
Par le Réseau syndical international de solidarité et de luttes
Plus de 18 mois après le début des négociations du contrat-cadre national, les baristas sont en grève pour protester contre la liste croissante de pratiques déloyales présumées commises par Starbucks, alors que l’entreprise continue de faire obstruction à la conclusion d’un contrat équitable.
Voici un bref résumé de la manière dont Starbucks fait obstruction à la conclusion d’un contrat équitable.
Les négociations sur le contrat-cadre national ont débuté en avril 2024. Au cours des neuf mois qui ont suivi, les baristas et les dirigeants de Starbucks se sont rencontrés pendant des centaines d’heures et ont conclu 33 accords provisoires qui amélioreront concrètement les conditions de travail.
En septembre 2024, les baristas syndiqués ont présenté pour la première fois une série de propositions économiques en vue de négociations visant à augmenter les salaires et les avantages sociaux.
En décembre 2024, Starbucks a rejeté toutes les propositions des baristas et, en échange, a présenté un ensemble de mesures économiques peu sérieuses qui ne prévoyaient aucune augmentation salariale pendant la première année du contrat et ne traitaient pas les questions fondamentales des horaires et des effectifs. Les négociations ont échoué.
Starbucks est revenu sur la voie précédemment convenue. Cela a incité Workers United à déposer une plainte nationale pour pratique déloyale (ULP) en décembre 2024, alléguant que Starbucks n’avait pas négocié de bonne foi et sapait le statut représentatif du syndicat. Cette ULP a été modifiée et élargie en avril 2025.
En 2025, l’entreprise a illégalement mis en œuvre de nouvelles politiques sans négocier avec le syndicat, telles que les éléments du programme « Back to Starbucks » et le nouveau code vestimentaire restrictif, ce qui a donné lieu à de nouvelles accusations de pratiques déloyales.
Workers United a déposé plus de 100 nouvelles plaintes pour pratiques déloyales au cours de l’année dernière.
Récemment, Starbucks a commencé à dire qu’il allait revenir à la table des négociations « pour discuter », mais le simple fait de s’asseoir à la table des négociations est inutile si Starbucks ne s’engage pas à présenter de nouvelles propositions qui répondent aux demandes des baristas concernant l’augmentation des heures de travail et du personnel, la hausse des salaires et la résolution de centaines de pratiques déloyales en matière d’emploi.
Nous avons été clairs et cohérents tout au long de l’année. Nos trois revendications restantes, qui n’ont pas été prises en compte, sont les suivantes
Nous exigeons de meilleures heures de travail afin d’améliorer les effectifs dans nos magasins. Le manque de personnel est flagrant, ce qui entraîne des temps d’attente plus longs alors que les commandes des clients affluent. Pourtant, trop de baristas ne travaillent toujours pas suffisamment d’heures pour payer leurs factures ou atteindre le seuil requis pour bénéficier d’avantages sociaux. Starbucks doit investir dans l’augmentation de nos heures de travail.
Nous exigeons une augmentation du salaire net afin de pouvoir payer nos factures. Trop de baristas ont du mal à joindre les deux bouts, tandis que les dirigeants gagnent des millions. Starbucks doit consacrer plus d’argent à notre salaire net.
Nous exigeons la résolution de centaines de plaintes pour pratiques déloyales en matière d’emploi liées à la répression syndicale. Le géant du café a commis plus de violations du droit du travail que tout autre employeur dans l’histoire moderne. Starbucks doit résoudre complètement les problèmes juridiques qui touchent les baristas. (1er décembre 2025)
[https://sbworkersunited.org/our-strike/]
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«Une grève historique chez Starbucks»

Quatre ans après que les employés d’un magasin Starbucks dans le nord de l’État de New York aient été les premiers à se syndiquer, des centaines d’autres points de vente ont suivi, malgré la forte opposition de la chaîne de cafés. Que s’est-il passé ensuite?
Des milliers de baristas Starbucks sont actuellement en grève à travers les États-Unis, avertissant la plus grande chaîne de cafés au monde de se préparer à la «plus longue et la plus importante» action syndicale de son histoire.
À peine un an après que Brian Niccol, le PDG de Starbucks, a tenté de mettre un terme aux dissensions entre la direction et les employés syndiqués, en s’engageant à «dialoguer de manière constructive» avec eux, le géant états-unien du café s’affronte aujourd’hui confronté à une grève qui s’intensifie pendant la période de ventes lucratives des fêtes de fin d’année.
