Suisse. L’ascension des syndicats comme conséquence de la grève générale

Comité d’Olten lors du procès devant le tribunal militaire au printemps 1919

Par Bernard Degen

Jusqu’à aujourd’hui, la grève générale suisse de novembre 1918 [1] est volontiers présentée comme une défaite de la gauche. Le Tages-Anzeiger, par exemple, affichait dans son édition du 20 octobre 2017 le gros titre «La gauche fête sa défaite la plus amère».

Cette interprétation du mouvement comme un coup manqué n’est pas un hasard. La droite souligna dès le début l’échec [2]. Ce n’est qu’ainsi qu’elle pouvait donner à son avertissement contre une répétition une justification qui ne reposât pas exclusivement sur la répression. L’extrême gauche souffla dans la même trompette. Elle essaya de présenter les responsables dirigeants de la social-démocratie et des syndicats comme des ratés et des traîtres. Ce n’est que le courant centriste autour de Robert Grimm [3] qui défendit durablement la réussite de la grève générale. Mais ce courant perdit de plus en plus de soutien, car sous la pression énorme du point de vue bourgeois la social-démocratie et les syndicats commencèrent à éliminer de leur histoire le mouvement de grève. Tout particulièrement à la fin des années 1950 et au début des années 1960, on ne voulait plus rien entendre à ce propos. Robert Bratschi [4] qui fut pendant des années président de l’Union syndicale suisse (USS), a tout simplement passé sous silence la grève générale dans l’oraison funèbre – prononcée à la radio – de son partenaire au jass Robert Grimm.

L’approche du centenaire d’un côté, et de l’autre l’intérêt croissant dans la jeunesse et le mouvement étudiant pour l’histoire du mouvement ouvrier, ont à nouveau fortement fait augmenter à la fin des années 1960 et dans les années 1970 l’intérêt pour la grève générale de 1918. Nulle autre que la «nouvelle gauche» a repris l’interprétation commune aux bourgeois et à l’extrême gauche. Un livre largement diffusé au milieu des années 1970 par les comités de soldats portait le titre programmatique Apprendre de nos défaites.

Bernard Degen und al., «Robert Grimm: Marxist, Kämpfer, Politiker», 2012

«Les vaincus victorieux»

Robert Grimm, quant à lui, avait déjà en juin 1919 dans sa préface à l’impression du sténogramme La grève générale devant le tribunal de guerre, signalé les difficultés de l’évaluation du résultat. «[…] s’il parut au premier coup d’œil que le parti et les syndicats avaient perdu le combat, en réalité ils étaient les vaincus victorieux. Vaincus dans la mesure où dans l’intérêt de leur sauvegarde et de la poursuite du développement de leurs forces, ils avaient dû interrompre la grève, mais victorieux parce que, peu de temps après, pas à pas, une série de revendications importantes durent être accordées. La réélection anticipée du Conseil national [5] est assurée, la journée de huit heures est sanctionnée légalement sans longues objections, la question des assurances est mise en discussion, et cela et bien d’autres choses, non par amour du prolétariat mais par une peur bleue de la possible répétition des actions de masse.»

Dans l’autre camp également, tout le monde ne voulait pas se convaincre d’une défaite sans équivoque. Par exemple la Schweizerische Gewerbe-Zeitung (Le Journal suisse des arts et métiers) écrivait déjà quelques semaines plus tard (21 décembre 1918): «La grève, qui au début fut mise en scène comme une grève politique […] a en tant que telle failli; mais elle devait quand même être bonne à quelque chose et s’est donc par endroits transformée en un mouvement salarial dont la portée ne se laisse aujourd’hui pas encore prévoir. Comme corollaire de la grève générale apparaît également la revendication de la réduction du temps de travail, qui a été formulée par les travailleurs de certaines branches sans respecter les contrats collectifs en vigueur.»

