Le drapeau amazigh (Berbère) a été fortement présent hier dans les manifestations de la capitale (19 avril 2019), lors du 9e vendredi de la contestation. Les manipulations élaborées par certains cercles afin de provoquer des divisions au sein des manifestants se sont avérées finalement inopérantes.
Comme pour les vendredis précédents, hier de nombreux citoyens ont manifesté avec le drapeau amazigh, sans que cela ne provoque la moindre animosité avec les autres marcheurs.
Seul hic: dans la matinée, d’après des militants, certains policiers ont tenté d’arracher ce drapeau à des contestataires au niveau de la Grande-Poste. Ce qui bien évidemment a provoqué l’ire des présents qui ont protesté de manière énergique. [Comme le vendredi précédent la gendarmerie a essayé de bloquer les entrées d’Alger.]
Une attitude qui n’a apparemment pas été adoptée par beaucoup d’autres éléments des services de sécurité, qui n’ont pas exprimé la moindre objection à l’endroit de ce drapeau. S’agit-il d’actes isolés donc, où est-il question de provocations fomentées par des cercles visant à défier des manifestants? Personne ne peut l’affirmer pour l’instant.
Ce qui est certain, c’est que des «officines», ou parfois juste des ennemis de la cause amazighe que la présence de ce drapeau et surtout son acceptation par un grand nombre d’Algériens dérange, ont mené une campagne de manipulation sur les réseaux sociaux dans le but de provoquer des dissensions au sein de la population.
Le faux communiqué de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) de jeudi, dans lequel il était dit que la police nationale interdit la présence du drapeau amazigh lors des manifestations de vendredi – vite démenti par la police d’ailleurs – en est la parfaite illustration.
Auparavant, la phrase relative au «respect des symboles de l’Etat dont le drapeau national», prononcée par le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, dans son dernier discours, avait été instrumentalisée par certains sur les réseaux sociaux, souvent d’une manière anonyme, pour dire qu’il faisait allusion au drapeau amazigh. Une campagne qui finalement n’a pas eu l’effet escompté, puisque les Algériens, qui ont manifesté en nombre dans la capitale, n’ont exprimé aucun rejet à l’endroit de ce drapeau.
La tentative de division s’est donc soldée par un échec, comme ce fut le cas, jusque-là, pour toutes les autres manœuvres visant à affaiblir ce mouvement, soit par la division, la peur ou tout autre stratagème. (Article publié dans El Watan, le 20 avril 2019)
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