Environ 2500 employés font grève dans 85 villes et 120 magasins, et invitent les clients à ne pas s’y rendre. Starbucks affirme que moins de 1% de ses cafés ont été perturbés par le mouvement social.
Cependant, le syndicat Starbucks Workers United, qui représente 11 000 baristas dans plus de 550 établissements, menace d’étendre la grève bien au-delà de son périmètre actuel si les dirigeants ne font pas de concessions lors des négociations contractuelles.
Quatre ans après que le premier magasin Starbucks aux Etats-Unis a voté en faveur de la création d’un syndicat, défiant la résistance intense de l’entreprise, les relations entre les deux parties se sont détériorées.
«Je suis toujours choquée de me réveiller chaque jour et de les voir continuer à nous combattre de la manière dont ils le font. Parce que nous avons prouvé à maintes reprises que nous ne bougerons pas», a déclaré au Guardian Michelle Eisen, porte-parole de Starbucks Workers United.
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Pendant des décennies, Starbucks, fondée dans les années 1970 et reprise dans les années 1980 par Howard Schultz [ayant une fortune estimée en 2018, par Forbes, à 3 milliards de dollars], qui en a fait le géant mondial du café qu’elle est aujourd’hui, a réussi à lutter contre la syndicalisation.
La chaîne a qualifié ses employés de «partenaires» et a promu un ensemble de prestations sociales «à la pointe dans le secteur», notamment une couverture santé et la prise en charge des frais de formation.
«Je ne suis pas contre les syndicats. Je suis favorable à Starbucks, favorable au partenariat, favorable à la culture Starbucks», a déclaré Howard Schultz à ses employés en 2022. «Ce n’est pas grâce à un syndicat que nous en sommes arrivés là.»
À cette époque, cependant, des brèches avaient déjà commencé à apparaître dans le barrage. L’année précédente, les baristas d’un magasin de Buffalo, dans l’État de New York, avaient voté à 19 voix contre 8 en faveur de la syndicalisation, ouvrant la voie à des centaines d’autres magasins à travers les États-Unis.
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Michelle Eisen a commencé à travailler dans le magasin de Buffalo en août 2010, afin de compléter son emploi de régisseuse de production, entre deux spectacles de théâtre.
Elle était une cliente de longue date de Starbucks et avait confiance en sa réputation de bon employeur. Pendant des années, Michelle Eisen s’est sentie valorisée en tant qu’employée, bénéficiant d’augmentations de salaire régulières et d’horaires adaptés à son emploi du temps.
Mais selon Michelle Eisen, les choses ont commencé à changer vers 2016. «Nous avons constaté une augmentation significative du prix à payer pour nos prestations sociales. Les augmentations salariales biannuelles ont complètement disparu», a-t-elle déclaré lors d’un entretien. «Tout à coup, nous avons eu droit à une seule augmentation liée au coût de la vie au début de l’année civile, qui, la plupart du temps, était nettement inférieure aux augmentations précédentes. C’est à ce moment-là que nous avons commencé à voir les effectifs diminuer progressivement dans ces boutiques. Quatre ans plus tard, la situation a vraiment atteint son paroxysme.»
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Les magasins Starbucks sont restés ouverts lorsque la Covid a frappé en 2020. Les baristas ont été surpris de rencontrer des clients de plus en plus agressifs et conflictuels, et certains employés ont estimé que leur salaire était trop bas pour ce qu’ils considéraient comme un travail plus intense dans des conditions qui se détérioraient.
Michelle Eisen, dont l’emploi dans le théâtre avait été supprimé en raison de la pandémie, a travaillé autant d’heures que possible chez Starbucks, mais elle avait toujours du mal à joindre les deux bouts. Après 11 ans dans l’entreprise, elle ne gagnait que quelques centimes de plus par heure qu’un nouvel employé. En 2021, elle a envisagé de démissionner.
Mais elle a alors commencé à discuter avec ses collègues de la possibilité de créer un syndicat. Un groupe d’environ 50 baristas Starbucks de la région de Buffalo a rendu public son projet en août 2021. [Voir l’article publié sur le alencontre.org le 15 décembre 2021.]
