Panagiotis Grigoriou
Le nouveau «gouvernement» prendra officiellement «ses» fonctions ce vendredi 6 juillet 2012. Sauf que pour les véritables fonctions du politique, «c’est déjà fait»… par d’autres biais. Mercredi 4 juillet 2012, les déclarations de notre administrateur attitré, Monsieur Horst Reichenbach à l’occasion de son passage par certains ministères, ont été reproduites par toutes les chaînes de télévision: «la délégation a donné des indications quant à la politique à suivre et selon les actions possibles par secteur administratif, car notre but commun demeure: la croissance » (je cite de mémoire).
Et comme les Troïkans ne trouvent plus tout à fait commode tous ces innombrables arrivées-départs entre leurs métropoles du Monopoly polysémique et épuisant de notre méta-civilisation, et la colonie [la Grèce], alors, ils y installeront désormais officiellement et durablement. De toute manière et officieusement, leurs relais étaient déjà opérationnels depuis un moment.
Donc pour être «sérieusement gouvernés» nous sommes…. enfin servis. Samaras [Nouvelle démocratie], Venizélos [PASOK] et Kouvelis (ce dernier de la «Gauche responsable», de son nom effectif «Gauche démocratique»), feront tout pour sauver au moins certaines apparences, ils y arriveraient de justesse et encore, car c’est visiblement dérisoire. Notre hebdomadaire satyrique To Pontiki (5 juillet 2012), se déclare informé du dernier deal en cours: «Kouvelis souhaiterait monnayer l’entrée et l’admission de son parti dans les rouages de ce qu’en Grèce on nomme l’État profond». C’est-à-dire: services secrets, administrations au pouvoir décisionnel, gestion souterraine supposée efficace, et qui sait encore. Dans un jeu de rôles où les ministres de la semaine d’avant, et de la dernière pluie, travestissent aux yeux de l’opinion, l’intervention des superviseurs Troïkans en «assistance technique», on peut alors saisir combien cet «État profond» ne serait alors qu’une chimère, hantée de surcroît. En tout cas, le spectacle est déjà bien triste.
Du côté de Bruxelles, les préparatifs s’accélèrent dans la prochaine mise en place d’une sorte de «vice-roi» qui s’installera à Athènes, personnifiant à lui seul, et en les réunifiant, les prérogatives de la Troïka et celles de la Task Force en Grèce.
Et les suites sont d’emblée très logiques: création des Zones économiques exclusives; inventaire minutieux du patrimoine de l’État (c’est-à-dire celui devant revenir ou déjà revenu aux «créanciers»); exploitation des ressources énergétiques du pays et leur «mise en valeur» par des structures privées ou semi-privées au moyen d’une procédure accélérée et incontrôlable par les députés; diminution de l’Etat à hauteur de 25% et, enfin, le SMIC qui passera à 390 euros nets par mois [468 CHF], voilà pour ce qui a déjà savamment filtré des exigences de la Troïka, selon les reportages de cette semaine (To Pontiki, 5 juillet 2012).
Les «grands» médias de la petite Grèce ne s’attardent d’ailleurs plus vraiment sur le manque de représentativité du pays lors du dernier Conseil Européen. La Grèce était, pour tout dire, inexistante. Son sort était déjà réglé, d’abord le 17 juin [jour des élections] et ensuite par «la diplomatie des Puissances», comme on disait jadis sans s’y tromper. Ces mêmes médias occultent aussi la réalité de ce «cordon sanitaire» progressivement établi autour de la Grèce, la dissociant semble-t-il de l’autre (pourtant) mauvais sort (mais «gérable et négociable») de l’Italie, de l’Espagne ou du Portugal, pour ce qui est de l’embrasement «inexplicable» d’une bonne partie des pays de la zone euro en l’état actuel, fauteur de désordre et instrument de sédition.
Adonis Samaras s’est surpassé ce dernier temps pour «rassurer» les créanciers, Bruxelles, la classe politique allemande et tous les… Saints Troïkans réunis, surtout que le bas peuple s’est illustré dans un vote… politiquement pavlovien, mais rien finalement ne suffira plus jamais.
