«Guerres», «guerres économiques» et «compétitivité» envahissent le petit écran de l’information quotidienne. Or, il n’y a pas de guerre sans blessés, morts et sacrifiés. Un fusil d’assaut ne fait l’objet d’aucune intention d’interdiction. Au contraire, son utilisation se diffuse. Son nom: l’intensification du travail.
Son efficacité se mesure au degré d’accroissement de la pression au travail, avec les hausses constantes des normes de productivité, l’élévation des cadences et le raccourcissement des délais de livraison.
Le travail répétitif n’a pas diminué. Il s’étend, sous des formes multiples, dans les bureaux, les magasins, le nettoyage, presque partout. La «pression du client» est utilisée pour tout justifier et pour décharger de leurs responsabilités le management et la dictature des actionnaires, avides de dividendes.
Le résultat était couru d’avance: aux pathologies physiques (douleurs dorsales, troubles musculaires, etc.) se greffent des pathologies psychologiques (stress, fatigue généralisée, burn-out, dépression). La 5e révision de l’AI et celle initiée de la Loi sur l’assurance-accidents (LAA) prennent dans ce contexte leur vrai sens.
Le fonctionnement de ce système économique – qu’il faut bien qualifier de capitaliste – manifeste toute sa créativité destructrice. Le couple santé-environnement enregistre ces effets, comme une plaque sensible. Certes, ce système est gros d’innovations scientifiques et techniques bénéfiques. Mais elles sont souvent détournées (guerres) ou leur diffusion sociale est sélective.
L’analyse détaillée que nous faisons, ici, de l’origine et des «révisions» de la LAI et de la LAA débouche sur un constat: la sécurité et les droits sociaux nécessitent de battre en brèche les handicaps intrinsèques au régime économique et politique dominant. Une précondition pour esquisser un à-venir démocratique et socialiste. |