
[La police de Los Angeles a déclaré avoir procédé à plus de 300 arrestations de manifestants au cours des deux derniers jours. Selon The Guardian du 11 juin, ces arrestations seraient une sorte de contrefeu déclaré par le gouverneur démocrate Gavin Newsom pour faire échec à l’administration Trump qui a mobilisé l’armée et la Garde nationale «pour accompagner les agents de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) lors de leurs raids dans toute la ville de Los Angeles». Ce qui qualifie, à sa façon, l’orientation politique du démocrate Gavin Newsom face à l’offensive suprémaciste blanche de Donald Trump et Stephen Miller.
Or, comme le souligne The Guardian, «des travailleurs agricoles ont rapporté que des agents de l’immigration ont envahi le cœur agricole de la Californie, les agents fédéraux ciblant apparemment les champs et les entrepôts de la côte centrale jusqu’à la vallée de San Joaquin. Des groupes de défense des immigrants ont déclaré que les agents poursuivaient les travailleurs dans les champs de myrtilles et menaient des opérations dans des installations agricoles.»
L’économie de la Californie repose très largement dans son secteur agricole sur le travail des travailleurs et travailleuses immigré·e·s – «réguliers ou irréguliers». La vague de répression – sous l’égide de l’ICE – déstabilise la structuration de l’emploi dans ce secteur, ce qui susciter quelques oppositions de grands propriétaires. En effet, «selon le département de l’Université de Californie consacré à la situation des travailleurs agricoles, l’UC Merced, environ 255 700 travailleurs agricoles en Californie sont sans papiers».
Toujours selon The Guardian, les raids contre les ouvriers du textile, les employés des stations de lavage, les diverses catégories de travailleurs journaliers s’inscrivent d’abord dans l’objectif fixé par Stephen Miller, le chef de cabinet adjoint de Trump, d’atteindre le quota de 3000 arrestations par jour, mais s’insèrent aussi dans une bataille politique contre des dirigeants démocrates. Toutefois, il faut replacer cette offensive anti-immigré·e·s dans un contexte d’une sorte de guerre aux couleurs du suprémacisme blanc. Ce qui se révèle dans les termes du discours militaire de Trump qui qualifie de manifestant·e·s Los Angeles d’«animaux» et se propose de «libérer Los Angeles». Ce que l’écrivaine Jean Guerrero soulignait déjà le 10 juin dans l’entretien que nous publions ci-dessous. – Réd. A l’Encontre]
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Entretien avec l’écrivaine et journaliste Jean Gerrero conduit par Amy Goodman et Juan González du média en ligne Democracy Now!
Amy Goodman: Pourriez-vous commencer par nous décrire les manifestations dans les rues à Los Angeles? Y avez-vous participé? Et parlez-nous de ce recours sans précédent de la force militaire, et du Parti républicain, le parti qui défend les droits des Etats, ainsi que du président Trump qui met en question les droits des Etats en faisant intervenir l’armée américaine [Garde nationale et Marines, ces derniers mobilisés suite à l’ordre du secrétaire à la Défense Pete Hegseth], contre la volonté de la maire locale, Karen Bass, et du gouverneur de Californie, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom.
Jean Guerrero: Je tiens à être claire sur ce qui se passe ici à Los Angeles. Le gouvernement fédéral envahit les communautés multiculturelles de Los Angeles pour les terroriser. L’ICE (Immigration and Customs Enforcement) se présente devant les écoles, devant les magasins Home Depot [chaîne de distribution pour l’équipement de la maison], devant d’autres lieux de travail. Ils arrêtent des gens dans la rue, devant leur domicile, devant leurs enfants, souvent sans mandat.
Mais ce qui se passe au cours des manifestations, c’est que des personnes de toutes les races et de tous les horizons risquent leur vie pour protéger leurs amis, leurs voisins, les membres de leur famille contre ces arrestations. Et c’est magnifique à voir. Hier [9 juin], j’étais à l’une de ces manifestations, où j’ai parlé à des grands-mères blanches, qui sortent pour protéger les personnes qu’elles aiment et qu’elles craignent de voir arrêtées par l’ICE. J’ai parlé à des Latinas qui ont peur d’être victimes de profilage racial et d’être arrêtées en raison du caractère aveugle de ces arrestations, mais qui n’hésitent pas à risquer leur vie, car elles sont citoyennes et croient qu’elles doivent utiliser leur privilège pour défendre les personnes qui leur sont chères.