Une telle manière de voir différenciée a passé de plus en plus dans l’oubli, plus la grève générale s’éloignait dans le temps. Quand la recherche historique a commencé dans les années 1950 à traiter du sujet, la question qui apparut d’abord au premier plan fut celle qu’avait cultivée durant des décennies la droite bourgeoise, à savoir s’il s’était agi d’un putsch manqué, voire d’une tentative de révolution. Après que les premiers travaux de recherche basés sur les sources n’eurent révélé aucune trace pour étayer une telle interprétation, les conséquences du mouvement semblèrent n’intéresser plus que peu de gens. On signala par exemple les conséquences politiques sous la forme du durcissement d’un bloc bourgeois, tandis que les neuf revendications de l’appel à la grève [6] furent considérées sous le rapport de leur concrétisation, avec la constatation que la semaine de 48 heures, l’assurance vieillesse et, finalement, le droit de vote des femmes avaient tout de même été introduits.

Mais personne ne s’appliqua à étudier de manière détaillée les conséquences de la grève.

Diminution du temps de travail 

La revendication de la grève générale la plus importante, également d’un point de vue international, fut celle de la semaine de 48 heures. L’Union centrale des associations patronales suisses maintenait en 1917 encore que «56 à 58 heures par semaine ne sont en rien exagérées». Mais les conflits croissants ont amené dans certaines branches à des accords pour réduire le temps de travail, par exemple, au début 1918, à 54 heures dans l’industrie des métaux et des machines. Dans d’autres branches également, la journée de 10 heures ne pouvait plus être maintenue. Dans d’autres industries significatives, telles que celle du coton, alors encore importantes, dans le commerce et les transports, ou encore dans la production d’aliments, les 60 heures continuaient d’être habituelles, 59 heures dans les entreprises soumises à la Loi sur les fabriques. Des associations patronales importantes, comme celle de l’industrie textile, considéraient des pourparlers avec les syndicats comme superflus et se limitaient à soutenir les entreprises lors de conflits du travail. D’autres également, comme celle de l’industrie des métaux et des machines, ne rencontraient les représentants des syndicats que dans de rares cas exceptionnels.

Cela changea après la grève générale presque soudainement. Certes plusieurs associations patronales hésitèrent encore. Elles furent plusieurs fois exhortées par le conseiller fédéral Edmund Schulthess [7] à prendre au sérieux les enseignements de la grève générale. En tant qu’ancien directeur chez Brown Boveri & Cie, il était assurément familiarisé avec les intérêts de la grande industrie. Ainsi, par exemple, dans une lettre du 23 février 1919 au président de l’Union centrale des associations patronales suisses, il indique: «Si nous ne réussissons pas à bref délai à obtenir quelque concession positive, nous ferons les expériences les plus difficiles. […] les masses sont excitées, beaucoup sont au chômage et une grève générale trouverait dans ces conditions un terrain bien meilleur qu’en d’autres temps.»

Effectivement la plupart des associations patronales prirent alors le virage. En très peu de temps – parfois après d’autres grèves – elles conclurent jusqu’au printemps 1919 des accords à propos de la semaine de 48 heures. En juin 1919 déjà, le parlement suivit avec la révision de la Loi sur les fabriques qui fixait désormais un temps de travail normal de 48 heures, quoiqu’elle autorisât aussi des exceptions. Ainsi, le temps de travail légal, qui n’avait été réduit à 59 heures qu’en 1914 et n’était entré en vigueur qu’à l’automne 1917, avait été réduit de 11 heures par semaine. Jouirent de cette augmentation massive du temps libre environ 350’000 ouvrières et ouvriers dans les fabriques. Les patrons renoncèrent à lancer un référendum. Dans d’autres secteurs importants des arts et métiers, le temps de travail fut également diminué à 48 heures hebdomadaire par des accords. Finalement, le personnel de la poste et des chemins de fer obtint le nouveau temps de travail normal, à l’automne 1919 provisoirement, au printemps 1920 légalement. Le conseiller national agrarien Roman Abt, qui se battait pour un nouvel allongement du temps de travail, remarqua sarcastiquement en 1922: «Chez nous l’introduction de la journée de 8 heures a eu lieu précipitamment en conséquence des mouvements révolutionnaires à l’étranger et des promesses qu’on a faites à l’organisation des travailleurs dans une lamentable peur lors de la grève générale en 1918.»

