Etat espagnol. Un eurodéputé face aux défis d’organiser Podemos dans sa région autonome

Pablo Echenique Robba et Pablo Iglesias
Pablo Echenique Robba et Pablo Iglesias

Entretien avec Pablo Echenique (Podemos)

Nous publions ci-dessous un long entretien avec Pablo Echenique Robba. Son contenu permet de saisir en quoi le centre de gravité de la réflexion porte d’abord sur les modalités organisationnelles ainsi que sur l’acceptation de fait du «pouvoir médiatique» de Pablo Iglesias. Le contenu socio-politique est, dans le cadre de cet entretien, des plus limités, d’autant plus si l’on prend en compte l’ampleur de la crise sociale et économique dans l’Etat espagnol, dans l’Union européenne et l’offensive d’austérité qui se perpétue à tous les niveaux. (Rédaction A l’Encontre)

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Pablo Echenique Robba n’est pas un politicien conventionnel, pas même au sein de Podemos. Agé de 36 ans, le scientifique du CSIC [1] et l’un des cinq eurodéputés de la récente initiative politique habituée à chasser la rhétorique de son discours, avec l’habitude de dire que cela est valable pour toutes les questions. Vendredi [26 décembre 2014], Echenique a annoncé qu’il présenterait sa candidature au secrétariat général de la formation Podemos en Aragon, où 34 personnes devront constituer une direction qui établira les bases du parti dans cette communauté autonome.

L’eurodéputé connaît l’importance de mesurer les rythmes temporels et il assure que pour l’instant il n’a pas songé à se présenter aux élections au sein de sa communauté autonome. Toutefois, il reconnaît qu’il ne peut l’écarter pour suggérer immédiatement qu’il pourrait aussi se présenter sur les listes de la formation pour les élections générales ce qui est l’objectif prioritaire de Podemos. [Ces élections au niveau de l’ensemble de l’Etat, soit aux «Cortes générales», se dérouleront plus tard le 20 décembre 2015 les 350 sièges du Congrès des députés et les 208 du Sénat soumises à une élection directe seront renouvelés; actuellement le Parti Populaire y dispose d’une majorité absolue].

Echenique met aujourd’hui [29 décembre 2014] la dernière main aux documents avec lesquels il tentera de gagner la direction de Podemos en Aragon [dont le dernier statut d’autonomie date de 2007, avec une population de 1,4 million, capitale Saragosse] pour pouvoir ensuite développer un programme «socialement juste, concret et techniquement viable.»

Cette phrase enterre de manière implicite ses différences avec le secrétaire général du parti et son noyau dur qui, en novembre, l’obligèrent à retirer sa candidature à la direction au niveau de l’Etat après qu’il se soit érigé en représentant le plus élevé du courant alternatif à celui proposé par Pablo Iglesias, aux côtés de sa camarade au Parlement européen, Teresa Rodríguez [qui vient de Izquierda anticapitalista, une des formations politiques à l’origine de Podemos].

Actuellement les deux eurodéputés [T. Rodriguez et P. Echenique] s’efforcent de démontrer que tous rament dans la même direction, qu’il n’y a pas de fissure au sein du parti et qu’ils ont décidé de faire un pas en avant afin d’investir leur capital médiatique dans la construction de directions fortes au niveau des communautés autonomes, capables de faire face aux pressions d’une année politique chargée de défis. L’europarlementaire Pablo Echenique Robba assure que les attaques de la droite contre Podemos se durciront à mesure qu’approcheront les élections, que les partis «du régime» tenteront de démonter que «les gens de Podemos représentent le chaos.» «Ils tenteront de jouer cette carte, mais je ne pense pas que cela fonctionnera, tout le monde sait que le chaos ce sont eux, ceux qui dirigent actuellement.» (Introduction du journal en ligne Público.es).

Público.es: Vous avez affirmé samedi [27 décembre], lors de l’émission télévisée La Sexta Noche, que vous n’envisagiez pas de vous présenter comme candidat aux élections autonomes en Aragon mais, il y a quelque temps, vous aviez aussi assuré à ce quotidien [en ligne, Público.es] que vous ne participeriez pas au processus d’élection aux responsabilités au sein du parti (Podemos) auxquelles vous postulez pourtant aujourd’hui. Vous disiez que cela vous rendait «paresseux». En réalité, vous n’avez pas une idée précise de ce que vous allez faire? Y a-t-il des possibilités pour que vous vous présentiez aux élections autonomes en Aragon? 

