Par Alan Maas et Darrin Hoop
Alan Maas et Darrin Hoop ont rassemblé des récits venant d’un peu partout aux Etats-Unis sur les grèves et les manifestations de Black Friday contre le premier employeur privé du pays. [Black Friday (Vendredi Noir), ce 23 novembre 2012, lance la saison des achats de Noël aux Etats-Unis et pour mieux attirer les clients, les magasins ouvrent à minuit, voire la veille, en début de soirée, au grand dam des salarié·e·s qui se voient ainsi privés de la fête familiale de Thanksgiving, en date du 22 novembre.]
Les David partout aux Etats-Unis ont transmis au Goliath (Wal-Mart) un message très clair lorsque des travailleurs et travailleuses de Wal-Mart, ce mastodonte des grandes surfaces, ont débrayé ce Black Friday après Thanksgiving, et ont été rejoints par des sympathisants pour des protestations qui ont touché un millier de succursales de la chaîne dans la quasi-totalité des Etats des Etats-Unis.
Les débrayages et les manifestations de Black Friday ont été le dernier épisode en date de la lutte pour l’amélioration des salaires et des conditions de travail et pour plus de respect pour ceux et celles qui travaillent à Wal-Mart. L’appel pour ces actions a été lancé par OUR Walmart [Organization United for Respect at Walmart], une association dirigée par des travailleurs et travailleuses de la chaîne et soutenue par les syndicats, dont le UFCW (United Food and Commercial Workers – Syndicat des travailleurs de la distribution).
La lutte à Wal-Mart s’est rapidement étendue, avec des débrayages initiés dans des entrepôts en Californie du sud et dans la banlieue de Chicago en septembre, puis par la première grève coordonnée par des employé·e·s des magasins Wal-Mart au début octobre. Selon OUR Walmart, encore plus de travailleurs et travailleuses ont fait la grève le Black Friday. Dans de nombreuses de villes ils ont été rejoints par un nombre inaccoutumé de sympathisants.
Elaine Rozier, une travailleuse de Wal-Mart à Miami, qui avait rejoint la grève, a déclaré au journaliste de The Nation: «Je suis si heureuse de cet événement historique; mes petits-enfants pourront s’en inspirer pour se défendre… Jusqu’à maintenant je me tenais toujours tranquille et je ne disais rien. Ce soir je suis fière de moi.»
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Les protestations du Black Friday ont commencé la veille, grâce à un nouveau dispositif que Wal-Mart a introduit l’année dernière pour gagner encore plus d’argent: les ventes de Black Friday sont lancées le soir de Thanksgiving déjà, ce qui gâche la fête pour les travailleurs qui doivent préparer les magasins avant l’ouverture.
Tony Zollo qui organisait un piquet devant Wal-Mart à Philadelphie expliquait: «Ils nous ont obligés à travailler toute la journée de Thanksgiving (…) Hier nous avons déchargé cinq camions et amené toute la marchandise immédiatement aux étages de vente, alors que le magasin fonctionnait à plein régime et avait des clients… En plus, quand on est revenus, ils voulaient que nous travaillions encore un deuxième tour de 10 heures, immédiatement après que nous ayons fini notre tour de 12 heures.»
Les porte-parole de Wal-Mart ont tenté de minimiser l’action, en déclarant que seulement 50 «collaborateurs» y avaient participé dans tout le pays et en insistant sur le fait que les ventes de Black Friday avaient été meilleures que jamais.
Mais la stratégie de OUR Walmart consiste à faire les premiers pas avec un noyau de travailleurs et travailleuses qui sont prêts à prendre position en sachant qu’ils représentent un nombre beaucoup plus important de collègues de travail.
Lors de la manifestation de Black Friday à la succursale de Wal-Mart à Renton, Washington, au sud-est de Seattle, Rickey Martin, qui a travaillé à Wal-Mart pendant presque cinq ans, a expliqué qu’ils étaient 20 membres de OUR Walmart sur les 350 travailleurs du magasin. «Sur ces 20, nous sommes en réalité seulement deux ou trois, peut-être quatre, à être prêts à prendre position. Mais il faut bien commencer quelque part, et je suis d’accord que cela commence avec moi.»
