Le réchauffement climatique, la politique de Mike Pompeo et les bouleversements en perspective

Mike Pompeo lors du Arctic Council réuni à Rovaniemi, Finlande, en mai 2019

Par Michael T. Klare

Donald Trump a fait les gros titres comme d’habitude en août, mais ne vous y trompez pas. Ce n’était pas le trumpisme en action ce mois d’août, mais ce que nous devrions tous commencer maintenant à appeler la Doctrine de Pompeo. Oui, je parle du secrétaire d’État Mike Pompeo et, en ce qui concerne la région arctique, lui a beaucoup plus à l’esprit que le simple achat du Groenland (offre tweetée par Trump).

À la mi-août, comme personne ne l’oubliera sans doute, le président Trump a surpris les observateurs internationaux en exprimant son intérêt à acheter le Groenland, une région semi-autonome du Danemark. La plupart des commentateurs ont considéré cette décision comme un exemple supplémentaire du comportement de plus en plus erratique du président. Le Premier ministre danois Mette Frederiksen a qualifié l’idée même d’un tel accord d’«absurde», amenant Trump, dans un accès de colère, à qualifier ses commentaires de «méchants» et à annuler une visite d’État prévue depuis longtemps à Copenhague.

Cependant, un examen plus approfondi de cet incident et des mesures administratives connexes suggère une interprétation tout à fait différente de ce qui se passe, avec une immense importance pour la planète et même la civilisation humaine. Sous l’impulsion de Mike Pompeo, la Maison-Blanche considère de plus en plus l’Arctique comme une arène clé pour la concurrence future entre grandes puissances, dont le prix ultime est une extraordinaire mine de ressources précieuses, dont le pétrole, le gaz naturel, l’uranium, le zinc, le minerai de fer, l’or, les diamants et les terres rares. Ajoutez un autre facteur: bien que personne dans l’administration ne soit susceptible de mentionner les termes interdits de «changement climatique» ou «crise climatique», ils comprennent tous parfaitement que le réchauffement climatique est ce qui rend possible une telle ruée vers ces ressources.

Ce n’est pas la première fois que les grandes puissances s’intéressent à l’Arctique. Cette région revêtait une certaine importance stratégique pendant la période de la «guerre froide», lorsque les États-Unis et l’Union soviétique prévoyaient d’utiliser cet espace aérien comme point de passage pour les missiles et les bombardiers nucléaires envoyés sur des cibles situées à l’autre bout du monde. Depuis la fin de cette période, cependant, cette région a été largement négligée. Les températures froides, les tempêtes fréquentes ainsi que les surfaces de glace empêchaient la plupart des déplacements aériens et maritimes normaux, alors – à part les quelques peuples autochtones qui s’y sont longtemps adaptés – qui voudrait s’y aventurer?

Cependant, les changements climatiques modifient déjà radicalement la situation: les températures augmentent plus vite dans l’Arctique que partout ailleurs sur la planète, faisant fondre certaines parties de la calotte glaciaire polaire et exposant des eaux et des îles autrefois inaccessibles à un développement commercial. Des réserves de pétrole et de gaz naturel ont été découvertes dans des zones extracôtières qui étaient auparavant (mais plus maintenant) recouvertes de glace de mer la majeure partie de l’année. Pendant ce temps, de nouvelles opportunités minières émergent au Groenland, oui, au Groenland! Craignant que d’autres pays, dont la Chine et la Russie, puissent récolter les fruits d’un tel changement climatique, l’administration Trump a déjà lancé une campagne globale pour assurer la domination états-unienne dans cette région, même au risque de confrontations et de conflits futurs.

