trouver une participation légèrement supérieure (77,3%) à celles du 28 avril dernier, qui a atteint 75,8%. Ce chiffre reste éloigné du record de participation de près de 80%, atteint en 1982 [victoire des socialistes de Felipe González].

La loi d’Hondt [1] fausse encore certains résultats de manière significative. Le principe «une personne, un vote» n’est pas respecté. Cette caractéristique n’est pas neuve, mais il n’est pas inutile de la rappeler. Le nombre de voix nécessaires à l’obtention d’un siège n’est pas le même [dans chaque province]. Le ratio entre suffrages et sièges de député a été le plus coûteux pour la coalition du Pays valencien Compromís: il lui a fallu 170’155 voix pour faire élire son unique député au Congrès; le Parti régionaliste de Cantabrie est la formation qui a eu le moins besoin d’électeurs pour obtenir un siège: 51’922. Le rapport est de 3,3 pour 1. Le PSOE est le parti qui a, sans aucun doute, le plus bénéficié à cette occasion de la loi d’Hondt [voir le graphique]. 

Les résultats électoraux peuvent faire l’objet de différentes analyses: selon le revenu disponible, l’âge, le sexe, etc. Des études portant sur ces dimensions ne manqueront pas d’être réalisées et certaines d’entre elles seront d’un intérêt certain.

La droite a été défaite. Modérément, mais défaite. Les élections andalouses ont représenté une alerte quant à la possibilité que les trois partis de droite [PP, Ciudadanos et Vox] étendent leur accord à l’ensemble de l’État. Peu avant les élections, le PP a offert des postes de ministres à Vox. La possibilité de revenir à un gouvernement comprenant des sympathisants déclarés du franquisme était réelle le 28 avril dernier. La mobilisation électorale a été une réponse catégorique. Les droites (y compris les formations Navarra Suma (2 députés) et le Parti nationaliste canarien (2 députés également) totalisent 11’414’116 voix (151 sièges). L’ensemble des formations de gauche rassemble 12’867’448 suffrages (185 sièges), y compris les gauches présentes dans l’ensemble de l’État et les gauches nationales (en Catalogne, au Pays basque et en Galice) ou présentes seulement dans certaines Communautés autonomes. Soit près d’un million et demi de suffrages en plus!

Les résultats globaux sont sans appel, même si nous ne pouvons négliger le fait que la droite l’emporte en Aragon, dans les deux Castilles, en Estrémadure, à Madrid, en Murcie et à La Rioja. En Andalousie et au Pays valencien gauche et droite égalisent. À la marge de ces deux blocs, les suffrages du Parti nationaliste basque (394’627 voix, 6 sièges) et de Junts per Catalunya (497’638, 7 sièges). Dans la conjoncture actuelle, il est difficile d’imaginer que ces formations pactisent avec la droite espagnole ultramontaine et carpetovetónica [terme, dont les deux composantes désignent deux peuples vivant dans la péninsule ibérique avant que Rome n’occupe la zone, qui désigne ce qui est vu comme l’essence de l’Espagne, en dehors de toute influence étrangère]. Le Parti animaliste contre la maltraitance animale (PACMA) a obtenu un résultat en rien négligeable: 326’045 voix. Disons-le ainsi: les gauches et le souverainisme ont gagné contre les droites ultramontaines [à comprendre ici comme ultraconservateurs, réactionnaires] du PP, de Ciudadanos et de Vox.

