
Par Greg Grandin
Aujourd’hui, Donald Trump préside sa propre Murder Incorporated, qui s’apparente davantage à un escadron de la mort qu’à un gouvernement.
Beaucoup ont ignoré sa déclaration au début de son second mandat selon laquelle le golfe du Mexique s’appellerait désormais le Golfe d’Amérique, la considérant comme une démonstration de domination stupide, mais inoffensive. Cependant, il a maintenant provoqué un carnage continu dans l’attenante mer des Caraïbes. Le Pentagone a jusqu’à présent détruit 18 vedettes rapides dans cette région et dans l’océan Pacifique. Aucune preuve n’a été présentée ni aucune accusation portée suggérant que ces navires transportaient de la drogue, comme cela a été affirmé. La Maison Blanche a simplement continué à diffuser des vidéos de surveillance aériennes (en réalité, des films à sensations) d’un navire ciblé. Puis vient un éclair de lumière et le navire disparaît, tout comme les êtres humains qu’il transportait, qu’il s’agisse de trafiquants de drogue, de pêcheurs ou de migrants. À notre connaissance, au moins 64 personnes ont déjà été tuées lors de telles attaques.
Le taux de mortalité s’accélère. Début septembre, les États-Unis frappaient un bateau tous les huit à dix jours. Début octobre, un tous les deux jours. À partir de la mi-octobre, ce fut tous les jours, avec notamment quatre frappes le 27 octobre seulement. Le sang, semble-t-il, appelle le sang.
Et la zone de tir s’est étendue des eaux caribéennes au large du Venezuela aux côtes colombiennes et péruviennes dans l’océan Pacifique.
De nombreux motifs peuvent expliquer la propension de Trump à tuer. Peut-être apprécie-t-il le frisson et l’ivresse du pouvoir que lui procurent les ordres de mise à mort, ou peut-être (tout comme le secrétaire d’État Marco Rubio) espère-t-il provoquer une guerre avec le Venezuela. Peut-être considère-t-il ces frappes comme des diversions utiles pour détourner l’attention des crimes et de la corruption qui caractérisent sa présidence. Le meurtre de sang-froid de Latino-Américains est également un sujet brûlant pour les partisans revanchards de Trump, qui ont été incités par des guerriers culturels comme le vice-président JD Vance à attribuer la crise des opioïdes, qui touche de manière disproportionnée la base rurale blanche du Parti républicain, à la «trahison» de l’élite.
Ces meurtres, que Trump présente comme faisant partie d’une guerre plus large contre les cartels de la drogue et les trafiquants, sont horribles.
Ils mettent en évidence la cruauté insensible de JD Vance. Le vice-président a fait des blagues sur le meurtre de pêcheurs et a déclaré qu’il «s’en fichait» si ces meurtres étaient légaux. Quant à Trump, il a écarté la nécessité d’obtenir l’autorisation du Congrès pour détruire des vedettes rapides ou attaquer le Venezuela, déclarant: «Je pense que nous allons simplement tuer des gens. D’accord? Nous allons les tuer. Ils seront, en quelque sorte, morts.»
Mais comme pour tant d’autres choses chez Trump, il est important de se rappeler qu’il ne serait pas en mesure de faire ce qu’il fait sans les politiques et les institutions mises en place par bon nombre de ses prédécesseurs. Ses horreurs ont une longue histoire. En fait, Donald Trump n’intensifie pas tant la guerre contre la drogue qu’il n’intensifie son intensification!
Voici donc un bref historique de la manière dont nous en sommes arrivés à un moment où un président peut ordonner le meurtre en série de civils, partager publiquement des vidéos de ces crimes et constater que la réaction de nombreux journalistes, politiciens (à l’exception de Rand Paul) et avocats se résume à un haussement d’épaules, voire, dans certains cas, à des encouragements.
Une brève histoire de la plus longue guerre
Richard Nixon (1969-1974) a été notre premier président à mener une guerre contre la drogue.
Le 17 juin 1971, alors que la guerre du Vietnam faisait toujours rage, il a annoncé une «nouvelle offensive totale» contre la drogue. Nixon n’a pas utilisé l’expression «guerre contre la drogue». Cependant, en moins de 48 heures, de nombreux journaux à travers le pays l’ont fait, suggérant que les membres du staff de la Maison Blanche avaient fourni cette expression militarisée à leurs journalistes.
