Nicaragua-débat. Dora María Téllez: «Ortega est un tyran désespéré»

Dora María Téllez

Entretien conduit par Eduardo Cruz

La commandante guérillera Dora María Téllez confie que, quoique cela ne lui aurait pas déplu, ce n’est pas elle l’instigatrice des protestations qui depuis le mois d’avril dernier menacent de faire vaciller le régime de Daniel Ortega.

La commandante guérillera Doria Maria Téllez a été accusée de tirer les ficelles des protestations qui ont commencé en avril dernier. Ce qu’elle nie, bien qu’elle avoue volontiers qu’elle aurait aimé jouer ce rôle.

Dans cet entretien elle explique qu’à 63 ans, elle ne redoute pas les menaces de l’orteguisme, cependant elle se dit inquiète du fait que quelqu’un soit «lâché» pour assassiner certains dirigeants de la protestation civique et qu’ensuite l’acte soit imputé tout simplement à un sympathisant en colère[1].

Par ailleurs, elle dépeint le président Daniel Ortega comme un homme uniquement préoccupé par le pouvoir et par l’argent et qui ne se soucie pas de la vie des Nicaraguayens.

Auriez-vous pu imaginer revivre un jour dans une sorte de clandestinité?

Personne au Nicaragua n’imaginait que nous revivrions un jour une dictature en tout point similaire à celle de Somoza. Cela pose un problème pour tous les Nicaraguayens qui évidemment n’imaginaient pas qu’elle serait aussi sanglante. Depuis de longues années, le Mouvement rénovateur sandiniste (MRS) a été la cible de nombreuses persécutions. En 1998 on nous a retiré notre personnalité juridique et de nouveau en 2008. Depuis que nous existons, nous avons été réprimés. Nous avons connu en permanence la répression et les menaces de la part de ce régime.

En avez-vous été victime, vous en particulier?

Depuis le début des évènements en avril, ils ont lancé la chasse contre moi et une grande campagne qui, peu après, s’est retournée contre eux comme d’ailleurs tous leurs mensonges et toutes leurs actions. Mais je crois que nous, les Nicaraguayens, vivons un cauchemar dont Daniel Ortega est entièrement responsable. En trois mois, plus de 300 morts; des centaines de personnes séquestrées, détenues; déjà presque 200 personnes jugées par le peloton d’exécution judiciaire d’Ortega; des disparus; des milliers de blessés et plus de vingt mille Nicaraguayens exilés au Costa Rica, pour ne parler que de ce pays. C’est un vrai cauchemar pour tout le monde, parce que les familles se séparent, les gens vivent des deuils terribles. Il y a des familles qui commencent tout juste à récupérer et d’autres qui souffrent.

Vous avez bien connu Ortega, comment expliquez-vous son attitude?

Ce type d’attitude ne peut s’expliquer que par des ambitions démesurées et l’absence de principes. Ce qu’Ortega donne à voir, c’est qu’il est un dictateur, un tyran comme le fut Somoza. Il n’a aucun principe, il n’est pas attaché à la démocratie, il n’est pas attaché aux libertés des Nicaraguayens. Il n’est attaché à rien. La seule chose qui l’a intéressé, c’est de créer un grand groupe économique, un empire économique pour lui et sa famille et d’exercer un pouvoir illimité, absolu, en complète impunité. C’est une personne sans principes uniquement mue par la soif de pouvoir. Rien ne lui a importé, ni les morts ni les blessés, rien de tout cela. Voilà une personne sans aucun scrupule.

Le MRS a été pointé du doigt comme financeur des protestations et une loi contre le financement du terrorisme vient d’être adoptée, qu’en pensez-vous ?

Cette loi contre le terrorisme, franchement, je la considère comme un coup d’épée dans l’eau de la part de Daniel Ortega. Il y avait aussi une loi sur le crime organisé qui sert uniquement à emprisonner n’importe qui, à confisquer les biens de n’importe qui, à affecter la situation économique de n’importe quelle personne et de sa famille. Cette loi sur le terrorisme ressemble point par point aux lois de sécurité nationale que Somoza avait mises en place. Ils s’en servent comme d’une mitraillette. Des juges et des officiers de police judiciaire, qui n’ont pas de scrupules non plus, se mettent à lancer des rafales d’accusations de terrorisme contre n’importe qui. Je considère cela comme une tentative désespérée d’Ortega de faire taire la protestation civique populaire. Je le sens aux abois parce que tout cela ne va servir à rien. Il peut remplir les prisons, il lui faudra un stade, deux stades, trois stades, le nouveau stade et l’ancien stade pour y caser tous ceux et celles qu’il veut emprisonner mais il ne va pas juguler la protestation civique du peuple. C’est un effort insensé d’Ortega pour tenter d’arrêter ce qui ne peut déjà plus l’être.

