Royaume-Uni. Les cheminots «restent déterminés» alors qu’ils entament une grève de 48 heures

Membres du syndicat RMT sur le piquet de grève à Norwich (Socialist Worker)

Par Sam Ord

La grève de 40 000 travailleurs du rail a frappé fort vendredi 16 décembre. Elle a marqué le début du deuxième débrayage de 48 heures ce mois-ci par les membres du syndicat RMT (National Union of Rail, Maritime and Transport Workers) à Network Rail [société privée propriétaire du réseau ferroviaire des ex-British Railways dont elle assure la gestion et l’entretien] et dans 14 sociétés d’exploitation ferroviaire.

Sur un piquet de grève de Greater Anglia [société d’exploitation ferroviaire dépendant de l’opérateur néerlandais Nederlandse Spoorwegen] à Norwich, les travailleurs ont déclaré qu’ils «restent déterminés». Ils ont reçu la solidarité d’autres groupes de grévistes. Un agent de train nous a déclaré: «Nous avons reçu des dons en espèces et des croissants ce matin, des infirmières et des postiers en grève nous ont rendu visite et nous les avons rejoints. Tous nos emplois sont menacés, ils veulent réduire le personnel dans de nombreux secteurs. Cette grève concerne également les effectifs, la sécurité de l’emploi et la sécurité – pas seulement le salaire. Réduire le personnel signifie que les passagers et le personnel seront affectés.»

Les compagnies ferroviaires n’ont offert qu’une augmentation salariale de 4% cette année et de 4% l’année prochaine. En «échange» de ces réductions du salaire réel, les travailleurs devraient accepter d’énormes attaques sur les emplois et les conditions de travail.

Karl, un cheminot de Liverpool, nous a déclaré: «Tout cela fait partie de leur démantèlement du chemin de fer tel que nous le connaissons. Moins de personnel, de bureaux de réservation, de personnel de gare, de personnel de maintenance, tout cela signifie un service moins bon pour les passagers et un service drastiquement moins sûr et moins accessible.» Il a ajouté: «Les membres du RMT continueront à mener ce conflit sur les piquets de grève.»

Les travailleurs de Network Rail ont rejeté un accord salarial de 5% cette année et de 4% l’année prochaine. Dan, un travailleur de Birmingham, nous a confié: «Les grèves qui ont lieu en ce moment montrent que nous refusons d’être les seuls à payer pour une nouvelle crise.» Le gouvernement conservateur a bloqué toute amélioration de cette offre de cette entreprise, mais il espère épuiser le syndicat et faire passer un mauvais accord.

A la veille de la grève, le RMT a participé à des discussions convoquées par le ministre des Chemins de fer, Huw Merriman, auxquelles participaient Network Rail et le Rail Delivery Group [qui réunit l’ensemble des compagnies ferroviaires, de passagers et de fret]. Le syndicat affirme que «le ministre a demandé de nouvelles discussions entre le RMT et les employeurs afin de trouver des solutions».

Les syndicats TSSA (Transport Salaried Staffs Association] et Unite ont accepté les propositions de Network Rail – et les ministres espèrent que le RMT pourrait être contraint de conclure un accord. Mais les travailleurs ne devraient pas accepter des augmentations de salaire inférieures à l’inflation ou des attaques contre leurs emplois, leurs conditions de travail et leur situation.

La pression continue de croître dans les chemins de fer. Le RMT prévoit de nouvelles grèves à Network Rail du 24 décembre à 18 heures au 27 décembre à 6 heures du matin. Les cheminots de Network Rail et des 14 compagnies sont prêts à faire deux grèves de 48 heures le 3 et le 6 janvier.

Les agents de nettoyage des trains sont prêts à faire grève pendant trois jours ce mois-ci et les travailleurs de la ligne Elizabeth à Londres sont prêts à débrayer mardi. Loz, travailleur de l’Elizabeth Line, nous a expliqué: «Nous faisons grève pour exiger la reconnaissance et les droits de négociation. L’accord salarial de deux ans inférieur à l’inflation proposé est une insulte pour nous, travailleurs, étant donné que nous sommes déjà payés beaucoup moins que les travailleurs du métro.»

Maintenir la pression, et se coordonner avec d’autres groupes de grévistes, peut permettre de mettre en échec le gouvernement conservateur et les patrons. (Article publié par Socialist Worker, le 16 décembre 2022; traduction rédaction A l’Encontre)

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*