La ruée vers les ressources de l’Arctique a été lancée au début du siècle dernier lorsque les grandes sociétés énergétiques mondiales, sous la direction de BP, ExxonMobil, Shell et le géant gazier russe Gazprom, ont commencé à explorer les réserves de pétrole et de gaz dans des régions récemment rendues accessibles par le retrait de la glace de mer. Ces efforts ont pris de l’ampleur en 2008, après la publication du rapport Circum-Arctic Resources Appraisal du U.S. Geological Survey, qui indique que jusqu’à un tiers du pétrole et du gaz non découvert dans le monde se trouve dans des régions situées au nord du cercle polaire arctique. Une grande partie de cette abondance inexploitée de combustibles fossiles se trouverait sous les eaux arctiques adjacentes à l’Alaska (c’est-à-dire aux États-Unis), au Canada, au Groenland (contrôlé par le Danemark), à la Norvège et à la Russie – les «cinq arctiques».

En vertu du droit international existant, codifié dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), les pays côtiers ont le droit d’exploiter les ressources sous-marines jusqu’à 200 milles marins de leur littoral (et au-delà si leur plateau continental s’étend plus loin que cela). Les cinq pays arctiques ont tous revendiqué des «zones économiques exclusives» (ZEE) dans ces eaux ou – les États-Unis qui n’ont pas ratifié l’UNCLOS – ont annoncé leur intention de le faire. La plupart des réserves connues de pétrole et de gaz se trouvent à l’intérieur de ces ZEE, bien que l’on pense que certaines d’entre elles se trouvent dans des zones de chevauchement ou même contestées au-delà de cette limite de 200 milles, y compris la région polaire elle-même. Celui qui possède le Groenland, bien sûr, possède le droit de développer sa ZEE.

Pour la plupart, les cinq pays de l’Arctique ont affirmé leur intention de régler tout différend découlant de revendications contestées par des moyens pacifiques, principe de fonctionnement à la base de la création, en 1996, du Conseil de l’Arctique, une organisation intergouvernementale pour les États dont le territoire se trouve au-dessus du cercle arctique (dont les cinq pays arctiques, la Finlande, l’Islande et la Suède). Se réunissant tous les deux ans, il constitue un forum dans lequel les dirigeants de ces pays et les peuples indigènes qui y vivent peuvent, du moins en théorie, aborder des préoccupations communes et travailler à des solutions concertées – et ce forum a en effet contribué à atténuer les tensions dans la région. Ces dernières années, cependant, il s’est avéré de plus en plus difficile d’isoler l’Arctique des hostilités croissantes des États-Unis (et de l’OTAN) envers la Russie et la Chine ou de la lutte mondiale pour des ressources essentielles. En mai 2019, alors que Pompeo dirigeait une délégation américaine à la dernière réunion du Conseil à Rovaniemi, en Finlande, l’hostilité et l’envie de s’emparer des ressources futures s’étaient déjà répandues hors de cette enceinte.

Récolter les richesses de l’Arctique

Un tel forum est marqué, habituellement, par des déclarations anodines sur la coopération internationale et la bonne gérance de l’environnement. Or, le couvercle a été levé lors de la dernière réunion du Conseil de l’Arctique en mai 2019 lorsque Pompeo a prononcé un discours provocateur et martial qui mérite bien plus d’attention qu’il n’a eu à l’époque. Faisons donc un petit tour d’horizon de ce qui pourrait s’avérer une proclamation historique (dans le sens le plus sombre possible) d’une nouvelle doctrine de Washington pour le Grand Nord.

«Au cours de ses deux premières décennies, le Conseil de l’Arctique a eu le luxe de se concentrer presque exclusivement sur la collaboration scientifique, sur les questions culturelles et sur la recherche environnementale», a commencé le secrétaire d’État avec modération. C’étaient, a-t-il dit, «tous des thèmes importants, très importants, et nous devrions continuer à le faire. Mais nous n’avons plus ce luxe. Nous entrons dans une nouvelle ère d’engagement stratégique dans l’Arctique, avec de nouvelles menaces pour l’Arctique et ses ressources, et pour l’ensemble de nos intérêts dans cette région.»

Dans ce qui s’est avéré être un discours brutal, Pompeo a affirmé que nous étions maintenant dans une nouvelle ère dans l’Arctique. Parce que le changement climatique – une expression qui n’a jamais été prononcée par Pompeo, bien sûr – rend de plus en plus possible l’exploitation des vastes ressources naturelles de la région, une ruée pour en prendre le contrôle est maintenant officiellement en cours. Cette concurrence pour les ressources s’est instantanément empêtrée dans un affrontement géopolitique croissant entre les États-Unis, la Russie et la Chine, engendrant de nouveaux risques de conflit.

