France: Hollande élu

Déclaration de Philippe Poutou

Nicolas Sarkozy, le «président des riches» est bel et bien battu et nous nous en réjouissons. Son bilan, c’est une lutte des classes menée au service de ses amis du Fouquet’s.

Ces derniers jours, sa drague honteuse de l’électorat du Front national (retour de l’identité nationale, défense des frontières pour protéger la «civilisation européenne», stigmatisation des immigré·e·s, condamnation du prétendu assistanat des chômeurs, et même un contre-rassemblement anti-syndical le 1er mai, au Trocadéro à Paris) montre bien la perméabilité de la droite à son programme. Au terme d’une campagne qui a donc pris un tour de plus en plus réactionnaire, celui qui se voulait le «candidat du peuple» a été dégagé et c’est tant mieux.

Hollande est donc élu président, alors qu’il n’a pas un seul instant montré sa volonté de se situer sur le terrain du monde du travail, celui de la justice sociale pour une autre répartition des richesses, pour de nouveaux droits sociaux. Son programme n’est pas la rupture, pourtant nécessaire, avec l’orientation de son prédécesseur.

Il ne s’est même pas engagé à défaire les contre-réformes de Sarkozy, à commencer par les retraites. Au contraire, s’inscrivant pleinement dans la politique des socialistes européens et de l’Union européenne, gestionnaires loyaux de la crise, l’élection de Hollande annonce une politique d’austérité pour les catégories populaires, au nom de la rigueur et de l’équilibre budgétaire. Il est d’ailleurs tellement apparu comme garant du système qu’un homme de droite tel que François Bayrou (du Modem) ne s’y est pas trompé en votant pour lui.

Il faut donc nous préparer à mener de nouvelles batailles, à fédérer les résistances contre des mesures et des politiques qui ne seront rien d’autre qu’une austérité de gauche.

C’est l’ambition du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste): nous voulons construire de larges cadres unitaires pour faire converger les luttes contre l’austérité.

Comme nous l’avons fait ces dernières semaines, le NPA lance un appel. Nous nous adressons à celles et ceux qui se sont reconnu·e·s dans notre campagne, aux organisations et à celles et ceux qui se sont retrouvé·e·s dans les campagnes du Front de gauche ou de Lutte ouvrière, aux militant·e·s syndicalistes et à l’ensemble du mouvement social. Dans la suite de la grande mobilisation du 1er mai, réunissons-nous et préparons ensemble, dès à présent, la riposte dont nous avons besoin. C’est cela qu’attendent les millions de personnes qui se sont mobilisées ces dernières années et qui ont porté au premier tour leurs suffrages sur les candidatures à la gauche du PS, et même plus largement celles et ceux qui se revendiquent de la gauche.

Dans cette situation, l’objectif du NPA est de construire une véritable opposition à toutes les politiques d’austérité de droite comme de «gauche». Dans cette opposition, nous voulons aussi pour notre part, trouver les voies pour avancer dans le regroupement des anticapitalistes. C’est aussi pour défendre cette perspective que le NPA présentera des candidats, des candidates aux élections législatives [10 et 17 juin 2012].

Plus que jamais, il est nécessaire de faire vivre un projet anticapitaliste. (Le 6 mai 2012 à 20h.)

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