Italie-UE. L’autonomie différenciée comme instrument du développement inégal et de la dérégulation

Par Rosario Marra et Dario Lopreno

Nous abordons le régionalisme différencié comme exigence stratégique et structurelle du capital. La question des racines européennes du débat est restée dans l’ombre jusqu’à ce jour. Le récent changement de gouvernement ne doit pas nous induire à baisser la garde, car non seulement la différenciation régionale est une exigence supranationale, qui dépasse largement le programme ou les positions de tel ou tel parti au sein des frontières nationales. Mais en outre, « expulsé par le barrage que lui a opposé le M5S dans l’ancien gouvernement Lega [1]-M5S [2], le régionalisme différencié revient par la fenêtre, suite aux tractations du M5S avec le PD [3] pour la formation d’un gouvernement » [4]. À noter que c’est le dirigeant du M5S qui, après avoir fait barrage sur la question contre la Lega, a proposé au PD sa remise à l’ordre du jour dans le cadre du programme du nouveau gouvernement.

Nous nous attardons sur trois points dans le cadre de cet article. D’une part, sur une résolution du Parlement européen, sur l’« intégration différenciée », adoptée en janvier dernier. D’autre part, sur les macro-régions européennes, en laissant ici de côté la question des politiques de cohésion et des fonds structurels. Et enfin, nous ferons un retour sur le contexte national.

La résolution du Parlement européen du 17 janvier 2019

Il s’agit de la résolution sur l’intégration différenciée [5], constituant l’envers politico-institutionnel de son avers, la loi capitaliste du développement inégal sur le plan européen. L’intégration différenciée considère la différenciation comme un instrument de l’intégration et peut se concrétiser de plusieurs manières, considérant « qu’une distinction peut être opérée entre la différenciation temporelle – l’Europe à plusieurs vitesses, où l’on poursuit les mêmes objectifs, mais à des rythmes diffeérents –, la différenciation de moyens – l’Europe à la carte – et la différenciation spatiale, souvent qualifiée de géométrie variable » [6]. Si l’on part du point de vue que l’intégration se définit comme l’action d’incorporer un ou plusieurs éléments étrangers à un ensemble constitué, d’assembler des éléments divers afin d’en constituer un tout organique [7], l’expression intégration différenciée, qui met ensemble deux contraires, peut apparaître comme sibylline. Ou alors c’est un artifice de langage destiné à occulter la politique régionale à géométrie variable de l’Union européenne (UE), à permettre aux politiques et bureaucrates européens d’affronter les élus locaux, l’opinion publique et les médias avec une terminologie plus présentable que l’expression promotion du développement inégal, par exemple.

Faisant écho à cela, la logique de la géométrie variable apparaît explicitement au point 20 du contrat de l’avant-dernier gouvernement – en place du 1er juin 2018 au 5 septembre 2019, dirigé de facto par la Lega –, conclu entre la Lega et le Mouvement 5 Etoiles. Autre écho également, la demande d’application des mesures sur le régionalisme différencié, sous une forme considérée comme douce, de l’Émilie-Romagne, qui contient, dans sa version officielle, une référence claire à la dimension européenne. Elle affirme notamment qu’elle doit œuvrer pour que la Région soit « à même de projeter l’action politico-institutionnelle vers des standards d’efficience plus élevés, ouvrant ainsi la voie à la compétition avec les territoires les plus développés sur le plan européen comme international » [8]. Autrement dit, les dirigeants de la région veulent jouer dans la cour des grands, des macro-régions les plus riches de l’UE.

Dans les 29 points du Programme du nouveau gouvernement, en place depuis le 5 septembre, liant le Parti démocratique (PD) et le Mouvement 5 étoiles (M5S), revient l’idée de l’autonomie différenciée, assortie cette fois de trois restrictions : le maintien des niveaux essentiels de prestations, un fonds de péréquation et une « reconnaissance pondérée » des matières et des compétences à transférer. Restrictions qui laissent planer un doute sur une partie des demandes autonomistes très avancées de certaines régions, notamment l’Émilie-Romagne, la Lombardie et la Vénétie [9].