«Pour moi, cela allait de soi. Parce que cela donnait l’occasion d’essayer de résoudre certains de ces problèmes et de les régler de l’intérieur. Et j’espérais, contre toute attente, que cela fonctionnerait, que nous réussirions et que je n’aurais pas à partir. Parce que je ne le souhaitais pas», dit Michelle Eisen.
Les dirigeants de Starbucks n’ont pas considéré cette initiative comme une évidence. Les responsables et les dirigeants de l’entreprise, notamment Rossann Williams, alors présidente de la chaîne pour l’Amérique du Nord, et Schultz, se sont rendus à Buffalo afin de mettre un terme à cette tentative de syndicalisation.
«Aucun partenaire [employé] n’a jamais eu besoin d’un représentant pour obtenir ce dont nous bénéficions tous en tant que partenaires chez Starbucks», a écrit Howard Schultz dans une lettre adressée aux employés. «Je suis attristé et préoccupé d’apprendre que certains pensent que cela est désormais nécessaire.»
« Ils ont mené une campagne antisyndicale extrêmement virulente», a déclaré Michelle Eisen. «Ils continuent de le faire, mais cela a commencé à Buffalo, dès le début. Et contre toute attente, malgré cela, mon magasin a remporté l’élection syndicale le 9 décembre 2021 et est devenu le premier établissement [syndiqué]. Et puis, tout s’est enchaîné très rapidement.»
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Depuis cette première victoire, les travailleurs mobilisés ont remporté plus de 650 élections syndicales et en ont perdu environ 120. Depuis lors, la chaîne a fermé 59 magasins syndiqués, selon Starbucks Workers United. D’autres attendent encore que les résultats soient certifiés.
Alors qu’une vague de mobilisation commençait à gagner les salarié·e·s au début de l’année 2022, la direction de l’entreprise a été remaniée. Trois mois après le vote de Buffalo, Starbucks a brusquement annoncé que son PDG, Kevin Johnson, démissionnait et que Howard Schultz, son patron de longue date, revenait pour un troisième mandat à la tête de l’entreprise.
Les actions de Starbucks étaient sous pression, les coûts augmentaient alors que le Covid continuait de perturber les chaînes d’approvisionnement et, bien que l’entreprise continuait de générer des milliards de dollars de chiffre d’affaires chaque trimestre, les clients passaient moins de temps dans ses établissements.
Howard Schultz a été chargé de redresser une entreprise que beaucoup à Wall Street considéraient comme étant en perte de vitesse. Beaucoup de ses baristas nouvellement syndiqués étaient du même avis. Cependant, Schultz a refusé de collaborer avec Starbucks Workers United, déclarant qu’il n’accepterait jamais le syndicat et offrant de nouvelles prestations et des augmentations de salaire aux travailleurs et travailleuses non syndiqués.
Michelle Eisen déclare: «Il était tout simplement exaspérant d’être maltraités de cette manière et de nous faire sentir que nous faisions quelque chose de mal, alors que nous essayions de responsabiliser l’entreprise et de l’améliorer.»
Un nouveau PDG, Laxman Narasimhan, a été nommé plus tard dans l’année. Les baristas syndiqués ont commencé à se mobiliser, notamment en manifestant lors de la journée «red cup day» [journée de promotion offrant aux consommateurs une tasse rouge] de la chaîne en novembre 2022 et 2023.
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Les relations se sont lentement améliorées. Début 2024, Starbucks et Starbucks Workers United ont convenu d’un nouveau cadre pour les conventions collectives, suscitant l’espoir d’un premier accord syndical avant la fin de l’année. Les employés des magasins syndiqués ont obtenu les prestations accordées aux employés non syndiqués en 2022.
Cependant, les difficultés commerciales de la chaîne semblaient s’aggraver, avec une concurrence croissante et une fréquentation en baisse. Laxman Narasimhan a été démis de ses fonctions de PDG après 16 mois, l’année dernière, et remplacé par Brian Niccol, le directeur général de Chipotle [chaîne de restauration rapide spécialisée dans la cuisine tex-mex].
Selon le syndicat, les négociations ont été interrompues après l’arrivée de Niccol. «L’entreprise a repris là où elle s’était arrêtée à la fin de 2023, en matière de violation des droits des travailleurs et travailleuses», a déclaré Eisen. «Et nous n’avons toujours pas de contrat.»