Certains dirigeants des protestations font déjà l’objet de procès…

Tous ces jugements sont illégaux parce qu’ils partent d’une action illégale: l’enlèvement. Des personnes ont été séquestrées chez elles et emmenées sans mandat d’arrêt, nombre d’entre elles ne voient même pas un défenseur, les audiences sont à huis clos et se déroulent en secret. Ils agissent comme sous un régime totalement sans loi ni ordre, c’est pourquoi, à mon avis la loi sur le terrorisme est lettre morte et va le rester lorsque tous ces jugements seront déclarés nuls. En revanche, ce que je te garantis, c’est que tous les officiers de police judiciaire, les juges et les policiers qui se bousculent au portillon pour monter ces procès, devront rendre des comptes pour avoir infligé la prison à des innocents parce qu’il y a des centaines de personnes totalement innocentes qui n’ont rien fait d’autre que d’aller manifester et qui sont accusées de tous les crimes possibles et imaginables. Ces procès ne sont même pas sérieux ni ne peuvent être considérés comme tels.

Que penses-tu des interviews qu’Ortega a donnés aux médias internationaux?

Je les vois comme un acte désespéré. Tu as un homme qui est resté enfermé dans sa résidence d’El Carmen[2] à regarder la télévision et à faire ce qui lui passe par la tête et qui maintenant se précipite fébrilement pour donner des entretiens à tous les médias qui le sollicitent [Fox News, RT, CNN…]. C’est un signe qu’Ortega tente désespérément de remonter la pente pour contrer le discrédit international dont il fait l’objet, parce qu’il sait que son régime ne peut pas tenir un jour de plus dans ces conditions. Le pire qui lui soit arrivé, c’est qu’Ortega est habitué à donner des déclarations sans être démenti et là, d’entretien en entretien, il a remplacé un mensonge par un autre jusqu’à arriver à un point critique pour lui. Au cours de l’entretien avec Oppenheimer[3], Ortega dit que les paramilitaires sont des policiers volontaires. Et là c’est très simple: si tu admets – et il l’a admis publiquement – que ce sont des policiers volontaires, même si nous savons tous que c’est faux, il reconnaît sa responsabilité pour tous les crimes commis par les paramilitaires parce que le chef suprême de la police nationale s’appelle Daniel Ortega. Par conséquent, si ces paramilitaires assassins sont des policiers volontaires comme il l’a déclaré, plus tard il faudra produire cette vidéo devant les tribunaux comme preuve qu’il est responsable de tous les crimes en tant que chef suprême de la police nationale. Au lieu d’améliorer la situation, d’un entretien à l’autre, Ortega a aggravé son cas.

Quelle est ton opinion de la police?

Elle est dans un processus de profonde décomposition. Je suis convaincue qu’il y a encore une quantité importante de policiers qui trouvent répugnant le bain de sang dans lequel les hauts gradés de la police se sont immergés.

Et de l’armée ?

Il me semble que sa position correspond à ce qu’elle a elle-même décrit, à savoir que son rôle n’est pas d’intervenir dans des affaires d’ordre interne et de se limiter à protéger les principaux objectifs économiques. D’un autre côté, Humberto Ortega[4] a raison lorsqu’il dit qu’il ne peut y avoir deux forces armées dans le pays. Si les militaires ont été si implacables avec ceux qu’ils ont qualifiés de membres de bandes armées qui avaient pris le maquis[5] – c’était il y a à peine quelques mois – pourquoi ne le sont-ils pas autant pour désarmer les bandes de paramilitaires? Et là Humberto [Ortega] leur a facilité la tâche en suggérant que le chef de l’Armée aille dire à [Daniel] Ortega: «Ecoutez monsieur, nous avons besoin de votre autorisation pour désarmer ces paramilitaires.» Il faut voir ce que répondra Ortega, mais les militaires doivent d’abord faire l’effort de tenter la démarche.

