Débat. «L’Ukraine et le mouvement pour la paix»

Berlin, le 27 février 2022

Par Stephen R. Shalom et Dan La Botz

Le mouvement mondial pour la paix a dans l’ensemble une histoire admirable d’opposition aux guerres qui ont causé, au fil des ans, tant de souffrances. Ces militant·e·s se sont fait les défenseurs de la paix et de la justice sociale du Vietnam à l’Amérique centrale en passant par l’Irak, contribuant de la sorte à sensibiliser le monde qu’au lieu de la mort et de la destruction, de la xénophobie et de l’intolérance, nous pouvons œuvrer à la résolution pacifique des conflits tout en consacrant nos efforts à fournir une réponse effective aux besoins humains réels. Le mouvement pacifiste souligne depuis longtemps le gaspillage monumental que représentent les dépenses de guerre. Si tout l’argent dépensé en armes infligeant la mort avait été réalloué en direction des besoins humains, depuis longtemps la pauvreté et la faim auraient pu être éradiquées.

Ainsi, compte tenu de notre admiration et de notre reconnaissance envers le mouvement pacifiste, nous avons été déçus et un peu surpris de nous trouver en désaccord sur la question de l’Ukraine avec des personnes aux côtés desquelles nous avons souvent défilé pour la paix, par le passé.

Voici les points sur lesquels nous sommes d’accord avec le mouvement pour la paix. Premièrement, nous sommes tous deux opposés à l’invasion et à l’occupation de régions de l’Ukraine par Vladmir Poutine. Nous sommes d’accord pour dire que l’Ukraine est un pays indépendant et que la Russie est l’agresseur. Deuxièmement, nous compatissons tous deux avec les soldats et les civils qui meurent, sont déplacés ou contraints à l’exil par cette guerre. Troisièmement, nous sommes tous deux opposés au militarisme et à la guerre et nous comprenons que l’OTAN – bien qu’elle ne soit pas directement responsable de cette guerre – représente également un problème parce qu’il s’agit d’une alliance militaire. Au début des années 1990, avec la chute de l’Union soviétique, de nouvelles structures de sécurité mutuelle auraient dû être mises en place au lieu d’élargir l’alliance forgée par Washington dans le cadre de la Guerre froide.

Ayant autant d’éléments en commun, nous devrions être en mesure d’avoir une discussion fructueuse et peut-être de trouver des moyens de nous engager dans certaines actions conjointes. Notre capacité à discuter de ces questions ne s’étend toutefois pas à ceux et celles qui ont excusé ou même soutenu la Russie ou qui, ignorant la responsabilité première de la Russie dans l’agression, veulent rendre les Etats-Unis, l’OTAN ou l’Union européenne responsables directs de la guerre. Leur soutien à la Russie les exclut à la fois du mouvement pour la paix et de l’appel à la solidarité internationale avec les victimes de l’agression.

Le mouvement pour la paix, nous semble-t-il, a avancé trois arguments pour ses revendications de type diplomatique et de paix maintenant. Premièrement, le soutien états-unien à l’armement de l’Ukraine prolonge la guerre. Deuxièmement, la fourniture d’armes prive le budget des Etats-Unis de ressources qui seraient autrement allouées à d’importants programmes sociaux dans les domaines du logement, de l’éducation, de la protection sociale et de l’environnement. Troisièmement, la guerre en Ukraine menace de perturber la production et la distribution de céréales et, en réduisant l’offre et en provoquant une hausse des prix, elle entraînera une famine massive au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans d’autres régions du Sud. Examinons chacun de ces arguments à tour de rôle.

Militarisme et guerre

Si l’on considère l’argument selon lequel l’aide militaire à l’Ukraine favorise le militarisme et la guerre, le point de départ doit être le suivant: «Croyez-vous qu’un pays injustement attaqué a le droit de se défendre?» Si oui, et si le pays ne dispose pas des moyens pour se défendre, a-t-il le droit de recevoir des armes de l’extérieur? Bien que le mouvement pacifiste souhaite un monde dans lequel aucun différend ne soit réglé par la guerre, tant qu’un tel monde n’existe pas, il ne peut pas refuser aux autres peuples, comme les Ukrainiens, le droit à l’autodéfense.