Les députés européens expriment des craintes quant aux conséquences du régionalisme différencié, tout comme bien des chercheurs et spécialistes italiens en émettent au sujet du régionalisme différencié des trois régions septentrionales mentionnées. En effet, la résolution du Parlement européen du 17 janvier 2019 affirme que l’intégration différenciée « devrait être exploitée avec parcimonie et dans des limites étroitement définies, compte tenu du risque de fragmentation de l’Union [européenne] et de son cadre institutionnel » [10]. Et d’ajouter que toute « initiative de différenciation conduisant à la création ou à la perception de la création d’Etats membres de première classe et de deuxième classe de l’Union serait un échec politique considérable ayant des conséquences dommageables pour le projet de l’Union » [11]. Nous savons toutefois que le Parlement européen est dominé par les forces libérales pour qui ces préoccupations et perplexités finiront par disparaître, dans la mesure où « le débat concernant l’intégration différenciée ne saurait porter sur l’opportunité de la différenciation, mais sur les meilleurs moyens de faire fonctionner l’intégration différenciée – qui est déjà une réalité politique – dans le cadre institutionnel de l’Union » [12].

Sur ce point aussi les analogies sont fortes avec les critiques internes à l’Italie, qui mentionnent le risque d’institutionnaliser des régions de série A et B voire de fragiliser l’unité nationale, mais qui, finalement, sont favorables au fédéralisme fiscal. Or ce dernier est la clé de voûte de l’autonomie différenciée qui devient, dès lors qu’il est en place, un simple problème d’ajustement, éventuellement avec quelques retouches.

Au-delà des aspects territoriaux et fiscaux, l’intégration différenciée va également de pair avec des différenciations économiques sectorielles. Par exemple, dans la Résolution parlementaire en question est mentionnée la nécessité de la « coopération renforcée » entre certains pays européens dans le domaine majeur de l’industrie militaire. Avec un impact direct sur les stratégies de développement de grandes entreprises, tel le géant Leonardo-Finmeccanica (chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros en 2018), dont les ressources proviennent majoritairement de l’activité militaire. De même, en ce qui concerne le réseau industriel de certaines zones d’Italie du Nord, toujours plus intégrées au marché allemand, leur principal débouché d’exportations.

Autant de raisons qui font que nous ne devons pas faiblir dans la bataille contre l’autonomie différenciée, car elle porte avant tout un modèle de développement issu de la convergence de vues entre les préoccupations de la majorité néoconservatrice des parlementaires européens et les groupes dominants ayant besoin des déséquilibres et des inégalités régionales pour consolider leur profit capitaliste. Puis, une fois les inégalités régionales ainsi consolidées, il semblera encore plus nécessaire, logique, de déréguler encore plus le marché du travail et les salaires, afin de pouvoir se mesurer aux plus forts

Les macro-régions européennes

L’institutionnalisation des macro-régions constitue une des revendications que la Lega, souverainiste, a en commun avec bien d’autres forces politiques de droite et de certaines gauches nationalistes européanistes. Rappelons ici que le PD, par l’entremise de ses parlementaires, notamment Morassut et Ranucci, a présenté nombre de projets de loi pour la mise en place de macro-régions tandis que Beppe Grillo (le fondateur et leader historique du M5S) est clairement intervenu pour défendre les fusions de régions et que la droite, dans ses diverses composantes et dans plusieurs régions, a fait la promotion des macro-régions Quant à l’Union européenne, elle a formellement approuvé quatre « stratégies macro-régionales », entre 2009 et 2016 : pour la Baltique, pour la région danubienne, pour l’aire adriatique-ionienne et pour l’espace alpin. Et à l’heure actuelle elle discute de l’adoption d’une telle stratégie pour la Méditerranée occidentale.

Du point de vue formel, ces macro-régions sont présentées comme une simple « coopération territoriale renforcée », comme s’il ne s’agissait de rien de nouveau. En réalité, outre le fait que ce sont là des politiques de renforcement des régions clés du capitalisme européen, en consolidant le rapport entre les zones fortes et les zones faibles au sein des différents pays et en le doublant d’un dualisme de dimension européenne, supranational, entre macro-régions européennes fortes et faibles, les macro-régions résultent aussi d’un projet d’élargissement de l’influence de l’UE à ses marges, en préparant le terrain soit à l’entrée d’autres pays dans l’Union soit au resserrement des liens de dépendance économique avec ses marges [13]. Par exemple, il est clair qu’il existe une différence considérable, en termes de Produit intérieur brut (PIB) mais aussi de concentration du capital, entre la macro-région alpine (en font partie des régions fortes comme la Bourgogne-Franche-Comté, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Bade-Wurtemberg, la Bavière, la Ligurie, la Lombardie, le Piémont, le Liechtenstein, la Suisse, la Slovénie) et la macro-région adriatico-ionienne (qui regroupe les régions de la moitié Est de l’Italie, ainsi que les pays de la côte dalmate jusqu’à la Grèce) [14]. Au bout du compte, les macro-régions sont, de facto, un instrument de l’Europe à deux vitesses.