Le nombre de travailleurs prêts à débrayer ne représente peut-être qu’une petite minorité, mais c’est déjà un grand pas en avant. Comme l’a rapporté la revue du réseau de syndicalistes de lutte Labor Notes: «OUR Walmart a fait beaucoup de chemin depuis la dernière fête de Thanksgiving, l’association ne comptait alors qu’une centaine de membres. Avec le soutien du syndicat des travailleurs de la distribution, l’association est parvenue à s’implanter dans 43 Etats et à fédérer des milliers de membres, payant chacun 5 dollars de cotisations par mois. C’est la troisième tentative d’origine syndicale en dix ans pour organiser le personnel du mastodonte de la distribution, et ses acquis actuels dépassant de loin celle des efforts précédents.»
Les dirigeants de OUR Walmart expliquent que pour eux les actions de Black Friday ne constituent qu’un pas de plus dans une longue lutte.
En effet, précédant le mouvement de Black Sunday, Wal-Mart a dû faire face à de nombreuses actions locales, où des travailleurs et travailleuses débrayaient pour protester contre les mauvaises conditions de travail, les mauvais traitements ou les représailles de la part de la direction – ce sont là quelques questions où la loi états-unienne sur le travail donne quelque protection aux travailleurs. Selon le reportage de Josh Eidelson dans l’hebdomadaire The Nation consacré à la lutte de Wal-Mart, des organisateurs de la région de Washington D.C ont rapporté qu’une centaine de travailleurs avaient débrayé au cours de la semaine avant Thanksgiving, mais que seule une douzaine d’entre eux l’avait fait le Black Friday même.
En outre les membres de OUR Walmart pensent que les débrayages et les manifestations de Black Friday vont encourager ceux qui ont été intimidés par les menaces déguisées de Wal-Mart et sa longue histoire de représailles contre des travailleurs et travailleuses qui osent dénoncer ses agissements.
Barbara Holland, âgée de 64 ans, est non seulement une des travailleuses les plus âgées au Wal-Mart de Renton (Etat de Washington) – et une des plus anciennes de l’entreprise puisqu’elle y a travaillé pendant 13 ans. Holland explique que c’est pour cela qu’elle «prend souvent la parole pour ses collègues de travail… Ils ne disent rien, mais ils viennent me voir.» Holland pense que les manifestations encourageront ses collègues à dénoncer le manque de respect et les mauvais traitements qu’ils subissent: «Je sens que je dois faire cela parce qu’un jour ils auront le courage de se mettre debout et de dire: j’ai des droits… Tout comme ceux qui nous ont précédés, et qui se sont battus, nous devons nous battre par tous les moyens pour pouvoir vivre. Je me réfère à Martin Luther King, à Malcolm X. Si on fait ce qui est juste, alors on défend ses droits et on se met debout chaque fois que c’est nécessaire.»
Pour des centaines de militants syndicaux qui ont manifesté pour soutenir les travailleurs et travailleuses de Wal-Mart, l’importance de ces actions est évidente. Jessica Bonebright, présidente du Conseil syndical du Comité Martin Luther King Jr à Seattle a indiqué que Wal-Mart est à la tête des entreprises qui “attaquent les syndicats et font tout ce qu’elles peuvent pour empêcher leurs travailleurs de recevoir un salaire syndical. Jusqu’à ce que nous les empêchions de faire cela, ils continueront à montrer la voie à d’autres entreprises. Il faut que nous nous frappions au sommet.”
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Des correspondances de lecteurs de SocialistWorker.org dans tout le pays donnent une idée de l’enthousiasme suscité par cette prise de position contre un symbole fort de la cupidité des entreprises et leurs attaques contre les syndicats. Voici quelques exemples.
• En Californie, à Paramount, au sud de Los Angeles, plus de mille personnes, dont des travailleurs et travailleuses de Wal-Mart, des syndicalistes de toute la région, des militants de différentes associations et du mouvement Occupy ainsi que des membres du clergé ont participé à l’action la plus importante de Black Friday.
