Une avalanche «d’accords sur le climat». Et quoi? Et quoi?

Chine-Etats-Unis: un accord qui va se sentir...
Chine-Etats-Unis: un accord qui va se sentir…

Par Daniel Tanuro

Le G20 – qui se tient à Brisbane (Australie), le 15 novembre 2014 – a été au chevet non seulement «d’une croissance ralentie», mais aussi au «chevet du climat» selon les médias. Le Monde du 15 novembre au matin écrivait: «La France (sic!) se réjouit d’ores et déjà d’avoir obtenu avec ses partenaires l’introduction d’un paragraphe spécifique sur le climat, dans le document final qui doit clore le G20. «Ça n’était pas gagné mais il y aura bien quelque chose», se félicitait samedi la délégation française. François Hollande a été appuyé dans ce domaine par Angela Merkel. Mais c’est surtout le revirement des Etats-Unis et de la Chine qui a fait pencher la balance, alors que l’Australie, pays hôte de ce G20, y était fermement opposée.» Obama a plaidé pour un peu plus de 3 milliards; Shinzo Abe pour une somme plus modeste. A chacun son marketing.

Peu avant, l’accord Chine-Etats-Unis a suscité des exclamations de la part de certains médias. Ainsi l’éditorialiste – l’ineffable Stéphane Bussard – d’un quotidien qui se dit de référence, Le Temps (15 novembre 2014) de Genève, soutient: «Il [Obama] a surpris tout le monde en concluant avec son homologue un accord sur le climat sans précédent.» En page deux, du même quotidien, dans sa chronique, un véritable connaisseur de la Chine, Frédéric Koller, expose avec plus de savoir: «Au-delà des effets d’annonce, en particulier l’accord sur le climat – jugé historique –, le véritable succès de Barack Obama est d’avoir réussi à renforcer la position de la Chine dans l’ordre international existant.» L’AFP récite, le 12 novembre 2014: «Un an avant la conférence sur le climat prévue à Paris à la fin de 2015, Pékin et Washington sont parvenus à un accord, mercredi 12 novembre, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les deux premiers pollueurs de la planète représentent à eux seuls 42% du total des émissions de CO2»… C’est la première fois que Pékin s’engage sur l’année à partir de laquelle la courbe s’inversera [comme l’inversion de la courbe, selon une formule peu scientifique, du chômage de Hollande?] De leur côté, les Etats-Unis promettent une réduction de 26 à 28% de leurs émissions d’ici à 2025 par rapport à 2005.» Qu’en est-il? Daniel Tanuro fait le point. (Rédaction A l’Encontre)

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Les médias se sont fait largement l’écho de l’accord par lequel les Etats-Unis et la Chine s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de limiter les changements climatiques.

Révélé quelques semaines après que l’Union européenne a fait connaître l’«Accord du Conseil européen sur une politique énergétique et de climat la plus ambitieuse au monde» [voir article reproduit ci-après], cet accord augmente considérablement la probabilité que la Conférence sur le climat qui se tiendra à Paris fin 2015 (COP21) ne sera pas un remake de celle de Copenhague (2009), qu’elle aboutira à un accord international en bonne et due forme.

En même temps, la teneur des engagements pris par les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre confirme la probabilité encore plus grande que cet accord international sera écologiquement insuffisant et technologiquement dangereux, donc socialement injuste.

Engagements chinois

Commençons par le volet chinois de l’accord. Le texte présenté à Pékin par Barak Obama et Xi Jinping stipule que la Chine commencera à réduire ses émissions absolues au plus tard en 2030 et que les sources «zéro-carbone» couvriront alors 20% de ses besoins énergétiques.

Pour prendre la mesure de cette promesse, il faut savoir que ces sources « zéro carbone » représentaient en Chine, en 2013, 9% de la consommation primaire d’énergie et que le douzième plan quinquennal mise sur 15% en 2020. Au rythme des investissements, gagner 5% de plus en dix ans ne sera pas une performance : en 2012, 65 milliards de dollars ont été investis dans les énergies «non-fossiles».

Il faut savoir aussi que «source zéro-carbone» ne signifie pas «source renouvelable». L’énergie des grands barrages hydrauliques et des centrales nucléaires n’est pas renouvelable (les barrages sont comblés par les alluvions, les réserves d’uranium sont limitées), mais ces sources sont considérées comme «zéro-carbone», ou comme «bas-carbone». La Chine disposait en avril 2014 de 20 réacteurs nucléaires en exploitation, et 28 autres étaient en construction (dont 2 EPR). Suspendu après Fukushima, le programme nucléaire a maintenant repris de plus belle: la puissance installée devrait plus que tripler d’ici 2020…

Il faut savoir, enfin, que, selon le GIEC, respecter la limite des 2°C en tenant compte des «responsabilités différenciées» des différents groupes de pays («développés», «émergents», et «autres») implique que des pays comme la Chine augmentent leur efficience énergétique – donc réduisent leurs émissions relatives – de 15 à 30% (en fonction de leur degré de développement). Avec un objectif de 20%, la Chine est nettement dans le bas de cette fourchette…

Engagements US

Voyons maintenant les engagements étatsuniens. Au terme de l’accord, les USA s’engagent à réduire leurs émissions de 26 à 28% d’ici 2025, par rapport à 2005.