Soulignons que la Lega, au-delà de ses oppositions à la construction européenne, a toujours été favorable à ce système des macro-régions, ne dérogeant pas en la matière à cet aspect contenu dans les Traités de Maastricht de 1992, de Nice de 2001 et de Lisbonne de 2007, éléments essentiels de la construction européenne.

Nous devons avoir à l’esprit ces différents aspects, si nous voulons comprendre ce qui se passe sous nos yeux, en termes d’autonomie régionale. Derrière sa rhétorique anti-UE, la Lega, comme bien des organisations souverainistes, a des positions très proches de celles du parti du premier ministre hongrois Viktor Orban (le Fidesz-Union civique hongroise), par exemple, qui fait partie du Parti populaire européen [15] (PPE, le principal parti du Parlement européen).

Les macro-régions alpine et adriatico-ionienne, qui englobent presque toute l’Italie, rendent bien compte de la vision unitaire des groupes dominants des différents territoires de la péninsule, qu’ils soient du Nord, du Centre ou du Sud du pays. Elles résultent d’une perspective euro-méditerranéenne fondée sur le libre-échange et sur les zones économiques spéciales (ZES) [16], comme instruments de l’influence économique de l’UE en direction des pays tiers de la façade africaine de la Méditerranée, dans le cadre de la mise en place de relations quasiment néocoloniales.

Si l’on analyse les choses de près, on notera que les procédures européennes ayant conduit à l’approbation des stratégies macro-régionales européennes sont tout à fait symétriques à celle suivies en Italie pour les pré-ententes des autonomies différenciées des régions Émilie-Romagne, Lombardie et Vénétie, par exemple. Comme en ce qui concerne l’approbation de la macro-région alpine : en 2011 sort le document commun réalisé à l’initiative des trois régions en question, en 2013 on procède à l’entente avec les Etats d’appartenance de la macro-région et, à ce moment, interviennent dans la procédure les institutions européennes, notamment la Commission, le Comité économique et social et le Parlement, pour enfin parvenir à l’entérinement de la stratégie macro-régionale par le Conseil européen. Et ici, pas d’opposition des souverainistes

Conclusions pour une opposition de classe à l’autonomie différenciée

Si, comme nous l’avons ébauché, la différenciation territoriale telle que mise en application par les Etats de l’UE est une exigence stratégique et structurelle du capital, une opposition de classe ne peut en promouvoir une version « soft », comme a été qualifiée celle de l’Émilie-Romagne En outre l’implication du Parlement européen, aussi importante soit-elle, est insuffisante, au-delà du fait que le Parlement est majoritairement favorable à l’autonomie différenciée, si nous ne nous attaquons pas à un certain nombre de problèmes qui occupent le débat national depuis au moins 20 ans.

Nous nous référons d’abord à la question du fédéralisme fiscal – le vrai moteur de l’autonomie différenciée – qui nous pose les mêmes problèmes depuis la fin des années 1990 : quelles sont les modalités de la péréquation fiscale et les taux de participation, comment est défini le financement des prestations essentielles, etc. [17] ?