Bien entendu, certains membres du mouvement pacifiste sont des pacifistes inconditionnels qui pensent que la guerre est toujours mauvaise et contre-productive, même dans une situation d’autodéfense. Une grande partie de ce que les pacifistes disent sur la guerre est extrêmement précieux: ils notent les coûts à long terme qui sont souvent laissés de côté dans les analyses coûts-bénéfices de la décision de prendre les armes, notamment l’enrégimentement des sociétés dans un contexte de guerre, les morts civiles inévitables et les affections brutales qui affligent même les combattants les plus vertueux. La plupart d’entre nous, dans le mouvement pour la paix, ne sommes pas des pacifistes inconditionnels. Nous pensons généralement que, même en reconnaissant ces coûts, il existe toujours des moments où la résistance militaire contre un agresseur est justifiée. Les pacifistes inconditionnels ne sont pas d’accord, mais il serait extrêmement improbable que même un pacifiste qui croit en la justice dénonce quelqu’un pour avoir fourni des armes à une victime d’agression. Il n’y a donc aucune raison pour que le mouvement pacifiste s’attaque à la fourniture d’armes à l’Ukraine.

Certains pacifistes appellent les victimes d’une agression à recourir à la désobéissance civile non violente ou à d’autres moyens pour résister. Il est certain que la résistance civile et d’autres formes de résistance non violente peuvent être beaucoup plus efficaces qu’on ne le croit généralement. Et il est juste que le mouvement pacifiste le fasse remarquer et plaide en faveur de telles orientations. Mais il semble inapproprié que des «étrangers» [au sens d’une personne n’appartenant pas à l’entité ukrainienne] disent aux Ukrainiens, alors que les bombes tombent, qu’ils doivent utiliser uniquement la non-violence ou hisser le drapeau blanc et se rendre.

Le mouvement pour la paix croit en la paix, mais bien sûr, il ne considère pas que la paix soit la seule valeur. C’est pourquoi de nombreuses organisations pacifistes citent la paix ainsi que la justice parmi leurs objectifs communs. Historiquement, la grande majorité des forces de paix ont conclu que, si le fait de ne pas résister aux armées d’Hitler aurait pu conduire à la paix, cela n’aurait pas abouti à un monde meilleur. De même, à l’époque de la guerre civile aux Etats-Unis, l’acceptation de la sécession de la Confédération [Etats confédérés] aurait permis d’assurer la paix, mais au prix de la poursuite des horreurs de l’esclavage. Dans le cas de l’Ukraine, la guerre provoque un grand préjudice à la justice sociale dans de nombreux domaines. Mais la capitulation – car c’est ce que signifie la paix à tout prix – cause également une terrible atteinte à la justice sociale. Poutine a déclaré qu’il éliminerait l’Ukraine en tant que nation et les Ukrainiens en tant que peuple, arguant qu’ils font partie de la Russie. Il souhaite conquérir l’Ukraine et la soumettre à son régime autoritaire, dans une société sans démocratie ni libertés civiles. Nous posons donc la question: guerre ou capitulation? Qu’est-ce qui provoque le plus de dommages? Les «étrangers» peuvent-ils vraiment en juger à la place des Ukrainiens?

Au nom de la paix, le mouvement pacifiste n’a pas demandé à l’Union soviétique ou à la Chine de cesser de fournir des armes au Nord-Vietnam, ni aux pays «communistes» d’Europe de l’Est de cesser de fournir des armes aux Sandinistes (Front sandiniste de libération nationale du Nicaragua-FSLN) dans les années 1980 [face à la «Contra» armée par les Etats-Unis]. Les militants de gauche et les progressistes n’ont pas considéré le refus occidental de fournir des armes à la République espagnole dans les années 1930 comme une expression de volonté de paix, mais comme un manque de volonté politique de la part des pays dits démocratiques, voire comme une sympathie déguisée pour Franco.

