Etats-Unis. La famille Trump réclame le soutien des personnalités du Parti républicain

Les deux fils Trump, lors de l’ascension de 2016…

Par Courtney Weaver et Kiran Stacey

Les enfants de Donald Trump et ses plus proches alliés ont accusé les dirigeants du parti républicain de l’avoir trahi en ne cautionnant pas les allégations sans fondement du président concernant la fraude lors de l’élection présidentielle.

Les partisans de Donald Trump ont attaqué des membres républicains du Congrès dans la nuit de jeudi 5 novembre, après que le président a tenté de mettre en doute les résultats obtenus dans plusieurs États disputés, alors que Joe Biden, son rival démocrate, se rapprochait de la victoire.

Donald Trump Jr, le fils aîné du président, a tweeté: «L’absence totale d’action de la part de la quasi-totalité des candidats du “GOP [Grand Old Party] pour 2024” est assez étonnante. Ils disposent d’une plateforme parfaite pour montrer qu’ils sont prêts et capables de se battre, mais ils vont plutôt se cacher face à la pègre des médias.» Eric Trump a tweeté, puis supprimé, un message disant: «Où est le GOP?! Nos électeurs n’oublieront jamais…». Brad Parscale, l’ancien directeur de campagne de Donald Trump [responsable numérique de la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016], a lancé un avertissement: «Si vous voulez gagner 2024 en tant que républicain, je commencerai probablement à dire quelque chose.»

Donald Trump a affirmé à tort que la Maison Blanche lui était volée parce que les bulletins de vote par correspondance – qu’il a qualifiés d’«illégaux» et de «en retard» – ont été attribués de manière disproportionnée en faveur de son rival, Joe Biden. Dans plusieurs États pivots, ces bulletins ont été comptés après les votes du jour même de l’élection, ce qui signifie que son avance a disparu lorsqu’ils ont été ajoutés au décompte.

Toutefois, ses revendications ont été accueillies par des critiques ou le silence des dirigeants des partis républicains, ce qui laisse penser que le président pourrait avoir du mal à trouver des partisans alors qu’il cherche à contester devant les tribunaux le décompte des voix.

Peu de temps après que Donald Trump a déclaré – aux premières heures du mercredi matin – qu’il était le vainqueur, Mitch McConnell, leader de la majorité républicaine au Sénat, a déclaré aux journalistes: «Prétendre que vous avez gagné l’élection est différent de terminer le décompte des voix.»

Marco Rubio, le sénateur républicain de Floride, a tweeté: «Prendre des jours pour compter les votes légalement exprimés n’est pas une fraude.» Larry Hogan, le gouverneur républicain du Maryland, a déclaré qu’il n’y avait «aucune justification pour le commentaire du Président» qui, selon lui, «a sapé le processus démocratique du pays».

«Compter chaque vote est au cœur de la démocratie», a déclaré Mitt Romney, le seul sénateur républicain qui a voté pour la destitution de M. Trump lors de son procès de destitution [devant le sénat].

Denver Riggleman, un membre républicain du Congrès de Virginie, a été plus explicite, lançant à M. Trump sur Twitter: «Arrêtez la Bravo Sierra [BS: cette abréviation phonétique signifie : connerie], M. le Président, et respectez le processus démocratique qui fait la grandeur de l’Amérique.»

Certains membres du parti ont tenté de couvrir leurs arrières en faisant des déclarations ambiguës ou en gardant le silence, mais cela a également provoqué la colère de certains alliés de M. Trump.

Nikki Haley, ancienne ambassadrice de Donald Trump aux Nations unies, considérée comme une candidate potentielle à l’élection présidentielle républicaine en 2024, a tweeté: «Nous devons tous [à Donald Trump] d’avoir remporté des victoires conservatrices au Sénat, à la Chambre et dans les assemblées législatives des États. Lui et le peuple américain méritent la transparence et l’équité dans le décompte des votes.»

Mais Matt Gaetz, un membre républicain du Congrès de Floride et l’un des alliés les plus éloquents du président au Congrès, a rétorqué qu’alors que «certains d’entre nous se battent pour le président Trump», Nikki Haley agitait «l’encensoir».

Lindsey Graham [sénateur républicain de la Caroline du Sud], qui avait attaqué Trump alors qu’il était candidat à la présidence, mais qui est devenu un partisan bruyant lorsque Trump était en fonction, est resté silencieux pendant plusieurs jours. Cela a lui valu une réprimande de Donald Trump Jr. sur twitter. Ce dernier a retweeté un militant de droite qui signalait le silence de Lindsey Graham, en le commentant ainsi: «Personne n’est surpris.» Après quelques heures, Lindsey Graham est apparu sur Fox News, promettant 500’000 dollars pour le fonds de lutte pour les batailles juridiques et en affirmant: «Les élections à Philadelphie [la plus grande ville de Pennsylvanie, un Etat où le décompte est très serré et les grands électeurs au nombre de 20] , sont aussi tordues qu’un serpent.»

Mais alors que les reproches publics semblent avoir poussé certains républicains à soutenir le président, la campagne Trump peine encore à trouver des avocats républicains de renom pour mener la bataille juridique du président, comme l’avait fait James Baker pour George W Bush lors du recomptage des votes, en 2000, en Floride.

Au lieu de cela, M. Trump s’appuie sur des personnalités telles que Rudy Giuliani, son avocat personnel controversé, Pam Bondi, l’ancien procureur général de Floride, et Richard Grenell, l’ancien directeur par intérim du renseignement national de M. Trump. Dan Eberhart [qui est à la tête d’une société de forage basée à Denver, Colorado], un donateur républicain qui a versé plus de 100’000 dollars à la campagne de réélection de Trump cette année, a déclaré: «La plupart des membres du parti adoptent une approche attentiste avant de prendre des risques une fois de plus pour Trump.» (Article publié sur le site du Financial Times en date du 6 novembre 2020; traduction rédaction A l’Encontre)

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