Egypte. Karam Saber, défenseur des paysans, doit être libéré

Karam Saber
Karam Saber

Communiqué du site A l’Encontre et du MPS

Le 5 juin 2014 aura lieu un procès en appel du jugement qui a condamné en mai 2013, à 5 ans de prison, l’avocat Karam Saber, animateur du Centre de la terre pour les droits de l’homme au Caire où il se bat en particulier pour les droits économiques et sociaux des paysans et des pêcheurs. Cette condamnation ­– comme nous l’expliquons ci-dessous – a été motivée par un prétendu «mépris pour la religion», sous le gouvernement Morsi, au moment où Karam Saber développait un travail d’organisation des paysans pauvres.

En effet, grâce à l’aide du Centre de la terre (Land Center for Human Rights–LCHR), organisation de droits de l’Homme dirigée par l’avocat Karam Saber, des paysans égyptiens ont réussi à créer 32 syndicats indépendants dans les régions de Giza, Fayoum, Béni Souef, Beheira et Kafr El Cheikh entre mars 2011 et mars 2012. Un nouveau syndicat était en cours de création dans le bourg de Béba (région de Béni Souef), à 100 km au sud du Caire.

L’action syndicale est pour les paysans un moyen de s’exprimer, mais Karam a aussi voulu faire entendre leur voix au sens propre. Il a écrit un recueil de nouvelles sur leur vie. Ses personnages sont des paysans qui expriment leurs souffrances et leurs espoirs avec leurs propres mots et à travers leur propre culture. Une culture où la relation avec Dieu est omniprésente. Ils le prient avec passion, l’invoquent, l’interpellent… d’où le titre du recueil «Où est Dieu?»

Pendant les démarches de création du syndicat, Karam reçoit de Béba un coup de fil de la part d’un «fan» de son recueil, publié en 2010.

Karam Saber a été condamné sur la base du témoignage à charge de ce «fan» qui visiblement, n’en était pas un, sur la base de l’enregistrement (illégal) de sa conversation avec Karam!

Autre témoin à charge: un indicateur de police qui a reconnu pendant l’enquête qu’il ne savait pas lire et écrire et qu’il s’est contenté de ce que lui en aurait dit sa fille!

Les choses sont donc claires: il fallait empêcher Karam de créer des syndicats de paysans pauvres en l’emprisonnant et en le discréditant auprès des paysans avec lesquels il travaille. Le meilleur moyen était de leur faire croire qu’il attaquait ce qu’ils avaient de plus cher et de plus sacré: leur religion.

Ce qui prouve que le livre de Karam n’est qu’un prétexte pour entraver son travail syndical, ce sont les éléments suivants:

  • La procédure a été lancée à Béba, le lieu même où un nouveau syndicat indépendant allait voir le jour.
  • Un troisième témoin à charge, un policier, accuse Karam de promouvoir l’athéisme à Béba et dénonce ses activités syndicales (même s’il justifie cette dénonciation par l’accusation mensongère que ces activités syndicales sont un prétexte pour combattre la religion).

La condamnation de Karam Saber est non seulement contraire à la Constitution égyptienne qui doit, en principe, protéger la liberté d’expression, mais s’oppose aux conventions internationales, signées par l’Egypte, ayant trait à la constitution de syndicats indépendants et à la liberté d’expression. Karam Saber doit être libéré! (Genève-Zurich-Bellinzone, le 4 juin 2014)

 

Vous pouvez signer la pétition pour la libération de Karam Saber en utilisant ce lien:
https://secure.avaaz.org/fr/petition/President_de_la_Republique_arabe_dEgypte_et_son_premier_Ministre_
La_fin_des_poursuites_contre_Karem_Saber_la_liberte_de_/?tlEjZcb

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