Brian Niccol a agi rapidement pour remettre la chaîne sur les rails, en lancant une campagne intitulée «Back to Starbucks» (Retour chez Starbucks), visant à inverser la tendance à la baisse des ventes. Il a fait l’objet de critiques lorsqu’il a été révélé qu’il ferait la navette entre son domicile de Newport Beach, en Californie, et le siège social de l’entreprise à Seattle [Etat de Washington], plutôt que de déménager.
Pendant ce temps, les négociations ont marqué le pas. Brian Niccol est resté muet sur le syndicat et sa volonté d’obtenir un premier contrat collectif. «Les changements de PDG au cours des cinq dernières années ont en quelque sorte montré que cette entreprise a encore beaucoup de choses à régler», a déclaré au Guardian Zarian Antonio Pouncy, qui travaille depuis 11 ans comme barista à Las Vegas. Son magasin s’est syndiqué fin 2023. «Au lieu d’écouter les “partenaires”, c’est-à-dire ceux qui sont en première ligne et qui gèrent les affaires au quotidien, ils s’appuient trop sur le leadership, l’intelligence artificielle, les algorithmes et les chiffres pour leur montrer comment fonctionne l’entreprise.»
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Julie Su a observé la situation de près. En tant que secrétaire adjointe au Travail des États-Unis et secrétaire au Travail par intérim entre 2021 et 2025, elle a contribué à superviser les efforts de l’administration Biden pour redynamiser le mouvement syndical américain, alors que des milliers de baristas de Starbucks ont voté en faveur de la syndicalisation.
«Lorsque les travailleurs choisissent un syndicat, ils méritent un contrat», a déclaré Julie Su au Guardian. «Trop souvent, il faut beaucoup de temps pour en obtenir un, car l’employeur utilise les reports comme une arme. Le temps nécessaire à la conclusion d’un premier contrat est utilisé pour sanctionner les travailleurs et travailleuses qui se syndiquent, pour saper leurs efforts ou pour leur faire comprendre qu’il n’y a aucun avantage à adhérer à un syndicat, car rien ne change au travail pendant des années. Généralement, toutes ces raisons sont invoquées. C’est inacceptable.»
En moyenne, il faut environ 15 mois à un syndicat pour conclure un premier contrat avec un employeur, souvent en raison des retards et des obstructions de la direction.
Chez Starbucks, près de 48 mois se sont écoulés depuis que le magasin de Buffalo a voté en faveur de la syndicalisation.
«Dans le cas d’une entreprise comme Starbucks, cela fonctionne également comme un outil spécifique de répression syndicale, car l’entreprise tente d’attendre que ses employés partent [étant donnée le turnover] avant qu’un contrat ne soit conclu», a ajouté Julie Su.
Starbucks Workers United a déposé des centaines de plaintes pour pratiques déloyales (ULP) auprès du National Labor Relations Board (Conseil national des relations du travail). Des dizaines de délégués syndicaux ont été licenciés, apparemment en représailles, à cause de leur soutien au syndicat. Starbucks a nié ces accusations dans tous les cas, bien que plusieurs travailleurs/euses aient obtenu leur réintégration.
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Les tensions ont continué de couver. Starbucks Workers United a affirmé que les baristas de plusieurs centaines de magasins avaient débrayé en décembre 2024. Et en avril, les délégués syndicaux ont voté contre une proposition de contrat de l’entreprise qui aurait garanti des augmentations annuelles d’au moins 2%, jugeant cette augmentation «insuffisante».
Le 13 novembre 2025, jour du «Red Cup Day» au sein de l’empire Starbucks, plus d’un millier de travailleurs et travailleuses ont débrayé pour exiger que la chaîne leur présente un contrat «équitable». La chaîne a minimisé l’impact de la grève.
Le syndicat a intensifié son action. Une semaine plus tard, le mouvement s’est étendu à 65 villes et 95 établissements, avec 2000 travailleurs en grève. Starbucks Workers United a également organisé un blocus du plus grand centre de distribution de Starbucks sur la côte est des États-Unis, à York, en Pennsylvanie.
Le 24 novembre, les travailleurs et travailleuses de Starbucks se sont rassemblés devant le siège social de l’entreprise à Newport Beach, où Brian Niccol travaille à temps partiel, pour exiger que l’entreprise parachève le contrat [ce qui ne l’empêche pas de gagner 98 millions de dollars, soit un salaire plus de 6000 fois supérieur à la médiane de celui de ses salarié·e·s].
