Communiqué de presse du vendredi 3 juin 2005
Filtrona file à l’anglaise
Mesdames, Messieurs,
La direction de Filtrona Suisse SA a annoncé aujourd’hui la fermeture de l’usine de Crissier.
Les contre-propositions des salairé-es élaborées pendant la période de consultation n’ont suscité aucun intérêt auprès de la direction de la multinationale. M. Jones a indiqué que le maintien de la production sur le site de Crissier coûtait trop cher à la multinationale. Il a en outre assuré que la décision n’a été prise qu’en avril 2005, que les 18 mois ont bel et bien servi à « tester » la capacité de Crissier. Personne n’y croit.
Au niveau des modalités pratiques de fermeture, cela signifie que 131 personnes vont perdre leur emploi: 88 personnes sont libérées de l’obligation de travailler dès vendredi 10 juin et 21 personnes seront contactées pour finir de démonter les machines et fermer l’entreprise. Par ailleurs, Filtrona ne reconduit pas la mission des 22 salarié-es engagés par des agences temporaires toujours en activité actuellement.
Concernant l’avenir professionnel des salarié-es, un bureau de conseil en placement sera mis en place ces prochaines semaines pour les conseiller dans leurs recherches d’emploi. La direction promet un financement pour ce bureau.
Avec cette fermeture définitive s’achève, pour une grande partie des salarié-es, un parcours professionnel de dizaines d’années dans le secteur du filtre spécial à cigarettes. La multinationale britannique s’en tire très bien: elle a liquidé son dernier concurrent et pris au passage la technologie qui lui manquait. Bunzl/Filtrona quitte Crissier avec sous le bras des brevets, un savoir-faire et une technologie financés aussi par la collectivité publique, après 18 petits mois d’activité.
Les pouvoirs publics restent bouche bée devant cette opération: il n’y a rien à faire car la procédure de consultation a été respectée à la lettre, précise le Service de l’emploi. Aucune loi ne protège les emplois face aux multinationales qui se déplacent à travers le monde au gré des variations du coût de la main d’œuvre. Pitoyable.