Brésil. Hommage à Didi

Diid lors de la manifestation devant le siège de la FIRq à Zurich le 29 mai 2014
Didi lors de la manifestation devant le siège de la FIFA à Zurich le 29 mai 2014

Divers lecteurs et lectrices du site alencontre.org ont pu écouter et échanger avec Dirceu Travesso, que ce soit lors des «symposiums» qualifiés L’Autre Davos, à Bâle, ou encore, en fin mai 2014, lors des conférences en Suisse italienne, française et suisse alémanique données à l’occasion des mobilisations populaires au Brésil organisées sous la devise «La Coupe est pleine». Des conférences-débats qui inscrivaient la Coupe du monde de football dans le contexte des mobilisations de juin 2013, des grèves des conducteurs de bus à São Paulo, d’une sorte d’état d’urgence imposée par la FIFA et le gouvernement de Dilma Rousseff (Parti des travailleurs). Dirceu Travesso expliquait, répondait avec patience et pédagogie aux questions, avec un ton et une conviction qui traduisaient son engagement aux côtés de ceux et celles qui étaient expulsés de leurs «baraques» par la violence de la spéculation immobilière accompagnant l’édification de stades pharaoniques. Une détermination qui l’étayait aussi dans son combat contre la maladie qui transparaissait, parfois, dans les vibrations de sa voix ou dans les cillements de ses yeux. Nous publions, ici, l’hommage que nous avons fait parvenir à nos camarades et amis de Conlutas et du PSTU (Parti socialiste des travailleurs unifié). Un hommage que nous pensons devoir être public. Ne serait-ce que par égard pour tous ceux et celles qui l’ont rencontré et pour la reconnaissance de la sympathie qui nous unissait. (cau)

*****

Chers et chères camarades,

Lorsque nous avons annoncé la triste disparition de Dirceu Travesso – que nos camarades appelaient avec respect et affection Didi – les membres du Mouvement pour le socialisme (MPS)-Bewegung für Sozialismus (BFS) ne pouvaient le croire, ne pouvaient accepter cette sombre nouvelle. Car la présence de Didi se faisait encore sentir.

didi3N’était-il pas venu, une fois de plus, en Suisse, dans les trois parties linguistiques (italienne, française et allemande) pour y donner des conférences, quelques jours avant le Mondial de football et participer à nos côtés à la manifestation devant la FIFA à Zurich. La photo que vous avez déposée sur le site du PSTU évoque et prolonge cette présence, si intense. Toutefois, après un jour, une sorte de colère s’est emparée des militant·e·s face à ce sort cruel et révoltant qui avait frappé un camarade et un ami.

Un camarade qui a toujours accepté d’appuyer les initiatives internationalistes que nous développions dans un pays impérialiste, la Suisse, dont les transnationales sont si présentes au Brésil: les Nestlé, Sandoz, Novartis, Syngenta, Schindler, Holcim… Didi a participé par deux fois à l’Autre Davos – organisé en parallèle au World Economic Forum (WEF) – pour nous faire partager son expérience brésilienne et internationaliste de syndicaliste organisé dans Conlutas et de militant politique du PSTU.

Sa pratique militante au Brésil et à l’échelle internationale, il a su nous la faire partager, que ce soit lors de réunions du réseau syndical international, comme à Saint-Denis en mars 2013, ou au Brésil lors des rencontres de CSP-Conlutas auxquelles nous avons participé.

Il savait nous transmettre les difficultés et les victoires d’une activité militante sur la durée. Et cela parce que ses choix, sa vitalité étaient, en dernière instance, liés étroitement aux diverses luttes de la classe ouvrière, dans ses diverses composantes. C’est là qu’il trouvait aussi sa force pour mener, avec résolution, une bataille contre la maladie.

Lors d’une de ses dernières activités internationalistes, en Suisse, dans ses yeux nous pouvions lire, à la fois, sa détermination et cet amour du futur qui le rendait si sensible – à partir d’un temps qu’il savait compté – à l’avenir émancipatoire des opprimée·e·s et des exploité·e·s.

Didi restera toujours présent à nos côtés – au-delà de la tristesse, justifiée – comme une énergie propulsive dans les batailles qu’il voulait que nous tous continuions à conduire.

(Lausanne, le 18 septembre 2014)

Pour le Mouvement pour le socialisme (MPS)-Bewegung für Sozialismus (BFS)
Udry Charles-André

 

 

bestes-foto-1024x723

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*