Ces élections ont mis en évidence une réalité incontournable: la réalité plurinationale du royaume d’Espagne. La Catalogne et la Communauté autonome basque ont voté différemment (ou très différemment) du reste de l’État. La droite espagnoliste a obtenu 7 sièges en Catalogne (5 pour Ciudadanos, 1 pour le PP et 1 pour Vox), les partis formellement souverainistes et partisans du droit à l’autodétermination ont obtenu 29 sièges (15 pour la Gauche républicaine de Catalogne – ERC -, 7 pour En Comú Podem et 7 pour Junts per Catalunya). Le Parti des socialistes catalans (PSC) [la section catalane liée au PSOE] 12. Si l’on ajoute ces sièges aux 7 de la droite et de l’extrême-droite, le bloc unioniste-constitutionnaliste [contre la «rupture» de l’Espagne et s’appuyant sur une lecture «fondamentaliste» de la Constitution de 1978] totalise donc 19 sièges. En d’autres termes, 29 souverainistes (dont 4 en prison [Oriol Junqueras, Josep Rull, Jordi Turull, Jordi Sànchez], auxquels il faut ajouter le siège au Sénat gagné par Raül Romeva, ce qui donne le chiffre de cinq prisonniers politiques en jugement depuis plusieurs mois) et 19 constitutionnalistes-unionistes. Il s’agit là d’un résultat à souligner. Dans le cas de la Communauté autonome basque, ni le PP, ni Ciudadanos, ni Vox n’ont obtenu de siège. Les partis qui, plus ou moins clairement, sont en faveur du droit à l’autodétermination atteignent 14 sièges, le seul parti constitutionnaliste-unioniste, le Parti socialiste basque (PSE), 4.

Les chiffres qui précèdent peuvent être interprétés de plusieurs façons, mais aucune ne peut échapper au fait que la réalité plurinationale est de l’ordre du constat, qu’il ne peut que difficilement être surmonté dans ces élections. Une autre donnée, déjà connue, mais qui vaut la peine d’être répétée: si l’on exclut la Catalogne et le Pays basque, le triparti de droite aurait pu rééditer le modèle d’accord andalou au gouvernement espagnol. C’est là un point, nous nous permettons de le souligner, déterminant pour comprendre la situation politique dans le royaume d’Espagne.

En Catalogne, c’est une clameur. Mais, en dehors de cette nation, plusieurs dirigeants politiques ont déclaré qu’il est nécessaire d’établir une négociation sans «cordons sanitaires», pour utiliser l’expression de Sánchez qui ne pose ces dernières à personne ni en rien si ce n’est sur la question nationale catalane. La position du PSOE en cette matière lors des élections était très claire: pas un mot sur l’autodétermination. «L’épisode Iceta», du nom du secrétaire général du PSC-PSOE est imbattable. Iceta, outre le fait qu’il a été vilipendé par une grande partie de la presse espagnole, a été «rectifié» sans hésitation ni aucune tentative de dissimulation par la direction de son parti à Madrid lorsque, il y a quelques jours, un journaliste lui a posé la simple question suivante: «Si [les partis indépendantistes] remportent 65% des suffrages, ce [pourcentage] ne serait pas non plus suffisant?» Iceta a fait une réponse très «anticonstitutionnelle»: «si 65% des citoyens veulent l’indépendance, la démocratie devra trouver un mécanisme pour la rendre possible». Le secrétaire d’organisation du PSOE, Äbalos, a qualifié la formule d’Iceta comme étant «inappropriée»; la vice-présidente du gouvernement, Carmen Calvo, a étendu le dénigrement, citant l’article 2 de la Constitution [«La Constitution est fondée sur l’unité indissoluble de la nation espagnole, patrie commune et indivisible de tous les Espagnols. Elle reconnaît et garantit le droit à l’autonomie des nationalités et des régions qui la composent et la solidarité entre elles»] accompagné de ces propos tranchés: «notre pays ne dispose pas de structure juridique pour que quiconque, avec aucun référendum sur son territoire, ne puisse rompre l’unité de l’État espagnol». Ce qui a conduit un Iceta vilipendé à déclarer peu après: «Il n’y aura pas d’indépendance, il n’y aura pas de référendum et il n’y aura pas d’autodétermination». Peu avant les élections, Sánchez lui-même a déclaré dans la ville catalane de Badalona qu’il «n’y aura jamais de référendum et jamais il n’y aura d’indépendance, nous ne permettrons pas que l’on rompe avec la Constitution et avec le Statut [d’autonomie]» Pour en finir avec ce point, Lambán, le président de la Communauté autonome d’Aragon (membre du PSOE) a concédé le prix d’Aragon au procureur Javier Zaragoza, de la Cour suprême, en raison de son rôle dans le procès contre les dirigeants catalans. Le président aragonais, l’a remercié en ces termes: «toi, avec tes camarades, friser des hauteurs qui remplissent de fierté tous les Espagnols».