Sur la question de l’exploitation des ressources, Pompeo ne pouvait guère contenir son enthousiasme. Se référant au sarcasme qui a salué l’achat de l’Alaska par William Seward en 1857, il a déclaré:

«Loin de l’arrière-pays aride que beaucoup pensaient qu’il était à l’époque de Seward, l’Arctique est à la pointe des opportunités et de l’abondance. Il abrite 13 % du pétrole non découvert dans le monde, 30% du gaz non découvert et une abondance d’uranium, de minéraux des terres rares, d’or, de diamants et des millions de kilomètres carrés de ressources non exploitées.»

La possibilité d’accroître considérablement le commerce maritime par le biais de routes commerciales transarctiques nouvellement déglacées qui relieront la région euro-atlantique à l’Asie est tout aussi intéressante, a-t-il fait remarquer. «Les réductions constantes de la glace de mer ouvrent de nouveaux passages et de nouvelles opportunités pour le commerce», s’est-il réjoui. «Cela pourrait réduire de 20 jours le temps nécessaire pour voyager entre l’Asie et l’Occident… Les voies maritimes de l’Arctique pourraient devenir les canaux de Suez et de Panama du XXIe siècle.» Le fait que de telles «réductions constantes de la glace de mer» soient la seule conséquence du changement climatique n’a pas été mentionné, mais une autre réalité de notre monde qui se réchauffe aussi. Si l’Arctique devient un jour vraiment l’équivalent septentrional d’un passage tropical comme les canaux de Suez ou de Panama, cela signifiera probablement que certaines parties de ces zones méridionales seront devenues l’équivalent de déserts inhabitables.

Au fur et à mesure que de nouvelles possibilités de commerce et de forage se présentent, a affirmé Mike Pompeo, les États-Unis ont l’intention d’être à l’avant-garde en tirant parti de ces possibilités. Il a ensuite commencé à se vanter de ce que l’administration Trump avait déjà accompli, y compris la promotion du forage pétrolier et gazier accru dans les eaux extracôtières et la libération de «l’exploration énergétique dans l’Arctic National Wildlife Refuge», une région vierge du nord de l’Alaska que les environnementalistes considèrent comme un refuge pour le caribou migrant et autres espèces en danger. Des efforts supplémentaires pour exploiter les ressources vitales de la région, a-t-il promis, sont prévus dans les années à venir.

Une nouvelle arène pour la compétition (et pire encore)

Idéalement, a fait remarquer Mike Pompeo, la compétition pour les ressources de l’Arctique se déroulera de façon paisible et ordonnée. Les États-Unis, a-t-il assuré à ses auditeurs, croient en une «concurrence libre et loyale, ouverte, marquée par la primauté du droit». Mais d’autres pays, a-t-il ajouté, en particulier la Chine et la Russie, ne respecteront pas ce règlement la plupart du temps et devront donc faire l’objet d’une surveillance attentive et, au besoin, de mesures punitives.

La Chine, a-t-il souligné, est déjà en train de développer des routes commerciales dans l’Arctique et d’établir des liens économiques avec des pays clés dans cette région. Contrairement aux États-Unis (qui ont déjà plusieurs bases militaires dans l’Arctique, dont une à Thulé au Groenland, et qui y ont donc une présence bien établie), Pompeo prétend que Pékin utilise subrepticement ces activités prétendument économiques à des fins militaires, y compris, de façon assez odieuse, en espionnant les sous-marins balistiques américains opérant dans la région tout en intimidant ses partenaires locaux pour obtenir leur accord.

