Par le Parti Socialiste des Travailleurs (PST)
Alors que la rentrée sociale a été marquée par l’annonce de projets visant à l’accentuation du cours libéral à travers le projet du nouveau Code du travail [qui remet en cause le droit de grève, les libertés syndicales, généralise la précarité du travail, fait de l’UGTA le seul «partenaire social»], le projet de nouvelle Loi sanitaire [le Syndicat des praticiens de Santé publique a une position critique face à ces changements] et l’accélération du processus d’adhésion à l’OMC (Organisation mondiale du Commerce), les manifestations des policiers dans plusieurs villes [à Alger mardi 14 octobre, devant la Présidence et avant à Ghardaïa dès le dimanche 12 octobre] viennent rappeler la fragilité du consensus de façade entre les factions au pouvoir, illustré par le Quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika [après 15 ans à la présidence, «élu» avec 81,53% des suffrages en avril 2014, à l’âge 87 ans et bien qu’impotent], et les ravages sociaux des politiques libérales au sein même des sans-grade des corps constitués.
Au-delà des revendications socioprofessionnelles et du droit légitime à constituer un syndicat, la mobilisation des policiers dénonce l’arrogance des barons importateurs, met en évidence l’échec de la politique répressive du pouvoir face aux contestations sociales et remet en cause leur hiérarchie synonyme de passe-droit et de népotisme. Mais ce droit de manifester doit être aussi reconnu aux autres catégories de la société.
Le projet du nouveau Code du travail aggrave d’avantage l’exercice du droit syndical, du droit de grève et précarise le droit au travail par la généralisation de CDD [contrat à durée déterminée] et la remise en cause des acquis des travailleurs et travailleuses.
Le projet de la nouvelle loi sanitaire menace de démanteler la médecine gratuite et ouvre la voie à la privatisation du secteur. L’adhésion à l’OMC est un gage du pouvoir de Bouteflika aux grandes puissances (France, Etats-Unis), qui participent, par le biais des sociétés étrangères, à la dilapidation des richesses nationales.
Faut-il rappeler le rôle de ces sociétés (Saipem, Haliburton, SNC Lavain…) dans les scandales successifs de corruption à Sonatrach [Société Nationale pour la Recherche, la Production, le Transport, la Transformation et Commercialisation des Hydrocarbures; c’est une clé de voûte de l’économie algérienne] et ailleurs?
Ces options constituent une attaque frontale contre les acquis des travailleurs et des masses populaires et hypothèquent l’avenir de notre pays et son indépendance. Ces projets prouvent que, même si Bouteflika est momifié, le pays est gouverné par le régime libéral de… Bouteflika.
Les partis et les coalitions de l’opposition «démocratique», qui font partie du consensus libéral, sont trop préoccupés à quémander une quelconque transition pour participer au pouvoir. Ils ne revendiquent pas la souveraineté du peuple, source de toute légitimité.
Les travailleurs et les masses populaires font tous les jours l’expérience de leurs luttes et ils savent que leur unité, leur solidarité et leur organisation indépendante sont la seule voie pour défendre leurs acquis et exiger une autre politique.
Les militant·e·s de la classe ouvrière et le mouvement syndical sont appelés plus que jamais à unir leurs forces pour construire une convergence démocratique antilibérale et anti-impérialiste.
- Mobilisons-nous contre le nouveau code du travail, la loi sanitaire !
- Non à l’adhésion à l’OMC. Exigeons un débat national et démocratique!
- Pour une assemblée constituante représentative des travailleurs et des opprimés!
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