Contre le plan d’austérité que cherche à imposer le gouvernement aux salariés, une grève générale aura lieu le 24 février.
L’intérêt porté par les médias à la grève, bien suivie, du secteur public grec, le 10 février 2010, prouve l’inquiétude de la bourgeoisie européenne devant les réactions ouvrières à une politique d’austérité dictée par l’Union européenne (UE). Une politique qui doit servir de banc d’essai européen pour faire payer la crise aux salarié·e·s.
Le commissaire européen à la concurrence, Joaquin Almunia, a indiqué que l’UE faisait pression depuis un an sur Athènes pour qu’elle réduise les rémunérations de la fonction publique et révise le code du travail jugé trop protecteur pour les salarié·e·s. Le Premier ministre, Georges Papandreou, présente malgré tout son «?programme de stabilité?» comme une décision grecque.
L’UE le soutient et se réserve le droit de poursuivre la Grèce devant le Tribunal européen pour avoir tronqué ses statistiques. Manière élégante de signifier que son rôle est d’imposer des sacrifices aux travailleurs, aujourd’hui en Grèce, demain au Portugal ou en Espagne.
Les discussions continuent, mais les mesures sont aujourd’hui connues, faisant de cette politique, selon un responsable Pasok (social-démocrate) en opposition, la plus néolibérale depuis la junte militaire:
• Impôts: pas de changement pour les entreprises, mais augmentation progressive à partir de salaires moyens.
• Rémunération: gel des salaires du secteur public au-dessus de 2’000 euros et baisse de 10?% des indemnités et primes constituant en Grèce une grosse partie de la rémunération, ce qui correspond à une baisse minimum pour certains de 150 euros.
• Retraites: départ repoussé à 62 ou 63 ans et versement de la retraite «sociale» de 360 euros seulement à partir de 65 ans. Il faut ajouter l’arrêt des embauches (sauf santé, éducation et sécurité), l’augmentation du prix des carburants, la fermeture des entreprises publiques non rentables, le remplacement d’un fonctionnaire sur cinq partant à la retraite, l’exclusion de 200’000 salariés des programmes sociaux de vacances à prix modestes.
Pendant ce temps, les spéculateurs s’engraissent. Pour emprunter sur les marchés, l’État payait en janvier 2009 5,5?% de taux d’intérêt, aujourd’hui 7,24?%.
En 2001, une énorme mobilisation a fait reculer le gouvernement du Pasok sur la réforme des retraites. Ayant peur d’un tel mouvement, Papandreou négocie un soutien de la droite et de l’extrême droite à son plan en échange d’un durcissement du projet de loi sur l’accueil des immigrés et fait des discours patriotiques. La GSEE (Confédération des salariés du privé, à direction Pasok) n’appelle que le 24 à la grève. Adedy (Syndicat des fonctionnaires, également à direction Pasok) vient de décider de s’y joindre. Cette journée devient donc une journée de grève générale à laquelle la gauche radicale doit proposer des suites immédiates.
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