Dans le passé, bien sûr, nous nous sommes souvent opposés aux exportations d’armes parce qu’elles soutenaient des régimes violant les droits de l’homme. Mais dans le cas de l’Ukraine, les armes sont une tentative d’aider un peuple injustement attaqué à se défendre, tout comme l’objectif du programme Lend-Lease [prêt-bail de mars 1941, fourniture de matériel de guerre sans intervenir directement dans le conflit, avant l’entrée en guerre des Etats-Unis fin 1941] à la Grande-Bretagne et à l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale.

Certains pourraient prétendre que le Vietnam et l’Espagne républicaine étaient des gouvernements progressistes, alors que l’Ukraine est corrompue, voire fasciste. Nous pensons que le caractère du gouvernement n’est pas la question clé, mais plutôt le fait qu’il soit engagé dans une lutte anti-impérialiste justifiée d’autodétermination nationale. Lorsque, de 1935 à 1937, l’Italie a fait la guerre à l’Ethiopie, la majeure partie de la gauche a soutenu cette dernière, même si le gouvernement de l’empereur Hailé Sélassié était autoritaire et réactionnaire. La gauche a agi ainsi parce qu’il était important de soutenir un pays souverain contre l’impérialisme fasciste italien, un régime qui, en 1936, était allié à l’Allemagne nazie. Le fond de cette position renvoie l’anti-impérialisme et à la défense de l’autodétermination.

Le cas de l’Ukraine, cependant, est beaucoup plus facile à trancher. L’Ukraine, qui a connu des problèmes d’ingérence étrangère de toutes parts et de corruption bien enracinée, est fondamentalement un pays démocratique, dont les dirigeants ont été remplacés lors d’élections. Il existe des libertés civiles, bien qu’elles soient indubitablement menacées, surtout dans des conditions de guerre. Comme d’autres nations dans le monde, le pays compte une extrême droite et des organisations néonazies, dont la tristement célèbre brigade Azov. Ces forces, cependant, ont obtenu de mauvais résultats aux élections et ne contrôlent pas le gouvernement néolibéral du président Volodymyr Zelensky. En Ukraine, il existe une gauche socialiste légale et démocratique que certains d’entre nous, au sein de la gauche des Etats-Unis, soutiennent.

Si nous pensons que l’Ukraine a le droit de se procurer des armes pour se défendre là où elle le peut, nous reconnaissons que l’implication directe des Etats-Unis ou de l’OTAN pourrait conduire soit à une guerre européenne plus large, soit à l’utilisation d’armes nucléaires. Nous devons être vigilants et nous opposer à toute évolution de ce type. Et, si les choses en arrivent au point où le gouvernement Zelensky poursuit la guerre contrairement aux souhaits de la population ukrainienne, alors il serait juste que les «étrangers» s’opposent à l’expédition de nouvelles armes. Mais les sondages – limités comme ils le sont en temps de guerre – suggèrent que ce n’est pas le cas actuellement.

Nombreux sont ceux qui, à gauche, ont suggéré que Washington mène une «guerre par procuration» contre la Russie et qu’il pousse les Ukrainiens à «se battre jusqu’au dernier Ukrainien». Bien sûr, les Etats-Unis aimeraient voir une Russie affaiblie, mais il est peu probable que les Ukrainiens persévèrent uniquement à cause de la pression des Etats-Unis. Les Ukrainiens se battent de leur propre chef, et les Etats-Unis ne peuvent pas les obliger à se battre, même s’ils pourraient les forcer à se rendre en leur refusant des armes. En effet, il est clair que l’administration Biden et d’autres dirigeants occidentaux sont assez inquiets des conséquences économiques d’une guerre prolongée et des risques que cela comporte pour leurs autres intérêts géopolitiques.

Les armes pour l’Ukraine et les dépenses sociales

Bien avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine, l’administration Biden a constaté que le soutien du Congrès était trop faible pour faire passer son programme social. Ne détenant qu’une faible majorité au Sénat, les démocrates n’ont pas pu surmonter l’anti-démocratique filibuster [obstruction parlementaire qui peut aboutir à la nécessité de 60 votes pour adopter une loi au Sénat] et les défections d’un ou deux démocrates de droite [Joe Manchin et Kyrsten Sinema]. Le programme de Biden a également souffert des réductions d’impôts imposées par l’ancien président Donald Trump et de l’incapacité des démocrates à rétablir les taux d’imposition plus élevés sur les firmes et les riches.

