Le président de France, Nicolas Sarkozy a promulgué mardi 9 novembre la loi sur la «réforme des retraites». La loi est inscrite au Journal officiel daté de mercredi 10 novembre 2010, mais dite «loi du 9 novembre», ce qui signifie que le chef de l’Etat l’a promulguée, dès que le Conseil constitutionnel eut donné son feu vert.
Le Conseil Constitutionnel a censuré des articles sur la médecine du travail qui est, par ailleurs, frontalement attaquée.
Sur le plan politique, Sarkozy assure la poursuite d’une politique d’offensive, de refus de discuter avec les appareils syndicaux prêts à négocier: Chérèque (CFDT), le plus ouvertement, Thibault (CGT) avec plus de précaution étant donné les refus proclamés et mis en pratique par des secteurs significatifs de sa base. On a là le signe d’une politique qui devient commune en Europe: une grève, une mobilisation ne suffisent plus à faire reculer patronat et gouvernement. Il faut en tirer des conclusions.
Les lecteurs et lectrices trouveront à la fin de cet article: 1° la déclaration, en date du 8 novembre, de l’Intersyndicale (du moins de ce qui en reste); 2° un rappel des débats qui surgissaient entre syndicats lors de la mobilisation du 6 novembre; 3° le Bulletin de Solidaires du 10 novembre 2010; 4° ainsi que la déclaration de la CNT-Santé (syndicalisme libertaire) à l’occasion de la manifestation du 6 novembre. (Réd.)
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La date circulait dès le samedi 6 novembre 2010 dans les états-majors syndicaux: il y aura une nouvelle journée de mobilisation le 23 novembre 2010 contre la réforme des retraites, la neuvième depuis la rentrée, la onzième depuis mai, et sans doute la dernière de ce long mouvement social.
Mais cette fois, pas d’appel formel à la grève, comme lors de la plupart des journées précédentes. Réunie lundi 8 novembre au siège de la CGT, une intersyndicale réduite (sans FO absente, ni la CFE-CGC et la CFTC, qui restent dans l’Intersyndicale, mais ne veulent plus entendre parler de manifestations) a annoncé une «journée nationale interprofessionnelles de mobilisation par des actions multiformes»: «rassemblements, manifestations, meetings, arrêt de travail…» (voir ci-dessous le texte complet)
Comprendre: chacun fera ce qu’il voudra, ce qu’il pourra. Aux organisations de terrain de décliner cette journée comme elles l’entendent. Un mot d’ordre XXL [grande taille, autrement dit, trop grande], qui permet d’englober les desiderata de tout le monde, et à chacun de contenter sa base: la CGT, qui soigne ses contestataires, continue d’appeler à des grèves et des manifestations «partout où c’est possible», alors que la CFDT en a fait son deuil. Pas très chaude pour de nouvelles manifestations, l’Unsa évoque des «meetings, des rassemblements, des conférences de presses, des diffusions (de tracts) communes, etc.».
Solidaires et la FSU n’ont pas encore évoqué les moyens d’actions qu’elles comptent utiliser ce jour-là. Evidemment, il s’agit pour les syndicats, qui n’ont rien gagné, de sortir du conflit sans perdre la face. Mais aussi de préserver l’essentiel: l’unité. En fin de semaine dernière, le G8 syndical avait donné un spectacle de division (une réunion houleuse jeudi 4 novembre, des bisbilles entre dirigeants [voir ci-dessous extraits d’un autre article de M. Magnaudex], samedi 6 novembre à Paris, moindre mobilisation oblige). Lundi soir, le Club des Cinq qui constitue désormais le noyau de l’Intersyndicale a au contraire tenu à afficher sa parfaite entente. Des plus modérés (Unsa, CFDT) à Solidaires, tous ont vanté l’unité d’action: «On arrive à maintenir cette unité entre nous (…) c’est assez original pour le mouvement syndical français et ça donne une belle image du syndicalisme», a rappelé le numéro deux de l’Unsa, Jean Grosset. A raison, car personne n’aurait misé un kopeck sur l’Intersyndicale formée fin 2008 au plus fort de la crise, ni sur sa durée. «L’unité nationale et locale reste d’actualité», a renchéri Annick Coupé (Solidaires), qui défend pourtant une ligne plus radicale [voir bulletin de solidaires].
Face à l’imminence d’une promulgation de la loi (le Conseil constitutionnel saisi par le PS pourrait se prononcer mardi ou mercredi, dernière étape avant son entrée en vigueur), les cinq ont rappelé leur opposition à une loi «bâclée» (CFDT), «injuste» (FSU), «qui va être durablement dans le paysage, y compris à chaque échéance électorale» (Solidaires). [Nous reproduisons aussi, ci-dessous, la déclaration du courant syndicaliste libertaire, celui de la CNT Santé et social.]
