Par Haggai Matar
La nomination de Gal Hirsch comme nouveau chef de la police en Israël a suscité quelques articles de presse soulignant les liens entre des secteurs de l’armée, des sociétés d’exportation d’armes, des entreprises israéliennes dites de sécurité agissant à l’échelle internationale et la police du gouvernement Netanyahou. Ainsi, le quotidien Haaretz, en date du 28 août, citait les états de service de l’ex-commandant de la Brigade de Galilée brigadier Gal Hirsch à la tête de sa société Defensive Shield Holding. Depuis 2007, la firme a été active en Géorgie, accompagnant l’encadrement militaire israélien. Ses «spécialistes» ont pris part à des entraînements de troupes spéciales au Kazakhstan! Defensive Shield recrute parmi les corps d’élite de l’armée israélienne. Elle a aussi servi à l’organisation de systèmes de sécurité de la Principauté de Monaco. Elle est active en Amérique latine et en Afrique. Gal Hirsch est aussi actionnaire de la société Nirtal (Training & Supply of Combat Equipment LTD), spécialisée entre autres dans «le contre-terrorisme», «la guerre sur des terrains urbains». Gal Hirsch déclarait le 26 août: «La police israélienne, hommes et femmes, de vrais combattants, ont été pendant de nombreuses années mes frères et sœurs, des frères d’armes et des partenaires au cours de nombreuses missions.» Sa nomination confirme le type de bloc politico-militaire-policier dominant en Israël. Haggai Matar, dans sa brève note, éclaire le personnage militaire-policier. (Rédaction A l’Encontre)
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Il faut savoir trois choses au sujet de Gal Hirsch, le nouveau chef de la police d’Israël, qui a soutenu les routes ségréguées et le tir contre un jeune Palestinien.
1. Pendant la seconde Intifada [qui commença en septembre 2000 suite à la présence d’Ariel Sharon sur l’Esplanade des Mosquées] après un certain nombre de coups de feu et de cocktails Molotov lancés par des Palestiniens contre des voitures israéliennes, le nouveau chef de la police, Gal Hirsch, avait interdit aux Palestiniens d’emprunter la Route 443. Elle est ainsi devenue une route destinée aux seuls Israéliens. Or, cette route avait été construite sur des terres privées et publiques palestiniennes, avec un accord qu’Israël accepterait qu’elle serve de route pour les résidents locaux palestiniens. Cette interdiction a également créé une situation paradoxale où les Palestiniens voulant tirer sur des voitures israéliennes pouvaient le faire plus facilement, puisque la route était réservée exclusivement aux Israéliens. En 2009, la Cour suprême a rejeté la politique raciste de ségrégation pour la Route 443. Cependant l’armée a trouvé des moyens de contourner cette décision. Aujourd’hui, même si les Palestiniens sont autorisés à emprunter cette route, l’organisation du trafic fait en sorte de les détourner vers des routes alternatives, moins bonnes.
2. Après avoir été obligé de quitter l’armée suite à la deuxième guerre contre le Liban [juillet-août 2006], Gal Hirsch est devenu un entrepreneur indépendant et a lancé une compagnie appelée «Pilier de défense, du nom de l’opération de 2002 à Gaza dans laquelle il a servi comme général en chef. Le site de cette entreprise révèle qu’elle est spécialisée dans l’approvisionnement d’équipement de combat militaire et policier et fournit entre autres des conseils en matière de sécurité.
3. Hirsch a fait partie de ceux qui ont soutenu Israël Shomer, le commandant de brigade qui a abattu un jeune palestinien [Muhammad al-Casba, 17 ans] ayant lancé des pierres contre son véhicule en lui tirant trois balles dans le dos et dans la tête [mars 2015]. Hirsch a décrit le garçon comme étant un «terroriste» et a justifié ses tirs, malgré une vidéo qui montre clairement que Shomer a choisi de sortir de son véhicule militaire, de prendre en chasse le jeune Palestinien qui tentait de fuir et de lui tirer dans le dos, alors que sa vie n’était pas menacée. (Article paru sur le site israélien +972 le 26 août 2015; traduction A l’Encontre)
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