C’est à se demander si le 17 juin 2012 grec ne serait pas d’une certaine équivalence avec les «Accords de Montoire» de 1940 en France [entrevue de Montoire entre le maréchal Pétain et Hitler, le 24 octobre 1940, précédée, toujours à Montoire, d’une mise au point entre Pierre Laval, ministre des Affaires étrangères, et l’ambassadeur d’Allemagne en France, Otto Abetz], mais vaut mieux rester prudent avec les fantômes du passé.
En tout cas, David Cameron s’est empressé de préciser que le Gouvernement de Sa Majesté «étudiera et mettra en place toutes les mesures nécessaires, en cas d’événement majeur en Grèce (faillite), y compris par la fermeture des frontières de la Grande-Bretagne aux ressortissants Hellènes, qui, désespérés, chercheraient un débouché et un travail ailleurs», par exemple au pays de la City of London et du très prestigieux Libor [1], à préserver contre tout danger, on peut aussi comprendre et compatir.
Les nombreux reportages – qui d’ailleurs «en concert avec les autres Ministres de l’U.E., étudieraient toutes les voies possibles, dans le but d’entraver la libre circulation des Grecs» à travers l’ensemble de «l’euro-système galactique» (les plans sont déjà prêts) – ont obligé nos «gouvernants» à réagir et «vivement». David Landsman, l’Ambassadeur du Royaume-Uni, a été convoqué au Ministère des Affaires Étrangères, et… du haut de son PASOK, Venizélos a fait semblant de rappeler à qui veut l’entendre, «qu’il y a des Traités et des accords qui conditionnent et assurent cette libre circulation». Mais personne ne veut plus l’entendre, ce pauvre bougre. C’est de la géopolitique à l’état de nature et des rapports de force qu’il s’agit, y compris entre les pays et leurs «créanciers».
Ceux qui savent où s’informer ne se font guère d’illusions. La libre circulation est programmée à disparaître par Bruxelles et par… les NBS (Nations Bancaires Souveraines) de l’UE, au cas par cas, commençant par les Grecs. In fine, dans un approfondissement alors de l’Union bien paradoxale, en supprimant les derniers amuse-gueules habituellement servis aux peuples; et nous en ignorons les contours exacts ou les probables «exceptions culturelles», toujours si âprement négociables paraît-il. Mais quoi qu’il arrive, l’univers de notre commun naufrage européen changera. Qui s’en émeut vraiment chez les «dirigeants» de l’Union ? Difficile à dire…
Par une chaleur qui frôle les 40°C, les ex-votants de la Grèce ont bien la tête sous l’eau. Celle de la mer, lorsqu’ils le peuvent encore, mais d’abord celle de la nouvelle ère qui s’annonce sous… l’Empire. Aris, le voisin au village, ne travaillant qu’occasionnellement, s’est décidé à emprunter la route de la mer Égée mercredi 4 juillet, accompagné de sa sœur Dina, chômeuse. Ils ont utilisé la camionnette du patron, aimablement prêtée, car déjà c’est un diesel, et en plus, on y peut charger, parasols, glacières et… petites échappatoires d’un seul jour à souhait. Aris a pratiquement immobilisé sa petite sportive allemande, vieille de vingt ans mais en très bon état. En août, il déposera les plaques à la préfecture, ou sinon au plus tard, avant la fin de l’année calendaire. Un de plus. Et même la baignade, elle n’a pas vraiment rempli son cahier de charge: «Nous nous sentions un peu décalés, il y avait peu de monde, des retraités et des touristes des pays de l’Est, 240 km aller-retour jusqu’à la mer du côté de Larissa, nous ne sommes plus prêts à le faire si souvent, c’est clair ».