«J’espère que des événements comme celui d’aujourd’hui encourageront d’autres personnes à dénoncer les injustices que Wal-Mart inflige à ses employés» disait Victoria Martinez, membre de OUR Walmart et qui travaille à la succursale proche de Pico Rivera, où 70 travailleurs et travailleuses ont débrayé en octobre.
Une dizaine d’employés du magasin de Paramount ont participé au débrayage du Black Friday. Huit personnes, dont des travailleurs de Wal-Mart, des membres du clergé et des syndicalistes, ont été emmenés, menottés, après avoir bloqué un carrefour dans un acte de désobéissance civile.
Maria, qui travaille à Wal-Mart depuis plus de six ans a expliqué lors d’une interview: «Il n’y a aucun respect, ils ne nous permettent pas de travailler à plein-temps pour ne pas devoir nous payer des allocations. Il faut travailler 32 heures par semaine pour avoir droit aux allocations, mais ils ne me donnent que quatre heures et demie de travail par jour, à 8,40 dollars de l’heure. Il est impossible de nourrir une famille avec cela. Pour Noël ils nous ont promis une prime de 600 dollars. Ensuite ils l’ont changé en 300, et à la fin nous n’avons reçu que 125 dollars.»
Manolo est intérimaire à l’entrepôt du comté de Riverside, où 30 travailleurs ont débrayé en septembre. Les grévistes ont participé à une marche de 50 miles pendant six jours pour atteindre le centre de Los Angeles. Tout comme les membres de OUR Walmart, les travailleurs des entrepôts risquent des sanctions pour avoir organisé l’action et dénoncé les agissements de Wal-Mart. Manolo expliquait: «Je travaillais six jours par semaine, mais depuis que j’ai participé à la grève je travaille beaucoup moins parce qu’ils refusent de me donner suffisamment d’heures.»
L’action à Paramount a été approuvée par la Fédération syndicale du comté de Los Angeles, et a été parmi les plus importante des actions de soutien aux travailleurs de Wal-Mart de ce comté.
• A Chicago des centaines de personnes se sont rassemblées à 17h30 au Southwest Side pour partager du café et des beignets en attendant de pouvoir prendre place dans un des bus de la caravane de bus scolaires jaunes qui se déplaçaient entre les différents sites de Wal-Mart pour organiser des piquets et des manifestations.
Un large éventail de syndicats et d’associations y était représenté: entre autres le syndicat des enseignants de Chicago, l’Union internationale des employés des services (SEIU), les services de santé de l’Illinois, les Indiana Southsiders For Peace [liés aux églises], les Teamsters [camonnieurs] Local 743, la Coalition de syndicalistes Noirs et le syndicat UFCW (United Food and Commercial Workers).
Michael Brunson, un des secrétaires du syndicat des enseignants de Chicago, a participé aux manifestations de la journée. Il a parlé des liens entre la lutte à Wal-Mart et d’autres luttes en cours: «Nous devons expliquer aux gens le rôle que joue Wal-Mart dans l’érosion de notre système d’éducation publique à cause du rôle qu’ils jouent dans le mouvement pour la soi-disant “réforme de l’école”. Ce mouvement attaque, en fait, tout ce qui est public, y compris l’éducation publique, les travailleurs publics, les retraites publiques, sans compter leur attaque contre les syndicats. Toutes ces attaques proviennent des mêmes sources. Il faut mettre ce lien en évidence!»
Au moins 10 travailleurs et travailleuses de Wal-Mart ont débrayé à Chicago. La première manifestation de la journée était «bruyante» et rassemblait plus de 400 personnes. Elle s’est déroulée sur le trottoir devant l’entrée d’une succursale dans le quartier au sud de Chatham. Les protestataires ont marché jusqu’à l’entrée et ont distribué des tracts aux clients jusqu’à ce que la police leur demande de partir.
Lors d’une conférence de presse improvisée, Charmaine Gibbons Thomas, employée de la succursale expliquait: «Je veux qu’ils comprennent que nous voulons gagner un salaire de base qui nous permette de vivre et de payer nos factures.» Elle a été rejointe par un membre de Warehouse Workers for Justice (association de travailleurs des entrepôts) qui avait participé à la grève de septembre contre le centre de distribution de Elwood, au sud-ouest de Chicago, Mike Compton, qui a décrit les conditions de travail dangereuses dans ce complexe et les difficultés à former un syndicat.