Une politique fiscale progressive pourrait facilement financer conjointement le programme Build Back Better et les armes à l’Ukraine. L’aide à l’Ukraine n’aurait pas enlevé un seul vote au Congrès concernant Build Back Better.

Certains militant·e·s du mouvement pacifiste états-unien ont critiqué les progressistes du Congrès pour avoir voté en faveur de l’aide militaire et économique à l’Ukraine alors que leur programme social (pour un Green New Deal ou pour Medicare for All) n’a pas encore été abordé. Mais le soutien à l’Ukraine des progressistes du Congrès ne les a pas conduits à abandonner leur programme social. On ne peut pas non plus affirmer que, sans l’aide à l’Ukraine, le Green New Deal et d’autres lois progressistes auraient été adoptés. Les dépenses des Etats-Unis en armement pour l’Ukraine n’ont eu absolument aucun impact sur le budget social du pays, même si cela pourrait arriver dans la mesure où la guerre se prolongerait ou s’étendrait.

La faim dans les pays du Sud

A juste titre, le mouvement pacifiste s’inquiète également de l’impact de la guerre en Ukraine sur l’approvisionnement en nourriture de l’Afrique et d’autres régions du Sud. L’Ukraine, qui est l’un des importants producteurs de céréales du monde, a vu ses exportations bloquées par les combats dans les zones agricoles. Les forces russes ont brûlé des champs et attaqué les silos à céréales ainsi que les ports ukrainiens. Il est vrai que si l’Ukraine se rendait demain, les exportations de céréales – certes réduites suite aux dégâts déjà causés par la guerre – pourraient reprendre. Mais bien sûr, si la Russie cessait son offensive militaire et retirait ses forces d’invasion, les exportations de céréales pourraient également reprendre.

Pour prévenir les conséquences terribles de l’agression russe sur les populations du tiers monde, le mouvement pacifiste devrait-il exiger de l’Ukraine qu’elle demande la paix et, par la suite, perde probablement sa souveraineté? Non, il devrait demander à la Russie de mettre fin à la guerre et de se retirer de l’Ukraine. S’il ne le fait pas, nous devrions chercher d’autres moyens d’acheminer la nourriture à ceux qui en ont besoin. Par exemple, nous pourrions demander à l’Assemblée générale des Nations unies d’utiliser le pouvoir que lui confère la résolution «Union pour le maintien de la paix» [1] pour escorter les navires céréaliers à destination et en provenance des ports ukrainiens. Nous ne devrions pas demander une action unilatérale des Etats-Unis pour protéger les cargaisons de céréales, ce qui pourrait être considéré comme une provocation. Mais une escorte humanitaire autorisée par l’ONU serait tout à fait différente. Si les compagnies d’assurances étaient réticentes à couvrir les risques courus par les navires naviguant dans la mer Noire, l’Union européenne pourrait certainement offrir une telle assurance. Le principe clé est le suivant: le mouvement pacifiste ne doit pas exiger que l’Ukraine renonce à sa liberté parce que la Russie prend en otage l’approvisionnement alimentaire du Sud, alors que d’autres solutions moins accablantes sont disponibles [2].

La question de la diplomatie

Le mouvement pour la paix a une position classique en faveur de la diplomatie plutôt que de la guerre. Mais pensez à la guerre du Vietnam. Alors que de nombreux opposants progressistes à la guerre avaient pour mot d’ordre «Négociations maintenant», la revendication du mouvement anti-guerre radical – composé de millions de personnes qui ont défilé dans les rues aux Etats-Unis – était la suivante: «Dehors maintenant». Leur argument était que les Etats-Unis n’avaient aucun droit moral sur le statut du Vietnam et qu’ils n’avaient donc rien à négocier à ce propos. Ils devaient simplement retirer leurs troupes. La gauche savait, bien sûr, que malgré les exigences de la justice, il était peu probable que les Etats-Unis se contentent de se replier et de partir et qu’il y aurait des négociations. Nous savions également que le Vietnam négocierait, et nous ne les critiquerions pas pour cela – c’était leur choix – mais nous comprenions également que ce qui se passait sur le champ de bataille affecterait le résultat de toute négociation. Ainsi, tout en souhaitant la paix, nous avons soutenu la lutte du Vietnam pour l’indépendance contre les Etats-Unis.