Il a ensuite cité les événements survenus dans la lointaine mer de Chine méridionale, où les Chinois ont effectivement militarisé un certain nombre de minuscules îles inhabitées (en les équipant de pistes d’atterrissage, de batteries de missiles et autres) et les États-Unis ont réagi en envoyant leurs navires de guerre dans les eaux adjacentes. Ils l’ont fait pour mettre en garde contre de futurs affrontements militaires semblables dans l’Arctique. «Voulons-nous que l’océan Arctique se transforme en une nouvelle mer de Chine méridionale, pleine de militarisation et de revendications territoriales concurrentes?» La réponse, a-t-il assuré à ses auditeurs, est «assez claire». (Et je suis sûr que vous pouvez deviner ce qu’elle est.)

Le secrétaire d’État a ensuite utilisé un langage encore plus fort pour décrire le «comportement agressif de la Russie dans l’Arctique». Ces dernières années, a-t-il affirmé, les Russes ont construit des centaines de nouvelles bases dans la région, ainsi que de nouveaux ports et des capacités de défense aérienne. «La Russie y laisse déjà des empreintes dans la neige sous forme de bottes de l’armée», une menace qui ne peut être ignorée. «Ce n’est pas parce que l’Arctique est un endroit sauvage qu’il doit devenir un lieu d’anarchie. Ce n’est pas nécessairement le cas. Et nous sommes prêts à faire en sorte qu’il ne le devienne pas.»

Et nous arrivons ici au cœur du message de Pompeo: les Etats-Unis vont, bien sûr, «répondre» en renforçant leur propre présence militaire dans l’Arctique pour mieux protéger les intérêts états-uniens, tout en contrant les incursions chinoises et russes dans la région:

«Sous la présidence de Trump, nous renforçons la sécurité et la présence diplomatique des Etats-Unisdans la région. Sur le plan de la sécurité, en partie en réponse aux activités déstabilisatrices de la Russie, nous organisons des exercices militaires, nous renforçons la présence de nos forces, reconstruisons notre flotte de brise-glace, augmentons le financement de la Garde côtière et créons un nouveau poste militaire supérieur pour les affaires arctiques au sein de nos propres forces militaires.»

Pour souligner la sincérité de l’administration, Mike Pompeo a vanté les plus grandes manœuvres militaires de l’OTAN et des États-Unis dans l’Arctique depuis l’époque de la guerre froide, l’exercice «Trident Juncture» (qu’il a appelé à tort «Trident Structure») récemment achevé, impliquant quelque 50’000 soldats. Bien que le scénario officiel de Trident Juncture parle d’un «agresseur» non identifié, peu d’observateurs doutaient que l’«équipe alliée» (OTAN) ait été réunie pour repousser une hypothétique invasion russe en Norvège, où le combat simulé a eu lieu.

Mise en œuvre de la doctrine

C’est ainsi que vous avez les grandes lignes de la nouvelle Doctrine de Pompeo, centrée sur le sujet vraiment interdit par l’administration Trump: la crise climatique. De la manière la plus pugnace qu’on puisse imaginer, cette doctrine postule un avenir de compétition et de conflit sans fin dans l’Arctique, qui s’intensifie à mesure que la planète se réchauffe et que la calotte glaciaire fond. L’idée que les États-Unis s’opposent aux Russes et aux Chinois dans le Grand Nord, tout en exploitant les ressources naturelles de la région, a clairement circulé à Washington. Au mois d’août, il était manifestement déjà devenu assez répandu à la Maison-Blanche (sans parler du Conseil de sécurité nationale et du Pentagone) que le président propose d’acheter le Groenland.

Et quand il s’agit de ressources et de conflits militaires futurs, ce n’était pas une idée aussi farfelue. Après tout, le Groenland possède d’abondantes ressources naturelles et abrite également cette base américaine à Thulé. Vestige de la guerre froide, l’installation de Thulé, principalement une base radar, est déjà en cours de modernisation, au coût de quelque 300 millions de dollars, pour mieux suivre les tirs de missiles russes. De toute évidence, les principaux responsables à Washington considèrent le Groenland comme un bien immobilier de valeur dans la lutte géopolitique émergente de Mike Pompeo, une évaluation qui a ainsi clairement fait son chemin dans la conscience du président Trump.