Négociations et intégration institutionnelle

Les relations bilatérales entre syndicats et organisations patronales se sont également transformées rapidement. La plupart des associations patronales considéraient désormais recommandables des négociations régulières. Durant l’entre-deux-guerres, les sommets des organisations patronales et des syndicats se rencontraient généralement lors de graves conflits. Dans l’industrie, on en est même venu à conclure des contrats collectifs d’ensemble dont la validité s’étendait à tout le pays. Si l’industrie d’exportation menait des entretiens bilatéraux réguliers, ce n’est qu’après la Deuxième Guerre mondiale qu’elle accepta de conclure de tels accords qui allaient si loin.

Mais sur le plan politique également les relations furent rétablies rapidement. Déjà une semaine après la grève générale, syndicalistes et patrons discutaient de la semaine de 48 heures dans la Commission fédérale des fabriques. Le Département fédéral de l’économie, qui était alors aussi compétent pour la politique sociale, invita l’Union syndicale suisse, dès le début de l’année 1919, comme expert dans des questions de politique sociale. Konrad Ilg [8], le président de la Fédération des travailleurs de la métallurgie et de l’horlogerie, et qui en tant que membre du Comité d’action d’Olten était un des accusés dans le grand procès de la grève générale, a voyagé ensemble avec des représentants des industriels des machines et de la Confédération à la première Conférence internationale du travail à Washington. Entre la grève générale et la contre-offensive des patrons dans la crise du début des années 1920, l’Union syndicale suisse fut intégrée dans d’importantes commissions extra-parlementaires, par exemple au sujet de l’aide aux chômeurs, de la loi sur l’apprentissage ou de l’initiative Rothenberger [9], et de la préparation d’un article constitutionnel sur l’AVS.

Sous un certain rapport, tout au plus, on pourrait parler d’effets négatifs de la grève générale. Dans le camp bourgeois eut lieu un regroupement plus étroit. Cela fit fortement gagner du terrain aux forces plus conservatrices et en partie même réactionnaires aux dépens des forces orientées vers les réformes.

La grève générale eut des effets bien au-delà de l’immédiate période d’après-guerre. Particulièrement durant la Deuxième Guerre mondiale, il y est fait référence à nouveau très fréquemment.

Les personnes qui dans les années 1930 et pendant la Deuxième Guerre mondiale planifiaient la politique sociale étaient pour la plupart marquées par l’expérience de la grève générale. Elles voulaient prévenir une évolution analogue. Il faut mentionner comme principal exemple l’assurance pour perte de salaire et de gains des personnes en service militaire. A ce sujet le rapport final du Département fédéral de l’économie sur l’économie de guerre souligne:  «Il suffit de rappeler le souvenir des années 1918 et 1919 pour reconnaître le progrès considérable qui a été réalisé dans le domaine de la protection des soldats et des mobilisés dans la protection civile.» Il est bien connu que l’AVS s’appuya ensuite, pour ce qui est de l’organisation et financièrement, sur l’assurance pour perte de gains des mobilisés.

Le quotidien fribourgeois La Liberté, qui est le porte-parole des catholiques suisses romands, écrivait fin 1943: «Après une phase de calme relatif nous retombons dans la lutte de classes et nous nous retrouverons dans les jours après la fin de cette guerre dans la même situation qu’en novembre 1918 – avec la circonstance aggravante d’un bolchevisme qui est renforcé par la guerre et prêt à toutes les machinations.»

L’historien libéral lausannois André Lasserre en arriva dans son étude de l’opinion publique en Suisse durant la Deuxième Guerre mondiale à la conclusion stupéfiante: «1918 […] est la plus importante année de la Seconde Guerre mondiale.»