Il en va de même en Ukraine aujourd’hui. En termes de justice, l’exigence s’impose d’un retrait immédiat et inconditionnel de la Russie de toute l’Ukraine. Les militant·e·s anti-guerre russes ont également adopté cette position. Nous disons à la Russie comme nous l’avons dit aux Etats-Unis: «Dehors maintenant!»

En fait, comme presque toutes les guerres, celle-ci se terminera certainement par une sorte d’accord négocié. Mais la nature de cet accord – à savoir si le peuple ukrainien pourra continuer à exister en tant que nation indépendante et souveraine – dépendra de la situation militaire sur place. Celle-ci dépendra à son tour de la situation politique et du degré de solidarité, à l’échelle internationale, avec l’Ukraine. Sans armes étrangères, l’Ukraine sera contrainte d’accepter un accord désastreux qui pourrait démembrer le pays, voire mettre fin à son existence indépendante et à son gouvernement démocratique. Avec des armes, elle peut gagner la guerre, récupérer l’ensemble de son territoire et défendre son gouvernement démocratique ou, dans le cas contraire, parvenir à un accord qu’elle juge acceptable. Les morts et les destructions qui en découleront en valent-elles la peine? Comment cette décision peut-elle être prise par quelqu’un d’autre que le peuple ukrainien?

Nous partageons le désir du mouvement pour la paix de mettre fin au militarisme et à la guerre, de démanteler les alliances militaires et de mettre fin à la menace d’anéantissement nucléaire. L’OTAN devrait être démantelée et remplacée par des traités garantissant le respect de la souveraineté nationale et réduisant les bases militaires et les armements. Les nations riches comme les Etats-Unis, la Chine, le Japon et l’Union européenne ont la responsabilité de veiller à ce que le Sud soit libéré de la faim. Nous avons tout cela en commun, sur cette base ouvrons un véritable dialogue sur la question du droit de l’Ukraine à l’autodétermination et à l’autodéfense dans le contexte de l’établissement d’un monde plus démocratique, plus égalitaire et plus sûr pour tous. (Article publié sur le site Foreign Policy in Focus (Institute for Policy Studies), le 19 juillet 2022; traduction rédaction A l’Encontre)

Stephen R. Shalom et Dan La Botz sont membres du comité de rédaction de New Politics et du courant Internationalism from Below.

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[1] Cette résolution n’est pas soumise au veto. En effet, la résolution 377(V) a été adoptée en novembre 1950 à l’initiative du secrétaire d’Etat des Etats-Unis Dean Acheson: elle étend les compétences de l’Assemblée générale de l’ONU pour ce qui a trait au maintien de la paix. (Réd. A l’Encontre)

[2] Des négociations, sous l’égide de l’ONU (et de son secrétaire général Antonio Guterres), et impliquant l’intermédiation de Recep Tayyip Erdogan, se sont déroulées à Istanbul le 22 juillet. Les textes ont été signés séparément par des représentants de l’Ukraine et de la Russie. Cet accord prévoit l’ouverture de couloirs sécurisés permettant la circulation de navires commerciaux en mer Noire pour une durée de quatre mois. Dès lors, les exportations de céréales ukrainiennes relèvent de l’ordre du possible. Il en va de même pour le blé et les engrais russes dont l’exportation est freinée par les sanctions occidentales, en particulier financières. La mise en pratique de cet accord est liée, entre autres, à l’évolution des initiatives militaires de la Russie (par exemple, bombardement d’Odessa). Ni le gouvernement ukrainien, ni le gouvernement russe n’ont de facto avantage à ce que cet accord soit caduc, sans mentionner les intérêts politico-diplomatiques d’Erdogan. Les derniers développements concrétisent la possibilité d’une mise en place de cet accord. (Réd. A l’Encontre)

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