Et ces manifestations ont été largement pacifiques. Vous savez, ce sont des gens qui veulent dire à l’ICE qu’ils ne sont pas les bienvenus dans leurs communautés. Et ce à quoi nous assistons, c’est à une provocation. Vous savez, le déploiement de la Garde nationale et des Marines contre la volonté des dirigeants californiens, c’est une atteinte à la souveraineté de l’Etat de Californie, et c’est une tentative de provoquer les Angelenos [habitants de Los Angeles, «originaires de Los Angeles»] pour les pousser à un affrontement violent. Ils veulent que les manifestant·e·s réagissent violemment pour détourner l’attention de ce qui se passe réellement, à savoir que des familles sont séparées, que nos communautés sont dévastées et que les habitants de Los Angeles se lèvent pour dire: «Nous ne tolérerons pas cela.» Mais l’administration tente de les pousser à la violence, de les qualifier de rebelles afin de justifier une répression fédérale généralisée et de créer des images virales qui détourneront l’attention des Américains de la réalité effroyable: l’ICE kidnappe des membres estimés de la communauté et détruit des familles.
Juan González: Et, Jean, vous avez publié sur les réseaux sociaux: «Le programme de Trump en matière d’immigration n’a rien à voir avec la loi et l’ordre. Il s’agit de remodeler la démographie raciale de ce pays.» Pourriez-vous développer cette idée, notamment en ce qui concerne le fait que Stephen Miller, le conseiller clé de Trump, a qualifié cela de «lutte pour la civilisation»?
Jean Guerrero: Vous savez, cette répression est une affaire personnelle pour Stephen Miller. Comme je le raconte dans mon livre, Hatemonger, lorsqu’il était lycéen à Los Angeles, il s’en prenait souvent à ses camarades latino-américains et immigrés, leur disant de «parler anglais» et de retourner dans leur pays d’origine. A l’époque, il était critiqué pour ses opinions, et il a passé sa carrière à essayer de punir les communautés qui l’avaient rejeté.
Ces expulsions massives n’ont rien à voir avec la sécurité aux frontières. Elles n’ont rien à voir avec la criminalité. Elles visent à détruire le tissu multiculturel de villes comme Los Angeles. Et je tiens à le répéter: il ne s’agit pas de lutter contre la criminalité. N’oublions pas que dès son premier jour au pouvoir, le président Trump a gracié les personnes qui ont violemment agressé les forces de l’ordre lors de l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Trump et Miller ne sont donc pas contre la criminalité. Ils ne sont pas contre les membres de gangs. En fait, dans mon livre, je relate en détail les rêves de jeunesse de Miller, qui voulait devenir gangster. Ce qu’ils font, c’est diriger un Etat mafieux qui utilise les immigrant·e·s comme boucs émissaires pour nous asservir tous.
Donc, encore une fois, ils se moquent de l’ordre public. L’obsession centrale de Miller n’a jamais été l’immigration illégale. Elle a toujours été l’immigration légale. C’est pourquoi, dès le premier jour, vous avez assisté à une attaque d’ensemble contre les demandeurs d’asile: l’étouffement du régime d’asile, les restrictions à l’obtention de la carte verte (carte de résident permanent), l’attaque contre le droit du sol. Et maintenant on tente d’invoquer la loi sur l’insurrection pour expulser des personnes sans distinction, simplement en raison de la couleur de leur peau. Donc, encore une fois, il ne s’agit pas de sécurité nationale. Il s’agit d’un projet idéologique d’ingénierie démographique déguisé sous le langage de l’application de la loi. Et Los Angeles résiste.
Juan González: Pourriez-vous nous parler du nombre de journalistes qui ont également été blessés par les forces de l’ordre ces derniers jours à Los Angeles?
