La «victoire» de Bouteflika pour un 4e mandat cache mal l’effritement de sa légitimité. Malgré tous les artifices déployés, la moitié de l’électorat a rejeté la mascarade électorale. Ni les rallonges budgétaires servies par Abdelmalek Sellal [directeur de campagne de Abdelazis Bouteflika] aux 48 Wilayas [régions administratives], ni la mobilisation du patronat avec ses milliards, ni l’utilisation déloyale de l’administration et des médias publics et l’instrumentalisation outrancière de la peur du chaos et même l’interférence bienveillante des puissances impérialistes – à l’image de John Kerry, le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, en «visite» début avril – n’ont pu atténuer la désaffection de plus en plus évidente des masses populaires.
Passant de 26% en 2009 à 49% en 2014, selon les chiffres officiels, l’abstention a battu en brèche la propagande sur les «Indjazates» [les réalisations] et le culte de la personnalité érigés en programme politique. L’évolution de l’abstention n’a d’égal que le développement du chômage et de la précarité, de la misère et de la dégradation des conditions de vie de la majorité de notre peuple, soumis aux thérapies libérales et aux «recommandations» du FMI.
Ceux qui ont nourri des illusions électorales ont appris, certes à leurs dépens, que les garanties démocratiques prodiguées par le pouvoir ne sont que poudre aux yeux. Seule la mobilisation des masses populaires peut imposer, par un rapport de force politique qu’il nous faudra bâtir, des élections démocratiques et transparentes. Seule une convergence des énergies démocratiques et des forces sociales anti-libérales et anti-impérialistes peut imposer la satisfaction des aspirations de la majorité des Algériens et des Algériennes. Une convergence qui imposera l’élection d’une Assemblée constituante représentative des intérêts des travailleurs, des jeunes, des femmes et de tous les opprimés de notre pays. (Secrétariat du Parti socialiste des travailleurs, Alger, 19 avril 2014)
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