Pablo Echenique Robba
Pablo Echenique Robba

Pablo Echenique: En politique rien n’est impossible, par contre, ce qui est vrai, c’est ce que j’ai dit hier: il faut encore beaucoup de temps pour cela et les responsabilités que j’ai aujourd’hui occupent la majeure partie de mon temps, je ne pense pas à cela. Il y a un avantage à ce processus: pour participer aux primaires qui éliront les candidats aux élections aux instances législatives de la communauté autonome, tu as la possibilité de prendre ta décision au dernier moment. Mais pour te présenter au secrétariat général de Podemos dans la communauté autonome, tu as besoin d’un programme politique et organisationnel en plus d’une liste de candidats pour le Conseil citoyen. Il s’agit de choses qui nécessitent un grand investissement en temps, et c’est sur cela que nous travaillons à fond maintenant, afin de faire ressortir les meilleures propositions. Pour ce qui est des primaires, il est possible de l’envisager au dernier moment. C’est pourquoi je préfère ne pas penser à celles-ci et me consacrer aux processus qui se trouvent devant moi ainsi qu’à mon travail au Parlement européen, ce pourquoi j’ai été mandaté par les électeurs et électrices. Plus tard, tout peut être envisagé, cela et d’autres choses également. En fin de compte, il y a des élections générales en novembre [elles doivent se tenir au plus tard le 20 décembre]. Il faudra voir, mais pour ces échéances, je n’ai pas prévu d’abandonner le Parlement [européen] afin de me présenter aux primaires en Aragon.

Envisagez-vous de vous présenter comme candidat aux élections générales?

Il y aura des listes pour les élections générales. De la même manière que je le fais, il est certain que les figures visibles de Podemos songent au lieu où elles peuvent être le plus utile. Si l’on vit dans une région déterminée, et comme je suis déjà au Parlement européen, fondamentalement il y a trois endroits où je pourrais être utile: à la Chambre européenne, dans ma région et au niveau de l’Etat espagnol. Rien d’absolu n’a été décidé par personne et nous vivons des moments où tout change à une rapidité vertigineuse. En cet instant, je ne songe pas à une chose ou à une autre: je crois qu’il nous manque à tous des éléments et penser à cela maintenant constituerait une perte de temps.

Vous avez dit que vous ne reviendrez pas de Bruxelles [et Strasbourg] pour l’instant. Si vous deviez être élu, laisseriez-vous votre siège ou tenterez-vous de mener les deux tâches de front?

Les deux tâches sont parfaitement compatibles. Pablo [Iglesias] exerce ces tâches depuis qu’il a été élu secrétaire général et il réalise très bien les deux choses à la fois. Même si je devais être élu, je n’ai pas prévu d’abandonner le siège au Parlement européen.

Brièvement, que ferait en premier Podemos en Aragon si vous deviez vous placer à la tête du parti dans cette communauté?

Je coordonnerai la constitution d’un programme électoral socialement juste, participatif pour les citoyens, concret et techniquement viable: une tâche que me motive et me passionne. Ensuite, il sera nécessaire de structurer l’organisation au niveau de la communauté autonome.

Vous travaillez sans doute déjà sur les documents. Que pouvez-vous déjà nous dire au sujet de la feuille de route que vous avez l’intention de concevoir en Aragon?

Cette semaine, je voudrais mener à terme, avec mon équipe et les personnes qui m’aident et me conseillent, une proposition organisationnelle, une autre politique et une liste de personnes afin de définir les contours du Conseil citoyen [exécutif de Podemos]. Il n’y aura pas de grandes surprises: en fin de compte nous sommes Podemos et les gens savent quel genre de propositions nous voulons promouvoir. L’Assemblée citoyenne a voté le document organisationnel Claro que Podemos [soutenu par l’équipe de Pablo Iglesias]: c’est l’organisation que nous nous sommes donnée entre tous et nous, comme tout le monde, nous la prendrons comme base pour notre proposition organisationnelle en Aragon.

