Pas de trêve
Jean-Marie Battini
Samedi 26 novembre, une caravane de 40 voitures, avec affiches et drapeaux (CGT, LCR, PCF), partait de l’usine Nestlé de Saint-Menet à Marseille - où les salariés luttent pour le maintien de l’activité - pour arriver devant l’hôtel de ville. Un rassemblement se tenait pour y interpeller le maire de la ville, Jean-Claude Gaudin, et le « pousser » à une intervention plus énergique envers la multinationale. Après des prises de parole de salariés, une délégation était reçue par le secrétaire général adjoint, sans aucun engagement sur quoi que ce soit. Ces derniers temps, l’avenir des salariés s’est un peu assombri.
La cour d’appel a validé la décision prise le 22 juin par le juge Dragon - celui qui avait déclaré illégal le préavis de grève des traminots. La justification économique de la fermeture de l’usine donnée par la direction était donc acceptée, et la procédure du plan social pouvait commencer. Depuis son recul tactique sur la question du repreneur, Nestlé essaie par tous les moyens de faire entrer la perspective de reprise par Net Cacao dans son projet de « revitalisation du site », et donc d’abandonner le principe de la cession.
Une nouvelle table ronde devait se tenir en préfecture, mercredi 7 décembre, avec Nestlé, Net Cacao, les syndicats et les élus locaux. Les syndicats cherchent à obtenir un véritable accord de cession, garantissant dans l’immédiat 180 emplois, et interviendront pour que le préfet entame enfin la procédure en vue de la recherche d’un repreneur pour le secteur café - le plus générateur d’emplois -, ce que Nestlé refuse toujours pour de basses raisons de concurrence.
La mobilisation reste de rigueur. Syndicats et Groupement de défense n’ont pas dit leur dernier mot. Désormais, la troupe du Théâtre de l’Arcane joue une pièce inspirée de la situation des Nestlés, La Tentation du bazooka, dans divers quartiers populaires de Marseille, comme le centre social de la Busserine, dans le 14e, ou à La Penne sur Huveaune, commune ouvrière de la banlieue-est de Marseille. La lutte courageuse et exemplaire des travailleurs de l’usine du 11e arrondissement est donc loin d’être finie. Ils ont besoin de nous.
Rouge n°2137
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