Selon les données de l’agence américaine pour l’environnement (EPA), les Etats-Unis émettaient en 2012 7.254 gigatonnes (Gt) de gaz à effet de serre. Une réduction de 26% en 2025 signifierait donc que les émissions soient ramenées à 5.368 Gt (5223 Gt pour 28%).

Plusieurs éléments méritent d’être rappelés pour bien prendre la mesure de cet objectif :

• Selon le protocole de Kyoto (que les USA ont signé mais jamais ratifié), l’Oncle Sam aurait dû réduire ses émissions de 8% en 2012, par rapport à 1990. Cela signifie que les émissions auraient dû passer de 6.233 Gt (chiffre de 1990) à 5.734 Gt (au lieu de cela, elles ont augmenté de 0,2% par an, en moyenne, pour atteindre 6.526Gt). Autrement dit : Obama s’engage à faire en 2025 à peine mieux que l’objectif que les USA auraient dû atteindre il y a deux ans.

• Les émissions US ont augmenté de 1990 à 2005, après quoi elles ont diminué de 1,4% par an en moyenne. Cette diminution est notamment le résultat du fait que le gaz de schiste s’est en partie substitué au charbon dans la production d’électricité. Or, selon l’accord, les émissions US passeront de 6.526 Gt en 2012 à 5.368 en 2025… soit une réduction de 96Gt/an – pile 1,4%. Autrement dit : d’ici 2025, Obama s’engage simplement à maintenir le rythme actuel de baisse des émissions… par l’exploitation catastrophique du gaz de schiste (1).

• Last but not least : selon le GIEC, pour avoir une chance raisonnable de ne pas trop dépasser 2°C de hausse de la température, tout en respectant le principe des « responsabilités différenciées » entre groupes de pays, les émissions des pays développés devraient diminuer de 25 à 40% d’ici 2020, par rapport à 1990. Dans le cas des USA, cela donnerait un objectif d’émissions compris entre 4.665 Gt (-25%) et 3.740 Gt (-40%)… en 2020. A comparer avec l’accord : 5.368 Gt en… 2025.

arton6555-4dac5Nucléaire, gaz de schiste, capture-séquestration…

Voyons maintenant les moyens par lesquels les Etats-Unis et la Chine comptent arriver à leurs fins. Le texte de l’accord a le mérite de la clarté: «Les deux parties entendent continuer à renforcer leur dialogue politique et leur coopération pratique, y compris la coopération sur les technologies charbonnières avancées, l’énergie nucléaire, le gaz de schiste et les énergies renouvelables, ce qui aidera à optimiser le mix énergétique et à réduire les émissions, y compris celles du charbon, dans les deux pays».

L’expression «technologies charbonnières avancées» réfère notamment à la capture-séquestration géologique du CO2. J’ai attiré l’attention ailleurs (Voir l’article publié sur ce site en date du 7 novembre 2014) sur le fait que cette technologie d’apprenti-sorcier est en train de s’imposer comme LA solution de compromis capitaliste (donc boiteux) entre la lutte contre le réchauffement et les intérêts des multinationales fossiles. L’accord Chine-US confirme cette appréciation. Il prévoit en effet «l’établissement en Chine d’un nouveau projet majeur de stockage du carbone à travers un consortium public-privé international dirigé par les Etats-Unis et la Chine, avec pour but d’étudier intensivement et de piloter le stockage du carbone en utilisant du CO2 industriel et aussi de travailler ensemble sur un nouveau projet pilote de récupération accrue d’eau (Enhanced Water Recovery) pour produire de l’eau douce par une injection de co2 dans des aquifères salins profonds».

En clair : les deux grandes puissances charbonnières que sont la Chine et les USA veulent continuer à brûler leurs énormes stocks de charbon (200 à 300 ans au rythme de consommation actuel !), mais en stockant sous terre le CO2, produit de la combustion.

La capture-séquestration est une des techniques de « geo-engineering » imaginées par ces docteurs Folamour pour qui la croissance capitaliste est une loi de la nature encore plus incontournable que celle de l’attraction des masses… Or, les risques de la capture sont sérieux, à commencer par le risque de fuite massive de CO2 en cas de tremblements de terre (que la capture pourrait même provoquer, disent certains !).