L’Islande et la Norvège jouent également un rôle clé dans le nouveau calcul stratégique de Pompeo et du Pentagone. Une autre ancienne installation de la guerre froide, une base à Keflavik en Islande, a été réoccupée par la Marine et est maintenant utilisée dans des missions de guerre anti-sous-marine. Entre-temps, le Corps des Marines a stationné plusieurs centaines de soldats de combat dans des bases près de Trondheim, en Norvège, le premier déploiement permanent de soldats étrangers sur le sol norvégien depuis la Deuxième Guerre mondiale. En 2018, le Pentagone a même réactivé la défunte deuxième flotte de la Marine, lui confiant la responsabilité de protéger l’Atlantique Nord ainsi que les approches maritimes de l’Arctique, y compris celles adjacentes au Groenland, en Islande et en Norvège. Tenez donc compte de ces signes de temps de réchauffement!

Et tout cela n’est clairement que le début d’une importante accumulation et d’une mise à l’épreuve régulière de la capacité de l’armée américaine à opérer dans le Grand Nord. Dans le cadre de l’exercice Trident Juncture, par exemple, le porte-avions Harry S. Truman et sa flottille de navires de soutien ont été envoyés en mer de Norvège, la première fois qu’un groupe aéronaval américain a navigué au-dessus du cercle polaire arctique depuis que l’Union soviétique a implosé en 1991. De même, le secrétaire à la Marine, Richard Spencer, a récemment annoncé son intention d’envoyer des navires de guerre de surface en mission transarctique, une autre nouvelle initiative militaire. (Les sous-marins nucléaires américains font régulièrement de tels voyages, naviguant sous la banquise.)

L’ironie de la fonte de l’Arctique

Bien que le secrétaire Mike Pompeo et ses subalternes ne mentionnent jamais le terme changement climatique, chaque aspect de sa nouvelle doctrine est le produit de ce phénomène. À mesure que l’humanité émet de plus en plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et que les températures mondiales continuent d’augmenter, la calotte glaciaire de l’Arctique va continuer de se rétrécir. L’exploitation des abondantes réserves de pétrole et de gaz naturel de la région en sera d’autant plus possible, ce qui entraînera une augmentation de la consommation de combustibles fossiles, un réchauffement accru et une fonte toujours plus rapide. En d’autres termes, la doctrine de Mike Pompeo est une conception pour une catastrophe.

Ajoutez à cette «exploitation» évidente de la planète la probabilité que la hausse des températures et l’augmentation des tempêtes rendent l’extraction de pétrole et de gaz dans certaines parties du monde de moins en moins viable. De nombreux scientifiques croient maintenant que les températures estivales diurnes dans les régions productrices de pétrole du Moyen-Orient, par exemple, devraient atteindre 120 degrés Fahrenheit [49 degrés Celsius] moyenne d’ici à 2050, ce qui rendrait mortels les divers travaux humains à l’extérieur. En même temps, des ouragans plus violents et d’autres tempêtes tropicales passant au-dessus des eaux toujours plus chaudes de l’Atlantique et du golfe du Mexique pourraient mettre en péril l’exploitation continue des plates-formes offshore (et d’autres zones de forage exposées à des tempêtes similaires). À moins que l’humanité ne se soit convertie aux carburants de remplacement d’ici là, l’Arctique pourrait être considéré comme la principale source mondiale de combustibles fossiles, ne faisant qu’intensifier la lutte pour contrôler ses ressources vitales.

Peut-être qu’aucun aspect de la réponse de l’humanité à la crise climatique n’est plus diabolique que celui-ci. Plus nous consommons de combustibles fossiles, plus nous modifions rapidement l’Arctique, ce qui favorise l’extraction de ces combustibles et leur contribution au réchauffement planétaire. D’autres régions étant de moins en moins en mesure de soutenir une économie d’extraction de combustibles fossiles, une dépendance continue à l’égard du pétrole assurera la désolation du Grand Nord, autrefois vierge, qui se transforme en une arène de type Mike Pompeo pour un conflit brûlant et une catastrophe civilisationnelle. (Article publié sur le site TomDispatch le 12 septembre 2019; traduction rédaction A l’Encontre)

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