Pour ce qui a trait au Conseil citoyen, je peux déjà affirmer que je songe à le structurer essentiellement en deux parties: une première partie faisant fonction d’équipe d’appui au secrétariat général, formée par des militant·e·s, de confiance, engagé·e·s, dont feront partie des personnes qui m’ont accompagné jusqu’ici. Pour constituer la deuxième partie, plus vaste, je lancerai un appel aux cercles [unité de base, il y en a plus de 1000 sur tout le territoire ainsi que des cercles thématiques] et aux citoyens afin qu’ils proposent des personnes provenant de différents domaines thématiques en lien avec les institutions de la communauté autonome, comme la Santé, l’Éducation ou la Justice.

Une liste de spécialistes qui ne sont pas nécessairement liés à Podemos?

C’est cela. Nous sommes une organisation récente et je crois que nous devons recevoir des apports de la part des citoyens, c’est pour cela que je vais demander à tous les cercles et aux habitant·e·s de la communauté autonome qu’ils me proposent des personnes pour chaque domaine thématique. Nous devons concevoir les détails relatifs à comment élire les gens, mais nous allons faire cet appel.

Voulez-vous former une liste «inclusive», comme celle que propose Teresa Rodríguez pour l’Andalousie?

Je n’ai pas lu la proposition de Teresa, pour dire la vérité, mais je crois que c’est ce qui est logique. Je l’ai décidé pour une raison de force majeure: nous n’avons pas en ce moment un nombre gigantesque de spécialistes, de conseillers ou de cadres, ainsi que les nomment les partis habituellement, simplement parce que nous venons de naître. Ce qui est logique pour construire un Conseil citoyen fort, ayant la capacité de faire face aux défis que nous aurons à affronter, c’est que les citoyens apportent ce savoir et cette capacité. Je ne sais pas exactement ce qu’a proposé Teresa, mais c’est la voie logique: un mouvement jeune doit faire cela par nécessité.

A quoi obéit la décision d’annoncer votre candidature en ce moment? Vous êtes-vous coordonné avec Teresa Rodríguez, qui a fait la même chose il y a une semaine [voir, sur ce site, l’article en date du 24 décembre 2014]?

Non, pas du tout. Comme ces deux prochaines semaines je me trouve en Espagne et que je n’ai pas de travail parlementaire, je voulais l’annoncer à Saragosse, devant les gens. Cela me semble bien de le raconter lors d’un entretien, mais je voulais l’annoncer à Saragosse, et je devais le faire cette semaine ou la suivante, parce qu’ensuite je rentrerai à Bruxelles. Mon équipe pensait que médiatiquement cela serait bon de le faire ainsi, mais j’aurai pu aussi l’avoir fait cette semaine.

Vous avez dit que Pablo Iglesias soutient votre candidature. Vous a-t-il demandé que vous vous présentiez ou vous a-t-il soutenu après que vous ayez fait le pas?

J’ai pris la décision après avoir l’avoir discuté avec mon entourage et avec l’oreiller [l’expression française équivalente donnerait: «la nuit porte conseil»]. Deux semaines avant de l’annoncer, je l’ai dit à Pablo et je lui ai manifesté mon intérêt pour que nous nous coordonnions et nous appuyions entre Madrid et Saragosse. Cela va de soi, afin que tout fonctionne bien. Nous avons parlé un moment et il m’a dit que cela lui semblait bon que je me présente, qu’il n’imaginait pas un candidat meilleur.

Au niveau organisationnel et politique, je comprends qu’il puisse y avoir d’autres options, mais en termes médiatiques il est difficile d’imaginer quelqu’un qui soit plus connu. Pablo ne me soutient pas parce que je lui suis sympathique, mais parce qu’il est assez manifeste qu’en cette époque médiatique où tout va très vite, compter avec une figure visible est une chose bonne et utile.

Vous avez été très critique avec les «listes fermées» (lista plancha) qui sont utilisées actuellement dans le processus d’élection des candidats qui devront siéger dans les organes communaux de Podemos au sein des 743 villages et villes. Pour les élections au Conseil citoyen d’Aragon auxquelles se présentera Pablo Echenique, y aura-t-il aussi des listes fermées?

