Argentine. Grève générale du 9 mai: «Non à l’austérité, non à la Ley Bases»

Par le Movimiento de Agrupaciones Clasistas (MAC | PTS-Partido de los Trabajadores Socialistas – FIT-U-Frente de Izquierda y de los Trabajadores-Unidad + indépendants)

La grève du jeudi 9 mai doit être vigoureuse. Elle enverra un message au gouvernement et à ses associés, mais sera aussi un point d’appui pour enclencher une continuité le jour où la Loi fondamentale (Ley Bases) sera examinée au Sénat. Ce jour-là, la CGT (Confederación General del Trabajo de la República Argentina) et la CTA (Central de Trabajadores de la Argentina) doivent appeler à une grève et à une mobilisation massives. Elle peut être gagnée. A bas la Ley Bases, la contre-réforme de la législation du travail, les privatisations, l’impôt sur les salaires, les attaques contre les retraites ainsi que l’éducation publique et les programmes sociaux.

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Les raisons ne manquent pas pour lancer une grève totale et puissante le 9 mai. Ils détruisent les salaires, les pensions et les programmes sociaux, les licenciements se multiplient ainsi que des hausses de tarifs, autrement dit le plan de Milei et du FMI est contre le peuple. En outre, les gouvernants viennent d’adopter au parlement, avec le PRO-Propuesta Republicana [de Mauricio Macri] et les blocs collaborationnistes (y compris des députés du Parti justicialiste-PJ, péroniste), la Ley Bases et le paquet budgétaire. Cela attribue des pouvoirs spéciaux au gouvernement de Milei. Ce dernier impose une réforme de la législation du travail qui nous rend plus flexibles et nous enlève plus de droits. Il élimine le moratoire sur la retraite en augmentant l’âge de la retraite pour les femmes. Il s’oppose à la souveraineté énergétique. Il permet la privatisation d’entreprises publiques comme Aerolíneas et Ferrocarriles, parmi d’autres. L’impôt sur les salaires est rétabli et le monotributo social [loi qui permet d’avoir accès à des œuvres sociales et à un système de retraites] est éliminé, tandis que les avantages sont accordés aux riches, avec le blanchiment de capitaux et les promotions économiques.

Tout cela s’est produit suite à la passivité des directions syndicales, qui n’ont pas appelé de suite à la mobilisation [une grève générale a eu lieu le 24 janvier, il a fallu attendre le 9 mai pour un deuxième appel des centrales syndicales à la grève]. Les députés d’Unión por la Patria [coalition péroniste] se sont limités à voter contre la Ley Bases, sans appeler à la mobilisation. Leur objectif politique est d’administrer le pays au service du FMI et des grandes entreprises, mais avec un peu plus de régulation étatique, comme nous l’avons vu lors du gouvernement précédent d’Alberto Fernandez [décembre 2019-décembre 2023]. Ils ne veulent pas mettre en échec, par l’action des travailleurs et travailleuses, l’ensemble du plan de Milei.

Depuis le Frente de Izquierda, nous nous battons au Congrès avec nos députés, mais aussi dans la rue avec les assemblées de quartier, les organisations sociales et les syndicats. Nous avons des propositions pour mettre en échec les mesures d’austérité et ces lois.

  • Tout d’abord, la grève du 9 mai doit être totale et puissante. Pour cela, la grève des transports est essentielle, y compris l’UTA [Union Tanviarios Automotor, qui représente tous les travailleurs des transports publics de l’Argentine]. Sans cela, les patrons écraseront des millions de travailleurs et travailleuses, en particulier celles et ceux précaires et informels. La direction du syndicat UTA a assuré qu’elle adhérerait à la grève [1], mais nous savons qu’elle a souvent pas tenu ses engagements. C’est pourquoi la CGT doit garantir que toutes les lignes de transport se joignent à la mesure.
  • Deuxièmement, si la grève a cette force vitale et cette vigueur, nous serons mieux à même de lui donner une continuité jusqu’à ce que toutes les mesures du gouvernement soient annulées. C’est pourquoi nous appelons la CGT, le CTA et tous les syndicats à une grève générale et à une mobilisation lors de l’examen de la loi organique et budgétaire (Ley Bases y Fiscal) au Sénat, pour descendre dans la rue comme nous l’avons fait pour la défense de l’enseignement public. Le 23 avril, lors de la grève des syndicats de l’université et de l’éducation publique, nous étions un million dans les rues [voir sur ce site l’article publié le 24 avril].

Dans ce but, nous avons besoin d’organiser des assemblées sur tous les lieux de travail afin de discuter ensemble de la manière de gagner ce combat. La colère est là. Mais nous devons transformer cette force en un mouvement. C’est nous qui faisons bouger le pays. Et c’est nous qui pouvons préparer la grève générale qui nous permettra de mettre en échec tout le plan de Milei, du FMI et des grandes entreprises afin de faire avancer une solution ouvrière et populaire.

Nous vous invitons à vous joindre à cette revendication et à promouvoir la pétition que nous diffusons dans les syndicats et sur les lieux de travail: «Depuis la base, nous exigeons: Grève et mobilisation face au Congrès le jour où la Ley Bases y Fiscal est examinée au Sénat!» (Article publié par La Izquierdia Diario le 7 mai 2024; traduction rédaction A l’Encontre)

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