Tunisie

La rue intransigeante

Rédaction

Des centaines de manifestants sont toujours rassemblés ce lundi 24 janvier 2011 dans le centre de Tunis devant le siège du gouvernement. Des manifestations ont eu lieu toute la journée dans la capitale avec la même revendication: les manifestants exigent le départ des ministres qui officiaient déjà sous Ben Ali. Et cet après-midi, le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Rachid Ammar, est intervenu. Il leur a demandé de quitter les lieux mais les manifestants n'ont pas suivi ses recommandations.

L’armée est aujourd’hui la seule voix que les manifestants écoutent encore. Et le général Rachid Ammar qui aurait refusé que l’armée tire sur la foule dans les dernières heures du régime Ben Ali est un homme populaire. Ce n’est donc pas un hasard si c’est lui qui s’est adressé aux manifestants.

Il a assuré que l’armée était garante de la révolution et donc «avec le peuple » mais il a demandé aux jeunes manifestants de lever le siège du gouvernement, et ce afin que ce dernier puisse travailler.

Les «forces obscures» et la récupération de la révolution

«Ce gouvernement ou un autre », a-t-il d’ailleurs précisé, évitant d’apporter un soutien trop clair à cette équipe ministérielle dont la foule réclame le départ. Il a aussi évoqué des «forces obscures» qui tentent de récupérer la révolution, et de provoquer un vide politique. Les manifestants l’ont écouté et même applaudi, mais ils ont refusé de lever le camp. Dans la foule les commentaires étaient assez élogieux. Selon un manifestant, le peuple a suffisamment écouté les dirigeants, et pour une fois, c’est aux dirigeants d’entendre la voix du peuple.

Le gouvernement a peut-être commencé à comprendre puisque Taieb Baccouch, le porte-parole du gouvernement, a affirmé à des journalistes de l’AFP (Agence France Presse) qu’un remaniement ministériel pourrait intervenir rapidement. Il rappelle aussi que cinq ministres ont démissionné et que d’autres pourraient le faire prochainement. La foule réclame le départ de tous les ministres issus de l’ancien régime.

Cette annonce d'un remaniement ne suffira peut-être pas à calmer les esprits. Le syndicat national de l'enseignement secondaire a appelé ce lundi soir, 24 janvier 2011, à une journée de grève le jeudi 27 janvier. (rfi)

(24 janvier 2011)


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