Inde. Les agriculteurs et les travailleurs décident de poursuivre la lutte. Une échéance: le 26 mai

Par Newsclick Report

Alors que le pays continue d’être ravagé par la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, les organisations de travailleurs et d’agriculteurs ont décidé de poursuivre leur lutte contre «l’ennemi commun» et de continuer à dénoncer l’échec du gouvernement dans la gestion de la crise du Covid-19 ainsi que dans la protection des travailleurs, des travailleuses et des agriculteurs.

Avec le début de la deuxième vague, les défis auxquels ces groupes sont confrontés sont quelque peu nouveaux, même si leurs revendications restent les mêmes. Samedi 8 mai 2021, lors d’une réunion en ligne organisée conjointement par le Centre of Indian Trade Unions (CITU), All India Kisan Sabha (AIKS) et All India Agricultural Workers Union (AIAWAU), une discussion a eu lieu pour se concentrer sur la «situation actuelle» et «nos tâches».

Tout en formulant un programme en deux points – fournir une aide aux personnes en détresse et lutter – les dirigeants des organisations ont réitéré la nécessité d’«intensifier» les luttes en cours.

Tapan Sen, secrétaire général du CITU, a déclaré qu’actuellement, dans le pays, il y a deux types de situations d’urgence: la première est due à la pandémie de Covid-19 et la seconde est due à «l’attaque contre les moyens de subsistance des gens».

«Des milliers d’emplois ont été perdus et les travailleurs ne reçoivent pas leur salaire dans de nombreuses régions du pays en ce moment… Cependant, c’est exactement en ces temps que le gouvernement Modi se préoccupe d’augmenter les profits de ses amis des firmes», a-t-il déclaré, ajoutant que l’attitude du gouvernement ne fait que montrer sa «tendance à la barbarie».

Tapan Sen a souligné que la situation est tout aussi sombre sur le front de la santé, avec une infrastructure médicale «sous-optimale» dans le pays, confrontée à une pression supplémentaire à la suite de l’augmentation du nombre de cas de Covid-19.

Appelant à un effort conjoint des trois organisations pour «fournir de l’aide aux personnes en détresse» jusqu’aux «niveaux de base» en ces temps, Tapan Sen a déclaré que le travail d’assistance par les membres du syndicat, tout comme l’année dernière, va bientôt commencer en ce qui concerne les demandes de «ration alimentaire» et de «fournitures médicales liées au Covid».

Ashok Dhawale, président de l’AIKS, a critiqué le gouvernement Modi pour avoir «utilisé» la période de pandémie pour introduire des législations orientées vers des contre-réformes du travail et de l’agriculture. Il faisait référence aux lois agricoles et aux modifications du Code du travail.

Ashok Dhawale a également remis en question la décision du Centre (gouvernement Modi) de poursuivre le projet Central Vista [vaste réaménagement de la zone administrative centrale de l’Inde, située près de Raisina Hill à New Delhi] et l’utilisation des fonds collectés dans le cadre du PM-CARES [Fonds d’assistance et de secours aux citoyens du Premier ministre, créé le 27 mars 2020]. «Nous devons apporter ces points de débat aux gens et les organiser pour combattre les politiques du gouvernement Modi», a-t-il déclaré.

Ashok Dhawale, resté actif lors des manifestations d’agriculteurs aux frontières de Delhi, a également fait allusion à la manifestation nationale du 26 mai, qui marquera le sixième mois des manifestations d’agriculteurs.

En juin de l’année dernière, le Premier ministre Modi a lancé un appel retentissant pour «transformer la crise du Covid-19 en une opportunité». Cet appel a été précédé, surtout, d’une nouvelle politique des entreprises du secteur public en vertu de laquelle toutes les entreprises publiques, à l’exception d’un maximum de quatre entreprises d’État dans des secteurs stratégiques, devaient être privatisées.

Face à cela, les groupes de travailleurs et d’agriculteurs – luttant respectivement contre les quatre codes du travail et les trois lois agricoles – ont cherché à unifier leur lutte.

Les tentatives de forger cette unité ont pris de l’ampleur en août de l’année dernière, lorsque le 7 août 2021, un appel à observer la «Journée de l’Inde» par la plate-forme nationale de la Centrale syndicale (Central Trade Unions-CTUs) a également été soutenu par le All India Kisan Sangharsh Coordination Committee (AIKSCC), qui se compose de 250 syndicats d’agriculteurs de tout le pays. De même, lorsque ce dernier a appelé à une manifestation nationale «Rail Roko-Rasta Roko» [occupations et blocages des voies ferroviaires] le 25 septembre, les syndicats ont déclaré leur soutien inconditionnel au programme.

En outre, après une première réunion conjointe de ce type entre les dirigeants de la CTUs et de l’AIKSCC en novembre de l’année dernière, les deux groupes ont exprimé leur solidarité pour la grève générale des travailleurs et le Delhi Chalo [entourer la capitale et marcher sur elle] des agriculteurs.

Tapan Sen, de la CITU, a souligné samedi 8 mai la nécessité d’«intensifier» ces mouvements dans les jours à venir. «Nos armes sont la défiance et la résistance et nous ne devons pas permettre au gouvernement Modi de détruire les ressources nationales», a-t-il déclaré.

B. Venkat, secrétaire général de l’AIAWU, a critiqué le gouvernement Modi pour sa politique de vaccination Covid-19 «anti-pauvre» qui ne fera qu’«aggraver» la crise sanitaire actuelle dans le pays. Il a exhorté le Centre (le gouvernement) à garantir des vaccins gratuits pour tous. (Article paru le 9 mai 2021 sur le site indien News Click ; traduction par la rédaction de A l’Encontre)

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