Mais, bien que la question catalane soit le principal facteur au cœur de la politique de la crise du régime de 1978, le gouvernement que formera le PSOE – l’IBEX désire que cela soit avec Ciudadanos, et les syndicats, ainsi qu’ils l’ont manifesté ce 1er mai, que cela ne soit pas avec ce parti de droite – fait face à des défis supplémentaires. Citons-en quelques-uns, qui ont leur importance: abolir la loi muselière [une loi liberticide qui criminalise certaines formes de critique et de contestation]; exiger des banques qu’elles remboursent – au moins – 60 milliards d’euros, avancés lors du «sauvetage»; mettre un terme aux prébendes et privilèges économiques et fiscaux de l’Église catholique et aboutir à la constitution d’un État laïc. Il s’agit d’aspects programmatiques que le parti qui gouvernera a assumés, à un moment ou l’autre. Et, selon comment ils traiteront de la question catalane, constitue ce que l’on définit comme une politique modérée, mais qui se prétend de gauche. Outre, bien entendu, ce qui relève ce que l’on a coutume d’appeler, pour abréger, «le social» [lesdites «questions sociétales»].

Le programme social du PSOE est très fragile étant donné la situation économique et sociale qui prévaut au royaume d’Espagne. Certaines données donnent un cadre sommaire de la situation.

Un taux de chômage très élevé, approche le 15%, dépassant 20% dans certaines Communautés autonomes. Dans la zone euro, où le royaume d’Espagne occupe la deuxième position après la Grèce, la moyenne dépasse légèrement le 6%.

La «qualité» de l’emploi est déplorable, il s’est nettement détérioré au cours de la dernière décennie. Les salaires ont augmenté en moyenne de 0,3% entre 2010 et 2017. 34,4% des salarié·e·s percevaient en 2017 un salaire inférieur au Salaire minimum interprofessionnel, c’est-à-dire moins de 707,6 euros par mois (ce salaire est passé à 735,9 en 2018 et est de 900 en 2019).

Le revenu disponible brut des ménages est, pour 2016, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, au même niveau qu’en 2000.

L’inégalité se situe au quatrième rang, le plus élevé, de l’Union européen. Plus concrètement, l’indice Gini était de 0,341 pour 2017, contre 0,305 en moyenne pour la zone euro et 0,307 pour l’UE (0 représente une égalité complète, 1 la plus grande inégalité). Entre 2007 et 2017, le niveau d’inégalité a cru. Au cours de la même période, le nombre de personne en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale a augmenté de près de 13%. L’augmentation des pauvres au sein de l’UE provient pour moitié de l’Espagne.

Un article publié récemment sur le site Sin Permiso a montré que tous les indicateurs de revenus, de pauvreté et d’inégalité se sont aggravés au cours de la période 2007-2016 (tous sauf le revenu des adultes âgés entre 66 et 75 ans et la pauvreté des personnes de plus de 65 ans).

En 2016, le PIB du royaume d’Espagne par tête équivalait au 82,4% de la moyenne de l’UE, alors que seulement 70,3% d’impôts étaient collectés. L’UE a une moyenne de 41,4% d’impôts sur le PIB; le royaume d’Espagne, 34,5%. La plus grande différence (presque 5 points en moins du PIB) réside dans les impôts sur les revenus personnels, qui comprennent les impôts équivalents à l’IRPF (impôt sur le revenu des personnes physiques) de chaque pays et les impôts sur les bulletins de salaires et les cotisations payées par les travailleurs. Ce n’est que dans le domaine des cotisations patronales que le royaume d’Espagne s’approche de la moyenne européenne.

