Le Centre nicaraguayen des droits de l’homme, CENIDH, rejette l’annulation illégale et arbitraire de sa personnalité juridique décidée aujourd’hui par l’Assemblée nationale à travers un acte pervers que le régime Ortega-Murillo prend contre les organisations civiles à but non lucratif qui soutiennent et défendent les droits humains dans ce pays.
Cette éviction est une extension des représailles et de la persécution que Daniel Ortega et Rosario Murillo commettent contre les organisations de la société civile qui promeuvent et défendent les droits de l’homme, violant le droit à la liberté d’association et à la défense collective des droits humains. Nous sommes indignés comme nous l’étions lorsque nous accompagnions des victimes de violations des droits de l’homme, sans base légale aucune.
Le CENIDH a le soutien du peuple nicaraguayen. Ce dernier a été témoin pendant ces 28 années de notre action pour la défense et la promotion des droits de l’homme. Elle est également appuyée par des organismes internationaux tels que la Commission interaméricaine des droits de l’homme, la CIDH, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, le HCDH, Cejil (Centro por la Justicia y el Derecho Internacional), Amnesty International, l’Observatoire des défenseurs des droits de l’homme de la Fédération internationale pour les droits de l’homme, l’Organisation mondiale contre la torture et de nombreuses autres organisations internationales qui dénoncent publiquement cette violation.
Le CENIDH condamne également l’instrumentalisation d’institutions telles que le ministère de l’Intérieur et l’Assemblée nationale qui se sont associés pour exécuter ce plan de répression contre nous sur ordre direct du gouvernement Ortega-Murillo. Pour ce qui relève du ministère de l’Intérieur qui a demandé à l’Assemblée nationale d’annuler notre personnalité juridique, cette décision est prise en violation des procédures établies dans la Loi 147, Loi générale sur les institutions morales à but non lucratif, car aucune procédure administrative n’a été ouverte à notre encontre et nous n’avons pas eu droit à la défense.
Il est faux de dire que le CENIDH est sans direction. Il fonctionne conformément à la loi et est l’instance déjà reconnue par le ministère de l’Intérieur, qui a manqué à son devoir de confirmer la légalité du CENIDH comme il l’a fait pendant 27 ans de ses activités continues
«Nul ne peut tirer profit de ses propres actions frauduleuses pour son profit personnel ou à des fins inavouables», ce qui, en l’occurrence, constitue une obéissance aveugle évidente aux ordres répressifs de Daniel Ortega et Rosario Murillo, qui sont les principaux responsables de la politique de répression massive contre le peuple nicaraguayen.
Nous rappelons que l’Assemblée nationale obéit à manœuvre honteuse «explicite» [d’Ortega-Murillo] de traiter de la sorte la demande d’annulation de la personnalité juridique du CENIDH, sans aucune preuve à l’appui.
Nous exigeons que le gouvernement Ortega-Murillo mette fin à la répression contre les Nicaraguayens, en particulier contre les organisations de la société civile et les défenseurs des droits humains, et qu’il respecte les dispositions des lois nicaraguayennes et de divers organismes internationaux afin de prévenir de nouvelles violations, injustices et décisions arbitraires.
Les membres du CENIDH utiliseront toutes les ressources de la loi et utiliseront tous les moyens juridiques pour faire obstacle à cette décision. (Managua, 12 décembre 2018)
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