L’appel de Nixon à une offensive contre la drogue était une réponse directe à un article explosif publié un mois plus tôt dans le New York Times, intitulé «Épidémie d’héroïnomanie chez les soldats américains au Vietnam». Des dizaines de milliers de soldats américains étaient toxicomanes, certaines unités rapportant que plus de 50% de leurs hommes consommaient de l’héroïne.
Lors des conférences de presse, Nixon était désormais interrogé non seulement sur la date et la manière dont il comptait mettre fin à la guerre au Vietnam, mais aussi sur la question de savoir si les soldats toxicomanes seraient envoyés en cure de désintoxication ou punis. Un journaliste lui a demandé ce qu’il comptait faire «à propos des soldats qui reviennent du Vietnam avec une dépendance à l’héroïne».
Il a alors lancé ce que nous pourrions aujourd’hui considérer comme le deuxième volet de la guerre du Vietnam, une expansion mondiale des opérations militaires, axée cette fois-ci non pas sur les communistes, mais sur la marijuana et l’héroïne.
En 1973, peu après le départ du dernier soldat étasunien du Sud-Vietnam, Nixon a créé la Drug Enforcement Agency (DEA). Sa première opération majeure au Mexique ressemblait étrangement à celle menée au Vietnam.
À partir de 1975, des agents américains se sont enfoncés profondément dans le nord du Mexique, rejoignant les forces de police et militaires locales pour mener des raids militaires et des fumigations par avion. Un rapport a décrit cette opération comme une campagne de terreur, avec des assassinats extrajudiciaires et des actes de torture contre les producteurs ruraux de marijuana et de pavot, pour la plupart des paysans pauvres. La campagne traitait tous les villageois comme s’ils étaient des «ennemis intérieurs».
Sous couvert de lutte contre la drogue, les forces de sécurité mexicaines, alimentées en renseignements par la DEA et la CIA, ont réprimé avec acharnement les paysans et les étudiants militants. Comme l’a écrit l’historienne Adela Cedillo, plutôt que de limiter la production de drogue, cette campagne a conduit à sa concentration dans quelques organisations paramilitaires structurées hiérarchiquement qui, à la fin des années 1970, ont été baptisées «cartels».
Ainsi, le premier front entièrement militarisé de la guerre contre la drogue a contribué à créer les cartels que la guerre contre la drogue actuelle combat aujourd’hui.
Gerald Ford (1974-1977) a répondu à la pression du Congrès – notamment du député démocrate new-yorkais Charles Rangel – en s’engageant dans une stratégie «axée sur l’offre» consistant à s’attaquer à la production de drogue à la source (plutôt que d’essayer de réduire la demande intérieure).
Alors que les pays d’Asie du Sud-Est, ainsi que l’Afghanistan, le Pakistan et l’Iran, étaient les principaux fournisseurs d’héroïne aux États-Unis, les Mexicains, longtemps fournisseurs de marijuana, avaient commencé à cultiver du pavot pour répondre à la demande des vétérans du Vietnam habitués à l’héroïne. En 1975, le Mexique fournissait plus de 85% de l’héroïne entrant aux États-Unis.
«Les développements au Mexique ne sont pas favorables», a déclaré un conseiller de la Maison Blanche à Ford en préparation d’une réunion avec Rangel. Ford a dès lors intensifié les opérations de la DEA en Amérique latine.
Jimmy Carter (1977-1981) a soutenu la dépénalisation de la marijuana à usage personnel et, dans ses discours et ses déclarations, a mis l’accent sur le traitement plutôt que sur la punition. À l’étranger, cependant, la DEA a continué à étendre ses opérations. (Elle allait bientôt diriger 25 bureaux dans 16 pays d’Amérique latine et des Caraïbes.)
Ronald Reagan (1981-1989) a régné à une époque où la politique en matière de drogue allait prendre un tournant surréaliste, renforçant les liens entre la politique de droite et les drogues illicites.