Mais rien ne doit venir entraver la course au profit. Les USA mettent à disposition la technologie, la Chine offre des lieux de stockage. De la sorte, et sous la houlette du « Parti Communiste », l’atelier du monde capitaliste pourra continuer à utiliser des combustibles fossiles pour produire à bas prix des marchandises vendues massivement sur les marchés occidentaux. De plus, l’injection du CO2 dans les aquifères salins profonds permettra de récupérer une eau qui, une fois désalinisée, constituera une précieuse ressource exploitable… contre monnaie sonnante et trébuchante, bien entendu.

Ces cinglés qui dirigent le monde

Pour le système, la politique de lutte contre le changement climatique n’est concevable que si et dans la mesure où elle permet de faire du business. Si c’est le cas, il s’agit forcément d’une bonne politique, non ? Comme le dit l’accord : “La communauté scientifique a montré clairement que l’activité humaine est déjà en train de changer le système climatique mondial. En même temps, l’évidence économique rend de plus en plus clair le fait qu’une action intelligente menée maintenant sur le changement climatique peut piloter l’innovation, renforcer la croissance économique et apporter d’importants bénéfices ».En avant donc pour les bénéfices, et qu’on ne vienne pas jouer les Cassandre.

L’accord Chine-USA sur le climat fait penser à la phrase fameuse de Churchill : «Too little, too late». C’est en effet «Trop peu, trop tard», donc très dangereux, et donc aussi violemment antisocial. Car on ne le répétera jamais assez: ce sont les pauvres qui paieront la facture du réchauffement (ils la paient déjà), et le prix sera colossal. Mobilisons-nous, avec nos associations, nos syndicats, nos mouvements de femmes et de jeunes. Ensemble, faisons reculer ces cinglés qui dirigent le monde. Ensemble, imposons une transition énergétique qui soit à la fois écologiquement efficace et socialement juste.

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(1) Selon Kevin Anderson, directeur du Tyndall Center on Climate Change Research, les pays développés devraient réduire tout de suite leurs émissions de 11% par an, jusqu’en 2050.

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Union européenne. Un ambitieux accord… trompeur

Par Daniel Tanuro

«L’Union Européenne a conclu un accord ambitieux sur le climat» : c’est ainsi que les médias unanimes nous ont communiqué les décisions prises lors du sommet de l’UE dans la nuit de jeudi à vendredi 23 et 24 octobre 2014. Un examen attentif montre que ce message relève très largement de la propagande…

40% de réduction des émissions

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union se sont mis d’accord sur trois nouveaux objectifs : réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici 2030 (par rapport à 1990), porter la part des renouvelables à 27% de la consommation d’énergie et augmenter l’efficience énergétique de 27%. Le troisième objectif n’est pas contraignant, les deux premiers sont à atteindre au niveau de l’UE dans son ensemble.

Pour rappel, il ressort des rapports du GIEC que, pour avoir une chance sur deux de ne pas dépasser deux degrés Celsius de hausse de la température par rapport au XVIIIe siècle, les pays développés, parce qu’ils sont les principaux responsables du réchauffement, devraient  réduire leurs émissions de 80 à 95% en 2050, en passant par une étape intermédiaire de 25% à 40% en… 2020. L’accord conclu le 24 octobre vise l’extrémité haute de la fourchette… mais avec dix années de retard.

arton4574-bb6c9Un chiffre trompeur

Surtout, le chiffre de 40% est trompeur parce qu’il fait l’impasse sur les « émissions grises », autrement dit les émissions provoquées par la production de biens consommés en Europe mais importés d’autres pays. Il faut savoir que la comptabilité des émissions est basée sur le lieu de production, pas sur le lieu de consommation. Ce mode de calcul a été adopté dans le cadre des négociations internationales. Il n’est pas neutre. En effet, vu qu’une part croissante des biens consommés dans les pays développés est produite dans les pays émergents, une comptabilité basée sur les lieux de production signifie qu’une partie des émissions dues aux pays riches est imputées aux pauvres. Cela donne une image biaisée de la responsabilité des premiers… et de leurs efforts de « mitigation » du réchauffement.

Evidemment, il y a non seulement des biens produits au Sud et consommés au Nord, mais aussi des biens produits au Nord et consommés au Sud, des biens produits au Sud et consommés dans d’autres pays du Sud, des biens produits au Nord et consommés dans d’autres pays du Nord, et des biens produits dans un pays du Sud et qui transitent par un autre pays du Sud avant d’être consommés au Nord… Tout cela est assez compliqué, mais le principe est clair : pour prendre la mesure correcte des responsabilités climatiques et des efforts des uns est des autres pour limiter les dégâts, il faut prendre en compte tous ces mouvements du commerce mondial, afin de déterminer les « émissions nettes » de chaque pays.