Mais ils ont surtout ouvert une autre séquence. Priorité désormais: élargir les revendications à l’emploi des jeunes, des seniors, les conditions de travail et l’égalité professionnelle hommes-femmes.
Et dans l’immédiat, aux retraites complémentaires et à l’assurance-chômage: une négociation houleuse commence dès le 25 novembre avec le patronat, cogestionnaire de l’Agirc et l’Arrco [deux organismes en charge des retraites complémentaires] avec les syndicats, et début 2011 les mêmes discuteront des conditions d’indemnisation des chômeurs.
Le 20 novembre, les syndicats se retrouveront pour commencer à élaborer des positions communes sur tous ces sujets: un travail en commun qui marque clairement une inflexion après des années de divisions syndicales.
Le 15 décembre 2010, ils appellent aussi à participer aux manifestations européennes contre les plans d’austérité [manifestations qui sont un cran en dessous de celle déjà très bidon du 29 septembre, sans même parler du choix de la date, quelques jours avant les fêtes de Noël]. Bref, le conflit sur les retraites s’éteint, mais «le gouvernement aurait tort de croire qu’il en a fini avec les luttes sociales», indique Annick Coupé. «Il ne peut pas se sentir tranquille avec une promulgation à la hussarde», ajoute la CGT. Tandis que la FSU (fonction publique) laisse déjà entrevoir une «action à caractère national très vite» dans l’éducation nationale.
* article publié le 9 novembre sur Mediapart
Déclaration commune des organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA
“Le mouvement social est légitime et conforté”
Après plusieurs semaines de mobilisation et malgré les moyens déployés par le gouvernement pour tenter d’accréditer l’idée que «la page retraite» est tournée, ce sont 1,2 million de salariés qui ont manifesté le 6 novembre dans 243 villes contre cette réforme des retraites injuste et inefficace.
Si chacun a conscience que la loi sur les retraites est susceptible d’être promulguée dans les prochains jours, l’heure n’est pas à la résignation. Les organisations syndicales continueront d’agir pour la réduction des inégalités, une véritable reconnaissance de la pénibilité et d’autres alternatives pour le financement du système de retraites par répartition. Elles réaffirment leur attachement au maintien de l’âge légal de départ en retraite à 60 ans et de l’âge du taux plein à 65 ans.
Elles constatent que la situation économique et sociale reste très dégradée et toujours préoccupante pour les salariés, les retraités, les chômeurs et les jeunes qui subissent toujours durement les conséquences d’une crise qui dure.
Les organisations syndicales considèrent que la mobilisation d’un niveau exceptionnel depuis plusieurs mois a mis en lumière l’insatisfaction criante des salariés et leurs revendications en matière d’emploi, de salaires, de conditions de travail, d’inégalité entre les femmes et les hommes, de fiscalité et de partage des richesses. Elles décident d’approfondir leurs analyses et propositions sur ces questions afin d’interpeller le gouvernement et le patronat.
Les organisations syndicales décident de poursuivre la mobilisation dans l’unité en faisant du 23 novembre une journée nationale interprofessionnelle de mobilisation par des actions multiformes. Ces actions doivent répondre aux préoccupations des salariés et permettre la participation du plus grand nombre. Elles demandent aux organisations territoriales et professionnelles d’en préciser les modalités (rassemblements, manifestations, meetings, arrêts de travail…).»
Des initiatives dans les territoires et les entreprises sont déjà prévues. Les organisations syndicales veilleront à assurer leurs réussites.
Les organisations syndicales s’engagent dès à présent à participer activement à la journée d’action Européenne du 15 décembre pour s’opposer aux plans d’austérité qui se multiplient en Europe.
Les organisations se reverront le 29 novembre 2010. (Le 8 novembre 2010)
Extraits de l’article de l’article de Mathieu Magnaudeix, en date du 6 novembre 2010, sur le site Mediapart, à l’occasion de la journée de mobilisation du 6 novembre.
«Les contestataires: Solidaires, FSU. Ils exigent la non-promulgation de la loi et une manifestation nationale à Paris»
«On ne capitule pas, il faut aller jusqu’au bout de cette séquence jusqu’à la promulgation et ne pas renoncer au rapport de forces», explique Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, qui souhaite autre chose que des «rendez-vous symboliques» fin novembre. «Le dossier des retraites n’est pas clos. On peut très bien contester une loi votée, nous avons le droit d’être en désaccord», soutient Bernadette Groison (FSU), pour qui «moindre participation ne veut pas dire renoncement ou acceptation de la situation.»
