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Face au diktat, le peuple grec résiste. Il faut le faire savoir.
Après des dizaines d’heures de négociations – en réalité une séance de canonnade d’ultimatums – les créanciers de la Grèce et leurs institutions internationalisées (FMI, BCE, Commission européenne, Eurogroupe, soit la réunion informelle des ministres des Finances ) ont mis la Grèce et sa population sous tutelle. Décision a été prise d’augmenter les prix des biens de base, en accroissant le taux de la TVA. L’âge donnant droit au départ à la retraite a été élevé à 67 ans, par étapes. Le supplément (EKAS) pour les retraités au bord de la survie est supprimé. Le budget doit être comprimé, sous la férule de l’obligation de dégager un excédent primaire à hauteur de 3,5% en 2018. Ce qui est une fantaisie criminelle. A juste titre, plus d’un économiste grec parle d’un traité de Bruxelles similaire au traité de Versailles. A la différence que les gaz asphyxiants sont de nature financière. La course aux privatisations a été lancée, mais cette fois elles seront placées sous le contrôle d’une instance européenne spécifique. Ainsi, les oligarques grecs, ayant déplacé leurs capitaux en Suisse ou dans d’autres paradis fiscaux, pourront, conjointement à de grandes firmes, s’approprier une partie encore supérieure des richesses de ce pays.
Après le NON massif aux mesures d’austérité (61,3%) et des majorités parmi les jeunes oscillant entre 80 et 70%, il était prévisible qu’au sein de Syriza une opposition importante s’exprime contre le diktat des gouvernements européens. Tout indique que ce sera le cas ce mercredi 15 juillet. Ce n’est pas un hasard si le gouvernement Tsipras a indiqué ce 14 juillet qu’il ne prendrait pas de mesures disciplinaires contre les membres de la fraction de Syriza qui exprimeraient leur opposition. Comme le 11 juillet – vote sur l’accord proposé aux Européens par le gouvernement Tsipras – le traité de Bruxelles-Versailles imposé par l’eurocratie sera voté avec l’aide de la droite historique (Nouvelle Démocratie, Pasok) et le néo-venu To Potami.
Ce mercredi 15 juillet, le syndicat du secteur public a annoncé une grève à l’échelle nationale, une manifestation sur la place Syntagma (de la Constitution) et des démonstrations dans de nombreuses villes.
Le refus de la mise sous tutelle – bien vue par l’oligarchie grecque et ses pairs européens – est mené en Grèce. Mais au même titre que lors de batailles historiques, par exemple contre les colonels entre 1967 et 1974, la majorité populaire de la Grèce ne doit pas être laissée seule. Elle doit recevoir sous diverses formes des signaux de solidarité. Ce d’autant plus qu’elle vit, sous une forme extrême, des politiques et des choix de classe aboutissant à la paupérisation de secteurs entiers de la population, à une exploitation accrue et à une oppression durcie de tous les déshérités.
Association de soutien au peuple grec – Genève