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Mais revenons un peu en arrière. La convergence entre la politique de droite et les drogues a commencé à la fin de la Seconde Guerre mondiale lorsque, selon l’historien Alfred McCoy, les services de renseignement des États-Unis en Italie ont commencé à s’appuyer sur le «syndicat international des stupéfiants» en pleine expansion du parrain de la mafia Lucky Luciano, qui s’étendait de la mer Méditerranée à la mer des Caraïbes et d’Istanbul à La Havane. Cela pour mener des opérations anticommunistes secrètes.
Puis, en 1959, après que la révolution cubaine eut mis fin au lucratif commerce de la drogue sur l’île, les trafiquants se sont déplacés vers d’autres régions d’Amérique latine ou vers les États-Unis, où ils ont également rejoint la cause anticommuniste.
La CIA a alors utilisé ces gangsters exilés dans des opérations visant à déstabiliser le gouvernement cubain de Fidel Castro et à saper le mouvement anti-guerre national. Parallèlement, la CIA exploitait sa propre compagnie aérienne, Air America, en Asie du Sud-Est, qui se livrait à la contrebande d’opium et d’héroïne afin de soutenir la guerre secrète menée par l’agence au Laos. Et le FBI a notoirement utilisé le prétexte de la lutte contre le trafic de drogue pour «dénoncer, perturber, détourner, discréditer ou neutraliser» les dissidents politiques, y compris les Black Panthers. Il a par exemple collaboré avec la police locale de Buffalo, dans l’État de New York, pour piéger l’activiste afro-américain Martin Sostre, qui tenait une librairie devenue le centre de la politique radicale noire de cette ville, en l’accusant faussement de vendre de l’héroïne.
La création par Nixon de la Drug Enforcement Administration (DEA) a permis de rassembler tous ces éléments, ses agents travaillant en étroite collaboration avec le FBI aux États-Unis et la CIA en Amérique latine. Lorsque, après la défaite du Vietnam, le Congrès a tenté de contrôler la CIA, ses agents ont utilisé le vaste réseau international de la DEA pour poursuivre leurs opérations secrètes.
Lorsque Reagan est devenu président, la production de cocaïne dans la région andine d’Amérique latine battait son plein, avec une dynamique particulièrement curieuse: la CIA collaborait avec des gouvernements répressifs de droite impliqués dans la production de coca, alors même que la DEA travaillait avec ces mêmes gouvernements pour supprimer la production de coca. Cette dynamique a été parfaitement illustrée dès 1971 en Bolivie, lorsque la CIA a contribué au renversement d’un gouvernement modérément de gauche dans le cadre du premier d’une série de coups d’État connus sous le nom de «coups d’État de la cocaïne». Les «colonels de la cocaïne» boliviens ont alors accepté tout l’argent que Washington était prêt à leur offrir pour mener leur propre guerre contre la drogue, tout en facilitant la production de cocaïne destinée à l’exportation.
Le président Carter a supprimé le financement de la lutte contre la drogue en Bolivie en 1980. Reagan l’a rétabli en 1983. L’ascension du dictateur chilien, le général Augusto Pinochet, a suivi la même dynamique. Pinochet a en partie présenté son coup d’État de 1973, soutenu par la CIA, contre le président socialiste Salvador Allende comme un front dans la guerre contre la drogue menée par Nixon.
Travaillant en étroite collaboration avec la DEA, le général a torturé et tué des trafiquants de drogue ainsi que des militants politiques dans le cadre de sa vague de répression post-coup d’État. Pendant ce temps, les alliés de Pinochet ont commencé à «vendre de la drogue en toute impunité», la famille de Pinochet gagnant des millions en exportant de la cocaïne vers l’Europe (avec l’aide d’agents de ses forces de sécurité tristement célèbres).
Une fois au pouvoir, Reagan a intensifié la guerre contre la drogue en même temps qu’une intensification de la Guerre froide,. Le lien entre la cocaïne et la politique de droite s’est renforcé. Le cartel de Medellín (Colombie) a fait don de millions de dollars à la campagne de Reagan contre le gouvernement sandiniste de gauche du Nicaragua. Ces relations étaient obscures et conspiratrices, et faisaient partie de ce que McCoy a qualifié de «monde souterrain secret», il est donc facile de se perdre dans les méandres de l’État profond en essayant de les retracer, mais des détails peuvent être trouvés dans les reportages de Gary Webb, Robert Parry, Leslie Cockburn, Bill Moyers, John Kerry et 60 Minutes, de CBS, entre autres.