Entre les deux [la CFDT, entre autres et Solidaires et FSU]: la CGT. Samedi dans L’Humanité, Bernard Thibault s’est montré déterminé «Certains poussent à des alternatives qui consistent soit, à se donner rendez-vous aux élections présidentielles (l’Unsa, ndlr), soit à prendre pour argent comptant le rendez-vous de 2013 fixé par le gouvernement pour remettre à plat le système de retraite» (la CFDT, ndlr). «S’il s’avérait impossible de continuer la bataille sur les retraites avec un engagement unanime de tous les syndicats, la CGT continuerait le combat avec ceux qui le souhaitent.» Même détermination quelques heures plus tard, Thibault réaffirmant sa volonté d’aller «jusqu’au bout pour contraindre le gouvernement à négocier, à rediscuter du sujet».
Pour le secrétaire général de la CGT, ces déclarations offensives permettent de garder un lien avec sa base, dont une partie est très hostile à la réforme et s’est engagée dans des grèves reconductibles. Mais la CGT n’a aucunement l’intention de remettre en question l’unité retrouvée avec la CFDT.
L’ovni: Force Ouvrière. Depuis le début du mouvement, FO critique les journées de grève «saute-mouton» et exige une grève générale interprofessionnelle, qu’il a tenté d’organiser seul, en juin (ce fut un flop). Samedi, Jean-Claude Mailly a parlé d’un certain gâchis dans la conduite du mouvement».La CGT et CFDT lui ont sèchement répondu: «FO est en dehors de l’Intersyndicale, dans le fond de la classe depuis trois mois: quand on est sorti de l’unité syndicale on ne donne pas de leçon», dit Chérèque. «FO cherche à diviser le mouvement, ils ont fait une erreur en étant à côté, dès le départ, ils cherchent à rattraper le temps perdu en se présentant comme les plus radicaux, leur stratégie est illisible», juge Thibault.»
Bulletin de Solidaires en date du 10 novembre 2010
La retraite régresse, les inégalités s’amplifient, l’action doit continuer
L’opposition croissante à la contre-réforme des retraites se distingue des actions habituelles par une mobilisation impressionnante par sa durée, son unité, son ampleur, sa radicalité… et sa faculté à chercher, à essayer différentes formes pour être plus efficace.
Mobilisation de grande ampleur dans la durée
La mobilisation unitaire contre le projet de loi a commencé avec une grève le 23 mars qui protestait déjà contre le calendrier trop serré et demandait des négociations sur l’ensemble des questions, notamment les pensions (prévues en baisse) et la réduction des inégalités… L’action s’est amplifiée tout au long des journées de grèves et manifestations des 27 mai, 24 juin, puis avec une nouvelle vigueur dès la rentrée sociale, 7 et 23 septembre, 2 et 12 octobre.
A chaque journée, pourtant trop éloignée de la précédente, la mobilisation a pris de l’ampleur, a trouvé un écho grandissant dans la population qui, au fur et à mesure en prenant conscience de l’injustice de cette contre-réforme, a soutenu, participé, approuvé et souhaité des actions y compris les plus radicales.
Actions plus radicales
Grèves reconductibles, depuis le début, Solidaires a expliqué qu’une série de grèves de 24h ne suffirait pas, qu’il faudrait frapper le patronat à la caisse, bloquer l’économie. Les travailleurs des raffineries, du rail, et aussi une partie des routiers, des fonctionnaires de l’Etat et de l’hospitalière, des collectivités territoriales, des déchets, de l’énergie, et encore bien d’autres secteurs… ont reconduit la grève et tenu plusieurs semaines en espérant une généralisation.
La proposition de Solidaires de soutien à ces grèves a été refusée par les autres syndicats en dehors de la FSU. Faute d’un appel clair et unitaire de l’intersyndicale à la généralisation (que Solidaires seule demandait), pour ne pas s’essouffler, le mouvement reconductible a été suspendu, alors que, selon le ministre Borloo, nous étions «à deux doigts d’une absolue catastrophe économique».
Actions locales unitaires quotidiennes, organisées par les intersyndicales ou des Assemblées générales intersyndicales qui ne veulent rien lâcher et cherchent à peser le plus fortement possibles: soutiens aux piquets de grève, informations massives, péages gratuits, filtrages ou blocages de camions, opérations escargots, blocages filtrants de zones industrielles et commerciales, actions symboliques ciblées sur des chambres de Commerce, des locaux du Medef ou de l’UMP…
L’action continue
Contre cette loi qui est inacceptable car:
– elle est injuste: elle baisse à nouveau les pensions alors qu’un million de retraité·e·s vit déjà en dessous du seuil de pauvreté; elle amplifie les inégalités et frappe plus durement les plus précaires; elle est la pire contre-réforme d’Europe en cumulant le recul des âges et l’allongement de la durée de cotisation pour un taux plein.