Bon, le document organisationnel que nous avons adopté lors de la réunion de Vistalegre [assemblée qui s’est tenue à Madrid en octobre 2014 et qui a adopté divers documents portant, entre autres, sur l’organisation] établit qu’il doit y avoir des listes. Personne qui se présente dans n’importe quelle communauté autonome ne peut le changer. La seule chose que tu puisses décider est de savoir si ta liste est complète [fermée] et recouvre tous les postes ou si elle n’y arrive pas. Dans le cas d’Aragon, où il y a 34 postes, je me demande si je proposerai 34 noms ou si je laisserai des «trous» pour d’autres listes, c’est quelque chose sur lequel nous réfléchissons. En étant favorables à ce que l’élection d’une partie du Conseil soit très participative et soit en mains des citoyens, nous pensons que les défauts que peut avoir une liste complète se réduisent. Néanmoins, il nous semble également que cela pourrait être une bonne idée de laisser un espace pour que puissent entrer d’autres propositions listes. Au cours des réunions de cette semaine avec mon équipe, nous déciderons les détails, mais pour ce qui est de la façon dont nous élaborerons les listes, je pense que les deux options ont des avantages et des inconvénients.

En ce qui concerne ce processus constituant municipal auquel fait face Podemos, en ce moment même, comment évaluez-vous ce qui se déroule? Il y a eu quelques critiques sur le fait qu’il y a des équipes portant la dénomination Claro que Podemos, ce qui donne évidemment du poids aux candidatures qui se placent sous ce logo.

Je crois, comme toujours, que nous devons observer tous les processus, exiger de nous-mêmes que nous fassions les choses du mieux possible. Mais je crois, en général comme dans le cas de l’Assemblée citoyenne, qu’il est difficile de rencontrer un mouvement politique qui fasse les choses mieux que Podemos. Je suis content avec ce qui se passe au niveau municipal: il est vrai que le logo Claro que Podemos suppose le fait d’avoir été avalisée par l’équipe du même nom [direction Pablo Iglesias], mais cela ne signifie fondamentalement pas beaucoup plus qu’un aval. Sous cette dénomination, il y a des équipes qui sont totalement différentes tant dans leurs positionnements que dans la manière d’élaborer leurs listes, et je ne suis pas le seul à le dire.

Je pense qu’il s’agit simplement d’un geste de confiance de la part de l’équipe Claro que Podemos, qui est dans son plein droit de le faire, cela ne me paraît pas une mauvaise chose. Tant que les gens décident eux-mêmes – et nous l’avons toujours fait ainsi à Podemos – le reste peut être amélioré: il peut y avoir des opinions, mais je crois, à la fin, que le résultat est toujours celui de tous. Je connais de près le processus dans ma ville, Saragosse, et sur la liste Claro que Podemos se rassemble nombre de mes amis et camarades. Bien que rien n’ait jamais été parfait, le bilan est positif et je crois qu’il aurait été difficile qu’il soit meilleur.

Qu’est-ce qui aurait pu être amélioré? Qu’est-ce qu’il aurait fallu faire autrement pour que le processus ait pu être meilleur?

En ce qui concerne le processus, peu de chose… Je crois que nous devons faire un appel à toutes et tous. Et je profite que tu m’interviewes pour le faire: il nous manque parfois une participation plus grande, autant lorsqu’il s’agit de voter que lorsqu’il faut présenter des listes et des gens. La liste de Maru Díaz, pour laquelle j’ai voté à Saragosse, est une très bonne liste, avec une candidate impressionnante, mais le processus serait meilleur si un plus grand nombre de listes avaient été présentées [Maru Díaz a été élue, avec le 100% des 1403 votes, secrétaire générale de Podemos dans la ville de Saragosse]. C’est une chose qui peut être améliorée, mais cela ne dépend pas tant du processus que de la volonté des gens de Podemos de faire un pas en avant, de participer et de prendre le taureau par les cornes. Je sais que cela donne le vertige de faire un pas en avant de cette façon, mais nous devons convaincre les gens du fait que nous tous pouvons mener à bien ces tâches. Plus les gens s’encouragent à participer, meilleur sera le résultat des votes. Plus il y a de listes, plus il y a de personnes et de débats, mieux cela est.