Jean Guerrero: Plusieurs journalistes, dont certains de mes collègues, ont été touchés par des balles en caoutchouc. Certains ont été hospitalisés. Je crois que PEN America [organisation créée en 1922 pour la défense des droits de l’homme, la libre expression et le développement de la littérature] a recensé au moins 27 agressions contre des journalistes à Los Angeles depuis le 6 juin. Les reporters sont visés par des balles en caoutchouc et des gaz. Et c’est très inquiétant, car ces balles dites non létales peuvent, en fait, être mortelles. Le journaliste chicano respecté Rubén Salazar a été tué par une grenade lacrymogène en 1970 alors qu’il couvrait des manifestations à Los Angeles. Ce souvenir reste vivant dans l’esprit des journalistes de la ville, en particulier des journalistes latino-américains qui tentent de dénoncer les injustices qui se produisent dans leurs communautés.
Amy Goodman: Jean Guerrero, pouvez-vous nous parler de ce qui se passe actuellement à Los Angeles, où toute l’attention est concentrée en raison de la décision sans précédent de Trump et de Hegseth, le secrétaire à la Défense, de faire appel aux Marines et à des milliers de membres de la Garde nationale et de les fédéraliser? Mais en réalité, cela se produit dans tout le pays. Pouvez-vous nous en dire plus sur les deux hommes dont vous parlez dans votre livre, Hatemongers: Stephen Miller, Donald Trump, and the White Nationalist Agenda? Stephen Miller dit que les agents de l’ICE doivent se rendre dans les magasins 7-Eleven et Home Depot, ce qui est très différent de Trump qui parle d’arrêter les meurtriers et les violeurs et de porter le nombre d’arrestations à 3000 par jour. On assiste donc à des arrestations massives au Texas et en Arizona. A ce stade, nous n’y prêtons même pas attention à cause de la militarisation de Los Angeles.
Jean Guerrero: Ce que vous voyez, c’est en quelque sorte une amplification exponentielle de ce que nous avons vu pendant le premier mandat, à savoir que des ressources sont retirées d’enquêtes sérieuses sur la sécurité intérieure, sur le trafic de drogue et la traite des êtres humains, pour financer l’ICE et atteindre ces quotas d’êtres humains à arrêter afin de satisfaire l’appétit de Miller pour la répression des immigrant·e·s, qu’ils soient en situation régulière ou irrégulière.
Et une chose qui n’a pas reçu suffisamment d’attention et que je tiens à souligner, c’est que ce qui se passe à Los Angeles, c’est que les gens risquent leur vie non seulement pour résister à ce qui se passe, pour résister à ces enlèvements de membres estimés de leur communauté, mais aussi pour documenter, dénoncer et témoigner de ce qui se produit. Ils enregistrent des vidéos de mères arrachées à leurs enfants, arrêtées devant les tribunaux, de femmes enceintes malmenées dans la rue et placées en détention, de pères séparés de leurs filles en larmes. Et ces images sont cruciales, car chaque acte documenté ébranle la réalité alternative que Trump et Stephen Miller ont créée. Cette «réalité alternative» dans laquelle ils sont censés réprimer les gangsters, les violeurs et les criminels dangereux. Je ne saurais trop insister sur l’importance de cela.
L’administration intensifie les expulsions à un rythme sans précédent, ce qui signifie qu’elles sont plus visibles que jamais. Auparavant, elles se déroulaient dans l’ombre. Aujourd’hui, tout le monde peut les voir partout. Et les gens sortent leurs téléphones. Ils enregistrent ce qui arrive à leurs proches, à leurs amis, à leurs voisins. Du coup, ces expulsions, ces arrestations sont de plus en plus difficiles à présenter sous un faux jour, ce qui menace le discours que Trump et Stephen Miller ont passé des années à répandre.
Je crois donc sincèrement que si Los Angeles refuse de se laisser entraîner dans la violence, reste disciplinée et continue à dénoncer sans relâche la manière dont l’ICE kidnappe les innocents et ce que l’ICE fait réellement aux membres éminents de notre communauté, tout cela finira par se retourner contre l’administration Trump. Ainsi, la tentative de Trump de semer le chaos dans nos communautés finira par s’effondrer sous le poids de sa propre cruauté.
