Palestine


Pendant que le monde a les yeux braqués
 sur l'Irak, les corps s'entassent à Gaza

Justin Huggler*
* Extrait d'un article paru le 22 février 2003 dans le quotidien britannique The
Independent

GAZA. La question planait au-dessus des ruines de béton et des barres de fer  tordus, les bâtiments en ruines où les Palestiniens disent que trois jeunes  hommes ont été tués quand l'armée israélienne a démoli les maisons.

Est-ce que les militaires israéliens profitent du moment où le monde ne fait plus attention à ce qui se passe ici, et que la couverture des médias converge en totalité vers l'Iraq, pour renforcer leur campagne dans les Territoires  occupés?

La semaine dernière, alors que la presse du monde avait les yeux braqués sur  le Conseil de Sécurité des Nations unies et sur Bagdad, la violence s'est  soudainement aggravée. Ces six derniers jours, au moins trente Palestiniens ont été tués dans une série d'opérations israéliennes, principalement dans la  Bande de Gaza et dans la ville de Naplouse en Cisjordanie.

Les morts comportent des civils non armés, des militants armés, des membres  des forces légitimes de la Sécurité palestinienne, et un médecin qui essayait de rejoindre un patient malade. Mais la violence de cette semaine n'était pas la réponse à une attaque suicide ou des attaques de Palestiniens armés en Israël.

À l'intérieur d'Israël, la  situation n'a jamais été aussi tranquille depuis des semaines. Il n'y a pas eu d'attentat suicide. Personne n'a été tué lors d'une attaque de militant. L'armée a commencé son offensive après la mort de quatre soldats israéliens tués quand le Hamas a incendié leur char qui gardait une colonie juive à  l'intérieur de la Bande de Gaza occupée.

Lior Yavne, porte-parole de B'Tselem, une des organisations israéliennes pour  les droits humains les plus respectée, a dit hier: «Dès que nous avons su qu'il y aurait des élections en Israël, suivies par une guerre probable en Iraq, il était clair que les mois à venir allaient être très durs dans les Territoires occupés. La seule chose qui peut restreindre la politique  israélienne dans les Territoires occupés, c'est l'opinion publique  internationale.» 

Le regain de violence a été tellement drastique qu'il a attiré l'attention  internationale. Sergio Vieira de Mello, le commissaire des droits humains aux  Nations unies, a déclaré hier qu'il «était très préoccupé» par les morts  palestiniens à Gaza. «Une telle utilisation de la force aveugle dans les zones civiles ne peut jamais se justifier», a-t-il dit. Et il a recommandé  vivement à Israël «d'arrêter de telles actions qui mettent en danger les  possibilités d'un processus de paix dans la région».

Il a appelé toutes les  parties à s'abstenir de toute action violente dans le futur. Même le département d'État des États-Unis a critiqué cette semaine les  opérations militaires israéliennes. «Nous sommes très concernés par les pertes  civiles... spécialement parmi les enfants et les adolescents», a dit Richard  Boucher, un porte-parole du département d'État. «Ces victimes continuent à  être le fait des actions militaires israéliennes»

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