Von Hayek: des postulats largement diffusés
Un pèlerin prosélyte
Par Charles-André Udry
Margaret Thatcher confie dans Les chemins du pouvoir: « Ce ne fut qu’au milieu des années 70, quand les oeuvres de Hayek figurèrent en haut de la liste des lectures que me donna Keith Joseph [conseiller économique de M. Thatcher], que je saisis réellement les idées qu’il avançait. C’est alors seulement que je considérai ses arguments du point de vue du type d’Etat cher aux conservateurs – un gouvernement limité, sous le règne de la loi – plutôt que du point de vue du type d’Etat à éviter – un Etat socialiste où les bureaucrates gouvernent sans frein. A ce stade, c’étaient les critiques, selon moi irréfutables, du socialisme contenues dans La Route de la servitude qui avaient un impact. »1
La double filiation s’affirme. Tout d’abord, la « contre-révolution économique » – pour reprendre les termes de Richard Cockett, historien du libéralisme contemporain – pensée par F. von Hayek et ses amis irrigue les esprits d’une élite qui arpente encore, au début des années 70, les routes vers le pouvoir. Lire le reste de cet article »