Inde. La structure unitaire des agriculteurs s’adresse au président et réclame la levée inconditionnelle de toutes les sanctions

Le mouvement paysan en Inde subit une forte répression par la police, par les instances juridiques de l’Union et des Etats. Toutefois la mobilisation continue pour le retrait des trois lois agricoles. Le mercredi 24 février 2021, le Samyukta Kisan Morcha-SKM [structure qui réunit plus de 40 syndicats paysans, formée en novembre 2020 afin de coordonner la mobilisation] a écrit au président de l’Inde, Ram Nath Kovind [dont le mandat a commencé en juillet 2017], pour demander la libération «inconditionnelle» des agriculteurs arrêtés et le retrait des accusations «falsifiées» en rapport avec la protestation contre les nouvelles lois agricoles.

Dans sa lettre, la SKM, un organisme qui chapeaute les syndicats d’agriculteurs qui font campagne contre les trois lois agricoles, a également déclaré que l’envoi de notifications par la police et d’autres organismes d’enquête aux agriculteurs qui protestent doit être stoppé.

«Sous la bannière du Samyukta Kisan Morcha, les agriculteurs ont organisé des sit-in dans les environs de Delhi au cours des trois derniers mois, mais des centaines d’agriculteurs et de partisans de la mobilisation ont été jetés en prison par le gouvernement indien et par de nombreux gouvernements d’États, et des accusations sans fondement ont été déposées contre eux», déclare la lettre envoyée par le SKM. Elle indique que des agriculteurs «innocents» devraient être libérés de prison sans aucune condition.

La lettre a été envoyée au président alors que les syndicats d’agriculteurs protestataires observaient la journée sous le nom de «Daman Pratirodh Diwas» [jour de la célébration de la résistance].

Les quatre revendications mentionnées dans la lettre peuvent être résumées ainsi :

  1. Libération immédiate et inconditionnelle des agriculteurs innocents qui ont été emprisonnés au cours de leur lutte.
  2. Rejet de toutes les fausses accusations portées contre des agriculteurs, des personnes et des organisations soutenant la lutte.
  3. Annulation immédiate des notifications envoyés par la police de Delhi, l’Agence nationale d’investigation (NIA) et d’autres organismes gouvernementaux contre les agriculteurs.
  4. Ouverture [des barrages ont été élevés devant les sites occupés par les agriculteurs, l’adduction d’eau a été stoppée, etc.] de toutes les routes à proximité des sites de protestation des agriculteurs le long des frontières de Delhi.

Le SKM a aussi condamné la police du Bihar qui, dans la ville de Sitamarhi, a ouvert des enquêtes contre des paysans qui se sont couchés sur les rails de chemin de fer, pour bloquer le trafic ferroviaire.

Le SKM a salué la libération de l’activiste climatique Disha Ravi [militante de la jeunesse pour le climat ayant créé le Vendredi pour l’avenir de l’Inde], arrêtée par la police de Delhi le 13 février et mise en examen pour sédition, pour avoir édité et partagé une interface de médias sociaux répercutant la mobilisation du mouvement paysan. Mardi soir 23 février, Disha a été libérée de la prison de Tihar quelques heures après qu’un tribunal de la ville a accordé sa libération sous caution. (Traduction à partir de divers sites par la rédaction de A l’Encontre)

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