Argentine.Plus d’inégalités et des salaires de misère: la moitié des travailleurs et travailleuses gagnent moins de 330 dollars mensuels

Par La Izquierdia Diario

Après la dévaluation mise en œuvre par Javier Milei et le ministre de l’Economie Luis Caputo [déjà en place sous le mandat de Mauricio Macri de jnavier 2017 à janvier 2018, puis président de la Banque centrale du 14 juin au 25 septembre 2018], l’inflation s’est accélérée à la fin de l’année, attaquant les salaires et les revenus. Mais tout le monde n’a pas été perdant. Selon les données de l’Indec (Instituto Nacional de Estadística y Censos), l’inégalité des revenus dans la population s’est aggravée, mesurée par le coefficient de Gini qui a atteint une valeur de 0,467, par rapport à 0,446 au cours de la même période de l’année précédente (zéro étant la valeur qui implique l’égalité absolue et un l’inégalité totale) [voir le tableau en fin d’article]. Selon Daniel Schteingart, docteur en sociologie, «l’inégalité (mesurée par le coefficient de Gini) a fortement augmenté et a atteint son niveau le plus élevé en 16 ans».

Par ailleurs, 50% des travailleurs ont gagné moins de 300’000 pesos [330 dollars] au premier trimestre de l’année. Alors que 80% des salarié·e·s ont gagné moins de 500’000 pesos [549 dollars] au cours de la même période. En d’autres termes, la majorité de la classe ouvrière vit avec des revenus inférieurs au panier de consommation minimum élaboré par l’Indec du Conseil interne de l’ATE (Asociación Trabajadores del Estado) – la moyenne pour le premier trimestre de l’année était de 1’048’178 pesos [1151 dollars]. Ce panier n’est ni idéal ni optimal, mais il est proche de ce qui est nécessaire pour joindre les deux bouts.

Par ailleurs, le rapport confirme la grande inégalité de revenus entre les hommes et les femmes, bien que Milei s’en défende. Au premier trimestre de l’année, les hommes disposaient d’un revenu moyen de 399’265 pesos [438 dollars], tandis que celui des femmes se situait à 289’922 pesos [318 dollars]. Le revenu moyen de l’activité principale des femmes était inférieur de 24,2% à celui des hommes au premier trimestre 2023, alors que l’écart est de 27,4% au même trimestre de cette année.

Le rapport de l’Indec montre l’inégalité des revenus entre les travailleurs et travailleuses formels et informels. Le document montre que le revenu moyen des salarié·e·s avec décote pour cotisation pour la retraite était de 449’382 pesos [493 dollars] et a augmenté de 196,1% en un an alors que, dans le cas des salariés sans décote de pension, le revenu moyen était de 197’467 pesos [216 dollars] et a augmenté de 200,8% au cours des douze derniers mois. En un an, le revenu moyen des salariés a augmenté de 274%, soit moins que l’inflation.

Dans le cas des ménages, si l’on considère le revenu total, 50% d’entre eux avaient un revenu inférieur à 500 000 pesos [549 dollars]. Par ailleurs, l’écart entre les ménages aux revenus les plus élevés et les plus faibles est presque 18 fois plus important, sachant que dans le premier cas, le revenu moyen des ménages était de 33’937’000 pesos [37’264 dollars] et dans le second, de 188’000 pesos [206 dollars].

Une augmentation d’urgence est nécessaire pour récupérer ce qui a été perdu par les retraités, les travailleurs et les programmes sociaux. Pour un revenu minimum de 851’351 pesos [934 dollars] (mai 2024), ce qui représente le montant d’un panier alimentaire de base, en vue d’atteindre un salaire minimum égal au panier familial que les collaborateurs d’ATE-Indec ont établi à 1’309’303 pesos [1437 dollars] (mai). A quoi doit s’ajouter l’incorporation de clauses d’indexation qui actualisent le salaire mois par mois en fonction de l’inflation. Dès lors, la CGT et l’ensemble des directions syndicales [les deux CTA entre autres] doivent se placer à la tête d’un plan de lutte pour faire face à l’ajustement permanent de Milei et du FMI. (Article publié sur le site La Izquierdia Diario le 25 juin 2024; traduction rédaction A l’Encontre)

Répartition des revenus: le coefficient de Gini du revenu des ménages.
Enquête établie dans 31 agglomérations urbaines du second trimestre 2016 au premier trimestre 2024

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