Monsieur le Président,
Les signataires de cette lettre ont appris avec étonnement que le gouvernement équatorien avait décidé de révoquer unilatéralement le contrat de prêt à usage établi en 1991 et concernant l’utilisation de l’immeuble de la Confédération des Nationalités indigènes d’Equateur, la CONAIE. Il nous semble évident que la raison invoquée (l’utilisation de ces locaux pour y installer un centre de réhabilitation de jeunes toxicomanes) n’est pas convaincante: un État comme l’Équateur dispose de nombre de locaux en meilleures conditions et mieux adaptés à cette fin. Cette mesure est injustifiée.
Plus qu’un simple acte de représailles, il s’agit d’un manque de respect envers la mémoire et l’histoire d’une organisation à laquelle l’Équateur doit toute une série de luttes démocratiques et de transformations sociales extraordinairement profondes et positives.
Loin d’être une décision administrative sans arrière-pensée politique, cela nous semble être une manifestation de sectarisme extrêmement préoccupante. Et loin d’être un acte isolé, ce dernier incident couronne une série d’épisodes d’intolérance envers les critiques adressées au gouvernement par une gamme très variée de mouvements sociaux.
Il nous semble que le gouvernement équatorien peut se passer de tels faux pas et perd son autorité morale à travers cette logique de démonstration de force et d’intimidation. Il n’est pas trop tard pour rectifier. Ce serait un acte courageux d’intelligence politique et de générosité de votre part que de donner un signal éminent de reconnaissance de la geste émancipatrice de la plus importante organisation des peuples et des nationalités indigènes de l’Équateur. Les peuples des Amériques et les forces progressistes du monde entier n’ont pas oublié pas cette glorieuse histoire. Vous ne devriez pas non plus l’ignorer.
Sincères salutations,
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Prière de signer cette lettre – avec non prénom, mention du pays et, si possible, de l’institution à laquelle ils-elles sont rattaché·e·s – et de l’envoyer aux adresses suivantes, avant mardi 23 décembre à midi (heure de Paris-Genève):
Alessandra Santillana: alesantillana@homail.com
Pablo Ospina: halcon6719@yahoo.es
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