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George H.W. Bush (1989-1993) a adopté une approche très similaire à celle de Trump en convainquant le public de la nécessité d’intensifier la guerre contre la drogue. Il a envoyé la DEA dans le quartier le plus pauvre de Washington, D.C., pour piéger un petit dealer afro-américain, Keith Jackson, en le payant pour qu’il se rende à la Maison Blanche afin de vendre trois onces de crack à un agent infiltré. Bush a ensuite brandi la drogue à la télévision nationale pour illustrer à quel point il était facile d’acheter des stupéfiants. Jackson, un lycéen de dernière année, a passé huit ans en prison pour que Bush puisse faire son show à la télévision.
Le président a ensuite augmenté le financement de la guerre contre la drogue, étendant les opérations militaires et de renseignement dans les Andes et les Caraïbes. C’était l’époque de Miami Vice, où les efforts pour réprimer le trafic de cocaïne vers la Floride n’ont fait que déplacer les routes de transport vers l’intérieur des terres, à travers l’Amérique centrale et le Mexique.
La contribution phare de Bush à la guerre contre la drogue fut l’opération Just Cause, dans le cadre de laquelle, quelques semaines après la chute du mur de Berlin fin 1989, il envoya (le 20 décembre) 30 000 marines au Panama pour arrêter l’autocrate Manuel Noriega (le 3 janvier), accusé de trafic de drogue. Noriega avait été un agent de la CIA lorsque Bush était directeur de cette agence. Mais avec la fin de la guerre froide, il avait perdu toute utilité.
Bill Clinton (1993-2001) a intensifié la politique de «tolérance zéro» de son prédécesseur républicain. Il a maintenu les peines minimales obligatoires et augmenté le nombre de personnes purgeant une peine de prison pour des infractions liées à la drogue.
Au cours de sa dernière année au pouvoir, Clinton a lancé le Plan Colombie, qui consacrait des milliards de dollars supplémentaires à la lutte contre le trafic de drogue, mais avec une particularité: la privatisation.
Washington a attribué des contrats à des sociétés mercenaires pour mener des opérations sur le terrain. DynCorp a fourni des pilotes, des avions et des produits chimiques pour l’éradication aérienne des drogues (qui a eu des conséquences environnementales désastreuses) et a travaillé en étroite collaboration avec l’armée colombienne. Une start-up spécialisée dans le cyberespace, Oakley Networks, qui fait désormais partie de Raytheon (conglomérat de l’aérospatiale et de la défense), a également reçu des fonds du Plan Colombie pour fournir un «logiciel de surveillance Internet» à la police nationale colombienne, qui a utilisé cette technologie pour surveiller les militants des droits humains.
Le Plan Colombie a entraîné la mort de milliers de civils et une dévastation écologique généralisée. Le résultat? Les estimations varient, mais on estime aujourd’hui que la superficie des terres colombiennes consacrées à la culture de la coca a doublé depuis le lancement du Plan Colombie en 2000 et que la production de cocaïne a doublé.
George W. Bush (2001-2009) a de nouveau intensifié la guerre contre la drogue, en augmentant les fonds consacrés à la lutte contre le trafic, tant au niveau national qu’international.
Il a également exhorté le président mexicain Felipe Calderón (décembre 2006-décembre 2012) à lancer sa propre brutale offensive militaire contre les cartels de la drogue. À la fin du mandat de Calderón, les forces de sécurité et les cartels avaient, à eux tous, tué ou fait disparaître des dizaines de milliers de Mexicains.
Sur le plan conceptuel, Bush a lié la guerre mondiale contre le terrorisme post-11 septembre à la guerre mondiale contre la drogue. «Le trafic de drogue finance le monde du terrorisme», a-t-il affirmé.