Si ces questions perdurent, en dépit des changements de majorités parlementaires, cela signifie qu’il ne suffit pas d’en appeler à une application correcte de la loi. La loi de 2009 ne définit pas avec précision le rapport entre impôts et territoire, créant ainsi volontairement l’aberration d’un « résidu fiscal » inexistant. Que voulons-nous dire ? Le résidu fiscal régional étant la différence entre, d’une part, toutes les entrées (fiscales, charges sociales, aliénations de biens patrimoniaux publics, encaissements suite à crédits, loyers, etc.) en faveur des pouvoirs publics et, d’autre part, toutes les sorties des administrations publiques ; autrement dit c’est la différence entre les entrées des administrations publiques nationales et les dépenses publiques effectives perçues sur le territoire de la région. Les régions phares de l’autonomie différenciée, Émilie-Romagne, Lombardie, Vénétie, se considérant ainsi lésées, voudraient retenir ce résidu positif (donc considéré comme perdu par les régionalistes). Il s’agirait d’un résidu fiscal de quelque 54 milliards d’euros pour la Lombardie en 2016, de 19 milliards pour l’Émilie-Romagne, de 15 milliards pour la Vénétie. La même année, le résidu fiscal par tête atteint 5’200 euros en Lombardie, 4’200 en Émilie-Romagne et 3’100 en Vénétie. Tandis que, dans les deux cas, les régions d’Italie du Sud ont un résidu fiscal fortement négatif (c’est-à-dire qu’elles recevraient un solde net de l’Etat, qui proviendrait des résidus fiscaux positifs des régions du Nord) : au total -34 milliards en 2017 pour la Sicile, les Pouilles, la Calabre, la Campanie, la Sardaigne. La différence entre les résidus fiscaux moyens par habitant étant de 4200 euros pour les trois premières régions et de 2200 pour les cinq dernières [18].

La Société pour le développement industriel du Sud de l’Italie (SVIMEZ) [19] développe toutefois l’idée qu’on devrait avoir recours à la notion plus complète de « résidu fiscal financier » [20], qui tient compte de la destination territoriale des versements des intérêts de la dette publique. Car le 55% de la dette publique italienne totale, est détenue par la Banque d’Italie ainsi que par des personnes, physiques ou morales, résidant sur le territoire de la péninsule et, plus précisément, dans des régions déterminées [21]. Ce qui signifie que le remboursement de la dette publique italienne peut être considéré sous l’aspect de sa destination territoriale (vers quelle région ou vers l’étranger). Sous cet angle, le résidu fiscal financier de la Lombardie, de loin le plus important d’Italie, équivaut à un quart du résidu fiscal tout court (13 milliards), tandis que ceux de l’Émilie-Romagne et de la Vénétie se réduisent à 2 milliards chacun. Or, les revendications des régions pour la restitution des impôts tiennent compte du résidu fiscal et non du résidu fiscal financier.

La SVIMEZ souligne, également à juste titre, un autre aspect de la question, en analysant les résidus fiscaux par catégorie de revenu. Elle parvient à démontrer ainsi dans quelle mesure précisément chaque région a une part de sa population qui « donne » et une autre part qui « reçoit ». Concrètement, sous l’effet de la péréquation par les dépenses de l’Etat, les riches de Lombardie comme les riches de Sicile « garantissent les droits » des habitants des catégories plus pauvres de la Lombardie, de la Sicile et des autres régions : il s’ensuit qu’il n’y a pas de région « donatrice », mais une simple redistribution, partielle, des richesses entre habitants riches et moins riches du pays.

Si l’on poussait le raisonnement des régionalistes jusqu’au bout, à savoir le refus de l’expropriation du résidu fiscal, il faudrait alors supprimer tout simplement l’impôt, les riches gardant leur résidu fiscal respectif. Mais alors poursuivons dans cette logique, en considérant que le résidu fiscal doit revenir à ceux et celles qui le produisent effectivement, concrètement, et non juste juridiquement, à savoir les salariées et les salariés du pays, qui ne peuvent produire ces résidus que parce que d’autres salariées et salariés rendent leur activité possible en produisant ce dont ils ont besoin. Autrement dit non seulement l’impôt revient légitimement à l’Etat, mais uniquement dans la mesure où il redistribue massivement la richesse, socialement et territorialement, en fonction de capacités et des besoins.

C’est ce renversement de perspective qui doit sous-tendre nos réflexions sur l’autonomie régionale, en partant d’un point de vue de classe, à l’opposé des démarches comme celle que le PD a engagée en Campanie (région de Naples) pour s’avancer aussi vers l’autonomie différenciée. (Article rédigé sur la base d’un texte initial de Rosario Marra, Naples, publié sur popoffquotidiano.it le 10 septembre 2019, puis corédigé par ce dernier et Dario Lopreno, Genève)