Ensuite le groupe s’est divisé en deux et s’est rendu à quatre autres sites de Wal-Mart pour manifester leur solidarité avec les travailleurs en grève. Malgré les manœuvres d’intimidation policière à plusieurs des emplacements, les manifestants ont continué à protester avec entrain, en scandant: «Qu’est-ce qui est scandaleux? Des salaires injustes! Qu’est ce qui est dégoûtant? Les actions antisyndicales!». Des acheteurs qui passaient en voiture klaxonnaient en signe de solidarité.
• A San Leandro, Californie, au sud de Oakland, près de 400 personnes se sont rassemblées le Black Friday pour soutenir les grévistes dans une succursale de Wal-Mart. La foule était composée de sympathisants d’associations, de syndicalistes ainsi que de travailleurs d’autres magasins Wal-Mart. Les travailleurs et travailleuses de Wal-Mart disaient en avoir assez des conditions de vie difficiles, des licenciements abusifs et du manque de respect de la part des chefs.
La manifestation était pleine d’entrain et a pris suffisamment d’ampleur pour déborder du trottoir dans la rue. Une longue ligne de piquets était formée devant le magasin, avec des travailleurs et des travailleuses qui scandaient: «Il faut se mettre debout pour mieux vivre!» Dominic Ware, un gréviste de la succursale de San Leandro, a expliqué: «Nous avons travaillé pendant des mois pour obtenir un tel taux de participation. Je peux me tenir debout en sachant que la collectivité me soutient.»
Beaucoup de sympathisants étaient des syndicalistes de diverses appartenances. Katy, une membre de l’association des infirmières de Californie a déclaré: «Il est enthousiasmant de voir ces travailleurs et travailleuses prendre position alors qu’ils n’ont pas de protection syndicale, alors qu’ils s’opposent à la firme la plus importante et la plus lucrative du monde.»
Derik, qui travaille dans un Wal-Mart à Fremont, où une manifestation plus restreinte avait eu lieu plus tôt dans la journée, a dit que là-bas les employés avaient débrayé pour protester contre la réduction des heures et des conditions de travail tellement astreignantes que les travailleurs ne pouvaient qu’échouer à accomplir leurs nombreuses tâches.
• A Richmond, en Californie, dans le East Bay, plus de 300 personnes se sont rassemblées le Black Friday pour protester contre la succursale de Wal-Mart qui a été récemment réaménagée. Des syndicalistes, des élus locaux, des membres du clergé et d’associations sont venus soutenir les revendications des travailleurs et travailleuses de Wal-Mart qui exigeaient davantage de respect et de meilleures conditions de travail.
Quelques employé·e·s de Wal-Mart ont rejoint la campagne OUR Walmart et ont participé à organisation pendant ces mois passés. Mais beaucoup de travailleurs qui ont rejoint la manifestation l’ont fait simplement parce qu’ils en avaient assez du manque de respect continuel de la part de la direction.
«Certains des chefs font des remarques racistes à d’autres travailleurs» a expliqué Mario Hammond, qui a récemment été renvoyé de Wal-Mart. «J’ai reçu des menaces de mort. Mais il faut prendre position.»
Markeith Washington, un travailleur de l’équipe de réaménagement du magasin, a également reçu des menaces de mort. A la fin septembre 2012, l’un des gérants du magasin a dit à Washington, qui est Noir, qu’il lui passerait une corde autour de son cou (le «vieux lynchage»). Ensuite le gérant a essayé de faire passer cela pour une blague.
Pour protester contre des abus continuels de la direction, Washington et ses collègues ont organisé un sit-in devant les entrées du magasin lors de la grande réouverture le 6 novembre. «Nous avons revendiqué d’être traités avec respect. Je veux être traité comme un adulte. Les responsables ne devraient pas malmener des gens qui travaillent dur», explique-t-il. Quelques jours plus tard une grande partie des participants au sit-in ont été renvoyés.
Lors du piquet de Black Friday, les manifestants ont demandé que la direction réintègre les travailleurs licenciés. Une délégation a essayé d’entrer dans le magasin pour discuter avec des gérants. Quand tout le piquet a essayé de les suivre, les portes se sont fermées brutalement.