Devant une telle situation, quels sont les projets économiques et sociaux du PSOE? Le programme social de ce parti est, dans le meilleur des cas, extrêmement rachitique pour faire face à une situation économique et sociale telle qu’elle vient d’être sommairement brossée. Au pire, il l’aggravera. Nous l’avons écrit dans l’éditorial qui a précédé les élections: les propositions du PSOE (ainsi que celles d’Unidas Podemos et d’En Comú Podem) représentent un pari clair, décidé et militant en faveur des subsides, sous conditions, pour les pauvres. Et cela au vu de tous les problèmes connus quant à l’insuffisance, au piège de la pauvreté, à la stigmatisation, à l’arbitraire et à l’inefficacité. Tout cela bien loin d’une proposition de rente inconditionnelle de base qui garantisse l’existence matérielle de toute la population. Plus loin encore, si cela était possible, d’une proposition républicaine de rente maximale qui empêche ou combatte au moins les menaces pesant sur la liberté de l’immense majorité que représente l’existence de grands pouvoirs privés. Une réforme de la législation du travail, qui annule la contre-réforme du gouvernement Rajoy, reste pendante. Ainsi que l’ont exigé les manifestations syndicales du 1er mai, qui étaient plus animées sans doute en raison des résultats électoraux, des conflits et des plans sociaux qui semblent annoncer une nouvelle étape de la crise économique.

Il ne fait pas de toute que des mesures urgentes sont nécessaires pour lutter contre les inégalités sociales, l’emploi précaire et de très mauvaise qualité ainsi que d’autres mesures utiles et progressistes qu’il n’est pas difficile d’imaginer. Lors de la campagne électorale, les droites ont promis d’abaisser tous les impôts et leurs campagnes d’intox ont menacé d’hécatombe. Certains dirigeants de gauche semblent séduits par cette idée.

Malgré le fait que la campagne électorale du 26 mai paralysera l’élection du président du gouvernement, il semble que Pedro Sánchez sera élu sans difficulté, au premier ou au second tour. Une autre chose est le débat portant sur quel gouvernement. La préférence de la CEOE [la confédération patronale], des banques, des investisseurs internationaux ainsi que du secteur «felipista» [du prénom de Felipe González] est publique: un gouvernement PSOE-Ciudadanos. Cela n’est pas impossible, mais cela semble difficile autant en raison des affrontements lors de la campagne électorale qu’à cause des prétentions de Ciudadanos à prendre la tête de la droite et que les militants du PSOE, rassemblés devant le siège du parti à la rue Ferraz, l’ont exprimé clairement le soir des élections: «con Rivera, no». Probablement le PSOE va préférer gouverner seul afin d’avoir les mains libres et passer des accords avec la droite lorsque cela l’arrange. Le débat au sein de la base sur la proposition de Podemos d’entrer au gouvernement, de former un gouvernement de coalition, est intéressant. Cet objectif est l’un des fils conducteurs de la campagne électorale, à tel point que Pablo Iglesias a déclaré que «nous sommes plus proches de gouverner que jamais». Il convient de réfléchir sur la proposition. La formation est passée, dans le sillage du mouvement des indignés du 15 mai 2011, d’une remise en question du régime de 1978 au désir de faire partie d’un gouvernement dont l’associé majoritaire [le PSOE] est un partisan fervent de l’actuel régime. L’antienne sur la «caste» est bien lointaine. L’argument utilisé est que c’est la seule manière d’assurer la mise en œuvre de politiques sociales, étant entendu que le PSOE ne remplit pas ses promesses ou tend à faire des accords avec la droite. Ne serait-il pas plus convenable et pratique de tomber sur un accord portant sur un programme de mesures sociales et démocratiques en échange du vote d’investiture de Pedro Sánchez tout en gardant les mains libres pour faire pression depuis l’extérieur, plutôt que d’avoir les mains liées au gouvernement?