____________

[1] La Lega naît en trois étapes : d’abord en 1984, avec la Lega autonomista lombarda, puis en 1989, avec la fédération des ligues régionalistes d’Italie du Nord, et enfin en 1991, avec le congrès de fondation de la Lega Nord. C’est le plus ancien parti de l’actuel Parlement italien, le second parti en députés, après le M5S. Avec ce dernier, elle a formé une coalition gouvernementale de juin 2018 à septembre 2019. Son secrétaire fédéral, Matteo Salvini, en était à la fois le ministre de l’Intérieur et de fait le dirigeant du gouvernement, bien que le président du Conseil des ministres était officiellement Giuseppe Conte. Entre fin 2017 et les élections de mars 2018, la Lega Nord a changé son nom en Lega tout court, passant d’un parti nordiste anti-méridional à un parti italien national-souverainiste. Mais c’est là un processus encore en cours, qui ne se déroule pas sans difficultés. Cela reste toutefois, dans ses deux identités, un parti parlementaire à la croisée des chemins des autres droites dites dures et des extrêmes droites. Aux dernières élections nationales (2018), la Lega a obtenu 17% des voix aux deux Chambres (123 sur 630 à la Chambre, 58 sur 320 au Sénat) ; au élections européennes (2019) elle a obtenu 34%.

[2]  Le M5S (Movimento 5 stelle, Mouvement 5 étoiles) est une organisation sans programme économique et social cohérent, que l’on peut qualifier à la fois de mouvement hétéroclite à la fois peu structuré mais au fonctionnement très centralisé, xénophobe et anti-immigrés, donnant autant dans le modernisme technologique que dans le traditionalisme, anti-Union européenne bien que composant clairement avec elle, menant d’importantes campagnes contre le clientélisme (peut-être un peu moins depuis qu’il a ses clientèles gouvernementales, régionales, communales, etc.) et, contre les phénomènes mafieux, ayant développé une rhétorique anti-pouvoir jusqu’à son accessions aux gouvernements. Le M5S a mis en place une coalition gouvernementale avec le parti nationaliste-souverainiste la Lega, de juin 2018 à septembre 2019, dans le gouvernement M5S-Lega dit jaune-vert. Depuis septembre 2019, il a changé de chemise pour s’allier au Parti démocratique, dans le gouvernement M5S-PD dit jaune-rouge. Aux dernières élections nationales (2018), le M5S obtenu +/- 33% des voix aux deux Chambres (225 députés sur 630 à la Chambre, 111 sur 320 au Sénat) ; au élections européennes (2019) il a obtenu 17%.

[3] Le PD (Partito democratico, Parti démocratique) est un parti que des médias qualifient étrangement de gauche voire de rouge. Fondé en 2007, c’est un parti social-libéral issu de la fusion de secteurs importants des ex-partis communiste italien et démocrate-chrétien. Depuis avril 2013, trois présidents du Conseil des ministres provenaient du PD (Enrico Letta, en 2013, Matteo Renzi, 2014-2016, et Paolo Gentiloni, 2016-2018). Après la chute du gouvernement souverainiste Lega-M5S, présidé par Giuseppe Conte de juin 2018 à septembre 2019, le PD a formé une nouvelle coalition avec le M5S – chacun des deux partis ayant précédemment juré ne pas vouloir mettre en place de gouvernement avec l’autre –, présidée par le même président du Conseil des ministres qui était à la tête du gouvernement souverainiste de coalition Lega-M5S. Aux dernières élections nationales (2018), le PD a obtenu 19% des voix aux deux Chambres ; au élections européennes (2019) 23%.

[4] Salvatore Lucchese, Osservatorio sul Regionalismo differenziato: le attuali Pre-Intese sono in contrasto con l’intera architettura costituzionale e prive di fondamento empirico e teorico, Naples, 27/08/2019, sur https://www.vesuvianonews.it/

[5] Inteégration différenciée, Résolution du Parlement européen du 17 janvier 2019 sur l’intégration différenciée (2018/2093(INI) (http://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-8-2019-0044_FR.pdf)

[6] Considérant D de la Résolution.

[7] Cf. Dictionnaire du Centre national de ressources textuelles et lexicales sur Internet.

[8] Cf. Regione Emilia-Romagna, Assemblea legislativa, Risoluzione del Consiglio Regionale n. 7518, del 18 settembre 2018 (DOC/2018/460), sur https://www.regione.emilia-romagna.it

[9] Camera dei deputati, Servizio studi, XVIII° legislatura, L’autonomia differenziata delle regioni a statuto ordinario, Roma, 17/10/2019 (https://www.camera.it/temiap/documentazione/temi/pdf/1104705.pdf).

