Nicaragua. «L’ONU renouvelle le mandat du Groupe d’experts sur les droits de l’homme au Nicaragua pour deux ans»

Par la rédaction de Confidencial

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a renouvelé le mandat du Groupe d’experts des droits de l’homme des Nations Unies sur le Nicaragua (GHREN-Group of Human Rights Experts on Nicaragua)

pour deux années supplémentaires. Le Groupe d’experts a conclu que Daniel Ortega et Rosario Murillo ont commis des crimes contre l’humanité de 2018 à aujourd’hui. La prolongation de son mandat a été approuvée, ce lundi 3 avril, par une résolution qui a obtenu 21 voix pour, cinq contre et 21 abstentions.

Dans la résolution, défendue par les délégations du Costa Rica, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Colombie, de l’Equateur, du Paraguay et du Pérou, le Conseil des droits de l’homme lance également «un appel urgent» aux autorités du régime de Daniel Ortega pour qu’elles «cessent immédiatement» les arrestations arbitraires, qu’elles libèrent tous les prisonniers politiques et qu’elles mettent en place des mécanismes de lutte contre l’impunité.

La résolution a été soutenue par l’Argentine, la Belgique, le Chili, le Costa Rica, la République tchèque, la Finlande, la France, la Gambie, la Géorgie, l’Allemagne, l’Ukraine, la Roumanie, le Monténégro, la Lituanie, le Mexique, l’Afrique du Sud, le Maroc, le Malawi, les Etats-Unis, le Paraguay et le Royaume-Uni et d’Irlande du Nord.

Les pays qui ont voté contre la résolution sont: la Chine, Cuba, l’Erythrée, l’Algérie et le Vietnam. Par ailleurs, 21 autres pays se sont abstenus, dont la Bolivie et le Honduras, qui avaient soutenu le régime de Daniel Ortega lors de votes antérieurs.

L’Allemand Jan Simon, la Colombienne Ángela Buitrago et le Chilien Alexandro Álvarez constituent le Groupe d’expert qui a recommandé à la communauté internationale d’engager des actions judiciaires dans le cadre de la justice universelle contre les personnes responsables de violations, d’abus et de crimes documentés au Nicaragua

La résolution de lundi a été rejetée par la représentation du Nicaragua. La procureure générale, Wendy Morales, a déclaré que le texte était basé sur «des informations fausses et déformées, présentées de manière injuste, qui font partie d’une campagne médiatique contre eux».

Dans son intervention, Wendy Morales a demandé au Conseil des droits de l’homme des Nations unies de «respecter le mandat de non-ingérence». Les délégations cubaine et chinoise ont soutenu le régime.

«Nous n’acceptons aucune résolution ou rapport dont le contenu est construit avec des informations déformées et provenant de sources opposées à notre gouvernement, sous un faux intérêt envers notre pays et sa population, alors que ces rapports contiennent en réalité des informations manquant d’objectivité et avec un parti pris et une ingérence politiques marqués», a déclaré la procureure.

Pour une enquête sur les crimes contre l’humanité

Le Conseil des droits de l’homme s’est également déclaré préoccupé par «l’intensification des restrictions de l’espace civique et démocratique et de la répression» des opposants politiques. Il exhorte également le régime à «lutter contre l’impunité et à garantir l’obligation de rendre des comptes et la justice pour les victimes de violations des droits de l’homme». Dans ce but ils proposent des enquêtes indépendantes, transparentes et impartiales sur les multiples formes de répression et de violence dénoncées depuis avril 2018 par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU.

Le groupe d’experts a été créé le 31 mars 2022 par le Conseil des droits de l’homme, avec pour mandat d’enquêter sur les violations des droits de l’homme au Nicaragua entre 2018 et 2022. En mai 2022, les trois membres indépendants du groupe ont été nommés et, un mois plus tard, le régime de Daniel Ortega a rejeté catégoriquement leur demande d’entrée dans le pays.

Dans la résolution, les pays demandent également que «le renouvellement du mandat prenne effet immédiatement, en prenant toutes les mesures administratives et juridiques pour garantir que son travail ne soit pas interrompu, et prie le Secrétaire général de fournir au Groupe d’experts sur les droits de l’homme au Nicaragua tout le soutien administratif, technique, sécuritaire, juridique, informatique et logistique, ainsi que les ressources nécessaires pour lui permettre de s’acquitter de son mandat». (Article publié sur le site de Confidencial, le 3 avril 2023; traduction rédaction A l’Encontre)

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