10° Nous verrons bientôt ce que le futur gouvernement est disposé à faire autour de la question catalane. Le procès du référendum d’une bonne partie des dirigeants de la grande mobilisation pour l’autodétermination est toujours encore. Certains n’hésitent pas à le qualifier déjà de farce. Le PSOE lui-même est divisé sur la question. Ignacio Sánchez-Cuenca écrivait dans un article récent: «La plus grande difficulté est la division interne de l’électorat socialiste. Pour le dire en termes approximatifs, autour de 40% de leurs électeurs sont favorables à une Espagne plurinationale, mais le 60% restant, ceux qui vivent surtout dans les territoires de l’intérieur, est plus proche des thèses du nationalisme espagnol exclusif». Nous verrons bientôt également ce que ce gouvernement est prêt à faire dans les domaines de la laïcité, des répressions, de l’économie et du social. Nous renvoyons à des analyses futures la question de la politique extérieure; bornons-nous à mentionner les ventes d’armes aux monarchies sanguinaires amies de celle des Bourbons, comme l’Arabie Saoudite.

11° Dans un mois, le 26 mai, se tiendra une sorte de deuxième tour électoral. Les élections municipales, européennes et autonomiques [celles-ci dans 11 communautés sur 17] montreront si la tendance de ce mois d’avril est confirmée ou non. De grandes villes où le «municipalisme du changement» l’a emporté il y a quatre ans sont en jeu et, dans la majorité des cas, où ont été mises en œuvre des politiques de gauche, de changement et de participation citoyenne. Le gouvernement de Communautés autonomes aux budgets importants est aussi en jeu, dont l’emploi varie selon la couleur politique du gouvernement, et, ce qui se remarque, sur certaines questions comme les soins ou l’éducation.

Les élections d’avril et de mai ne résolvent toutefois pas le problème de fond, celui de la crise du régime. L’éditorial de Sin Permiso déjà mentionné déclarait: «La crise de la première restauration borbonienne [à partir de 1874, après l’expérience de la Première République] fut une longue agonie de plusieurs décennies, marquées par l’échec successif de toutes les formules tentées par les oligarchies d’alors. Celle de la deuxième restauration [donc le régime de 1978, Franco ayant choisi pour son successeur au titre de roi Juan Carlos] pointe, aujourd’hui plus qu’à ses débuts en 2011, vers une répétition de ce scénario. L’abréger suppose une stratégie de changement démocratique et de mobilisation des gauches allant au-delà de celui-ci. Ce n’est, pour le moment, pas le cas, aussi manifeste que soit la tâche première qui est de mettre en échec les droites». Ce dernier point a été atteint lors de cette première bataille électorale. Il semble éviter qu’après les élections de mai, l’ouverture d’une réflexion politique, mais aussi organique, est nécessaire sur les perspectives qu’envisagent les gauches pour aboutir à une alternative à ce régime. (Article publié le 4 mai 2019 sur le site SinPermiso.info; traduction À L’Encontre)

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[1] Loi d’Hondt, du nom du mathématicien belge, et professeur de droit, Victor D’Hondt (1841-1901) qui a élaboré un mode de calcul pour les scrutins à la proportionnelle plurinominale. Ce mode favorise les partis qui ont remporté le plus grand nombre de suffrages. Dans le cas de l’Espagne, un facteur joue un rôle plus important encore dans la «prime» accordée aux grands partis: les circonscriptions électorales sont basées sur les 50 provinces et deux villes autonomes de Ceuta et Mellila, découpage datant de 1833, sanctionné par la Constitution de 1978. Les provinces peu peuplées de «l’Espagne vide» de l’intérieur, disposant de 2 ou 3 sièges, privent systématiquement les 3e et 4e partis d’une représentation (réd. À L’Encontre)

El Diario.es, 29 avril 2019. Simulation des résultats des élections dans le cas où il y aurait une circonscription unique ainsi que comparaison, toujours sur la base d’une circonscription unique, entre deux modes de calcul: la loi d’Hondt en vigueur et celle de Sainte-Laguë.

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