[10] Considérant F de la Résolution citée du Parlement européen.

[11] Point 6 de la partie dispositive de la Résolution.

[12] Point 1 de la partie dispositive de la Résolution.

[13] Points 14 à 16 de la partie dispositive de la Résolution du Parlement européen.

[14] Cf. Commission européenne, Stratégie de l’UE pour la région alpine, Bruxelles, 16/11/2017 et DGRIS, Les enjeux sécuritaires et énergétiques dans l’espace adriatique, Paris, 08/02/2015, sur http://risknat.org/wp-content/uploads/2017/10/Programme_de_travail_Presidence_Bavaroise_SUERA.pdf

[15] Le PPE, Parti populaire européen, est le principal parti du Parlement européen, avec 182 sièges sur 751, très présent dans le institutions centrales de l’Union européenne, il compte 1/3 des sièges du Conseil européen dont la présidence ; c’est un grand agrégat de partis conservateurs, démocrates-chrétiens et libéraux de 40 pays différents.

[16] Les zones économiques spéciales (ZES), au nombre de 4500 dans le monde, sont un des importants instruments des capitalistes pour la déréglementation des conditions salariales, de droit du travail et de sécurité et santé au travail, ainsi qu’en matière de normes fiscales et environnementales. Ce sont des territoires définis par des incitations fiscales, des facilités à l’investissement, des exonérations de droits de douane, des facilitations d’accès au marché foncier pour les entreprises, des procédures rapides pour l’obtention de permis, de concessions, de licences ou de dérogations à la législation du travail, pour la simplification des procédures administratives et pour la réalisation d’infrastructures. Voir notamment Alessandro Pinci, ZES, zone economiche speciali : l’Italia al passo con il resto del mondo, quotidien Il Sole 24 Ore, Milan, 04/09/2019.

[17] Nous faisons référence ici aux lois Bassanini (sur la simplification des procédures administratives, sur le fédéralisme administratif et sur le fédéralisme fiscal) et, particulièrement, au Décret loi 56/2000 sur le fédéralisme fiscal, dont la mise en vigueur a été suspendue tant certaines régions du Sud étaient pénalisées, lors du passage de l’ancien système, fondé sur les transferts financiers, au nouveau système, fondé sur un processus plus complexe de péréquation partielle. Cf. Massimo Bordignon e Piero Giarda, Istituzioni e federalismo. Riflettendo sul Decreto 56/2000, lavoce.info, Milan, 23/09/04, sur https://www.lavoce.info/ et Camera dei Deputati, Federalismo fiscale – Il decreto legislativo n. 56/2000, théoriquement disponible, lorsque le site ne dysfonctionne pas, sur http://leg15.camera.it/cartellecomuni/leg14/RapportoAttivitaCommissioni/testi/05/05_cap14_sch03.htm .

[18] EuPolis, Residuo fiscale: la Sicilia “guadagna” 10 miliardi, 22/07/2019, sur https://www.truenumbers.it/residuo-fiscale/ ; Filippo Burla, Ma quale autonomia: ecco i veri numeri del “residuo fiscale”, 14/02/2019, sur https://ilprimatonazionale.it/economia/ma-quale-autonomia-ecco-i-veri-numeri-del-residuo-fiscale-104704/ ; Infosannio, La balla della sperequazione finanziaria delle regioni del nord a favore di quelle del sud, 02/10/2017, sur https://infosannio.wordpress.com/2017/10/02/la-balla-della-sperequazione-finanziaria-delle-regioni-del-nord-a-favore-di-quelle-del-sud/.

[19] SVIMEZ, Società per lo sviluppo dell’industria nel Mezzogiorno, fondée en 1946, est une association à but non lucratif d’étude du Mezzogiorno (Italie du Sud), de proposition de programmes d’action et de réalisations industrielles.

[20] Servizio studi dell’Assemblea regionale siciliana, Dossier di documentazione sul Regionalismo differenziato, Palerme, janvier 2019, sur http://www.ars.sicilia.it/

[21] Prometeia, Qual è la quota del debito pubblico detenuto dalle istituzioni europee e perché è così importante?, Milan, 22/05/2019, sur https://www.prometeia.it/ et E. Bergianti E R. Parrella, Chi ha in mano il debito pubblico italiano, Agenzia Giornalistica Italia, Roma, 06/06/2019, sur https://www.agi.it/.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*