Sophie Béroud enseigne à l'Université de Lyon II . Elle a publié, entre autres: La lutte continue ? Les conflits du travail dans la France contemporaine, Broissieux, Le Croquant, 2008, 159p. (avec Jean-Michel Denis, Guillaume Desage, Baptiste Giraud et Jérôme Pélisse) et Le Mouvement social en France, Essai de sociologie politique, Paris, La Dispute, 1998, 222p. (avec René Mouriaux et Michel Vakaloulis). Karel Yon est chercheur post-doctorant, rattaché au CNRS
1. Sur la diversité des financements syndicaux illicites, cf. Roger Lenglet, Jean-Luc Touly et Christophe Mongermont, L’Argent noir des syndicats, Paris, Fayard, 2008.
2. Sur la persistance du modèle ouvriériste de dévouement militant dans le syndicalisme français, cf. Anne-Catherine Wagner, «Syndicalistes européens. Les conditions sociales et institutionnelles de l’internationalisation des militants syndicaux» Actes de la recherche en sciences sociales, 155, 2004, p. 13-33.
3. Les résultats aux élections prud’homales du 3 décembre 2008, avec un taux d’abstention de 74,5%, sont les suivants: CGT 33,8% (+1,6 points par rapport à 2002), CFDT 22,1% (-3), FO 15,9% (-2,3), CFTC 8,9% (-0,7), CFE-CGC 8,2% (+1,2), UNSA 6,6 (+1,2), Solidaires 3,8 (+2,3).
4. Le rassemblement des cinq confédérations qui bénéficiaient du principe de présomption irréfragable de représentativité (CFDT, CFTC, CGC-CFE, CGT et FO) avec les autres organisations syndicales (FSU, Solidaires, Unsa) ne s’était jusqu’alors jamais réalisé. Le «club des cinq» considérait auparavant qu’une telle ouverture devait être repoussée, car risquant de légitimer l’existence des ces organisations.
5. Loup Wolff, «Le paradoxe du syndicalisme français: un faible nombre d’adhérents, mais des syndicats bien implantés», DARES, Premières informations premières synthèses, 16.1, 2008.
6. Sophie Béroud, «La décennie des “victoires défaites” (1995-2007) ou les effets du découplage entre mobilisations sociales et dynamiques syndicales» in Bertrand Geay, Laurent Willemez, dir, Pour une gauche de gauche, Broissieux, Ed. du Croquant, 2008, p. 19-34.
7. L’insistance sur les facteurs endogènes de la crise du syndicalisme, par opposition aux facteurs exogènes tels que les mutations des structures économiques et de la composition sociale du salariat, est la marque des producteurs intellectuels les plus prolixes et les plus visibles de travaux sur ce sujet, Dominique Andolfatto et Dominique Labbé (voir par exemple: Sociologie des syndicats, Paris, La découverte, 2000 ; Histoire des syndicats (1906-2006), Paris, Seuil, 2006 ; Les syndicats en France, Paris, La Documentation française, 2007 ; Les syndiqués en France: Qui ? Combien ? Où ?, Paris, Groupe Liaisons, 2007). Cette grille de lecture est appropriable d’autant plus aisément par les responsables syndicaux qu’elle désigne des problèmes sur lesquels ils peuvent agir directement.
8. Jean-Marie Pernot, Syndicats: lendemains de crise ?, Paris, Gallimard, 2005.
9. Baptiste Giraud, «Au-delà du déclin. Difficultés, rationalisation et réinvention du recours à la grève dans les stratégies confédérales des syndicats», Revue Française de Science Politique, 56 (6), 2006, p. 943-968
10. Cécile Guillaume, Sophie Pochic, «La professionnalisation de l’activité syndicale: talon d’Achille de la politique de syndicalisation à la CFDT ?», Politix, 85, p. 31-56.
11. Cette posture est aujourd’hui moins visible, mais elle a conduit à la guerre interne contre les «Rouges vifs» dans la CGT, comme l’atteste par exemple la façon dont a été longtemps perçu le comité national des privés d’emplois, cf. Julian Mischi, «Pour une histoire sociale du déclin du parti communiste» in Florence Haegel, dir, Partis politiques et système partisan en France, Paris, Presses de Sciences Po, 2007, p. 89.
12. Pour une bonne analyse des effets produits par ces luttes et de cette reproduction implicite d’un rapport de dépendance vis-à-vis de l’univers partisan: Adrien Thomas, Une privatisation négociée: la CGT à l’épreuve de la modification du régime des retraites des agents d’EDF-GDF, Paris, L’Harmattan, 2006.
13. L’évolution de la Confédération FO, à contre-courant de ses principales rivales, apparaît comme une tentative de résistance à la mise en cause du rôle pivot qu’elle avait joué dans l’édification du compromis social des Trente Glorieuses. Le tournant néolibéral déstabilise en effet les deux piliers de son enracinement dans le paysage social: la négociation de branche et la protection sociale paritaire. Pour une mise en lumière des luttes internes qui ont conduit à l’adoption de cette ligne d’action, voir le chapitre 5 de: Karel Yon, Retour sur les rapports entre syndicalisme et politique: le cas de la CGT-FO. Éléments pour la sociologie d’un “monde de pensée”, thèse de science politique, Université Paris I, 2008. Sur un aspect plus délimité de cette évolution, cf Karel Yon, «Quand le syndicalisme s’éprouve hors du lieu de travail: la production du sens confédéral à Force ouvrière», Politix, 85, 2009, p. 57-79.
14. Michel Dobry, Sociologie des crises politiques, Paris, Presses de la FNSP, 1992.
15. La sociologie des relations industrielles consacre une large part de sa production à l’analyse de ces pactes sociaux. Pour une synthèse sur les années 1990: Giuseppe Fajertag, Phillipe Rochet, dir, La nouvelle dynamique des pactes sociaux en Europe, Bruxelles, PIE- Peter Lang, 2001.
(2 mai 2009)
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