Daniel Ortega et le général en chef Julio César Avilés Castillo

En tant qu’ex-chef des Armées, Humberto Ortega connaît fort bien la procédure et ce serait à Avilés[6] de faire un premier pas dans cette direction. C’est très important car, dans ces circonstances, l’image de l’armée est en jeu aussi. Soumis à une répression brutale, le peuple nicaraguayen voit que, dans le meilleur des cas, les militaires restent les bras croisés, alors ils se disent: «Pourquoi avoir une armée si elle ne nous défend pas ?» Les gens se demandent: «Pour quelle raison devrions-nous avoir une armée si, face à des bandes armées de mitrailleuses, de lance-grenades, de lance-roquettes, de fusils de guerre qui circulent dans la nature, l’armée se contente de les regarder passer comme si de rien n’était?» Il y a de nombreuses interrogations sur le rôle de l’armée au Nicaragua. Il est très important que le commandement de l’armée engage une réflexion sur le rôle qu’elle doit jouer dans cette crise, en particulier face à une violation massive des droits humains des Nicaraguayens.

Les paramilitaires utilisent des armes de guerre, d’usage exclusif de l’armée? Cela la compromet-elle?

Une activité qui sera essentielle – lorsque se conclura cette étape du régime d’Ortega – consistera à vérifier les stocks de l’armée. Ils disent qu’ils les tiennent sous contrôle, que les armes ne sont pas sorties des casernes, mais il est crucial de faire l’inventaire et cela est très facile. Ils avaient cinq fusils Dragunovs [arme de sniper d’origine soviétique – élaborée dans les années 1930 –, très répandue dans le monde], les cinq doivent y être. Le Dragunov c’est le plus simple de ce type qu’on a vu circuler. On a vu apparaître des lance-roquettes – je les ai vues utilisées sur une vidéo prise à Carazo, ainsi que des lance-grenades, également à Carazo.

L’armée est dans l’obligation de savoir si cela est sorti ou non de ses entrepôts. Cependant l’apparition de ces armes ne compromet pas forcément l’armée. Ce que dit le général en retraite Humberto Ortega est vrai: il y a beaucoup d’armes de guerre en circulation et pour une seule d’entre elles, parmi les plus simples, l’armée au complet est tombée à bras raccourcis sur quelques paysans dans la montagne, sous le prétexte qu’il s’agissait de bandes criminelles et il y a même eu des exécutions sommaires[7].

A quoi pensez-vous lorsque vous écoutez parler Ortega?

Je vois un sujet totalement décadent, un tyran taillé dans le style du XXe siècle, qui se croit au XXe siècle; qui croit qu’il peut mentir, qu’il contrôle tout. Si les membres de la famille Ortega aspirent à contrôler tous les médias, c’est parce qu’ils pensaient que cela allait leur garantir le contrôle de la vérité des informations diffusées. Mais cela a échoué car nous sommes au XXIe siècle et là les choses fonctionnent autrement. Ce que je vois, c’est un tyran désespéré qui n’éprouve aucune compassion envers aucun des morts. Voici un homme qui ergote pour savoir s’il y en a 195, 197 ou 200.

La vérité, c’est que la somme de ceux qu’il a assassinés les 18, 19 et 20 avril était à elle seule plus que suffisante pour que ce gouvernement, n’importe quel gouvernement, démissionne et quitte le pouvoir. Il n’est pas besoin de débattre du nombre de morts pour conclure que ce gouvernement est un gouvernement assassin. Tu es face à un type décadent qui, de surcroît, pousse jusqu’à faire une chose vraiment horrible: dire aux personnes qui n’ont pas terminé de porter le deuil que leurs morts n’existent pas.

Que peut-on dire de Rosario Murillo?

Je crois que c’est une personne qui a un grand mépris pour tout le monde, qui considère que tous les autres sont moins bien que ce qu’elle est. Elle méprise les gens, elle les considère de niveau inférieur au sien. Elle se prend pour une personne pleine de grandeur et pense que toute personne qui se trouve dans son entourage peut lui être redevable et que par conséquent elle peut la maltraiter, l’offenser, l’insulter. Contre nous, le peuple nicaraguayen, elle a proféré des grossièretés.

Attendiez-vous quelque chose du dialogue [national]?

Franchement, je pense que le dialogue reste une option. Je n’ai ni espoir ni absence d’espoir, je crois simplement que c’est le seul espace au sein duquel il serait peut-être possible de trouver une solution.

Malgré tout ce qu’a dit Ortega?

Ils savent qu’ils sont finis. La seule chose qu’Ortega essaie d’obtenir avec tous ces entretiens, c’est de se placer en meilleure posture pour tirer sa révérence et s’asseoir à la table pour négocier son départ. Il le sait parfaitement, Rosario Murillo aussi ainsi que toute la famille et cela ne fait aucun doute non plus, du moins dans les plus hautes sphères du gouvernement d’Ortega. Pour le reste, je n’en sais rien. Il se peut qu’ils s’accrochent, mais au sommet, ils savent très bien que tout est fini, que ce modèle est révolu.