La performance et le courage du piquet étaient revigorants. «Nous allons continuer à nous battre» assurait Pam Davis, qui a travaillé au magasin de Richmond pendant presque deux ans. «Je ne suis pas syndiquée actuellement, mais si j’en ai l’occasion, je vais m’affilier, même si je dois payer des cotisations, car on ne devrait pas nous traiter de la sorte.»
• A Dallas, autre centre d’action contre Wal-Mart au cours de ces dernières semaines, les protestations de Black Friday ont commencé jeudi soir: une soixantaine de membres et sympathisants de OUR Walmart se sont rassemblés au Hampton Inn à Desoto pour un buffet de Thanksgiving avant de s’embarquer dans un grand bus pour former un piquet itinérant.
Le premier arrêt était au magasin de Lancaster, car les organisateurs hésitaient à former un piquet parce que la direction et la police avaient menacé de les arrêter lors d’une manifestation précédente, quelques jours plus tôt. Le groupe s’est rassemblé en un cercle pour une veillée de prière. Comme l’a expliqué un membre de OUR Walmart: «Cette action ne concerne pas que nous, mais tous ceux qui se battent à travers le pays.»
Dans une autre succursale à Balch Springs, dans la banlieue de Dallas, le bus des activistes s’est approché le plus possible du Wal-Mart. Ils avaient prévu de constituer un piquet et des travailleurs – dont six avaient débrayé dans ce magasin – iraient présenter leurs revendications à la direction avant d’être éjectés de la propriété. Le piquet était animé, il y avait beaucoup de slogans et des panneaux; il a reçu un soutien enthousiaste de la part de passants.
Les protestataires sont ensuite remontés dans le bus et se sont dirigés vers la dernière succursale qu’ils visiteraient cette soirée-là, au sud de Dallas, à Wheatland Road. Ils se sont rendus au parking en scandant des slogans, bras dessus bras dessous. Lorsque nous avons été interceptés avant de pouvoir sortir du parking par des membres de la direction et de la police, nous avons immédiatement fait le discours que nous avions préparé, à l’aide d’un micro. La police a tenté de nous faire reculer, mais ils étaient moins nombreux que nous.
Le lendemain, plus de 110 personnes sont arrivées au Hampton Inn pour les événements de la journée. La diversité des organisations était impressionnante, il y avait même des représentants du syndicat United Auto Workers [travailleurs de l’automobile] et du Labor Council for Latin American Advancement.
Nous nous sommes alors divisés en deux groupes. Un bus s’est rendu à un magasin à Fort Worth, sur Airport Road. Un seul travailleur, Billy, avait débrayé dans ce magasin. «Au départ 21 personnes avaient l’intention de faire grève, mais la direction nous a tellement harcelés et intimidé que pour finir il ne restait que moi», raconta-t-il.
Billy a expliqué qu’il était là parce que les travailleurs «ne sont pas respectés». Il a dit que ce qui avait fait déborder la coupe avait été un incident qu’il avait vécu: il avait demandé de la monnaie pour sa caisse. «Après quelques minutes, ils sont venus et ont jeté une poignée de monnaie sur mon dos, en disant: voici ta monnaie.»
L’autre bus s’est rendu au magasin de Balch Springs. Nous avons rapidement décidé de quitter le trottoir et d’entrer directement au parking. On scandait des slogans avec entrain lorsque nous avons rencontré le groupe de membres de la direction et de la police qui nous attendait devant le magasin. Nous nous sommes tous arrêtés pour écouter le message que nous transmettions à la direction, avant de poursuivre notre piquet sur le trottoir.
Un dernier arrêt a amené les deux bus, cette fois-ci ensemble, à la succursale de Lancaster. Nous avons débarqué des bus à une certaine distance de l’entrée avant de nous rendre à pied au magasin. Là nous avons attiré l’attention de douzaines de clients qui ont souvent répondu avec des sourires. Certains se sont même mis à scander les slogans avec nous. (Traduction A l’Encontre; article publié sur le site socialistworker.org, site animé par l’ISO)
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