Encore moins qu’à propos d’une grève économique, on ne peut à propos d’une grève générale simplement comparer les revendications de la grève, voire les plans de révolution imaginés, avec les résultats immédiats. Le premier récipiendaire britannique du Prix Nobel d’économie, John Richard Hicks, argumentait déjà dans sa théorie des salaires publiée pour la première fois en 1932 que dans des grèves il s’agit avant tout de sonder le rapport des forces, pour les deux camps. Sur la base de ce rapport des forces, les résultats concrets sont ensuite négociés. De telles réflexions n’étaient pas étrangères à des acteurs importants de la grève générale, en particulier Robert Grimm. Mais ces réflexions tombèrent dans l’oubli au fil des années, ce qui a permis à la thèse erronée de la défaite de se fixer dans les têtes. (Ce texte de Bernard Degen est une contribution faite dans le cadre du département d’histoire de l’Université de Bâle et disponible sur le Net sous forme de PDF en allemand; traduction A l’Encontre)

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On trouve une analyse détaillée des conséquences directes de la grève générale dans la thèse de doctorat de Bernard Degen, dont on peut encore trouver quelques exemplaires restants en librairie: Abschied vom Klassenkampf. Die partielle Integration der schweizerischen Gewekschaftsbewegung zwischen Landesstreik und Weltwirtschaftskrise, Basel 1991.

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[1] Pour un rappel chronologique schématique: une grève de protestation contre la présence massive de troupes se déclenche le 9 novembre 1918, des affrontements avec l’armée ont lieu le 10, particulièrement à Zurich, le 12 l’appel à la «grève générale illimitée» est lancé par le Comité d’Olten. Si le 11 la reprise du travail eut lieu dans de multiples sites industriels à l’exception de Zurich, le 12 novembre la grève générale se développa et réunit quelque 250’000 grévistes. Le 14, un affrontement faisant des morts eut lieu à Granges (Soleure). Pour une appréciation certes résumée, mais équilibrée de la grève générale, voir l’article de Bernard Degen dans le Dictionnaire historique de la Suisse sous la rubrique «grève générale»: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F16533.php. Texte utile à mettre en regard avec celui du même auteur que nous publions ici. (Réd. A l’Encontre)

[2] Voir le remarquable article de Dorothe Zimmermann publié sur ce site le 16 mai 2018, portant sur l’organisation de la Fédération patriotique suisse (Schweizerischer Vaterländischer Verband/SVV), en particulier dans la foulée de la grève générale, et durant les décennies qui suivirent: «Les réactions de la droite bourgeoise à la grève générale». (Réd. A l’Encontre)

[3] Robert Grimm (1881-1958) a eu une expérience, entre autres en Allemagne en 1905-1906, en tant que typographe et rotativiste. Il fut secrétaire de la Fédération ouvrière de Bâle de 1906 à 1909 et quasi conjointement (1907-1909) cofondateur et premier secrétaire de la Fédération des travailleurs du commerce et des transports. De 1909 à 1918, il dirigea le quotidien socialiste Berner Tagwacht qui était une véritable référence, ce qui s’est traduit, entre autres, par son rôle dans l’organisation des deux conférences internationales de Zimmerwald (1915) et Kiental (1916). Comme membre du Comité d’Olten et ayant rédigé l’appel à la grève générale, il fut condamné à six mois de prison, durant lesquels il rédigea son ouvrage Geschichte der Schweiz in ihren Klassenkämpfen. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fut «intégré» à l’administration de l’économie de guerre, de 1939 à 1946, puis à la tête de la compagnie ferroviaire du BLS (Berne-Lötschberg-Simplon). Dès 1899, il adhéra au Parti socialiste, dont il fut durant de longues années membre du comité directeur et chef du groupe parlementaire de 1936 à 1945. Les appréciations sur son rôle politique et sa personnalité ont été nombreuses et ressortent, entre autres, dans la notice du Dictionnaire historique de la Suisse. Bernard Degen a dirigé l’ouvrage collectif intitulé Robert Grimm, Marxist, Kämpfer, Politiker, Chronos, 2012 (avec Hans Schäppi et Adrian Zimmermann). (Réd. A l’Encontre)