Ce qu’essaie de faire Daniel Ortega, c’est de calculer les meilleures conditions pour s’asseoir à la table du dialogue et de voir comment s’y prendre pour que son associé Arnoldo Alemán[8] s’y assoie aussi. Dans tous les entretiens, il s’est attaché à élever le profil du Parti libéral constitutionnaliste[9] (PLC). Pas plus tard qu’hier il l’a fait apparaître soudainement comme parti majoritaire. Ortega pense que dans le meilleur des cas, un pacte sortirait [de ce dialogue], mais il n’y est pas parvenu. Ce que je veux dire, c’est qu’il va toujours jouer la carte marquée «je reste», mais dans le même temps il sait parfaitement qu’il est liquidé, qu’il n’y a plus rien à faire. Il doit négocier son départ et actuellement nous sommes, ni plus ni moins, dans la phase de rédaction de l’acte de décès du régime.

Les entrepreneurs ont dénoncé des occupations de leurs terres…

Pour les entrepreneurs, il est clair que la grande vengeance de Daniel Ortega consiste à leur prendre des terres, des propriétés, envahir les zones franches… tout cela est très clair. C’est la facture que leur présente Daniel Ortega. Regarde l’exemple de Christian Fajardo. Ils le retiennent prisonnier lui et son épouse María Adilia pour terrorisme. Mais, qui a incendié le petit hôtel Masaya et la maison de de Christian Fajardo[10]? L’a-t-il incendié lui-même? Qui a mis le feu? N’est-ce pas Daniel qui a commandité l’incendie? N’est-ce pas le chef de la police de Masaya qui a donné l’ordre et les paramilitaires qui l’ont exécuté et allumé le brasier? Alors, les terroristes, où sont-ils? Tout le monde reconnaît là la facture de Daniel Ortega. Ortega a pris la décision d’affronter tout le pays et tout simplement c’est un régime en bout de course.

Et comment évalues-tu les réactions de la communauté internationale?

Elle est passée de la surprise à la condamnation généralisée. Désormais, il n’y a plus personne de gauche, de droite ou du centre, du haut ou du bas qui n’ait condamné Daniel Ortega. Désormais il n’est pas une personnalité qui compte au sein de la gauche mondiale, ni de personnalité influente de la droite mondiale, ni de représentant centriste important qui n’ait condamné Daniel Ortega. Il ne lui reste que Sánchez Cerén, président du Salvador, un point c’est tout [en dehors de Cuba, du Venezuela, pour l’essentiel, Réd.]. Maintenant, la communauté internationale est allée au-delà de la condamnation et du fait qu’il s’agit d’un président issu d’un processus constitutionnel. Tout cela est faux. Désormais, la Maison Blanche reconnaît que le régime d’Ortega est le résultat de fraudes électorales successives conjuguées à une manipulation de la loi. Cela indique que ce régime est illégal, ce que nous disions depuis des années, parce qu’il était fondé sur des fraudes électorales. Pour le dire autrement, il s’est mis les élections dans la poche. Il s’est imposé comme candidat en violation de la Constitution, avant la réforme de 2014, par le biais d’une sentence de la Cour complètement viciée qui contrevient à la Constitution.

Quelle est votre situation actuellement?

Disons, normale… Ils ont lancé une chasse aux sorcières en diffusant sur tous leurs médias et leurs réseaux sociaux que c’était moi le grand architecte de la grande conspiration contre Daniel Ortega. J’aurai bien aimé que ce soit vrai mais en réalité, je n’y suis pour rien. Ils ont lancé une chasse aux sorcières dont je connais très bien les ressorts: elle consiste dans le fait que peut-être on ne t’arrête pas mais que quelqu’un peut t’assassiner en pleine rue car, effectivement, ils peuvent «lâcher» quelqu’un et, comme c’est arrivé quand Carlos Guadamuz[11] a été tué, faire apparaître ça comme une initiative personnelle. C’est ce qui m’inquiète à propos de la direction de l’Alianza Cívica ainsi que pour d’autres dirigeants politiques et leaders qui influent sur l’opinion publique, que leur vie soit en danger parce qu’ils peuvent lâcher contre eux un de ces fanatiques – comme ceux qui se sont déchaînés à cause des propos qu’a tenus Oscar René Vargas – et pan!, tout d’un coup ils le tuent en pleine rue! Je crois que c’est un risque réel quand tu es face à un régime qui ne connaît aucune limite.

