France

Avant le 16 octobre

Bulletin N° 4 de l’Union syndicale Solidaires

Après les énormes manifestations du 12 octobre 2010, avant celles de samedi 16, la grève se poursuit dans divers secteurs, des Assemblées Générales décident d’actions locales diverses, dans plusieurs départements les syndicats organisent ensemble des manifestations locales jeudi ou vendredi… Le mouvement s’installe dans la durée. C’est nécessaire pour faire céder le gouvernement qui, pour l’heure, refuse toujours de tenir compte du désaveu populaire. Notre action collective va nous permettre de gagner l’abandon de ce projet de loi !

Un projet de loi rejeté massivement par la population

Malgré le nombre historique de manifestant·e·s mardi 12, le gouvernement la joue toujours «droit dans ses bottes», Woerth ressort la vieille litanie du «besoin de pédagogie» pour que tout le monde comprenne les «bienfaits» de la réforme ! La réalité, c’est l’inverse: l’immense majorité de la population a très bien compris de quoi il s’agit, et rejette ce projet de loi réactionnaire. Nous ne voulons pas travailler plus longtemps, nous faire voler nos retraites, pour qu’actionnaires, banquiers et patrons s’en mettent encore plus dans les poches !

L’épreuve de force

Trois millions et demi dans les rues, des secteurs en grève reconductible, les étudiant·e·s et lycéen·ne·s qui se mobilisent… nous sommes dans une phase nouvelle de la lutte commencée il y a plusieurs mois. Pour éviter cette extension du mouvement, le gouvernement avait une solution: retirer son projet de loi. Il refuse, choisit l’épreuve de force pour défendre les intérêts de la classe sociale qu’il représente, celle de la minorité de possédant·e·s qui entend tout diriger, et s’accaparer la grande majorité des richesses produites par tou·te·s.

La grève nationale interprofessionnelle est reconduite

• Les 6 raffineries TOTAL sont en cours d’arrêt complet ; 11 des 12 raffineries du pays sont touchées par la grève.

• Les Assemblées Générales de cheminot·e·s ont réuni de nombreux/ses grévistes et décidé la poursuite de la grève.

• A la RATP, une grande majorité des Assemblées Générales a reconduit la grève. La grève touche aussi les transports urbains de plusieurs villes: Dunkerque, Clermont-Ferrand, Poitiers, Dijon, Nancy, Marseille…

• L’industrie (métallurgie, chimie, verre, etc.) est aussi concernée, la poursuite du mouvement est décidée dans plusieurs usines Alsthom, Renault, Bombardier, St Gobain, Sanofi, BASF, Lafarge,…

• Au Ministère des Finances, l’intersyndicale appelle à des Assemblées Générales et à la reconduction de l’action.

• La grève se poursuit également dans différents services départementaux et musées, au ministère de la Culture.

• Le personnel de diverses Collectivités Territoriales (Mairie, Conseil Général) est toujours en grève.

• Le mouvement se poursuit dans les terminaux méthaniers des ports, dans des centrales nucléaires, dans la distribution électrique et gazière.

• L’Education Nationale, l’Audiovisuel, sont aussi touchés.

De multiples actions pour une volonté commune: le retrait !

La poursuite du mouvement prend des formes différentes, selon les secteurs professionnels et les départements. Là où la grève reconductible totale n’a pas été jugée possible pour l’instant, il est parfois décidé des débrayages quotidiens, des manifestations en ville, des blocages de zones industrielles.

Dans la Fonction publique, divers services ont suspendu la grève mercredi et la reprennent jeudi. Les manifestations de samedi permettront aussi à de très nombreux·ses salarié·e·s, retraité·e·s, étudiant·e·s, lycéen·ne·s, chômeurs·euses de redire leur rejet total de la contre-réforme gouvernemental.

Unité pour renforcer la grève !

L’Union syndicale Solidaires appelle à élargir et reconduire la grève. L’intersyndicale nationale se réunit jeudi après-midi: souhaitons que ce message soit porté unitairement, cela ne pourra que faciliter la mobilisation. C’est le blocage du pays qu’il faut organiser pour imposer le retrait de cette réforme injuste. Ne pas se faire voler des années de temps libre, ça vaut bien quelques journées de grève !

(14 octobre 2010)

 


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