Egypte

Manifestation devant un des bâtiment de la «sécurité d'Etat» afin de demander sa dissolution

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La dissolution de la Sécurité de l’Etat et la condamnation de ses bourreaux sont une nécessité pour vaincre la contre-révolution

Mouvement pour le Renouveau socialiste

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Mansour al-Essawy, face à la mobilisation croissante contre le maintien de l’appareil étatique de sécurité et répressif a été contraint de reculer. Au cours des derniers jours, dans diverses villes, les bâtiments de la sécurité d’Etat, issue de la période Moubarak, ont été attaqués et envahis par des milliers de manifestants.

Mansour al-Essawy a rencontré, le 8 mars 2011, un groupe de juges indépendants et une délégation de jeunes du Mouvement du 25 janvier. Il s’est engagé à ce que la sécurité d’état «serve la nation et pas le régime» (sic).

De plus, il a affirmé que tous les officiers ayant commis des crimes seraient suspendus et que des enquêtes seraient ouvertes à leur sujet.

Le nouveau ministre a affirmé que le droit de manifester «pacifiquement» serait assuré et cela sans devoir demander, antérieurement, la permission d’organiser une manifestation. Seule une annonce de manifestation serait exigée.

Nous publions ci-dessous une déclaration de l’organisation égyptienne Mouvement pour le Renouveau socialiste sur le thème du démantèlement de l’appareil de sécurité, un des enjeux importants de cette phase du processus révolutionnaire du 25 janvier. (Rédaction)

*****

Les serviteurs de l’ancien régime ainsi que les propagandistes de la contre-révolution nous trompent quand ils prétendent que les appareils de renseignements et de sécurité de l’Etat existent dans le monde entier.

En fait, aucun Etat démocratique effectif dans le monde ne possède des prisons souterraines dont le travail réside dans la persécution de l’opposition politique sous toutes ses formes, et dans la pratique de la torture, sans aucune limite, qui aboutit dans de nombreux cas à l’assassinat d’opposants.

De même, aucun Etat démocratique ne contrôle directement la nomination des directeurs, des présidents d’universités, des doyens de facultés et des fonctionnaires. Et tout ceci se fait officiellement au su et au vu de tout le monde sans aucune sanction.

Au fil de plusieurs décennies, les sièges des renseignements de la sécurité de l’Etat sont devenus des sortes d’abattoirs dans lesquels la torture, le meurtre et le viol ont été exercés sous prétexte de protéger la sécurité et assurer la stabilité, alors que le vrai but des pratiques de cet appareil était de protéger le régime du dictateur corrompu et tyrannique. C’est pourquoi, il n’est pas étrange que s’exprime un sentiment de vengeance de la part de milliers d’Egyptiens face à cet appareil brutal.

Maintenant que ces bourreaux se sentent en danger, après que le grand peuple Egyptien a pu détrôner le dictateur, ils n’ont trouvé d’autres moyens pour se protéger et d’échapper à toute responsabilité que de détruire les dossiers qui prouvent leurs implications dans de nombreux actes tortures et de meurtres. Cela a poussé les milliers d’Egyptiens à prendre d’assaut, avec ténacité, le siège de sécurité de l’Etat à Alexandrie et dans la ville de Nasr pour empêcher la destruction des dossiers, et libérer les détenus politiques.

Dans cette optique, deux démarches sont nécessaires : la dissolution de l’appareil de sécurité de l’Etat, tout en gardant les appareils de sécurité généraux traditionnels comme dans les pays démocratiques, et la condamnation des officiers impliqués dans des opérations de torture et de meurtre, cela pour que la révolution complète sa victoire.

En effet, l’entretien de cet appareil bloque toute avancée démocratique de la révolution et met en danger la liberté et la dignité des Egyptiens, ceux et celles qui sont par centaines devenus des martyrs et qui ont été blessés pour conquérir pour la liberté et la justice.

Mouvement du Renouveau socialiste (5 mars 2011) – (Traduction de l’arabe par A l’Encontre)

(9 mars 2011)

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