Il y a des débats portant entre autres sur une convergence possible avec Ganemos dans des villes comme Madrid ou Saragosse. Dans la capitale, l’équipe Claro que Podemos n’est pas claire sur ce qu’elle pense faire à ce sujet. Dans les cas de Madrid et de Saragosse, par exemple, faut-il réunir les forces et s’unir à Ganemos? Faut-il créer une nouvelle «marca blanca» [un nom commun, au sens de «produit démarqué»] qui englobe tout le monde?

Cela dépend de la ville. Les groupes Ganemos de Madrid et de Saragosse sont différents: les processus sont différents, les gens qui y participent sont divers tout comme leur histoire. L’un des processus qui s’est déroulé avec les groupes Ganemos est que chacun a été créé de manière différente. Le fait qu’ils portent le même nom est trompeur et c’est pour cela que ce que nous avons décidé à Vistalegre, c’est que dans chaque endroit se décidera si Podemos rejoint ou non ce type de plates-formes plus vastes, en s’adressant aux inscrits [à Podemos], parce que Ganemos Saragosse et Ganemos Madrid sont des choses différentes bien qu’elles portent le même nom. Le mieux est de demander aux gens: dans chaque ville, les gens connaissent bien ce qui s’y passe et décideront ce qu’ils estiment le plus adéquat.

En ce qui concerne les attaques médiatiques et politiques contre Podemos… Íñigo Errejón [membre du noyau de Podemos] ou Pablo Iglesias ne savent pas répondre ou ne souhaitent pas anticiper où se dirigeront les critiques en cette période préélectorale. Vos adversaires répètent à l’envi que vous êtes des bolivariens, des démagogiques, populistes, que vous êtes avec ETA, que vous n’avez pas de programme… Vers quoi se dirigeront les attaques à l’avenir?

Au fur et à mesure qu’approcheront les élections, nous assisterons à ce que nous avons déjà vu, ce qui se passe maintenant en Grèce. Ils tenteront de susciter la peur chez les gens: ils diront que Podemos fera augmenter la prime de risque [sur les obligations de la dette], que les marchés ne veulent pas de cette formation, que ceux de Podemos sont le chaos. Ils tenteront de jouer cette carte, mais je ne pense pas que cela fonctionnera, tout le monde sait que le chaos ce sont eux, ceux qui dirigent actuellement. Au fur et à mesure que les mois s’écoulent et que nous mettons en avant des propositions sensées et viables, les attaques que je viens de mentionner apparaîtront pour ce qu’elles sont: du chantage, des menaces, des bêtises qui n’ont aucun fondement dans la réalité. Si je devais prédire vers quoi se dirigeront ces attaques, je dirais que le type de craintes qu’ils chercheront à injecter dans la population sera de ce genre. C’est quelque chose que nous voyons en d’autres endroits d’Europe, regardez ce qui se passe en Grèce.

Mais ils ont déjà dit cela. Les médias dominants ont publié que les marchés craignent Podemos ou que les entrepreneurs vous craignent. Continueront-ils sur cette ligne et vont-ils l’amplifier?

A mesure que les élections approcheront, les attaques contre Podemos seront plus fortes. Les gens qui gouvernent sont très accoutumés aux magouilles et ils les utiliseront avec facilité. Ils ont déjà fait la démonstration qu’ils n’avaient pas de scrupules. L’autre jour Jean-Claude Juncker [président de la Commission européenne] a tenté de faire pression sur le peuple grec en leur disant pour qui il devait voter [Stavros Dimas], cela dans un nouveau geste d’arrogance et d’autoritarisme de ceux dont nous habituent les laquais du pouvoir financier. Ils le font parce que les élections à Athènes se dérouleront le 25 janvier, mais lorsque s’approcheront les nôtres, Monsieur Juncker, Madame Merkel et Monsieur Mario Draghi feront exactement la même chose. (Traduction A l’Encontre. Entretien paru sur le site Público.es le 29 décembre 2014)

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[1] Le Consejo Superior de Investigaciones Científicas, qui compte 14’000 personnes réparties dans près de 130 centres; le centre se consacre à des recherches multidisciplinaires dans tous les domaines scientifiques. (Réd. A l’Encontre)

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