[4] Robert Bratschi (1891-1981) fut secrétaire général de la Fédération suisse des cheminots de 1920 à 1945, puis président de cette fédération. De 1934 à 1953, il fut président de l’Union syndicale suisse. Sa carrière politique fut longue : il siégea au Conseil national de 1922 à 1967. De 1954 à 1962, il fut directeur du BLS. Il faut aussi un membre de la direction générale de la Banque nationale suisse. Sa place dans le dit système du consensus helvétique est reconnue et lui a même valu un doctorat honoris causa de l’Université de Bâle. (Réd. A l’Encontre)

[5] En octobre 1918, le peuple et les cantons ont accepté l’initiative sur la proportionnelle. Le 10 août 1919, lors d’une élection anticipée, le Conseil national a été très largement renouvelé. Le PS obtient 23,5% des voix et 41 sièges (soit +21 sièges) au Conseil national et aucun siège au Conseil des Etats. (Réd. A l’Encontre)

[6] Les neuf revendications sont les suivantes: le renouvellement immédiat du Conseil national d’après la proportionnelle (système qui venait d’être accepté en votation populaire le 13 octobre 1918), introduction du suffrage féminin, du devoir de travailler pour tous, de la semaine de 48 heures, d’un monopole de l’Etat pour le commerce extérieur, d’une assurance vieillesse et invalidité, d’un impôt sur la fortune pour payer la dette publique, d’une organisation assurant le ravitaillement et enfin d’une réforme de l’armée. (Réd. A l’Encontre)

[7] Edmund Schulthess (1868-1944). Dès 1905, il est élu au Conseil des Etats pour le canton d’Argovie en tant que membre du PRD (Parti radical-démocratique). Dès 1912, il occupe un siège au Conseil fédéral et joue un rôle clé dans le Département de l’économie (nom qui remplace en 1915 celui du Département du commerce, de l’industrie et de l’agriculture). Il se retire du Conseil fédéral en 1935, mais garda un poste à la Commission fédérale des banques. Face aux représentants les plus réactionnaires tels que le conservateur-catholique Jean-Marie Musy, il apparaît «pragmatique», terme sacro-saint en Suisse. S’il sait entretenir des contacts avec des secteurs du mouvement syndical, il sait aussi chercher à réintroduire en 1924 une augmentation du temps de travail à 54 heures, projet de loi refusé en votation populaire. Après le déclenchement de la crise des années 1930, il mena campagne pour l’abaissement des salaires et fut au premier rang de ceux qui ont combattu l’initiative populaire du PS et de l’USS intitulée «Pour combattre la crise économique et ses effets». En février 1937, une rencontre dite informelle avec Hitler, mais ayant le soutien de facto du Conseil fédéral, inscrit la politique de la Suisse dans une relation dite de neutralité avec l’Allemagne nazie, une relation qui servira le business helvétique (voir à ce propos l’ouvrage de Daniel Bourgeois, Business helvétique et Troisième Reich, Ed. Page 2, 1998). (Réd. A l’Encontre)

[8] Konrad Ilg (1877-1944). Ayant fait ses premières armes dans la Société du Grutli, il entra au Parti socialiste après 1900. Il y fit une carrière entre autres au poste de vice-président entre 1928 et 1936. La notice biographique du Dictionnaire historique de la Suisse définit synthétiquement son approche sociale et politique: «il ne fallait toutefois utiliser cette arme [la grève] qu’en dernier recours. Dans son optique, les champions de la lutte des classes n’avaient pas leur place dans le mouvement syndical suisse; en tant que président de la FTMH, il réagit énergiquement contre tout noyautage de la part d’éléments d’extrême-gauche.» Ses rapports avec l’Association patronale suisse de l’industrie et des métaux étaient cordiaux – en particulier avec son président Ernst Dübi – et trouvèrent une conclusion, parmi d’autres, avec les conventions collectives dites de «paix du travail». (Réd. A l’Encontre)

[9] Initiative populaire «Assurance invalidité, vieillesse et survivants» qualifiée aussi d’initiative Rothenberger (Christian), initiative rejetée en 1925 en votation populaire par 58% des votants. C. Rothenberger était proche des milieux réformés de Bâle et son initiative était combattue par le parti dont il était membre (Parti radical) et les dits milieux économiques, mais soutenue par le PSS. (Réd. A l’Encontre)

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