Juan González: Je voulais vous interroger sur le conflit qui oppose manifestement les élus californiens et l’administration Trump. Vous savez, j’étais là-bas en tant que journaliste en 1992, lors des émeutes de Los Angeles [suite à l’acquittement de 4 policiers blancs qui avaient, en mars 1991, passé très brutalement à tabac Rodney King, un Afro-Américain]. Et il n’y a vraiment aucune comparaison possible entre les événements du week-end dernier et ceux de 1992. A l’époque, 60 personnes – plus de 60 personnes – ont été tuées, 12 000 ont été arrêtées, plus d’un millier de bâtiments ont été endommagés. Et même lorsque le président George H.W. Bush [1989-1993] a fait appel à la Garde nationale, 30 personnes avaient déjà été tuées. Et il l’a fait à la demande d’un gouverneur républicain, Pete Wilson, et d’un maire démocrate, Tom Bradley. Parlez-nous de la différence entre la réaction des élus actuellement et l’excuse invoquée par Trump pour faire appel à la Garde nationale et aux Marines.
Jean Guerrero: Comme je l’ai dit, la majorité de ces manifestations sont pacifiques. Vous voyez des enfants dans ces rassemblements.
Ce sont des personnes qui essaient simplement de manifester pacifiquement et de dire au gouvernement fédéral qu’elles ne veulent pas que les personnes qu’elles aiment à Los Angeles soient kidnappées. La dernière fois qu’un président a pris une telle mesure, c’est-à-dire envoyer la Garde nationale contre la volonté du gouverneur, c’était en 1963 pour faire respecter la déségrégation en Alabama [assurer l’accès aux écoles ségréguées face à la campagne de la droite raciste républicaine, entre autres le gouverneur de l’Alabama George Wallace]. La mobilisation présente de la Garde nationale et des Marines est donc vraiment sans précédent.
Et honnêtement, c’est de l’autoritarisme pur et simple. Vous voyez bien que Trump parle maintenant d’arrêter Gavin Newsom et d’autres dirigeants californiens! D’un côté, c’est choquant, mais de l’autre, c’est tout à fait prévisible. C’est ce que font les gouvernements autoritaires. Ils utilisent les immigrant·e·s comme prétexte pour s’en prendre à l’opposition. Et les immigré·e·s ne sont que la première cible. Si vous lisez la littérature nationaliste blanche qui a inspiré des gens comme Stephen Miller, elle diabolise non seulement les immigrés respectueux de la loi, mais aussi tous ceux qui les défendent. Les pires ennemis dans cette littérature ne sont pas les immigrés, même s’ils sont décrits comme des monstres, des bêtes et des menaces pour la civilisation occidentale. Les pires ennemis dans cette littérature – et je parle ici de livres comme Le Camp des Saints [roman dystopique de Jean Raspail datant de 1973 dans lequel il décrit la destruction de la civilisation occidentale par les immigrés] que Stephen Miller a ouvertement promu – les pires ennemis sont les alliés blancs des immigrants, les politiciens, les militants et les gens ordinaires qui leur témoignent de l’empathie. Ce sont ces gens qui sont, je cite, «contaminés par le lait de la bonté humaine», comme le dit l’un des livres qui a formaté Miller.
Ainsi, la conclusion logique des politiques de Trump n’est pas seulement le nettoyage ethnique, mais aussi le nettoyage idéologique. Il s’agit d’une purge non seulement des personnes, mais aussi des principes. Ils veulent éliminer tous ceux qui croient en la compassion envers «les étrangers», qui croient aux droits des immigré·e·s, qui croient en une démocratie multiculturelle ou multiraciale. C’est une vision des Etats-Unis où vous n’êtes américain que si vous choisissez cette haine. Et si vous choisissez l’amour ou la compassion, vous faites partie de ceux qui empoisonnent le sang de ce pays. Je ne suis donc pas surprise de voir le président s’en prendre à des innocents qui ne sont pas seulement les immigrants de nos communautés, mais aussi ceux et celles qui les défendent, qu’ils soient blancs, noirs, bruns, de toutes les couleurs, et qui expriment simplement leur humanité et leur compassion pour les autres. (Transcription partielle de l’entretien avec Jean Gerrero animé par Amy Goodman et Juan González du média en ligne Democracy Now!, 10 juin 2025; traduction rédaction A l’Encontre)
Jean Guerrero est chroniqueuse au New York Times et autrice du livre Hatemonger: Stephen Miller, Donald Trump, and the White Nationalist Agenda (? William Morrow Paperbacks, 2021).