– elle est illégitime: N. Sarkozy s’est fait élire en promettant de ne pas toucher aux 60 ans. La négociation n’a pas eu lieu. Le débat a été bâclé au parlement, au sénat et dans les deux chambres réunies. L’affairisme règne avec les rapports Woerth Bettencourt et avec une loi qui offre 40 à 100 milliards aux fonds de pension gérés par le frère de N. Sarkozy…
Contre la régression sociale généralisée
Les retraites sont attaquées, à la fois, pour plaire aux marchés financiers voulant la preuve que la rigueur sévit en France, et pour inciter fortement, voire obliger, à verser aux fonds de pensions.
La régression sociale se généralise par l’amplification de l’attaque continuelle de la protection sociale (franchises, non remboursements…), du pouvoir d’achat, des libertés…
Le partage inégal des richesses est devenu évident pour un grand nombre. Les coups bas en bas et les cadeaux en haut, ça ne passe plus ! Une majorité de la population n’accepte plus la régression sociale alors qu’une autre politique, plus juste et plus égalitaire, permettrait le progrès social.
Tout pousse à une action permanente, continue, sous différentes formes et susceptible d’une explosion pour imposer une autre politique. Les actions interprofessionnelles qui se poursuivent attestent bien que la lutte continue, mais que nous sommes entrés dans une nouvelle phase, qui succède à celle ouverte le 12 octobre, caractérisée par une grève reconductible portée par de nombreux secteurs. Oui, «l’incendie» que l’on espérait n’a pas eu lieu, mais de façon visible, le «feu» n’est pas éteint !
Une nouvelle journée de mobilisation unitaire aura lieu le 23 novembre. Les salariés doivent s’en emparer pour faire de nouveau entendre leur voix. Le mouvement contre la «réforme» des retraites a posé la question fondamentale du partage de la richesse produite. Cette question n’a pas été résolue. Continuons ! Ensemble, ne lâchons rien ! (10 novembre 2010)
Défendre les retraites par répartition et
Refuser l’allongement du temps de travail
Tract CNT – Santé Social
La réforme proposée aujourd’hui par le gouvernement a pour premier objectif d’allonger le temps de travail. L’obsession patronale est en effet toujours la même: revenir sur la diminution du temps de travail arrachée par les luttes ouvrières.
Mais au-delà de l’allongement du temps de travail, il s’agit de remettre en question le système de retraite par répartition en rendant son financement impossible. Ce que les patrons veulent voir disparaître, c’est la possibilité pour les travailleurs de toucher un salaire tout en étant libérés de leur emploi. Libres de leurs activités, de leur temps et cela jusqu’à la fin de leur vie.
On voudrait nous voir employables jusqu’à ce que mort s’ensuive !!
Sarkozy, il n’y pas que lui
Depuis bientôt trente ans, les différents gouvernements, de droite comme de gauche, n’ont de cesse d’organiser la faillite financière des caisses de retraite ou de sécurité sociale. Ils organisent le déficit pour pouvoir nous faire croire ensuite qu’il n’y a plus d’argent !
Ainsi depuis le milieu des années 1980 ont été adoptés et mis en œuvre: les aides d’Etat (comme le RSA aujourd’hui) qui permettent aux patrons de payer des salaires de misère, des exonérations de cotisations patronales, des systèmes de retraite complémentaire (comme Préfon pour la fonction publique), l’allongement du temps de cotisation (pour le privé en 1993 et pour le public en 2003). A quoi s’ajoutent le développement de la précarité, le chômage, les suppressions d’emploi et la généralisation des bas salaires.
Nos retraites doivent être financées par les salaires et les cotisations et non par les pratiques spéculatives
S’interroger sur la manière de financer nos retraites est fondamental pour répondre à l’offensive gouvernementale et patronale. Taxer les revenus financiers reviendrait à encourager des pratiques qui valorisent la recherche de profits (actionnariat, intéressement, etc.) au détriment du travail et des salaires. Nous pensons que ces pratiques ne doivent pas financer nos retraites mais disparaître.
C’est pourquoi nous revendiquons au minimum
• la retraite à taux plein à 60 ans et à 55 ans à taux plein pour les travaux pénibles.
• un retour aux 37,5 annuités pour tous public / privé. Cette revendication est importante sinon les salariés qui ont commencé ou qui commencent encore aujourd’hui à travailler jeunes (16 ans, 18 ans, 20 ans…) se retrouveraient à cotiser plus de quarante ans.
• hausse des cotisations patronales et fin de toute exonération.
• titularisation de tous les précaires de la fonction publique sans condition de concours ou de nationalité et la fin de tous les contrats précaires dans le privé et le public.
• augmentation des salaires (ce qui augmenterait automatiquement le volume des cotisations)
• pas de pension inférieure au SMIC net
• gestion des organismes sociaux par les salarié·e·s eux-mêmes
• refus des retraites par capitalisation et abolition des pratiques spéculatives.
Il n’y que par la grève que nous l’imposerons
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