Ce même mercredi, Evgenia est revenue au village depuis le lointain Berlin. Son fils Thanos s’y est installé depuis plus d’un an. Fatigué du recyclage dans les petits boulots en Thessalie et dans les îles, il s’est décidé au moment où sa fiancée s’est également déclarée prête pour le départ. Tous deux travaillent chez un restaurateur grec de Berlin, un autre enfant du village bien évidemment. Ils gagnent respectivement 900 euros net par mois et leur bébé est gardé par Evgenia, qui a déposé le bilan de l’épicerie qu’elle tenait au village au bout d’un an de Mémorandum.
Thanos et Maria, sa fiancée, ont trois semaines de congés, c’est ainsi que la petite famille est revenue en Grèce. Yannis, le mari d’Evgenia, en «attente de régularisation» de sa retraite, pas encore versée, a également passé l’hiver à Berlin «pour éviter les frais et le chauffage de la maison thessalienne ». Du temps de sa jeunesse, d’ancien footballeur au niveau local et menuisier de renom, Yannis n’a pas voulu imiter son frère Thymios et émigrer en RFA, mais c’était dans les années 1970: «Je n’avais jamais imaginé que je devrais émigrer vers l’Allemagne à l’approche de ma retraite, accompagnant de surcroît, mes enfants et mes petits enfants… Et, les Allemands sont courtois, nous ne connaissons pas des difficultés, puis, de toute façon notre vie à Berlin se réalise dans un univers clos », raconte Yannis sans pour autant, regarder ses interlocuteurs droit dans les yeux. Visiblement il déprime, son honneur est blessé.
Certains en arrivent invariablement à d’autres «solutions finales» à travers l’aire néohellénique, un autre univers clos en vrai. Dimitri Stathopoulos, avocat, 44 ans, s’est précipité du troisième étage d’un immeuble de la Plaka historique et touristique à Athènes, c’était mercredi 4 juillet vers 11 heures du matin. Le reportage du quotidien Proto Thema rapporte «ce nouveau choc en plein centre de la capitale, au 11 rue d’Apollo ».
Dans le département voisin de Trikala, celui de Karditsa, c’est un entrepreneur, âgé de 55 ans, qui s’est suicidé ce même jour, utilisant son fusil de chasse. Il a été retrouvé mort par son fils dans les locaux de son entreprise, néanmoins et selon la presse locale «on ignore encore les circonstances exactes ou les motifs de ce suicide». Karditsa serait aussi sous le choc. Ce vendredi, un autre entrepreneur s’est suicidé par pendaison à Kalithéa, au sud d’Athènes. Le quotidien Ethnos rapporte «ses difficultés insurmontables de ce dernier temps» : « Je ne peux plus continuer ainsi, la situation m’est insupportable, pardon», c’était son dernier SMS envoyé à sa compagne, « à 12 h 33 » précise le journal sur son site.
Il y aurait un lien incontournable entre l’affect d’une société et sa projection dans le temps. Il en est ainsi de son institution imaginaire, qui comme pour les individus, peut prendre deux aspects: soit d’une projection dans un chronos porteuse d’espoir (et elle sera donc heureuse); soit au contraire, une projection bien sombre, synonyme de douleur et de misère, brisant d’un souffle certains aspects essentiels de son ancienne respectabilité.
Dans pareil cas, et pour tout dire, cette représentation peut conduire le sujet (et le sujet social), à la catastrophe et à la mort, pour se rappeler un peu Cornelius Castoriadis (« Ce qui fait la Grèce – D’Homère à Héraclite. Séminaires 1982-1983 » (je cite de mémoire). Je crois que nous en sommes désormais dans ce Chronos en Grèce, non pas d’Héraclite mais de… la zone euro où «la douleur tient tout l’horizon, emplit tout», comme l’aurait sans doute encore écrit Alphonse Daudet.
En ce sens, la perspective du chronos opportun qui s’est ouverte au printemps dernier (mouvement de protestation, « Indignés », grèves), s’est fermée le 17 juin dernier.
Nous sommes peut-être en phase de reprendre le chemin du prochain temps opportun, mais pour l’instant nous en ignorons les contours, puis, c’est dans combien de semaines, mois, combien d’années?