Transfert net d’émissions

Des chercheurs se sont penchés sur le problème pour le quantifier (1). Leurs travaux confirment qu’une part des émissions imputées aux pays en développement est due en réalité aux pays développés.  Autrement dit : il y a « transfert net » d’émissions du Nord vers le Sud.

Ce transfert est fort important et il s’accélère au fil du temps. Globalement, les pays développés soumis à engagement dans le cadre du protocole de Kyoto ont réduit leurs émissions de 2% environ entre 1990 et 2008 (nettement moins que leur promesse de 5,2%). Au cours de la même période, les « émissions grises » importées par ces pays ont été multipliées par quatre (de 0.4 Gt à 1.6 Gt CO2). Cumulativement, le commerce international a ainsi eu pour effet que, en dix-huit ans, 16Gt de CO2 ont été transférées des pays développés vers les pays «en développement». Pour la seule année 2008, on arrive à ce résultat ahurissant : le transfert net d’émissions du Nord vers le Sud est au moins cinq fois plus élevé que les réductions opérées par le Nord au nom de sa responsabilité face au Sud…

Je réduis mais j’augmente

Comme d’autres, l’Europe a bénéficié de ce tour de passe-passe. Elle s’est vantée d’avoir quasiment réalisé son engagement pris dans le cadre du Protocole de Kyoto (8% de réduction de ses émissions). C’est exact… sauf que ces réductions ont été nettement inférieures aux « émissions grises » importées sous la forme de produits fabriqués ailleurs.  De ce point de vue, en réalité, l’UE n’a pas réduit ses émissions, elle les a augmentées!

Les nouveaux engagements post-Kyoto modifient à peine le tableau. Comme l’écrivent les auteurs de l’étude citée : «Si la tendance historique continue de façon linéaire, les transferts nets d’émission du groupe des pays développés au groupe des pays en développement atteindront environ 2,3 Gt de CO2 par an en 2020, soit 16% des émissions des pays développés en 1990 ». Et les chercheurs de noter que ce chiffre de 16% est « comparable aux offres de réduction les plus optimistes faites par les pays développés dans le cadre de l’accord de Copenhague».

C’est pas nous, c’est les Chinois

De fait, après Kyoto, l’Union Européenne s’est engagée sur une stratégie dite ses « 3 x 20 » : en 2020, 20% de réduction des émissions, 20% de renouvelables et 20% de hausse de l’efficience énergétique. Par suite de la croissance molle et de l’escamotage des « émissions grises », ces 20% de réduction des émissions en 2020 pourront être atteints sans grande difficulté.

Cependant, pour suivre une trajectoire compatible avec la limite des 2°C, il aurait fallu aller au-delà, vers 30% au moins de réduction en 2020 (en fait, 40% serait plus prudent). L’ancien secrétaire de la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, Ivo De Boer avait plaidé dans ce sens devant le Parlement européen, il y a quelques années. Mais en vain.

Les nouveaux objectifs pour 2030 sont du même tonneau que ceux pour 2020: en tenant compte des « émissions grises », les 40% de réduction annoncés par les Chefs d’Etat et de gouvernement risquent de tourner plus probablement autour de 15% de réductions domestiques effectives… Et il n’est pas exclu que ce soit moins.

La conclusion est claire : les dirigeants de l’UE tâchent de nous endormir alors qu’ils sont en train de nous entraîner à toute allure vers une catastrophe indescriptible et irréversible. En même temps, cas où on se réveillerait brutalement, leur argument est tout prêt à l’emploi : «C’est pas nous, c’est les Chinois».

Une autre politique

Car les 40% de réduction en trompe-l’œil, en réalité, ne servent pas seulement à nous endormir mais aussi assurer à l’UE la meilleure position possible dans les négociations climatiques censées aboutir à Paris en 2015. En fonction de l’intérêt des grandes entreprises, de plus en plus nombreuses à oser dire tout haut que leurs profits passent avant le sauvetage du climat que nous connaissons et au sein duquel l’humanité s’est développée.

Les grandes ONG environnementales ont condamné les décisions du Conseil européen. Très bien. Mais leurs arguments, souvent, laissent pantois… Plutôt que de dénoncer le mode de comptabilisation qui impute les « émissions grises » aux pays en développement, elles tentent de convaincre les gouvernements et les patrons du fait qu’une politique climatique plus ambitieuse serait plus avantageuse pour la compétitivité des entreprises… Cette voie est vouée à l’échec. Les gouvernements, dans cette affaire comme dans d’autres, agissent au mieux des intérêts patronaux.  Plutôt que de vouloir jouer à les conseiller, il faut se mobiliser en masse pour une autre politique, sociale et écologique.

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Lire par exemple « Growth in emission transfers via international trade from 1990 to 2008» http://www.pnas.org/content/108/21/8903.full.pdf+html

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