Barack Obama (2009-2017), à l’instar du président Carter, a mis l’accent sur le traitement plutôt que sur l’incarcération. Néanmoins, il n’a pris aucune mesure pour mettre fin à la guerre contre la drogue, continuant à financer le Plan Colombie et à étendre le Plan Mérida, que son prédécesseur avait mis en place pour lutter contre les cartels en Amérique centrale et au Mexique.
En février 2009, les anciens présidents du Brésil, du Mexique et de la Colombie – Fernando Cardoso, Ernesto Zedillo et César Gaviria – ont publié un rapport intitulé «Drogues et démocratie: vers un changement de paradigme», qui appelait à la fin de la guerre contre la drogue et proposait à la place la dépénalisation et le traitement de la consommation de drogue comme un problème de santé publique.
Les auteurs étaient des politiciens établis, et Obama aurait pu utiliser leur rapport novateur pour aider à établir un nouveau consensus en matière de santé publique concernant la consommation de drogue. Cependant, la Maison Blanche a largement ignoré ce rapport. Donald Trump I (2017-2021) a augmenté le financement déjà élevé des opérations militarisées de lutte contre le trafic de drogue à la frontière et à l’étranger, appelant à la «peine de mort» pour les trafiquants de drogue.
Il a également évoqué l’idée de tirer «des missiles sur le Mexique pour détruire les laboratoires de drogue», mais de le faire «discrètement» afin que «personne ne sache que c’était nous»!
Au cours de son premier mandat, Trump a donné un aperçu, aujourd’hui oublié (du moins aux États-Unis), du massacre de civils à bord de bateaux. Le 11 mai 2017, des agents de la DEA et leurs homologues honduriens qui voyageaient en bateau sur la rivière Patuca ont ouvert le feu sur un bateau-taxi transportant 16 passagers. Au-dessus d’eux, un agent de la DEA à bord d’un hélicoptère en vol stationnaire a ordonné à un soldat hondurien de tirer avec sa mitrailleuse sur le bateau-taxi. Quatre personnes sont décédées, dont un jeune garçon et deux femmes enceintes, et trois autres ont été gravement blessées. Dix agents américains ont été impliqués dans cet incident, mais aucun d’entre eux n’a subi de conséquences pour ce massacre.
Joe Biden (2021-2025) a soutenu le principe de la désescalade et a effectivement réduit le financement de la fumigation aérienne des cultures en Colombie. Il a également accordé une grâce générale à des milliers de personnes condamnées pour des infractions fédérales liées à la marijuana. Néanmoins, comme les présidents avant lui, il a continué à financer la DEA et les opérations militaires en Amérique latine.
Donald Trump (2025-?) a ouvert un nouveau front dans la guerre contre les cartels de la drogue mexicains en Nouvelle-Angleterre. La DEA, en collaboration avec l’ICE (Service de l’immigration et des douanes des États-Unis est une agence fédérale relevant du département de la Sécurité intérieure)et le FBI, affirme avoir procédé en août à 171 «arrestations de haut niveau » de « membres du cartel de Sinaloa» dans le Massachusetts et le New Hampshire. Cependant, l’équipe d’enquête «Spotlight» du Boston Globe rapporte que la plupart des personnes arrêtées étaient impliquées dans de «petites ventes de drogue» ou étaient simplement des toxicomanes et n’avaient aucun lien avec le cartel de Sinaloa.
Trump insiste sur le fait que la «guerre contre la drogue» n’est pas une métaphore, mais une véritable guerre, et qu’à ce titre, il dispose de pouvoirs extraordinaires en temps de guerre, notamment celui de bombarder le Mexique et d’attaquer le Venezuela.
Compte tenu de cette histoire, qui pourrait le contredire? Ou penser qu’une telle guerre pourrait se terminer autrement que mal, voire se terminer un jour? (Article publié sur le site Tom Dispatch, le 13 novembre 2025; traduction de la rédaction de A l’Encontre)
Greg Grandin est l’auteur de Empire’s Workshop: Latin America, the United States, and the Rise of the New Imperialism (Metropolitan Books). tIl a obtenu le prix Pulitzer pour The End of the Myth: From the Frontier to the Border Wall. Et il vient de publier, en avril 2025, America, América: A New History of the New World (Penguin Books).

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