En ce sens toujours, la réponse à la question posée par le quotidien Avgi (SYRIZA), il y a quelques jours : « Avons-nous gagné ou avons-nous perdu camarades? », serait sans équivoque : «nous avons perdu». Car, dire que SYRIZA a été devancé de deux points seulement par Samaras et les deux autres… Seigneurs Sith [allusion aux seigneurs de Star Wars] de la coalition gouvernementale tripartite [ND, PASOK et Gauche démocratique] équivaudrait à dire, que l’Armée allemande était à deux doigts à l’emporter à Stalingrad. Seulement «de justesse», les Soviétiques ont finalement gagné la bataille. Sauf que le sens de l’histoire et du chronos suivant se sont concrétisés par cette «justesse». Donc on verra peut-être, avec le recul, ce que les historiens probables en concluront de notre 17 juin 2012, pour la Grèce et aussi pour l’Europe.
En attendant, on comptabilisera les suicides, les baignades et les actes de résistance comme on dit désormais, comme durant ces derniers jours, pour ce qui tient du mouvement naissant : «Je ne peux pas payer mes impôts», assez populaire en dépit de son étouffement médiatique. Et ce n’est pas aux infatigables petits, moyens et grands tricheurs qu’il s’agit ici, cette ethnie est toujours parmi nous (dont, en parallèle des chefs mondialement tribaux et chamanes, sont membres des lobbyistes à Bruxelles, par exemple). Non, ici, il est question de ces centaines de milliers d’administrés qui ne peuvent plus faire face à l’hyper-imposition de cette année, chômeurs, ex-petits patrons en faillite, salariés non payés et retraités modestes, toutes ces «bouches inutiles» en somme.
Ce vendredi 6 juillet, à midi, les bâtiments de la Municipalité à Trikala sont occupés par les agents en signe de protestation, leurs salaires n’ont pas été versés.
L’histoire ne se répétera pas, la Troïka par contre, si : «il faut accélérer les réformes» martèle-t-elle. Par un «miracle» assez étrange, et selon une partie de la presse économique grecque, la Banque de France serait en train de «restituer à la Grèce 754 millions d’euros, il s’agirait d’intérêts que la Banque de France aurait réalisé sur les titres de la dette grecque qu’elle détenait, mais selon les derniers accords sur l’aide destinée à la Grèce il faudrait en restituer une partie. Cette somme, figurerait déjà aux inscriptions du nouveau budget de la France, rendu publique récemment ». Une vraie nouvelle ? Une bonne nouvelle ? Et d’abord pour qui ? Mystère, en tout cas pour les non-initiés.
Un autre petit «miracle», tout aussi étrange, tient à la diffusion par la chaîne publique NET, mercredi soir 4 juillet 2012, d’un documentaire sur la période, allant de la fin de la dictature (des Colonels – 1974) et jusqu’aux premières années PASOK (Andréas Papandréou est arrivé au pouvoir en 1981). Un résumé assez juste des luttes populaires et particulièrement de celles de la gauche grecque. Le documentaire est une production récente (2011-2012). Un autre chronos vraiment se situant dans une certaine altérité, y compris par les expressions des corps et des visages et, par conséquence, du corps social de l’époque. Par contre, j’ai des doutes sur le message, en somme «subliminal», d’un tel documentaire en ce moment.
J’ai quitté le village pour l’Attique. De passage par Salamine, j’ai encore contemplé des bateaux et la (presque) pleine lune. De passage par la Grèce centrale côtière, j’ai constaté qu’un certain «peuple du coin» s’adonnait à la baignade, en petit nombre pourtant, à Skala Atalantis par exemple. Au village, déjà loin, certaines rumeurs et ragots de la crise, meublent parfois des silences gênants. On raconte par exemple qu’un des deux suicidés du coin, aurait pu être assassiné par sa compagne: « Elle l’a fait assassiner pour lui voler ses économies. Comme cet homme n’avait plus de parents proches en vie et que son entreprise n’allait plus très bien, elle a voulu le supprimer pour ainsi s’assurer un avenir, avant que tout ne périclite. Elle devait préparer son plan depuis le début du Mémorandum déjà. C’est maintenant accompli, elle a touché une certaine somme importante depuis le décès, c’est clair. Plus personne ne veut fouiller cette affaire, il est mort… et il est mort déjà à cause de la crise et par le biais d’une femme, mais les femmes ont toujours été redoutables de tout temps», croit savoir un vieux villageois, un homme évidement.