Le 28 novembre, la grève s’est encore étendue. Selon le syndicat, environ 2500 baristas de 120 établissements y participent désormais.
«L’entreprise nous fait obstruction», a déclaré Diego Franco, barista chez Starbucks depuis six ans à Chicago. «Mon établissement a choisi de se mettre en grève le jour de la Red Cup, le jour le plus fréquenté de l’année pour l’entreprise, parce que nous en avions franchement assez. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que nous continuions à venir travailler, à appliquer des politiques et des procédures qui ne résolvent aucun des problèmes auxquels nous nous affrontons au travail, non seulement pour mes collègues, mais aussi pour les clients et nos habitués. Je préfère de loin rester dehors dans le froid et faire grève plutôt que de me rendre au travail où je suis constamment méprisé par notre PDG et par la direction.»
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Contacté pour commenter la situation, Starbucks a minimisé l’impact de la grève jusqu’à présent et a affirmé avoir enregistré des ventes record pendant les fêtes de fin d’année jusqu’à présent.
«Comme nous l’avons dit, 99% de nos 17’000 établissements aux États-Unis restent ouverts et accueillent les clients, y compris de nombreux établissements que le syndicat avait publiquement déclaré en grève, mais qui n’ont jamais fermé ou ont depuis rouvert», a déclaré Jaci Anderson, porte-parole de Starbucks. «Quels que soient les projets du syndicat, nous ne prévoyons aucune perturbation significative. Lorsque le syndicat sera prêt à revenir à la table des négociations, nous serons prêts à discuter. Les faits sont clairs: Starbucks offre les meilleurs emplois dans le secteur de la vente au détail, avec un salaire et des avantages sociaux s’élevant en moyenne à 30 dollars de l’heure pour les “partenaires” rémunérés à l’heure. Les gens choisissent de travailler ici et d’y rester: notre taux de rotation est inférieur à la moitié de la moyenne du secteur et nous recevons plus d’un million de candidatures chaque année.»
Un nombre croissant de dirigeants politiques progressistes ne sont pas convaincus par ces promesses. Plus de 100 membres du Congrès ont signé des lettres demandant à Starbucks de reprendre les négociations avec le syndicat et de conclure le contrat.
«Tant que les employés seront en grève, je n’achèterai pas de produits Starbucks, et je vous invite à vous joindre à nous», a écrit le maire élu de New York, Zohran Mamdani, sur les réseaux sociaux. Sa coprésidente de transition, Lina Khan, et le nouveau premier adjoint au maire, Dean Fuleihan, ont pris place sur les piquets de grève. Zohran Mamdani est apparu lundi sur un piquet de grève aux côtés du sénateur Bernie Sanders.
La maire élue de Seattle, Katie Wilson, est apparue sur un piquet de grève Starbucks quelques heures après son discours de remerciement, dans lequel elle a déclaré aux travailleurs/euses et à ses supporters: «Les baristas sont le cœur et l’âme de cette entreprise, et ils méritent mieux que des promesses vides et des mesures antisyndicales de la part de l’entreprise.»
Michelle Eisen a quitté Starbucks en mai, après 15 ans de service. Elle est actuellement la principale porte-parole de Starbucks Workers United. Elle a déclaré: «Cette entreprise est en train d’être ruinée, et ces travailleurs syndiqués sont les seuls à se lever et à dire: “Hé, que faites-vous? Nos cafés ne sont plus des endroits où les gens ont envie de passer du temps. Ils ne veulent plus venir dépenser leur argent ici à cause de la façon dont vous gérez cette entreprise. Vous devez commencer à investir en nous si vous voulez voir cette entreprise se redresser.” Les travailleurs/euses en ont assez et ils vont continuer à intensifier leurs actions. Ils vont poursuivre leur grève pour dénoncer les pratiques déloyales de l’entreprise et ils sont prêts à en faire la grève la plus longue et la plus importante de l’histoire de l’entreprise si celle-ci ne revient pas sur sa décision et ne résout pas les problèmes qui subsistent.» (Article publié dans The Guardian le 2 décembre 2025; traduction rédaction A l’Encontre)

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