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Vote du 25 septembre
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OUI… à la politique des deux cercles ! Udry Charles-André Quand les bonnes intentions anti-xénophobes facilitent la politique officielle effectivement xénophobe. Dans le camp du OUI pour la votation du 25 septembre, le patronat helvétique ne se gargarise pas avec les quelques slogans dits anti-xénophobes dont la rabâcherie n’arrive pas à camoufler la vacuité. Selon une tradition ancrée, les employeurs visent à sélectionner la main-d’œuvre la plus apte à valoriser le capital. Autrement dit: créer les conditions d’une exploitation optimale du salariat ; et cela alors que l’insertion des entreprises doit se restructurer en termes d’investissements directs (à l’Est ou en Asie) et selon une nouvelle chaîne de création de valeur (choisir ce qui est plus profitable de produire en Suisse et ce qui doit l’être ailleurs, directement ou par sous-traitance).
L’hebdomadaire économique Cash (25.08.05) reprend ce thème, appuyé par un graphique: «Les accords sur la libre circulation avec les anciens Etats de l’UE ont eu depuis 2002 les effets désirés: l’immigration en provenance des Etats non-membres de l’UE recule de manière significative.» Une chaude partisane UDC du OUI répète cette évidence: «Les Européens sont arrivés en plus grand nombre [dans le cadre des premiers accords bilatéraux], alors que les ressortissants des pays tiers sont en diminution. «C’est exactement ce que nous voulions» !» rappelle la conseillère d’Etat bernoise Elisabeth Zölch» (La Liberté, 1.07.05). Tout s’emboîte donc: une «libre circulation» économiquement sélective des salarié·e·s avec l’UE des 25; une loi sur les étrangers emblématique de la xénophobie officielle ; le durcissement de la pratique comme de la loi sur l’asile dont Christoph Blocher, partisan du oui, se vante ; le maintien de nombreux types de permis facilitant la fragmentation du salariat, le permis L étant une version «améliorée» de celui de saisonnier [1].
Toutefois, quelques hésitations auraient pu surgir, sous l’effet du tsunami d’unité nationale, au sein de ceux qui se définissent «à gauche toute». Les patrons, le samedi 27 août, avec une arrogance paternaliste, ouvrent les portes de leurs entreprises pour offrir les «neufs heures». Cela devrait susciter quelques interrogations. Les syndicats – même les plus assagis – ont difficilement accès à une entreprise de la métallurgie, pour ne pas citer l’agroalimentaire. L’organisation des entreprises suisses (economiesuisse) finance les annonces publicitaires de la conseillère d’Etat à l’économie UDC, Elisabeth Zölch, comme celles de son collègue social-démocrate de Bâle-Ville, Ralph Lewin (Tages-Anzeiger, 27.08.05). N’y a-t-il pas là l’illustration des traits les plus caricaturaux de la politique collégiale du Conseil fédéral ?
D’ailleurs, n’a-t-on pas entendu le coprésident d’UNIA, Vasco Pedrina, le 29 août à Lausanne, vanter les mérites de l’industriel UDC Peter Spuhler, partisan du oui, car «il respecte la convention collective» ? Une convention qui ne contient pas de salaire minimum et annualise le temps de travail. Un Spuhler politiquement à la pointe du combat néo-conservateur. Dans une telle conjoncture – celle d’un patronat à l’offensive, mais qui a besoin des accords bilatéraux – la possibilité existait de faire campagne pour des droits des salarié·e·s et, dès lors, dire NON. Car au centre des débats réels la «question sociale» domine. Renoncer à cette bataille revient à faciliter encore plus l’agencement qui se prépare: mesures d’accompagnement illusoires; mise en place d’un politique rénovée des deux cercles ; imposition de la LEtr et durcissement de la LAsi. |
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