Entre les stéréotypes, la violence sous-jacente ainsi dotée de significations et de valeurs variables, puis le spectre-réceptacle de la crise produisant ses effets, il y a de quoi rédiger dix romans! (D’ailleurs, j’en ai déjà écrit un, en grec, et inédit, à mes heures de «chômeur éveillé » de l’année 2011). De toute manière, «les petits coins tranquilles», cela n’a jamais existé, ni pour les ethnologues, ni tout court, sauf pour les naïfs peut-être.
Dans les années 1930, les meurtres dans ce village étaient monnaie courante, «signalant l’honneur ou l’infamie, la force admirable ou la brutalité bestiale», comme l’aurait rappelé l’anthropologue Margarita Xanthakou, ses travaux portent sur la région du Magne dans le Péloponnèse (séminaire de Françoise Héritier – De la violence II, Editions Odile Jacob, 2005.)
Et pour ce qui est de «notre» village thessalien, la Guerre de 1940 et la Guerre Civile (elle a pris fin en 1949) ont finalement «englobé», «normalisé» et «de-contextualisé» (sous certaines apparences), une violence, disons affectant une vieille culture.
Ensuite, et à partir des années 1950 les meurtres ont cessé, et on se disait que c’était terminé «pour toujours». Mais le nouveau chronomètre des temps de crise serait en train de remuer les imaginaires et, finalement, les conduites. Et cela dans un désordre assez nouveau. Ainsi, par une nouvelle solidarité entre villageois, on offre des œufs par exemple et des tomates à des voisins en cas de nécessité, mais sans trop le dire à tout le lignage non plus, c’est honteux.
Par conséquent, l’ethnographie de la crise s’annonce aussi passionnante après, qu’avant le 17 juin. Espérons qu’elle ne se fera pas non plus post mortem, et que notre société lui survivra. Nous ne sommes pas certes ces valeureux Dogons de jadis et de toujours, mais nous mériterons tout de même, nos parentés à… mauvaise plaisanterie, nos administrateurs coloniaux Troïkans et nos hôpitaux toujours en colère (comme le personnel de Sismanoglio à Athènes en ce moment), protestant contre l’état de faillite dans laquelle leur établissement est plongé.
Île de Salamine, très calme pour un mois de juillet. Fanis, l’Albanais qu’y habite, se montre toujours philosophe à propos de la crise : «Elle peut s’aggraver, mais on fera avec, on deviendra plus graves alors nous aussi à notre tour, sinon, que faire d’autre? Nous sommes tous plongés dans la même marmite… »
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[1] Allusion à la manipulation du LIBOR (London interbank offered rate ou Taux interbancaire offert à Londres). C’est le taux fixé pour une devise donnée, à une échéance donnée, chaque jour, par un certain nombre de banques (entre 16 et 20), établies à Londres. Ce taux est établi pour un prêt qui n’est pas gagé par des titres; son influence est énorme sur un grand nombre d’opérations financières et pour des sommes de plusieurs centaines de milliards de dollars.
Diverses enquêtes démontrent que, depuis 2008, ce taux a été manipulé par des grandes banques, manipulations qui n’étaient pas inconnues de la Banque centrale d’Angleterre (BOE), entre autres. Une enquête pénale est en cours. Le quotidien économique français Les Echos, en date du 6 juillet 2012, affirme: «L’office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO) s’est déclaré compétent vendredi [6 juillet] pour ouvrir une enquête pénale dans l’affaire de manipulations de taux interbancaires qui vient de pousser trois hauts dirigeants de la banque Barclays à démissionner.»
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