Dans Le Monde du 10 juin, Piotr Smolar décrit «l’idéologue en chef de la Maison Blanche», Stephen Miller. Piotr Molnar écrit que Stephen Miller célébrait le 1er mai l’initiative de Donald Trump pour combattre «la culture communiste “woke” cancérigène qui détruisait notre pays, nous conduisant à croire que les hommes sont des femmes, que les femmes sont des hommes, que la discrimination raciale [contre les Blancs] est bonne, que le mérite est mauvais, et que la sûreté et la sécurité physique importent moins que les sentiments des idéologues libéraux».
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Une offensive conjointe

[L’offensive de Trump et Miller contre les travailleurs migrants participe aussi de l’attaque contre le mouvement syndical, ce qui fait partie du programme de Trump et de la Heritage Foundation. Une illustration de la pratique de ce régime autoritaire est fournie par l’arrestation du dirigeant syndical David Huera, ce que décrivent le 9 juin deux journalistes du Guardian, Michael Sainato et Chris Stein. – Réd.]
David Huerta, président du Service Employees International Union California et du SEIU United Service Workers West, servait d’observateur communautaire lors d’une opération de l’ICE à Los Angeles vendredi 6 juin, lorsque des agents fédéraux l’ont arrêté pour entrave à l’exercice de leurs fonctions.
Il a d’abord été hospitalisé pour des blessures subies lors de son arrestation, puis libéré vendredi soir. Des vidéos diffusées en ligne montrent des agents plaquant au sol David Huerta, avant de lui passer les menottes.
«Ce qui m’est arrivé ne me concerne pas personnellement; il s’agit de quelque chose de beaucoup plus important. Il s’agit de la manière dont nous, en tant que communauté, nous nous unissons et résistons à l’injustice qui se produit», a déclaré David Huerta. «Des personnes qui travaillent dur, des membres de notre famille et de notre communauté, sont traités comme des criminels. Nous devons tous nous opposer collectivement à cette folie, car ce n’est pas justice. C’est une injustice. Et nous devons tous nous ranger du côté de la justice.»
David Huerta a finalement été inculpé de complot visant à entraver l’action d’un agent et libéré lundi sous caution de 50 000 dollars, à l’issue d’une audience à Los Angeles. Mais sa détention est devenue un cri de ralliement pour des dirigeants syndicaux à travers les Etats-Unis, qui ont appelé à la fin des rafles contre les immigré·e·s et à l’utilisation de la Garde nationale pour réprimer les manifestations à Los Angeles. […]
«David a été le premier à dire qu’il ne s’agissait pas seulement de lui», a déclaré Becky Pringle, présidente de la National Education Association, le plus grand syndicat du pays. «Nous savons ce que fait cette administration, c’est pourquoi nous disons à Donald Trump et à tous ses alliés: nous ne ferons pas, nous ne ferons pas des immigré·e·s des boucs émissaires.»
Jaime Contreras, vice-président exécutif du SEIU 32BJ, qui représente les travailleurs du nord-est des Etats-Unis, a déclaré que le combat de David Huerta servirait de cri de ralliement pour ses membres et ses partisans, car «il y a beaucoup plus de gens qui sont d’accord avec nous qu’avec eux. David est pour nous… un leader syndical, un frère, un membre du syndicat, un leader respecté en Californie, et nous sommes ici pour lui faire savoir qu’il n’est pas seul. Nous n’allons pas rester les bras croisés. Il y a toujours une prochaine élection, donc nous ferons payer tout le monde dans les urnes le moment venu.» [Une affirmation qui traduit la permanence d’une orientation d’une grande partie de l’appareil syndical face au système bipartisan. – Réd.]
A New York, le président du SEIU 32BJ, Manny Pastreich, a déclaré aux membres du syndicat et aux manifestants qui soutenaient David Huerta: «Tout ce qui nous est cher est attaqué. Les syndicats, les travailleurs, la liberté, les communautés immigrées, les soins de santé, la Constitution, nos frères et sœurs syndicalistes.» (Extraits de l’article du Guardian du 9 juin; traduction rédaction A l’Encontre)
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