En ce qui me concerne, je peux te dire la chose suivante: j’avais à peu près vingt ans pendant la lutte contre la dictature de Somoza. J’ai commencé très jeune et il me restait, disons, soixante ans de vie devant moi si on calcule que la moyenne d’espérance de vie au Nicaragua est de quatre-vingts ans. Donc, il peut m’en rester vingt. Alors, j’ai suffisamment vécu, et ce ne sont pas les menaces de prison ou d’assassinat de la part de l’ortéguisme qui vont m’effrayer. Et franchement, la pire fin qui puisse être, c’est celle qui attend Ortega qui part comme un criminel, comme un tyran. Bien qu’il affirme que cela lui est égal, pour tout le reste du pays, c’est important pour que nous puissions en tirer cet apprentissage social: c’est un tyran, un satrape, une tyrannie que le Nicaragua ne doit plus jamais revivre. (Entretien publié dans La Prensa, en date du 5 août 2018; traduction L.Z. pour A l’Encontre)

***

Doria Maria Téllez; année 1980

Trajectoire personnelle de Dora María Téllez

La commandante guérillera est née le 21 novembre 1955 à Matagalpa (Centre-pacifique) Dans les années soixante, elle arrive à León pour étudier la médecine à l’Université autonome du Nicaragua (UNAN-León). De là, elle part à Cuba pour s’entraîner à la guérilla.

En 1978, elle a fait partie du commando qui a pris d’assaut le Palais national (siège du Parlement) et plus tard elle a été à la direction militaire de l’insurrection à León.

Dans les années quatre-vingt, elle a été ministre de la santé et dans les années quatre-vingt-dix elle a pris ses distances du FSLN pour fonder le MRS.

Elle possède un Master en Histoire et travaille comme consultante.

 

Notes

[1] Voir dernier paragraphe et note 11.

[2] Quartier de Managua qui abrite la résidence présidentielle et est fortement protégé.

[3] Andrés Oppenheimer, journaliste de la chaine étatsunienne CNN en español.

[4] Frère ainé de Daniel Ortega, Humberto Ortega a été membre de la Direction Nationale du FSLN, chef de l’Armée pendant toute la décennie 1980 puis pendant une partie du mandat de Violeta Barrios de Chamorro (1990-1996). En 1995, il s’est retiré et a été remplacé par le général Joaquín Cuadra Lacayo selon les règles de succession au sein de l’armée.

[5] Depuis 2016 au moins, on parle d’affrontements entre des groupes réarmés (pour des raisons politiques) et l’armée nicaraguayenne, principalement dans le nord du pays et la région autonome de l’Atlantique nord (RAAN). Le cas le plus récent a eu lieu en novembre 2017 à La Cruz de Rio Grande (RAAN) où 6 personnes (4 d’une même famille, dont deux mineurs de 16 et 12 ans) ont été abattues par l’armée et postérieurement sommairement enterrées sur le lieu de l’affrontement. L’armée a affirmé qu’il s’agissait de groupes de délinquants et n’a jamais reconnu l’existence de groupes réarmés sur le territoire national. Voir en espagnol : https://cenidh.org/noticias/1026/

[6] Julio César Avilés est l’actuel chef des forces armées.

[7] Voir note 5.

[8] En 1998, Daniel Ortega et Arnoldo Alemán (alors président de la République) ont conclu un pacte consistant à se répartir les postes dans toutes les institutions de l’Etat de manière à pouvoir s’en garantir le contrôle indépendamment de qui gouvernait le pays.

[9] Le parti de l’ex-président Arnoldo Alemán.

[10] Le 20 juin 2018. Voir en espagnol : https://www.laprensa.com.ni/2018/06/20/departamentales/2437993-incendian-hotel-propiedad-de-un-miembro-del-movimiento-19-de-abril-de-masaya. La tentative de recomposer une base clientélaire existe aux travers de ces expropriations.

[11] Carlos Guadamuz, compagnon de route très proche de Daniel Ortega a été pendant longtemps le directeur (très polémique) de Radio Ya (la radio sandiniste la plus écoutée). Après avoir été débouté de ses velléités de présenter sa candidature à la mairie de Managua, Carlos Guadamuz s’est brouillé avec ses anciens camarades du FSLN. Sa radio lui fut alors confisquée. Lors des élections de 2001, Carlos Guadamuz a rejoint les secteurs les plus réactionnaires liés aux ex-contras et mené avec eux une campagne haineuse contre son ancien parti. Il a finalement été assassiné en pleine rue le 10 février 2004, par un militant historique du FSLN qui a dit avoir agi par rancœur personnelle. Voir en espagnol http://www.envio.org.ni/articulo/1658

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